Presse et revues
720 pages
Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1918-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1918 01 janvier 1918
Description : 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28). 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9789150r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
IU8 BULLETIN DU COMITÉ
l'argent et des promesses. Le parti d'Hassan a été
vainqueur dans les nombreux engagements qui
ont eu lieu ces derniers mois; Ou el Aïdi voit ses
partisans se désagréger à chaque défaite; il de-
meure presque seul et songe à quitter le pays
zaïan pour se retirer dans les montagnes des
Ichkiren.
La mort de Sidi Ali Amhaouch laisse vacante
la- haute situation de chef spirituel de l'Atlas.
Tous les chorfa de la montagne lorgnent sa suc-
cession. Chacun voudrait attirer il lui la clientèle
chleuh qui reste flottante. Les compétiteurs sont :
d'abord, les deux fils de Sidi Ali dont le second,
Sidi Cheikh, a lié parti avec le feqih Si Jlohand ou
el Hadj et levé chez les Ait Chokhmane une harka
qui harcèle nos postes de Bekrit et d'Itzer; en-
suite, Si Hoceni ou Temga, originaire des Aït-
Chokhmane, qui a soulevé contre nous les Aït-
Me3sat et les Aït-Attab en leur donnant pour
objectif Azilal, et qui travaille à réconcilier les
différentes tractions des Aït-Atta; puis, Si Moha
N'Ifrouten, apparu dans le djebel Sarro, qui s'est
donné un moment pour Bou Hamara, qui se
glorifie d'avoir combattu à El-Maadid, d'être l'ami
d'Abidine et qui prêche l'union pour la guerre
sainte aux Aït-Atta du Sahara; puis, encore, Sidi
ou Ba, chef de la zaouïa d'El-Haouari, petit-iils
de Sid el Arbi, fondateur de la confrérie des Der-
qaoua, qui opère dans le Thodra et appelle les
Aït-Moghrad et les Aït-IIadidou pour les lancer
contre le Tafilalet; puis, le chef de la zaouïa
d' Ahansal, Sidi Moha elAhansali,qui après mainte
évolution semble vouloir se rapprocher de nous;
et, enfin, le chef de la zaouiat Ech-Cheikh, Sidi
el Kheiri, chérif des Naciriin, qui vient d'envoyer
son neveu Sidi Hassan à Beni-Mellal pour nouer
avec nous des relations utiles et demander l'au-
torisation de venir à Fez.
Toutes ces compétitions entretiennent le trouble
dans la montagne et sur le versant sud de l'Atlas.
Le Tafilalet en subit le contre-coup. Au début du
mois, l'interprète Oustry, qui commandait notre
mission à Tirmast, était assassiné par un des
partisans de Moha N'Ifrouten.
Ce chérif a constitué dans le djebel-Sarro un
groupe d'environ 300 AïKAtta auquel doit se
joindre, après le Ramadan, la harka des Aït-
lladidou et des Aït-Moghrad levée à l'appel de
Sidi ou Ba, dans le Ferkla.
Il y a là une menace grandissante contre la-
quelle nous prenons des précautions.
EL IIir.A
Dans le Sud-Est, El Hiba annonce une fois de
plus que les Allemands vont lui envoyer les
approvisionnements tant promis.
Les Allemands y songent en effet. Ils lui ont
fait parvenir de l'argent et se préparent à expé-
dier des Canaries un nouvel envoi; il serait ac-
compagné par un agent allemand qui organise-
rait à Tarfaya une tète d'étape analogue à celle
de Melilla.
El I-liba a envoyé des guetteurs sur la côte pour
attendre ce précieux débarquement. On en si-
gnale un poste à Arexis ; Mohammed Laghdaf
guette à Tarfaya où fonctionne un service d'in-
formations allemand ; Taleb Khiar est à Vi] la-
Cisneros. La zone espagnole du Rio-de-Oro
n'aura bientôt plus rien à envier à celle du Rif.
El Hiba, comme ses collaborateurs Haïssouli et
Abdelmalek,aura son organisation, sa subvention,
son lieutenant allemand, ses pourvoyeurs espa-
gnols, et la tête d'étape de ce service sera Las
Palmas.
Il y-a-la un danger qui peut surgir et grandir
à l'improviste; nos alliés les grands caïds iont
bonne garde.
III
LA CAMPAGNE DE L'ÉTÉ 1918.
