Presse et revues
720 pages
Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1918-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1918 01 janvier 1918
Description : 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28). 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9789150r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
DE L'AFRIQIUE FRANÇAISE tn
de voisinage avec le Muni ont donné lieu à de lon-
gues négociations avec le cabinet de Madrid. Ces
négociations sont heureusement terminées.
La situation du Congo belge a également été l'objet
de tractations internationales.
La part prise aux opérations qui ont amené la
conquête de l'Est Africain Allemand par les troupes
belges, anglaises et portugaises, a été fixée par une
mission militaire française.
Le gouvernement abyssin, depuis la chute de
Lidj-Yassou, s'étant montré très favorable aux puis-
sances alliées, des négociations se poursuivent entre
la France, l'Italie et l'Angleterre pour rendre plus
intimes encore les relations des puissances de l'En-
tente avec l'Ethiopie. La France qui a, par sa colonie
de Djibouti et par le chemin de fer français, récem-
ment poussé jusqu'à Addis-Abbeda, un intérêt si
considérable à la prospérité de l'Abyssinie, a pris à
ces négociations une part toute particulière.
Les opérations militaires dans le Hedjaz et dans la
Palestine ont été suivies par la sous-direction
d'Afrique, en étroite communauté de vues avec la
sous-direction d'Asie ; car les événements d'Orient
ont une répercussion profonde sur l'Afrique du Nord.
Les musulmans sujets et protégés français, qui
ont participé depuis la guerre à des pèlerinages offi-
ciels à la Mecque, qu'aucun incident n'a troublé,sont
pu juger de la sollicitude que leur témoigne la mère
patrie. La belle tenue de nos pèlerins a fait honneur
à la France en Orient. Une hôtellerie a été ouverte
à la Mecque avec le gracieux concours du roi du
Hedjaz; elle est administrée par une société que les
principaux membres du pèlerinage de 1916 ont cons-
tituée entre eux.
La sous-direction d'Afrique s'est préoccupée de
préparer le règlement des nombreuses questions qui
se poseront en Afrique au moment de la conclusion
de la paix : attribution des territoires, statut précis
des possessions européennes, revision des actes
internationaux qui règlent les rapports des puis-
sa nces européennes sur le continent noir. Il est à
souhaiter que sur toutes ces questions un accord
préalable se soit, avant le traité de paix, établi entre
les puissances alliées.
Pour faire face à cette tâche, qui comporte pour
l'envoi quotidien d'une soixantaine de lettres et de
télégrammes d'instruction, d'information ou de ré-
ponse, la participation à de nombreuses commis-
sions, des démarches fréquentes auprès d'autres
administrations, la réception de nombreuses visites
de diplomates étrangers, de fonctionnaires ou de
particuliers, la sous-direction d'Afrique, composée
avant la guerre de treize fonctionnaires, dispose
actuellement de quatre personnes alors que, du fait
de la guerre, sa besogne a plus que doublé. Elle a
même, pendant les huit premiers mois de la mobili-
sation générale, été réduite à son seul sous-direc-
teur.
AVIS
Toute cotisation versée par l'entremise d'un
libraire ou d'un commissionnaire sera comptée
au prix de l'abonnement, soit 24 francs.
Cette décision ne s'applique pas aux souscrip-
tions des Français établis aux colonies qui nous
sont versées par des correspondants ou des amis.
ÉCHOS
La Nigeria et retour en une semaine! Cette formule
a été lancée récemment en Angleterre par lord Mon-
tagu of Beaulieu, dans une conférence où il a montré
l'avenir de l'aviation à la suite des progrès qu'elle a faits
pendant la guerre. Il assure que dans quelques années
la réalisation de cette formule sera accomplie et que,
après l'installation d'aérodromes en France, Espagne et
Afrique du Nord pour les escales, les avions iront en
trois jours en Nigeria et en trois autres jours au Cap.
Immédiatement, grande excitation dans les milieux
intéressés. Dans la West Africa du 27 octobre, sir Harry
Johnston développait les possibilités de l'aviation afri-
caine ainsi comprise. Les merveilles des Mille et une
Nuits seraient réalisées et l'on verrait le fameux « tapis
volant » des poètes orientaux. On lirait sur les murs
de Londres des affiches : « Voyages aériens aux forêts
vierges de l'Equateur » ou « Une semaine aux Victoria
Falls ». On partirait en Afrique avec des remèdes contre
le mal d'air et des couvertures contre les basses tempé-
ratures de l'atmosphère. Et quelle facilité pour ensei-
gner désormais, aux élèves les secrets de la géographie,
de la botanique, de la zoologie, de l'ethnographie, etc.
