BULLETIN DU COMITÉ DE L'AFRIQUE FRANÇAISE
sement d'un manuel pratique où seront coordonnées les
coutumes des peuplades habitant les territoires de la
Côte d'Ivoire. Ce que je désire, c'est pouvoir mettre à la
disposition des fonctionnaires des cercles, des secrétaires
des tribunaux de subdivision et des présidents des tribu-
naux de cercle, un guide utile où seront enregistrés les
coutumiers touchant aux diverses familles ethniques de la
colonie.
Les renseignements de cette nature manquent d'ailleurs
totalement pour certains groupes de pacification récente
(Ouobés, Guérés, Bétés du Nord, Schiens, Gouros, Didas,
etc.). Dans le travail de concentration des documents qui
me parviendront, il sera tenu grand compte des remar-
quables travaux antérieurs relatifs aux groupements déjà
connus. Ces travaux gardent toute leur valeur, et ne
demanderont, en bien des cas, qu'une revision, des addi-
tions et des éliminations pour certains détails sans ulilité
administrative maintenant, en raison de l'évolution des
coutumes. Il est, en effet, beaucoup de celles-ci devenues
sans intérêt, soit qu'elles n'offrent plus qu'un caractère
purement rétrospectif et ethnographique, soit qu'elles aient
été réglementées par des textes en ces dernières années
(organisation judiciaire, contrainte par corps, conventions
entre indigènes, etc.).
Une commission nommée, par mes soins procédera au
chef-lieu à la coordination des renseignements qui seront
adressés par les cercles, étudiera les variations de la cou-
tume dans un même groupe ou chez un même peuple, et
examinera si les renseignements fournis offrent toutes les
garanties requises et ne contiennent pas d'affirmations
trop absolues.
La confiance de nos administrés dans lés décisions des
tribunaux indigènes, en raison des garanties d'équité qui
leur seront données, les amène peu à peu à renoncer aux
jugements d'épreuve et à venir soumettre délibérément
leurs litiges à la juridiction que nous avons créée. C'est
particulièrement au cours des audiences des tribunaux que
les coutumes sont révélées, et c'est donc dans les registres
des jugements — et aussi dans ceux des conventions pas-
sées — que vous trouverez des indications intéressantes
et sûres pour mener à bien l'étude que je vous demande.
Je ne me dissimule pas qu'une telle étude sera longue,
surtout dans les conditions présentes où le personnel vous
fait souvent défaut, et où les préoccupations administra-
tives accaparent votre temps ; mais, de votre côté, vous en
saisirez l'importance comme les facilités que vous procu-
rera dans@l'avenir le manuel qu'il m'est venu à l'idée de
faire établir et de mettre à la disposition des fonctionnaires
des cercles. Je vous demanderai donc de répondre au
questionnaire que je vous soumets, d'ici la fin de l'année.
J'ajoute que les travaux qui me parviendront seront
personnels. Ils permettront ainsi d'apprécier le labeur et
le zèle de leurs auteurs.
ANGOULVANT.
A cette circulaire est joint un questionnaire
très détaillé portant sur le pays, la race, l'organisa-
tion sociale, l'organisation de la famille, les fian-
çailles, le mariage et le divorce, la paternité et
la filiation, la propriété, les successions, les con-
trats et obligations, la justice civile et pénale.
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Chronique de l'Armée coloniale
Promotions. — Le colonel d'infanterie breveté Andlauer, de
l'infanterie coloniale, a été nommé général de brigade en rempla-
cement du général de brigade Largeau, tué à l'ennemi.
Sont promus au grade supérieur : les lieutenants-colonels
Le Gouvello, Reynaud de la Gardette de Favier, les chefs de batail-
lon Mignerot, Chardenet, Marquet, de l'infanterie ; les lieutenants-
colonels Brisset, Jannot, Petitdemange, Savy, Monhoven, les chefs
de bataillon Roy-Roux, Galand, Lacour, Lafitte, Durand, Brugi-
rard, Pasquier, Desclaux, Thiry, de l'infanterie coloniale ; le
lieutenant-colonel à titre temporaire Martin,:ùe l'artillerie coloniale ;
le chef de bataillon Meynier, de l'infanterie.
