Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1914-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1914 01 janvier 1914
Description : 1914/01/01 (N1,A24)-1914/12/31 (N12,A24). 1914/01/01 (N1,A24)-1914/12/31 (N12,A24).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9788949j
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/07/2017
- Aller à la page de la table des matières3
- SOMMAIRE
- Vingt-quatrième Année - N° 1
- .......... Page(s) .......... 3
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 15
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- .......... Page(s) .......... 45
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- .......... Page(s) .......... 9
- Vingt-quatrième Année - N° 2
- .......... Page(s) .......... 49
- .......... Page(s) .......... 50
- .......... Page(s) .......... 53
- .......... Page(s) .......... 54
- .......... Page(s) .......... 55
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- .......... Page(s) .......... 58
- .......... Page(s) .......... 64
- .......... Page(s) .......... 69
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- .......... Page(s) .......... 79
- .......... Page(s) .......... 92
- .......... Page(s) .......... 94
- .......... Page(s) .......... 96
- Vingt-quatrième Année - N° 3
- .......... Page(s) .......... 97
- .......... Page(s) .......... 98
- .......... Page(s) .......... 100
- .......... Page(s) .......... 103
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- .......... Page(s) .......... 144
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- .......... Page(s) .......... 144
- .......... Page(s) .......... 101
- Vingt-quatrième Année - N° 4
- .......... Page(s) .......... 145
- .......... Page(s) .......... 148
- .......... Page(s) .......... 156
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- .......... Page(s) .......... 191
- .......... Page(s) .......... 191
- .......... Page(s) .......... 149
- Vingt-quatrième Année - N° 5
- .......... Page(s) .......... 193
- .......... Page(s) .......... 194
- .......... Page(s) .......... 195
- .......... Page(s) .......... 196
- .......... Page(s) .......... 202
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- .......... Page(s) .......... 197
- Vingt-quatrième Année - N° 6
- .......... Page(s) .......... 233
- .......... Page(s) .......... 237
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- Sommaire du Supplément n° G.
- Vingt-quatrième Année - N° 8 à 12
- .......... Page(s) .......... 337
- .......... Page(s) .......... 339
- .......... Page(s) .......... 340
- .......... Page(s) .......... 341
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- .......... Page(s) .......... 348
- .......... Page(s) .......... 349
- .......... Page(s) .......... 350
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- Sommaire du Supplément n° 8-12.
DEii L'AFRIQUE FRANÇAISE 73
dépouille mortelle et que je m'associe au deuil de s'a
famille tendrement aimée avec laquelle il voulait bien nous
confondre.
M. CHEVANDIER DE VALDROME'
Un meurtre douloureux et stupide a mis fin, le
23 janvier, à la carrière diplomatique de M. Chevan-
dier de VaJdrôme, agent diplomatique et consul gé
néral de France à Tanger : un cuisinier alcoolique et
qui allait être congédié l'a tué de deux coups de re-
volver au moment où il recevait quelques invités à
dîner à l'Agence de France; le meurtrier s'est fait
justice en se pendant dans sa prison.
M. Chevalier de VaJdrôme, qui avait été en service
notamment en Egypte et au ministère des Affaires
étrangères, était le premier titulaire de l'agence
créée à Tanger lors de la suppression de la légation
de France en janvier 1913. Plein d'initiative et d'ac-
tivité, il avait su donner de suite à ce poste nouveau
l'importance nécessaire et il traitait merveilleuse-
ment les intérêts variés et délicats que ce poste lui
soumettait. Il avait de suite établi la tradition fran-
çaise qui s'impose au milieu des complexités créées
par le futur caractère international de Tanger. Il y"
était à la fois l'agent dévoué du ministère des Affaires
étrangères et le collaborateur actif du Protectorat.
La lettre l'élevant au grade de ministre plénipoten-
tiaire est parvenue à Tanger au lendemain de sa
mort tragique. Nous l'inscrivons au nombre des
Français qui sont tombés pour *la cause nationale au
Maroc.
1
LE GÉNÉRAL GIRARDOT
Une mort non moins inattendue a été, le 4 février,
celle du général de division Girardot, commandant
des troupes du MaToc oriental depuis la nomination
du général Alix au commandement d'un corps d'ar-
mée, décédé brusquement à Oudjda au moment même
où le général Lyautey poursuivait sa tournée d'ins-
pection.
Agé de 58 ans, le général Girardot avait servi en
Algérie et en Indochine avant d'être appelé au com-
mandement du lec 'régiment étranger. Il était avant
tout un « légionnaire ». Après avoir été chef de cabinet
du ministre de la Guerre, il avait été appelé au Maroc
oriental et avait dirigé d'abord sous le commande-
ment du général Alix, puis comme commandant du
Maroc oriental, la plupart des opérations qui avaient
porté nos postes sur la Moulouïa et sur la route de
Taza.
