Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1918-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1918 01 janvier 1918
Description : 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28). 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9789150r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 119
nante qui a déterminé la composition de la Commission.
C'est pour des raisons de même ordre qu'ayant à créer
d'autres commissions d'un caractère économique, je les ai
composées de personnes prises dans le monde de 1 indus-
trie et du commerce. Me permettrez-vous de vous rappeler,
entre bien d'autres, l'exemple de la Commissioe instituée,
le 28 février 1918, pour s'occuper du régime des bois pro-
venant des colonies françaises que j'ai eu l'honneur de
créer moi-mème, et pour laquelle je n'ai fait appel qu des
personnalités qualifiées par leur expérience ou leur haute
autorité industrielle ou commerciale? L'attention avec
laquelle votre association s'occupe depuis la guerre des
questions relatives aux colonies, comme vous voulez bien
le rappeler vous-même, m'autorise à penser que l'impor-
tance ni la composition n'aura échappé à la Fédération des
industriels et des Commerçants français.
.Loin d'ailleurs que je puisse songer àuue séparation des
questions politiques et des intérêts éeonomiques, je désire,
au contraire, assurer à ceux-ci leur juste place, même
dans les Commissions politiques auxquelles je recommande
de ne pas perdre de vue la considération à laquelle ont
droit ces intérêts français. Je n'y ai pas manqué pour la
Commission chargée de l'étude des questions coloniales
posées par la guerre et j'ai la vive satisfaction de voir la
Commission s'engager flans la yoie que je lui avais indi-
quée.
La première pensée, -en effet, de la Commission, a été
celle que vous exprimez vous-même : elle a voulu, d'abord,
« associer, dans une juste mesure, à ses travaux, des per-
sonnalités qualifiées pour lui exposer les questions écono-
miques que les spécialistes sont seuls à même de con-
naître pratiquement ». Par application de cette idée et
avant même d'entreprendre par elle-même aucun travail
d'intérêt purement politique, la Commission a décidé de
poursuivre une enquête auprès des grandes associations
industrielles et des organisations commerciales de France,
pour consulter chacune d'elles sur l'utilisation, sur le ré-
gime et sur l'avenir de notre empire colonial. Cette enquête
a déjà commencé .et, dans sa séance du 18 mars 1918, la
Commission a entèndu des représentants des plus impor-
tantes associations textiles qui lui ont été présentés par
M. Touron, M. Carmichael et M Laederich. Cette enquête
va être continuée par l'audition des métallurgistes, du
syndicat des cuirs et peaux, etc. Il n'est pab douteux pour
moi que l'audition de la Fédération des Industriels et Com-
merçants français y trouvera sa place naturelle.
La Commission ne se borne d'ailleurs pas à de simples
auditions où l'on pourrait redouter que les problèmes ne
soient examinés que sous leur forme la plus générale ;
elle a demandé aux associations qu'elle a déjà entendues
de préciser leurs vues soit sur l'ensemble de leurs préoc-
cupations, -soit sur les points de détail qui ont été étudiés
d'une manière plus préci-se et plus serrée dans des notes
•qu'elle retient et ne manquera pas d'utiliser.
La faveur avec laquelle ces premières auditions ont été
accueillies, l'intérêt des explications qui ont été échan-
gées, la méthode même que la Commission a adoptée,
l'importance qu'elle donne aux questions économiques et
le soin avec lequel .elle recherche les avis du monde indus-
triel et commercial, suffiraient à écarter très nettement les
préoccupations aussi bien que les regrets dont je trouve
l'expression dans votre lettre.
Ce n'est d'ailleurs pas seulement à propos de la Com-
mission chargée de l'étude des questions coloniales po-
sées par la guerre, c'est, d'une manière générale et pour
tous les cas, que' je m'élèverais très vivement contre l'idée
de négliger la considération des intérêts industriels et
commerciaux, si toutefois une pensée si absurde pouvait
m'être prêtée. Votre lettre, Monsieur le Président, me
donne une occasion de répéter que les grandes associations
qui représentent l'industrie et le commerce français trou-
veront auprès de moi et de mon administration, autant
qu'auprès de mes prédécesseurs, 1 accueil le plus attentif,
l'attention la plus soutenue et toute la considération à
laquelle leur donne droit l'importance de leur rôle dans
l'économie et dans la -vie nationales.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, etc.
HENRY SmON.
On a vu plus haut et souvent dans l'Afrique
française que des associations de commerçants
britanniques font entendre leurs voix dans la
question de l'Afrique nouvelle en même temps
que les associations scientifiques ou coloniales. 11
nous est très agréable de constater que les asso
ciations françaises imitent cet exemple.
RENÉ THIERRY.
L'Espagne au Maroc
Contrairement à l'opinion de cyniques, nous ne
croyons pas que la parole fût donnée à l'homme
pour dissimuler sapensée, mais, bien au contraire,
et parfois involontairement, pour la découvrir
avec éclat. Aux auditeurs d'en faire leur profit.