Tout s'apprendrait sur place. Mais sir Harry Johnston
ajoute avec raison qu'il ne faut pas oublier les chemins
de fer qui créeront immédiatement la paix, 1 ordre et la
richesse.
D'autre part, M. J. Pickering-Jones, président de la
section africaine de la Chambre de Commerce de Liver-
pool, craint que le trop rapide changement de climat
soit dangereux pour les passagers européens qui actuel-
lement, lorsqu'ils reviennent en Angleterre, se réaccli-
matent peu à peu pendant la traversée. Mais si cette
réserve ne vaut pas, il souhaite ardemment la réalisation
du voyage d'Afrique par l'air.
Faut-il rappeler que l'aviation française a donné
l'exemple? Le voyage de Garros à Bizerte est d'avant la
guerre. Depuis, l'avion français a bien travaillé au Maroc
et récemment au Sahara. Les Britanniques l'ont égale-
ment fort bien utilisé au Darfour et en Palestine. La
route est tracée. Mais trois jours pour aller d'Europe
au cœur de la Nigeria, qu'auraient dit d'un rêve alors
si visiblement insensé les explorateurs, africains du cé-
nacle de la Petite Vache ~
A ce sujet signalons que récemment la poste aérienne
a été établie au Sahara et fait en trois étapes le trajet
d'In-Salah à Biskra (1.075 kilomètres, par Inifel et
Ouargla, qui exige treize jours; que le général Nivelle,
commandant l'armée d'Afrique du Nord, et le général
Laperrine sont revenus d'In-Salah en avion.
D'autre part, au Maroc, un avion parti de Bou-Denib
à six heures du matin a atterrià Rabat à neuf heuresdix.
ayant accompli sans arrêt 450 kilomètres en trois heures
dix et survolé le Grand et le Moyen-Atlas et une im-
mense zone ennemie. Deux autres avions l'ont suivi de
près, ayant dû s'arrêter pour le service à Meknès. La
veille une escadrille ayant à son bord le commandant
Cheutin et le capitaine Desprès avait accompli en
de voisinage avec le Muni ont donné lieu à de lon-
gues négociations avec le cabinet de Madrid. Ces
négociations sont heureusement terminées.
La situation du Congo belge a également été l'objet
de tractations internationales.
La part prise aux opérations qui ont amené la
conquête de l'Est Africain Allemand par les troupes
belges, anglaises et portugaises, a été fixée par une
mission militaire française.
Le gouvernement abyssin, depuis la chute de
Lidj-Yassou, s'étant montré très favorable aux puis-
sances alliées, des négociations se poursuivent entre
la France, l'Italie et l'Angleterre pour rendre plus
intimes encore les relations des puissances de l'En-
tente avec l'Ethiopie. La France qui a, par sa colonie
de Djibouti et par le chemin de fer français, récem-
ment poussé jusqu'à Addis-Abbeda, un intérêt si
considérable à la prospérité de l'Abyssinie, a pris à
ces négociations une part toute particulière.
Les opérations militaires dans le Hedjaz et dans la
Palestine ont été suivies par la sous-direction
d'Afrique, en étroite communauté de vues avec la
sous-direction d'Asie ; car les événements d'Orient
ont une répercussion profonde sur l'Afrique du Nord.
Les musulmans sujets et protégés français, qui
ont participé depuis la guerre à des pèlerinages offi-
ciels à la Mecque, qu'aucun incident n'a troublé,sont
pu juger de la sollicitude que leur témoigne la mère
patrie. La belle tenue de nos pèlerins a fait honneur
à la France en Orient. Une hôtellerie a été ouverte
à la Mecque avec le gracieux concours du roi du
Hedjaz; elle est administrée par une société que les
principaux membres du pèlerinage de 1916 ont cons-
tituée entre eux.
La sous-direction d'Afrique s'est préoccupée de
préparer le règlement des nombreuses questions qui
se poseront en Afrique au moment de la conclusion
de la paix : attribution des territoires, statut précis
des possessions européennes, revision des actes
internationaux qui règlent les rapports des puis-
sa nces européennes sur le continent noir. Il est à
souhaiter que sur toutes ces questions un accord
préalable se soit, avant le traité de paix, établi entre
les puissances alliées.