Une affection cardiaque l'a emporté au moment
même où le général Lyautey poursuivait son inspec-
tion. Le résident général, qui était aux avant-postes,
s'est rendu à Oudjda pour les obsèques de son cama-
rade de promotion et fidèle collaborateur et, après
que M. Varnier, haut commissaire, eut salué son
collaborateur militaire, le général Lyautey a prononcé
le discours suivant :
C'est le cœur brisé d'émotion et de chagrin que j'adresse
ce dernier adieu au général Girardot, commandant les
troupes du Maroc oriental.
Voici douze jours à peine que je débarquais à Oran, tout
à la. joie de me retrouver sur cette terre d'Oudjda où
. j'avais vu planter notre drapeau, à la joie de revoir ces
chères troupes, que pendant tant d'années j'avais vu
peiner et combattre; à la joie surtout de me les voir pré-
senter par le chef le plus digne de les commander, à qui
m'unissait une amitié de plus de quarante ans.
Si j'avais eu le crève-cœur, retenu au Maroc occidental
par d'impérieuses obligations, de ne pouvoir répondre
plus tôt aux pressants appels du général Alix, lui aussi
mon camarade et mon ami de toujours, du moins avais-je
la consolation de retrouver ici son alter ego, celui qu'il
avait choisi et fait venir auprès de lui, comme lui enfant
de la noble légion dont les glorieux drapeaux avaient
flotté sur leurs carrières presque parallèles.
Il y a douze jours à peine, et c'est avant-hier que des
avant-postes, de M'çoun, où nous surprenait la fatale
nouvelle, il fallait télégraphier d'abattre les ornements de
fète, de mettre les drapeaux en berne, d'imposer silence
aux sonneries, dans tout le Maroc oriental en deuil de son
chef de guerre.
Par une bien touchante pensée, on avait attendu mon
retaur avant de le dérober aux regards pour toujours. Et
quand je le vis dormant son dernier sommeil, sans une
altération de ses traits,tel que je l'avais connu et aimé, je
ne pouvais imaginer que nous ne fussions pas à l'un de
ces matins de bivouac où nous nous réveillions jadis côte à
côte, et qu'il n'allât rouvrir les yeux, m'accueillir de son
bon sourire, me parler de nos affaires, de ses troupes, de
son Maroc oriental, avec la foi patriotique, la conscience
de chef, la confiance dans le succès, dont il était imprégné
jusqu'aux moelles et qu'il communiquait à tout ce qui
l'approchait.
Voici plus de quarante ans que nous entrions à Saint-
Cyr ensemble, dans la même compagnie, et je le revois
encore abordant bravement et joyeusement la vie, pas-
sionné pour son métier, semant la sympathie dans cette
promotion où il n'a jamais connu, je ne dirai pas un
ennemi, mais même un indifférent.
Vingt ans plus tard, nos carrières se rejoignaient, sur
la rivière Claire, dans le Haut-Tonkin. Nous ne nous étions
pas revus; le détachement dont je venais de recevoir le
commandement se trouvait dans la situation la plus cri-
tique au lendemain d'une grave affaire où la légion,
comme elle en est coutumière, avait sauvé la situation au
prix de cruelles pertes ; je demandais en hâte des renforts :
le premier qui m'arriva était amené par le capitaine Girar-
dot. Ce qu'il fut pour moi et auprès de moi, pendant ces
journées auxieuses, je ne l'oublierai jamais. J'y pus
apprécier, dans toute leur force les qualités qui marquè-
rent sa vie entière d'une telle empreinte : la camaraderie
sans limite, l'oubli de soi, le dévouement au chef, le sang-
froid et le coup d'œil au feu. C'était la première fois que
je commandais devant l'ennemi, et ce n'était pas seule-
ment le succès qu'il voulait, c'était mon succès. Et son
souci en était tellement visible que tous ceux qui nous
entouraient étaient touchés de le voir ainsi se prodiguer
afin que tout marchât bien, d'abord et surtout pour la
France et l'honneur des armes, mais aussi un peu pour la
promotion et pour l'ami. De tels souvenirs restent ineffa-
çables : vos cœurs de soldats le comprennent, mes com-
pagnons d'armes.
Je n'insiste pas davantage sur ces belles heures de notre
jeunesse que nous évoquions si souvent, les bivouacs
communs, les nuits d'alerte, les rudes marches, la noble
vie de la brousse et du bled dont tous ici, vous connaissez
la saveur, que rien ne remplace.
