Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1918-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1918 01 janvier 1918
Description : 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28). 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9789150r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
s
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 41
Mais même si l'on ne touche pas à l'article 13, les termes
de ce texte, maintenant connus, apportent la limitation
nécessaire à l'ambitieux programme dont nous venons de
parler. Ne prévoit-il pas, en effet — dans une éventualité
dont les coloniaux français ne peuvent pas ne pas souhaiter
la réalisation — une extension des possessions italiennes
« dans les districts coloniaux limitrophes des colonies
françaises et britanniques » ? Il ne peut donc s'agir que de
rectifications de frontières et il ne peut être question de'
l'abandon d'une partie considérable d'une grande colonie,
tel le Centre Africain français, ni à plus forte raison d'une
colonie tout entière, telle la Côte française des Somalis.
Ainsi, quelque défectueuse que puisse paraître la rédac-
tion de l'article 13 de la convention du 26 avril 1915, nous
trouvons dans son interprétation une base pour la défense
de l'intégrité de notre empire africain.
Mais il y a mieux. L'article 9, concernant l'Asie Mineure,
dispose que la zene à assigner à l'Italie sera déterminée
« en accord arec les intérêts vitaux de la France et de la
Grande-Bretagne ». Si l'article 13, concernant l'Afrique, ne
renferme pas une clause semblable, il est permis de dire
qu'elle est sous-entendue , qu'elle inspire l'ensemble du
traité.
CAMILLE FIDEL.
Que font les coloniaux français devant l'exten-
sion prise par ces débats? La question vient cer-
tainement à la pensée de tous ceux que préoccupe
notre avenir colonial.
, Nos lecteurs savent que dans le silence les
dirigeants du parti colonial français ont déjà mis
à l'étude dans leurs groupements respectifs l'in-
térêt de la France dans les solutions coloniales de
la paix. La Société de Géographie de Paris, la
Fédération des industriels et des commerçants,
la Société de Géographie commerciale, l'Union
coloniale-française, la Ligne coloniale française,
la Société des Etudes coloniales et maritimes,
d'autres encore, et bien entendu, le Comité de
l'Afrique française et le Comité du Maroc —
l' Afrique française en témoigne — préparent
depuis longtemps à ce sujet rapports et vœux et
sauront conjuguer leurs efforts et leurs travaux,
Le gouvernement français vient de marquer
l'importance qu'il attache à ces questions en ins-
tillant une Commission dont le Journal officiel
du 8 février a indiqué ainsi le programme :
RAPPORT
AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
, Paris, le 6 février 1918.'
Monsieur le Président,
Au cours du xixe.siècle, et surtout depuis une quaran-
taine d'années, la France, avec une ténacité remarquabie,
a su reconstituer et développer son empire colonial. A la
,veille de la guerre, elle pouvait à juste titre être fière de
son œuvre, et commençait à recueillir tout le fruit de ses
longs et patients efforts dans des possessions où notre
domination était partout acceptée, où les revenus budgé-
taires étaient devenus très- importants, où le commerce
national prenait chaqne année une place plus considé-
rable.
La guerre elle-même a fait apparaître à tous les yeux
quel élément de force et de puissance cet empire colonial
assurait à la mère patrie. La paix rétablie, ce concours.
qui aura, durant les hostilités, été si utile à la France,
sera, sous des formes multiples, de plus en plus précieux,
et c'est aujourd'hui l'opinion publique tout entière qui en
comprend l'importance, pour le présent comme pour l'ave-
nir de notre pays.
Il y a dès lors un intérêt national à ce que les négocia-
tions qui s'ouvriront à la fin de la guerre, soit entre alliés,
soit entre belligérants, nous donnent l'occasion et nous
assurent les moyens de consolider cet empire colonial, en
lui garantissant sur certains points la cohésion ou les élc-.
ments d'appui qui peuvent lui être nécessaires.
Aussi le moment est-il venu d'établir de façon raisonnée,
d'après des. données à la fois prudentes et sûres, et selon
des vues d'avenir aussi éclairées que possible, le pro-
gramme colonial que la France devra produire en temps
opportun et s'efforcer de faire prévaloir. Nous avons pensé
que cette tàche pourrait être confiée à une commission
extraparlementaire, dont les membres seraient choisis en
raison de leur compétenee et de leur autorité personnelle,
et qui siégerait au ministère des Colonies. Déjà, auprès de
ce département, une décision ministérielle, en date du 5 oc-
tobre 1917, a constitué une Commission intérieure chargée,
dans le même but, de préparer et de centraliser la docu-
mentation nécessaire. Cet organe de travail, (lui s'est déjà
exercé très utilement, continuerait à fonctionner et, gràce
aux moyens d'information qu'il assurerait -lt la Commission
nouvelle, en faciliterait les enquêtes, les délibérations et
les conclusions.