Médaille coloniale. — Par décret du 24 juin, le droit à
l'obtention de la médaille coloniale avec agrafe « Sahara » e~t
acquis :
1° Aux militaires ayant fait partie de la reconnaissance effectuée
par le groupe mobile de la compagnie saharienne du Touat-
Gotfrara, dans la région comprise entre l'Erg-Iguidi, l'Erg-Chach'
et Tindouf, du 7 novembre 1913 au 17 février 1914.
2° Aux militaires ayant fait partie de la reconnaissance effec-
tuée par le groupe mobile de la compagnie saharienne de la
Saoura, dans l'Erg-Iguidi et la région de Tindouf, du 25 février au
25 avril 1914.
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BIBLIOGRAPHIE
Le Plan pangermaniste démasqué, le redoutable
piège berlinois de la « partie nulle », par ANDRÉ CHÉRA-
DAME ; un vol. in-16 avec 31 cartes originales; 4 francs.
— Plon, 8, rue Garancière.
Les études documentaires de M. André Chéradame sur le pan-
germanisme et les affaires balkaniques l'ont conduit à publier cet
avertissement contre ceux qui te laisseraient aller à accepter
l'idée de la « partie nulle » pour la fin de la guerre. En réalité,
pour lui, le coup de la « partie nulle » donnerait à l'Allemagne la
possession de la domination de Hambourg au golfe Persique. Ce
serait lui rendre un moyen de domination universelle et faire
renaître tous les plans du pangermanisme dont M. André Chéra-
dame analyse longuement la formation et dont il signale avec
détail le plan de 1911, établissement sous la direction de l'Alle-
magne d'une vaste confédération de l'Europe centrale, subordina-
tion absolue à cette confédération de tous les Etats balkaniques,
mainmise politique et militaire sur la Turquie et sur l'Egypte et
la Perse.
Etudiant les projets de Richard Tannenberg, qui ont été déjà
analysés ici, M. Chéradame montre que, maltresse du Hambourg-
Golfe Persique, l'Allemagne reprendrait bien vite ses colonies et
accaparerait aussi celles des Belges, du Portugal et de la Hollande
en attendant les nôtres.
BROCHURES
EN VENTE AU COMITÉ
Le Tafilelt, d'après GERHARD ROHLFS 1 fr.
Le Chemin de fer éthiopien et le port
de Djibouti, par le lieutenant-colonel PÉROZ. 1 »
Le Péril de l'Islam, par M. G. BINGER. 2 »
Travaux et reconnaissances de péné-
tration saharienne, par le capitaine Tou-
CHARD (1907) 2 »
Le Cercle du Moyen-Logone, par M. GEOR-
GES BRUEL (1905) 2 »
Les intérêts italiens en Tunisie, par
M. CAMILLE FIDEL (1911) I »
Au Fouta-Dialon, par M. PAUL GUÉBHARD (1910). 2 »
Abéché capitale dù Ouadaï, par le lieute-
nant FERRANDI (1913) 1 »
Sur la côte ouest du Maroc, par M. E. Po.-
BEGUIN (1908). 1 »
Réflexions sur notre politique coloniale
en Tunisie, par le baron D'ANTHOUARD (1914). 1 »
Les Travaux de la Mission télégra-
phique du Tchad (1912-1913), par le capi-
taine P. LANCRENON .......................... 2 »
Adresser les demandes au Secrétaire général du Comité,
21, rue Cassette.
Réduction de 20 0/0 en faveur des adhérents du Comité de
l'Afrique française et du Comité du Maroc.
Le Gérant : J. LEGRAND.
PARIS. — IMP. LEVÉ, RUE CASSETTE, 17.
— 2l2 —
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