Dix ans passent je le retrouve à la tête du 1er étranger
dont le drapeau, le colonel, la fanfare sont venus accom-
pagner sa dernière étape. C'était le chef de corps incom-
parable. Qui peut l'attester mieux que moi, témoin chaque
jour, dans cette division d'Oran que je commandais, de
son souci de justice, de son dévoilement passionné aux
intérêts de tous ceux dont il avait charge depuis le plus
jeune légionnaire jusqu'aux premiers de ses collabora-
teurs? Légionnaire, il l'était dans l'âme, et nos cœurs
s'unissaient dans l'amour de cette troupe incomparable.
Ce n'était pas en effet dans les (1 Historiques » que nous
avions fait sa connaissance, mais sur tous les points du
vaste monde où se dresse le drapeau tricolore, sur le sol
arrosé de son sang. Et nous redisions ensemble les vers
de Borelli chantant la gloire de la vieille légion.
Et avec quelle effusion de eœur, à mes traversées de
Bel-Abbès, je me retrouvais à son cher foyer, si cordiale-
ment accueilli par cette famille étroitement unie !
Le voilà général de brigade, mais toujours légionnaire,
et c'est à la tète de sa vieille troupe qu'il mène, auprès
d'ici, les rudes combats dont les noms sonnent à vos
dépouille mortelle et que je m'associe au deuil de s'a
famille tendrement aimée avec laquelle il voulait bien nous
confondre.
M. CHEVANDIER DE VALDROME'
Un meurtre douloureux et stupide a mis fin, le
23 janvier, à la carrière diplomatique de M. Chevan-
dier de VaJdrôme, agent diplomatique et consul gé
néral de France à Tanger : un cuisinier alcoolique et
qui allait être congédié l'a tué de deux coups de re-
volver au moment où il recevait quelques invités à
dîner à l'Agence de France; le meurtrier s'est fait
justice en se pendant dans sa prison.
M. Chevalier de VaJdrôme, qui avait été en service
notamment en Egypte et au ministère des Affaires
étrangères, était le premier titulaire de l'agence
créée à Tanger lors de la suppression de la légation
de France en janvier 1913. Plein d'initiative et d'ac-
tivité, il avait su donner de suite à ce poste nouveau
l'importance nécessaire et il traitait merveilleuse-
ment les intérêts variés et délicats que ce poste lui
soumettait. Il avait de suite établi la tradition fran-
çaise qui s'impose au milieu des complexités créées
par le futur caractère international de Tanger. Il y"
était à la fois l'agent dévoué du ministère des Affaires
étrangères et le collaborateur actif du Protectorat.
La lettre l'élevant au grade de ministre plénipoten-
tiaire est parvenue à Tanger au lendemain de sa
mort tragique. Nous l'inscrivons au nombre des
Français qui sont tombés pour *la cause nationale au
Maroc.
1
LE GÉNÉRAL GIRARDOT
Une mort non moins inattendue a été, le 4 février,
celle du général de division Girardot, commandant
des troupes du MaToc oriental depuis la nomination
du général Alix au commandement d'un corps d'ar-
mée, décédé brusquement à Oudjda au moment même
où le général Lyautey poursuivait sa tournée d'ins-
pection.
Agé de 58 ans, le général Girardot avait servi en
Algérie et en Indochine avant d'être appelé au com-
mandement du lec 'régiment étranger. Il était avant
tout un « légionnaire ». Après avoir été chef de cabinet
du ministre de la Guerre, il avait été appelé au Maroc
oriental et avait dirigé d'abord sous le commande-
ment du général Alix, puis comme commandant du
Maroc oriental, la plupart des opérations qui avaient
porté nos postes sur la Moulouïa et sur la route de
Taza.
Une affection cardiaque l'a emporté au moment
même où le général Lyautey poursuivait son inspec-
tion. Le résident général, qui était aux avant-postes,
s'est rendu à Oudjda pour les obsèques de son cama-
rade de promotion et fidèle collaborateur et, après
que M. Varnier, haut commissaire, eut salué son
collaborateur militaire, le général Lyautey a prononcé
le discours suivant :
C'est le cœur brisé d'émotion et de chagrin que j'adresse
ce dernier adieu au général Girardot, commandant les
troupes du Maroc oriental.
Voici douze jours à peine que je débarquais à Oran, tout
à la. joie de me retrouver sur cette terre d'Oudjda où
. j'avais vu planter notre drapeau, à la joie de revoir ces
chères troupes, que pendant tant d'années j'avais vu
peiner et combattre; à la joie surtout de me les voir pré-
senter par le chef le plus digne de les commander, à qui
m'unissait une amitié de plus de quarante ans.