T«1 est l'objet du décret ci-annexé que nous avons l'hon-.
neur de vous prier, Monsieur le Président, de vouloir bien
revêtir de votre signature.
Nous vous prions d'accepter, Monsieur le Président,
l'hommage de notre profond respect.
Le président du Conseil, ministre de la Guerre,
GEORGES CLEMENCEAU.
Le ministre des Colonies,
HENRY SIMON.
Le ministre des Affaires étrangères,
STÉPHEN PICHON.
Le ministre de la Marine,
GEORGES LEYGUES.
Le ministre du Commei-ce, de l'Industrie,
des Postes et des Télégraphes,
des Transports maritimes
et de la Marine marchande,
CLÉMENTEL.
Le Président de la République française,
Sur le rapport du président du Conseil, ministre de la
Guerre, du ministre des Colonies, du ministre des Affaires
étrangères, du ministre de la Marine, du ministre du Com-
merce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes, des
Transports maritimes et de la Marine marchande,
Décrète :
Article premier. — Il est institué au ministère des Colo-
nies une Commission chargée d'étudier les questions
d'ordre territorial intéressant les possessions françaises et
susceptibles de se poser à l'issue. de la guerre.
ART. 2. — Cette Commission est présidée par le mi-
nistre des Colonies.
Elle comprend comme membres :
Deux anciens ministres des -Affaires étrangères;
Deux anciens ministres ou sous-secrétaires d'Etat des
Colonies ;
Le président de la Commission des Affaires extérieures
du Sénat;
Le président de la Commission des Affaires extérieures
et coloniales de la Chambre des députés ;
Quatre représentants du ministère des Colonies;
Quatre représentants du ministère des Affaires étran-
gères ;
Un représentant du ministère de la Guerre;
Un représentant du ministère de la Marine :
Un représentant du ministère du Commerce, de l'Indus-
trie, des Postes et des Télégraphes.
Art. 3. — La Commission comprend, en outre :
Un secrétaire général ayant voix délibérative et assiste
de secrétaires ayant voix consultative;
Des rapporteurs, également adjoints au secrétaire géné-
ral, et ayant voix délibérative dans les affaires quils pré-
sentent à la Commission.
Les Secrétaires peuvent être également, s'il est néces-
saire, chargés de rapports ; ils ont dans ce cas voix délibé-
rative.
Art. 4. — La Commission intérieure instituée par une
décision ministérielle du 5 octobre 1 /17 estmaintenue. EU"
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 41
Mais même si l'on ne touche pas à l'article 13, les termes
de ce texte, maintenant connus, apportent la limitation
nécessaire à l'ambitieux programme dont nous venons de
parler. Ne prévoit-il pas, en effet — dans une éventualité
dont les coloniaux français ne peuvent pas ne pas souhaiter
la réalisation — une extension des possessions italiennes
« dans les districts coloniaux limitrophes des colonies
françaises et britanniques » ? Il ne peut donc s'agir que de
rectifications de frontières et il ne peut être question de'
l'abandon d'une partie considérable d'une grande colonie,
tel le Centre Africain français, ni à plus forte raison d'une
colonie tout entière, telle la Côte française des Somalis.
Ainsi, quelque défectueuse que puisse paraître la rédac-
tion de l'article 13 de la convention du 26 avril 1915, nous
trouvons dans son interprétation une base pour la défense
de l'intégrité de notre empire africain.
Mais il y a mieux. L'article 9, concernant l'Asie Mineure,
dispose que la zene à assigner à l'Italie sera déterminée
« en accord arec les intérêts vitaux de la France et de la
Grande-Bretagne ». Si l'article 13, concernant l'Afrique, ne
renferme pas une clause semblable, il est permis de dire
qu'elle est sous-entendue , qu'elle inspire l'ensemble du
traité.
CAMILLE FIDEL.
Que font les coloniaux français devant l'exten-
sion prise par ces débats? La question vient cer-
tainement à la pensée de tous ceux que préoccupe
notre avenir colonial.
, Nos lecteurs savent que dans le silence les
dirigeants du parti colonial français ont déjà mis
à l'étude dans leurs groupements respectifs l'in-
térêt de la France dans les solutions coloniales de
la paix. La Société de Géographie de Paris, la
Fédération des industriels et des commerçants,
la Société de Géographie commerciale, l'Union
coloniale-française, la Ligne coloniale française,
la Société des Etudes coloniales et maritimes,
d'autres encore, et bien entendu, le Comité de
l'Afrique française et le Comité du Maroc —
l' Afrique française en témoigne — préparent
depuis longtemps à ce sujet rapports et vœux et
sauront conjuguer leurs efforts et leurs travaux,
Le gouvernement français vient de marquer
l'importance qu'il attache à ces questions en ins-
tillant une Commission dont le Journal officiel
du 8 février a indiqué ainsi le programme :
RAPPORT
AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
, Paris, le 6 février 1918.'