\
Le but de l'action allemande est simple et
logique ; elle se propose de couper les deux voies
de communications laborieusement ouvertes de
1914 à 1917 : la route de Fez à Tazà, la route de
Meknès au Tafilalet.
Contre chacune d'elles elle va diriger une
double attaque, pressant chacune des rives, pour
aboutir, s'il se peut, à la jonction de tous les
groupes de dissidents.^
Abdelmalek lancera les .Branès, les Tsoul, les
Beni-Bou-Yahi, les Senhadja contre notre front
Tissa-Mso.un; il poussera les Ghiata et les Beni-
Ouaraïn contre le front Matmata-Touahar.
Moha ou Saïd jettera les Braber du Moyen-
Atlas, Aït'-Seghrouchen, Àït-Youssi, Marmoucha,
Beni-Alaham, contre le flanc est du col de Tarzeft,
pendant que les Chleuhs de Sidi Cheikh-et du
feqihMohand ou el Hadj attaqueront le flanc ouest.
L'ÉLARGISSEMENT DE LA TROUÉE DE TAZA
La manœuvre qui doit parer à l'attaque dirigée
contre la trouée de Taza commence dès le mois
d'avril. Les forces mobiles de Taza et de Fez, aux
ordres respectifs du général Aubert et du colonel
Tisseyre, se mettent en mouvement dans les pre-
miers jours du mois.
Le général Aubert se porte au Sud de Koudiat-
el-Biod avec 20 compagnies, 3 escadrons et
3 batteries. il y rencontre, le 6 avril, un fort
rassemblement des Ghiata installé et retranché
sur les hauteurs qui dominent la route de Fez à
Taza d'où il menace et interrompt les travaux thl'
chemin de fer et dè la route. Il le bouscule après
un chaude affaire qui nous coûte 5 morts et
18 blessés.
Cependant, la colonne de gauche du général
Aubert, commandée par le colonel de Labruyère,
était vivement assaillie, le 7 avril, et se dégageait
à la baïonnette, perdant 13 tués et 25 blessés.
Le 8 avril, nouvelle attaque des Ghiata où
nous perdons 10 tués, dont un officier supérieur,
le chef de bataillon Monniot, et 25 blessés dont
2 officiers.
Ces rudes journées ont coûté à l'ennemi des
pertes'extrêmement sévères. Dès le soir du 8 avril,
des pourparlers de soumission sont entamés par
l'argent et des promesses. Le parti d'Hassan a été
vainqueur dans les nombreux engagements qui
ont eu lieu ces derniers mois; Ou el Aïdi voit ses
partisans se désagréger à chaque défaite; il de-
meure presque seul et songe à quitter le pays
zaïan pour se retirer dans les montagnes des
Ichkiren.
La mort de Sidi Ali Amhaouch laisse vacante
la- haute situation de chef spirituel de l'Atlas.
Tous les chorfa de la montagne lorgnent sa suc-
cession. Chacun voudrait attirer il lui la clientèle
chleuh qui reste flottante. Les compétiteurs sont :
d'abord, les deux fils de Sidi Ali dont le second,
Sidi Cheikh, a lié parti avec le feqih Si Jlohand ou
el Hadj et levé chez les Ait Chokhmane une harka
qui harcèle nos postes de Bekrit et d'Itzer; en-
suite, Si Hoceni ou Temga, originaire des Aït-
Chokhmane, qui a soulevé contre nous les Aït-
Me3sat et les Aït-Attab en leur donnant pour
objectif Azilal, et qui travaille à réconcilier les
différentes tractions des Aït-Atta; puis, Si Moha
N'Ifrouten, apparu dans le djebel Sarro, qui s'est
donné un moment pour Bou Hamara, qui se
glorifie d'avoir combattu à El-Maadid, d'être l'ami
d'Abidine et qui prêche l'union pour la guerre
sainte aux Aït-Atta du Sahara; puis, encore, Sidi
ou Ba, chef de la zaouïa d'El-Haouari, petit-iils
de Sid el Arbi, fondateur de la confrérie des Der-
qaoua, qui opère dans le Thodra et appelle les
Aït-Moghrad et les Aït-IIadidou pour les lancer
contre le Tafilalet; puis, le chef de la zaouïa
d' Ahansal, Sidi Moha elAhansali,qui après mainte
évolution semble vouloir se rapprocher de nous;
et, enfin, le chef de la zaouiat Ech-Cheikh, Sidi
el Kheiri, chérif des Naciriin, qui vient d'envoyer
son neveu Sidi Hassan à Beni-Mellal pour nouer
avec nous des relations utiles et demander l'au-
torisation de venir à Fez.