Si j'avais eu le crève-cœur, retenu au Maroc occidental
par d'impérieuses obligations, de ne pouvoir répondre
plus tôt aux pressants appels du général Alix, lui aussi
mon camarade et mon ami de toujours, du moins avais-je
la consolation de retrouver ici son alter ego, celui qu'il
avait choisi et fait venir auprès de lui, comme lui enfant
de la noble légion dont les glorieux drapeaux avaient
flotté sur leurs carrières presque parallèles.
Il y a douze jours à peine, et c'est avant-hier que des
avant-postes, de M'çoun, où nous surprenait la fatale
nouvelle, il fallait télégraphier d'abattre les ornements de
fète, de mettre les drapeaux en berne, d'imposer silence
aux sonneries, dans tout le Maroc oriental en deuil de son
chef de guerre.
Par une bien touchante pensée, on avait attendu mon
retaur avant de le dérober aux regards pour toujours. Et
quand je le vis dormant son dernier sommeil, sans une
altération de ses traits,tel que je l'avais connu et aimé, je
ne pouvais imaginer que nous ne fussions pas à l'un de
ces matins de bivouac où nous nous réveillions jadis côte à
côte, et qu'il n'allât rouvrir les yeux, m'accueillir de son
bon sourire, me parler de nos affaires, de ses troupes, de
son Maroc oriental, avec la foi patriotique, la conscience
de chef, la confiance dans le succès, dont il était imprégné
jusqu'aux moelles et qu'il communiquait à tout ce qui
l'approchait.
Voici plus de quarante ans que nous entrions à Saint-
Cyr ensemble, dans la même compagnie, et je le revois
encore abordant bravement et joyeusement la vie, pas-
sionné pour son métier, semant la sympathie dans cette
promotion où il n'a jamais connu, je ne dirai pas un
ennemi, mais même un indifférent.
Vingt ans plus tard, nos carrières se rejoignaient, sur
la rivière Claire, dans le Haut-Tonkin. Nous ne nous étions
pas revus; le détachement dont je venais de recevoir le
commandement se trouvait dans la situation la plus cri-
tique au lendemain d'une grave affaire où la légion,
comme elle en est coutumière, avait sauvé la situation au
prix de cruelles pertes ; je demandais en hâte des renforts :
le premier qui m'arriva était amené par le capitaine Girar-
dot. Ce qu'il fut pour moi et auprès de moi, pendant ces
journées auxieuses, je ne l'oublierai jamais. J'y pus
apprécier, dans toute leur force les qualités qui marquè-
rent sa vie entière d'une telle empreinte : la camaraderie
sans limite, l'oubli de soi, le dévouement au chef, le sang-
froid et le coup d'œil au feu. C'était la première fois que
je commandais devant l'ennemi, et ce n'était pas seule-
ment le succès qu'il voulait, c'était mon succès. Et son
souci en était tellement visible que tous ceux qui nous
entouraient étaient touchés de le voir ainsi se prodiguer
afin que tout marchât bien, d'abord et surtout pour la
France et l'honneur des armes, mais aussi un peu pour la
promotion et pour l'ami. De tels souvenirs restent ineffa-
çables : vos cœurs de soldats le comprennent, mes com-
pagnons d'armes.
Je n'insiste pas davantage sur ces belles heures de notre
jeunesse que nous évoquions si souvent, les bivouacs
communs, les nuits d'alerte, les rudes marches, la noble
vie de la brousse et du bled dont tous ici, vous connaissez
la saveur, que rien ne remplace.
Dix ans passent je le retrouve à la tête du 1er étranger
dont le drapeau, le colonel, la fanfare sont venus accom-
pagner sa dernière étape. C'était le chef de corps incom-
parable. Qui peut l'attester mieux que moi, témoin chaque
jour, dans cette division d'Oran que je commandais, de
son souci de justice, de son dévoilement passionné aux
intérêts de tous ceux dont il avait charge depuis le plus
jeune légionnaire jusqu'aux premiers de ses collabora-
teurs? Légionnaire, il l'était dans l'âme, et nos cœurs
s'unissaient dans l'amour de cette troupe incomparable.
Ce n'était pas en effet dans les (1 Historiques » que nous
avions fait sa connaissance, mais sur tous les points du
vaste monde où se dresse le drapeau tricolore, sur le sol
arrosé de son sang. Et nous redisions ensemble les vers
de Borelli chantant la gloire de la vieille légion.
Et avec quelle effusion de eœur, à mes traversées de
Bel-Abbès, je me retrouvais à son cher foyer, si cordiale-
ment accueilli par cette famille étroitement unie !
Le voilà général de brigade, mais toujours légionnaire,
et c'est à la tète de sa vieille troupe qu'il mène, auprès
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