Monsieur le Président,
Au cours du xixe.siècle, et surtout depuis une quaran-
taine d'années, la France, avec une ténacité remarquabie,
a su reconstituer et développer son empire colonial. A la
,veille de la guerre, elle pouvait à juste titre être fière de
son œuvre, et commençait à recueillir tout le fruit de ses
longs et patients efforts dans des possessions où notre
domination était partout acceptée, où les revenus budgé-
taires étaient devenus très- importants, où le commerce
national prenait chaqne année une place plus considé-
rable.
La guerre elle-même a fait apparaître à tous les yeux
quel élément de force et de puissance cet empire colonial
assurait à la mère patrie. La paix rétablie, ce concours.
qui aura, durant les hostilités, été si utile à la France,
sera, sous des formes multiples, de plus en plus précieux,
et c'est aujourd'hui l'opinion publique tout entière qui en
comprend l'importance, pour le présent comme pour l'ave-
nir de notre pays.
Il y a dès lors un intérêt national à ce que les négocia-
tions qui s'ouvriront à la fin de la guerre, soit entre alliés,
soit entre belligérants, nous donnent l'occasion et nous
assurent les moyens de consolider cet empire colonial, en
lui garantissant sur certains points la cohésion ou les élc-.
ments d'appui qui peuvent lui être nécessaires.
Aussi le moment est-il venu d'établir de façon raisonnée,
d'après des. données à la fois prudentes et sûres, et selon
des vues d'avenir aussi éclairées que possible, le pro-
gramme colonial que la France devra produire en temps
opportun et s'efforcer de faire prévaloir. Nous avons pensé
que cette tàche pourrait être confiée à une commission
extraparlementaire, dont les membres seraient choisis en
raison de leur compétenee et de leur autorité personnelle,
et qui siégerait au ministère des Colonies. Déjà, auprès de
ce département, une décision ministérielle, en date du 5 oc-
tobre 1917, a constitué une Commission intérieure chargée,
dans le même but, de préparer et de centraliser la docu-
mentation nécessaire. Cet organe de travail, (lui s'est déjà
exercé très utilement, continuerait à fonctionner et, gràce
aux moyens d'information qu'il assurerait -lt la Commission
nouvelle, en faciliterait les enquêtes, les délibérations et
les conclusions.
T«1 est l'objet du décret ci-annexé que nous avons l'hon-.
neur de vous prier, Monsieur le Président, de vouloir bien
revêtir de votre signature.
Nous vous prions d'accepter, Monsieur le Président,
l'hommage de notre profond respect.
Le président du Conseil, ministre de la Guerre,
GEORGES CLEMENCEAU.
Le ministre des Colonies,
HENRY SIMON.
Le ministre des Affaires étrangères,
STÉPHEN PICHON.
Le ministre de la Marine,
GEORGES LEYGUES.
Le ministre du Commei-ce, de l'Industrie,
des Postes et des Télégraphes,
des Transports maritimes
et de la Marine marchande,
CLÉMENTEL.
Le Président de la République française,
Sur le rapport du président du Conseil, ministre de la
Guerre, du ministre des Colonies, du ministre des Affaires
étrangères, du ministre de la Marine, du ministre du Com-
merce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes, des
Transports maritimes et de la Marine marchande,
Décrète :
Article premier. — Il est institué au ministère des Colo-
nies une Commission chargée d'étudier les questions
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ART. 2. — Cette Commission est présidée par le mi-
nistre des Colonies.
Elle comprend comme membres :
Deux anciens ministres des -Affaires étrangères;
Deux anciens ministres ou sous-secrétaires d'Etat des
Colonies ;
Le président de la Commission des Affaires extérieures
du Sénat;
Le président de la Commission des Affaires extérieures
et coloniales de la Chambre des députés ;
Quatre représentants du ministère des Colonies;
Quatre représentants du ministère des Affaires étran-
gères ;
Un représentant du ministère de la Guerre;
Un représentant du ministère de la Marine :
Un représentant du ministère du Commerce, de l'Indus-
trie, des Postes et des Télégraphes.
Art. 3. — La Commission comprend, en outre :
Un secrétaire général ayant voix délibérative et assiste
de secrétaires ayant voix consultative;
Des rapporteurs, également adjoints au secrétaire géné-
ral, et ayant voix délibérative dans les affaires quils pré-
sentent à la Commission.
Les Secrétaires peuvent être également, s'il est néces-
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