Dans cette intention, nous avons recueilli les
déclarations fort curieuses d'un publiciste espa-
gnol, M: Cirici Ventallo, qui, très largement, dans
la feuille germanophile El Debate, nous exposa
les vues et projets de l'Espagne au Maroe en con-
jugaison avec la politique allemande.
Nous ne parlerons ici de M. C. Ventallo qu'avec
respect: pour son talent d'abord, car son œuvre
passionnée n'en manque pas; pour son infor-
tune ensuite, car il vient,, prématurément, de
succomber 5 à Madrid, aux suites d'une opération.
Mais scripta marient, et voyons les.
M. C. Ventallo ayant fait un voyage d'études
dans la zone d'influence espagnole au Maroc,
décrit d'abord, en une série .d'articles, les im-
pressions pittoresques, les traits singuliers des
mœurs maures, les détails de la vie guerrière et
domestique dans les tribus, en une forme légère
et piquante qui mériterait traduction et repro-
duction, lesquelles, à notre regret, n'entrent pas
dans le cadre de ce Bulletin. Mais quel profit, au
contraire, trouverons-nous à transcrire les aveux
de cet imprudent écrivain, représentatif des
classes réactionnaires, donc dirigeantes, de
l'Espagne actuelle !
Un grand héroïsme, dit-il, un manque prodigieux d'in-
térêt pour la défense de nos droits, un dédain des intérêts
matériels : voilà toute la légende chevaleresque de notre
race. L'excès de fortune et de puissance ainsi que la faci-
lité relative avec laquelle nous atteignîmes les cimes de la
grandeur, nous ont rendus prodigues et romanesques.
Persuadés que nous sommes nés pour commander et non
pour obéir, nous' ne voulons jamais nous soumettre au
gouvernement de l'époque dans laquelle nous vivons. Et,
comme les temps évoluent et que nous restons passifs, les
lois modernes qui régissent les destinées matérielles des
peuples nous ont surpris parce que nous n'y avions été
nullement préparés. L'Espagne, a sauté des temps héroï-
ques de cape et d'épée à ce siècle vulgaire et pratique où
les grands conquérants sont les voyageurs de commerce,
et elle n'a pas adapté sa mentalité à ce changement radi-
cal. De là, l'origine de notre déséquilibre et des terribles
ébranlements que seules ont pu atténuer un peu nos facul-
tés exceptionnelles d'adaptation.
nante qui a déterminé la composition de la Commission.
C'est pour des raisons de même ordre qu'ayant à créer
d'autres commissions d'un caractère économique, je les ai
composées de personnes prises dans le monde de 1 indus-
trie et du commerce. Me permettrez-vous de vous rappeler,
entre bien d'autres, l'exemple de la Commissioe instituée,
le 28 février 1918, pour s'occuper du régime des bois pro-
venant des colonies françaises que j'ai eu l'honneur de
créer moi-mème, et pour laquelle je n'ai fait appel qu des
personnalités qualifiées par leur expérience ou leur haute
autorité industrielle ou commerciale? L'attention avec
laquelle votre association s'occupe depuis la guerre des
questions relatives aux colonies, comme vous voulez bien
le rappeler vous-même, m'autorise à penser que l'impor-
tance ni la composition n'aura échappé à la Fédération des
industriels et des Commerçants français.
.Loin d'ailleurs que je puisse songer àuue séparation des
questions politiques et des intérêts éeonomiques, je désire,
au contraire, assurer à ceux-ci leur juste place, même
dans les Commissions politiques auxquelles je recommande
de ne pas perdre de vue la considération à laquelle ont
droit ces intérêts français. Je n'y ai pas manqué pour la
Commission chargée de l'étude des questions coloniales
posées par la guerre et j'ai la vive satisfaction de voir la
Commission s'engager flans la yoie que je lui avais indi-
quée.
La première pensée, -en effet, de la Commission, a été
celle que vous exprimez vous-même : elle a voulu, d'abord,
« associer, dans une juste mesure, à ses travaux, des per-
sonnalités qualifiées pour lui exposer les questions écono-
miques que les spécialistes sont seuls à même de con-
naître pratiquement ». Par application de cette idée et
avant même d'entreprendre par elle-même aucun travail
d'intérêt purement politique, la Commission a décidé de
poursuivre une enquête auprès des grandes associations
industrielles et des organisations commerciales de France,
pour consulter chacune d'elles sur l'utilisation, sur le ré-
gime et sur l'avenir de notre empire colonial. Cette enquête
a déjà commencé .et, dans sa séance du 18 mars 1918, la
Commission a entèndu des représentants des plus impor-
tantes associations textiles qui lui ont été présentés par
M. Touron, M. Carmichael et M Laederich. Cette enquête
va être continuée par l'audition des métallurgistes, du
syndicat des cuirs et peaux, etc. Il n'est pab douteux pour
moi que l'audition de la Fédération des Industriels et Com-
merçants français y trouvera sa place naturelle.