Pour faire face à cette tâche, qui comporte pour
l'envoi quotidien d'une soixantaine de lettres et de
télégrammes d'instruction, d'information ou de ré-
ponse, la participation à de nombreuses commis-
sions, des démarches fréquentes auprès d'autres
administrations, la réception de nombreuses visites
de diplomates étrangers, de fonctionnaires ou de
particuliers, la sous-direction d'Afrique, composée
avant la guerre de treize fonctionnaires, dispose
actuellement de quatre personnes alors que, du fait
de la guerre, sa besogne a plus que doublé. Elle a
même, pendant les huit premiers mois de la mobili-
sation générale, été réduite à son seul sous-direc-
teur.
AVIS
Toute cotisation versée par l'entremise d'un
libraire ou d'un commissionnaire sera comptée
au prix de l'abonnement, soit 24 francs.
Cette décision ne s'applique pas aux souscrip-
tions des Français établis aux colonies qui nous
sont versées par des correspondants ou des amis.
ÉCHOS
La Nigeria et retour en une semaine! Cette formule
a été lancée récemment en Angleterre par lord Mon-
tagu of Beaulieu, dans une conférence où il a montré
l'avenir de l'aviation à la suite des progrès qu'elle a faits
pendant la guerre. Il assure que dans quelques années
la réalisation de cette formule sera accomplie et que,
après l'installation d'aérodromes en France, Espagne et
Afrique du Nord pour les escales, les avions iront en
trois jours en Nigeria et en trois autres jours au Cap.
Immédiatement, grande excitation dans les milieux
intéressés. Dans la West Africa du 27 octobre, sir Harry
Johnston développait les possibilités de l'aviation afri-
caine ainsi comprise. Les merveilles des Mille et une
Nuits seraient réalisées et l'on verrait le fameux « tapis
volant » des poètes orientaux. On lirait sur les murs
de Londres des affiches : « Voyages aériens aux forêts
vierges de l'Equateur » ou « Une semaine aux Victoria
Falls ». On partirait en Afrique avec des remèdes contre
le mal d'air et des couvertures contre les basses tempé-
ratures de l'atmosphère. Et quelle facilité pour ensei-
gner désormais, aux élèves les secrets de la géographie,
de la botanique, de la zoologie, de l'ethnographie, etc.
Tout s'apprendrait sur place. Mais sir Harry Johnston
ajoute avec raison qu'il ne faut pas oublier les chemins
de fer qui créeront immédiatement la paix, 1 ordre et la
richesse.
D'autre part, M. J. Pickering-Jones, président de la
section africaine de la Chambre de Commerce de Liver-
pool, craint que le trop rapide changement de climat
soit dangereux pour les passagers européens qui actuel-
lement, lorsqu'ils reviennent en Angleterre, se réaccli-
matent peu à peu pendant la traversée. Mais si cette
réserve ne vaut pas, il souhaite ardemment la réalisation
du voyage d'Afrique par l'air.
Faut-il rappeler que l'aviation française a donné
l'exemple? Le voyage de Garros à Bizerte est d'avant la
guerre. Depuis, l'avion français a bien travaillé au Maroc
et récemment au Sahara. Les Britanniques l'ont égale-
ment fort bien utilisé au Darfour et en Palestine. La
route est tracée. Mais trois jours pour aller d'Europe
au cœur de la Nigeria, qu'auraient dit d'un rêve alors
si visiblement insensé les explorateurs, africains du cé-
nacle de la Petite Vache ~
A ce sujet signalons que récemment la poste aérienne
a été établie au Sahara et fait en trois étapes le trajet
d'In-Salah à Biskra (1.075 kilomètres, par Inifel et
Ouargla, qui exige treize jours; que le général Nivelle,
commandant l'armée d'Afrique du Nord, et le général
Laperrine sont revenus d'In-Salah en avion.
D'autre part, au Maroc, un avion parti de Bou-Denib
à six heures du matin a atterrià Rabat à neuf heuresdix.
ayant accompli sans arrêt 450 kilomètres en trois heures
dix et survolé le Grand et le Moyen-Atlas et une im-
mense zone ennemie. Deux autres avions l'ont suivi de
près, ayant dû s'arrêter pour le service à Meknès. La
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