Toutes ces compétitions entretiennent le trouble
dans la montagne et sur le versant sud de l'Atlas.
Le Tafilalet en subit le contre-coup. Au début du
mois, l'interprète Oustry, qui commandait notre
mission à Tirmast, était assassiné par un des
partisans de Moha N'Ifrouten.
Ce chérif a constitué dans le djebel-Sarro un
groupe d'environ 300 AïKAtta auquel doit se
joindre, après le Ramadan, la harka des Aït-
lladidou et des Aït-Moghrad levée à l'appel de
Sidi ou Ba, dans le Ferkla.
Il y a là une menace grandissante contre la-
quelle nous prenons des précautions.
EL IIir.A
Dans le Sud-Est, El Hiba annonce une fois de
plus que les Allemands vont lui envoyer les
approvisionnements tant promis.
Les Allemands y songent en effet. Ils lui ont
fait parvenir de l'argent et se préparent à expé-
dier des Canaries un nouvel envoi; il serait ac-
compagné par un agent allemand qui organise-
rait à Tarfaya une tète d'étape analogue à celle
de Melilla.
El I-liba a envoyé des guetteurs sur la côte pour
attendre ce précieux débarquement. On en si-
gnale un poste à Arexis ; Mohammed Laghdaf
guette à Tarfaya où fonctionne un service d'in-
formations allemand ; Taleb Khiar est à Vi] la-
Cisneros. La zone espagnole du Rio-de-Oro
n'aura bientôt plus rien à envier à celle du Rif.
El Hiba, comme ses collaborateurs Haïssouli et
Abdelmalek,aura son organisation, sa subvention,
son lieutenant allemand, ses pourvoyeurs espa-
gnols, et la tête d'étape de ce service sera Las
Palmas.
Il y-a-la un danger qui peut surgir et grandir
à l'improviste; nos alliés les grands caïds iont
bonne garde.
III
LA CAMPAGNE DE L'ÉTÉ 1918.
\
Le but de l'action allemande est simple et
logique ; elle se propose de couper les deux voies
de communications laborieusement ouvertes de
1914 à 1917 : la route de Fez à Tazà, la route de
Meknès au Tafilalet.
Contre chacune d'elles elle va diriger une
double attaque, pressant chacune des rives, pour
aboutir, s'il se peut, à la jonction de tous les
groupes de dissidents.^
Abdelmalek lancera les .Branès, les Tsoul, les
Beni-Bou-Yahi, les Senhadja contre notre front
Tissa-Mso.un; il poussera les Ghiata et les Beni-
Ouaraïn contre le front Matmata-Touahar.
Moha ou Saïd jettera les Braber du Moyen-
Atlas, Aït'-Seghrouchen, Àït-Youssi, Marmoucha,
Beni-Alaham, contre le flanc est du col de Tarzeft,
pendant que les Chleuhs de Sidi Cheikh-et du
feqihMohand ou el Hadj attaqueront le flanc ouest.
L'ÉLARGISSEMENT DE LA TROUÉE DE TAZA
La manœuvre qui doit parer à l'attaque dirigée
contre la trouée de Taza commence dès le mois
d'avril. Les forces mobiles de Taza et de Fez, aux
ordres respectifs du général Aubert et du colonel
Tisseyre, se mettent en mouvement dans les pre-
miers jours du mois.
Le général Aubert se porte au Sud de Koudiat-
el-Biod avec 20 compagnies, 3 escadrons et
3 batteries. il y rencontre, le 6 avril, un fort
rassemblement des Ghiata installé et retranché
sur les hauteurs qui dominent la route de Fez à
Taza d'où il menace et interrompt les travaux thl'
chemin de fer et dè la route. Il le bouscule après
un chaude affaire qui nous coûte 5 morts et
18 blessés.
Cependant, la colonne de gauche du général
Aubert, commandée par le colonel de Labruyère,
était vivement assaillie, le 7 avril, et se dégageait
à la baïonnette, perdant 13 tués et 25 blessés.
Le 8 avril, nouvelle attaque des Ghiata où
nous perdons 10 tués, dont un officier supérieur,
le chef de bataillon Monniot, et 25 blessés dont
2 officiers.
Ces rudes journées ont coûté à l'ennemi des
pertes'extrêmement sévères. Dès le soir du 8 avril,
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