La Commission ne se borne d'ailleurs pas à de simples
auditions où l'on pourrait redouter que les problèmes ne
soient examinés que sous leur forme la plus générale ;
elle a demandé aux associations qu'elle a déjà entendues
de préciser leurs vues soit sur l'ensemble de leurs préoc-
cupations, -soit sur les points de détail qui ont été étudiés
d'une manière plus préci-se et plus serrée dans des notes
•qu'elle retient et ne manquera pas d'utiliser.
La faveur avec laquelle ces premières auditions ont été
accueillies, l'intérêt des explications qui ont été échan-
gées, la méthode même que la Commission a adoptée,
l'importance qu'elle donne aux questions économiques et
le soin avec lequel .elle recherche les avis du monde indus-
triel et commercial, suffiraient à écarter très nettement les
préoccupations aussi bien que les regrets dont je trouve
l'expression dans votre lettre.
Ce n'est d'ailleurs pas seulement à propos de la Com-
mission chargée de l'étude des questions coloniales po-
sées par la guerre, c'est, d'une manière générale et pour
tous les cas, que' je m'élèverais très vivement contre l'idée
de négliger la considération des intérêts industriels et
commerciaux, si toutefois une pensée si absurde pouvait
m'être prêtée. Votre lettre, Monsieur le Président, me
donne une occasion de répéter que les grandes associations
qui représentent l'industrie et le commerce français trou-
veront auprès de moi et de mon administration, autant
qu'auprès de mes prédécesseurs, 1 accueil le plus attentif,
l'attention la plus soutenue et toute la considération à
laquelle leur donne droit l'importance de leur rôle dans
l'économie et dans la -vie nationales.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, etc.
HENRY SmON.
On a vu plus haut et souvent dans l'Afrique
française que des associations de commerçants
britanniques font entendre leurs voix dans la
question de l'Afrique nouvelle en même temps
que les associations scientifiques ou coloniales. 11
nous est très agréable de constater que les asso
ciations françaises imitent cet exemple.
RENÉ THIERRY.
L'Espagne au Maroc
Contrairement à l'opinion de cyniques, nous ne
croyons pas que la parole fût donnée à l'homme
pour dissimuler sapensée, mais, bien au contraire,
et parfois involontairement, pour la découvrir
avec éclat. Aux auditeurs d'en faire leur profit.
Dans cette intention, nous avons recueilli les
déclarations fort curieuses d'un publiciste espa-
gnol, M: Cirici Ventallo, qui, très largement, dans
la feuille germanophile El Debate, nous exposa
les vues et projets de l'Espagne au Maroe en con-
jugaison avec la politique allemande.
Nous ne parlerons ici de M. C. Ventallo qu'avec
respect: pour son talent d'abord, car son œuvre
passionnée n'en manque pas; pour son infor-
tune ensuite, car il vient,, prématurément, de
succomber 5 à Madrid, aux suites d'une opération.
Mais scripta marient, et voyons les.
M. C. Ventallo ayant fait un voyage d'études
dans la zone d'influence espagnole au Maroc,
décrit d'abord, en une série .d'articles, les im-
pressions pittoresques, les traits singuliers des
mœurs maures, les détails de la vie guerrière et
domestique dans les tribus, en une forme légère
et piquante qui mériterait traduction et repro-
duction, lesquelles, à notre regret, n'entrent pas
dans le cadre de ce Bulletin. Mais quel profit, au
contraire, trouverons-nous à transcrire les aveux
de cet imprudent écrivain, représentatif des
classes réactionnaires, donc dirigeantes, de
l'Espagne actuelle !
Un grand héroïsme, dit-il, un manque prodigieux d'in-
térêt pour la défense de nos droits, un dédain des intérêts
matériels : voilà toute la légende chevaleresque de notre
race. L'excès de fortune et de puissance ainsi que la faci-
lité relative avec laquelle nous atteignîmes les cimes de la
grandeur, nous ont rendus prodigues et romanesques.
Persuadés que nous sommes nés pour commander et non
pour obéir, nous' ne voulons jamais nous soumettre au
gouvernement de l'époque dans laquelle nous vivons. Et,
comme les temps évoluent et que nous restons passifs, les
lois modernes qui régissent les destinées matérielles des
peuples nous ont surpris parce que nous n'y avions été
nullement préparés. L'Espagne, a sauté des temps héroï-
ques de cape et d'épée à ce siècle vulgaire et pratique où
les grands conquérants sont les voyageurs de commerce,
et elle n'a pas adapté sa mentalité à ce changement radi-
cal. De là, l'origine de notre déséquilibre et des terribles
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