Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1910-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1910 01 janvier 1910
Description : 1910/01/01 (A20,N1)-1910/12/31 (A20,N12). 1910/01/01 (A20,N1)-1910/12/31 (A20,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97888370
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 165
c'est par nous qu'elle a été surtout assurée. On
ne peut que regretter à ce point de vue que les
autorités ottomanes n'aient pu se résoudre à un
arrangement provisoire au-devant duquel notre
gouvernement était allé avec empressement. Un
de nos officiers, le commandant d'infanterie colo-
niale Colonna de Leca, dont les lecteurs du Bul-
letin se rappellent le voyage du Soudan à l'Algé-
rie, avait même été chargé de rejoindre le Soudan
en partant de Tripoli, en passant par Rhat et en
réglant sur place divers détails de la protection
des caravanes d'accord avec les autorités turques
du Fezzan et de Rhat et avec nos officiers des
oasis sahariennes et du territoire militaire du
Soudan.
Au dernier moment le départ du commandant
Colonna de Leca a été contremandé à la suite de
l'opposition des autorités turques. Elles ont pris
prétexte d'un incident qui s'est produit à Yât, à
trois journées au Nord d'Anay. On n'en connaît
encore qu'imparfaitement la portée. Une cara-
vane escortée par un détachement ottoman et dont
- les chameaux avaient été fournis par les Tibbous
ou les gens du Tibesti était arrivée à Yât et allait,
suivant nos conventions avec les Turcs, conti-
nuer sa route avec l'escorte de méharistes fran-
çais envoyés de Bilma par le capitaine Prévost
quand une collision s'est produite entre les Tib-
bous et une reconnaissance française venue d'A-
.gadès à la recherche de pillards, et de nombreux
Tibbous ont été tués.
Quelle que puisse être la gravité de cet inci-
dent, il semble étrange qu'il ait entraîné l'ajour-
nement d'une mission qui devait avoir pour effet
d'empêcher le retour de pareils faits. Le comman-
dant de Leca n'a pas été davantage autorisé à
passer par Rhadamès, et c'est par le Sud tunisien
et Fort-Polignac qu'il-rejoint le Soudan. N'y a-t-il
pas dans ce simple fait l'indice d'une attitude
nouvelle des Turcs de Tripolitaine? Les Jeunes-
Turcs y ont apporté des visées nationalistes plus
agissantes encore que le vague panislanisme
d'Abdul Hamid. Plus que nous pourtant, nos voi-
sins bénéficieraient d'un accord pour lequel nos
concessions dans la délimitation tuniso-tripoli-
taine leur ont déjà prouvé notre bonne volonté.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Le développement commercial de l'Afri-
que Occidentale en 1909. — L'année 1909
aura marqué pour l'Afrique Occidentale une pé-
riode d'activité économique des plus remar-
quables.
L'ensemble -du commerce général s'est élevé à
228.400.144 francs (dont 118.567.943 francs à
l'importation et 109.832.171 francs à l'exporta-
tion), en avance de 35.308.700 francs sur l'année
1908. Cette plus-value, déjà considérable par
elle-même, vient après une série d'augmentations
chaque année croissantes. La progression s'affirme
donc continue.
Francs
1900 12Q 864.344
190 5 153.075.371 en augmentation pour la
période quinquennale de
23.211 .027 fr.
190 6 ........ 163.446.990 en plus 10.371.619 fr.
190 7 177.440.316 — 13.993.326
190 8 ......... 193.091.441 — 15.651.098
190 9 228.400.414 — 35.308.700
Il ressort de cette statistique qu'en dix ans le
mouvement des échanges s'est accru de 100 mil-
lions et qu'au cours des cinq dernières années il a
gagné 75 millions. Or, c'est en 1904-1905 qu'ont
commencé les grands travaux publics d'intérêt
général entrepris sur les fonds d'un premier
emprunt (65 millions, loi du 22 juillet 1903). La
création de l'outillage économique a immédiate-
ment porté ses fruits. Il est d'ailleurs démontré,
par le détail des indications statistiques (on les
verra plus loin) que l'augmentation des exporta-
tions du Sénégal, pour prendre un exemple ty-
pique, provient, en grande partie, de l'ouverture à
BERGES DU SÉNÉGAL
l'exploitation du chemin de fer Thiès-Diourbel.
Une fois de plus s'affirme d'une manière palpable
la nécessité de construire en Afrique des voies de
pénétration, d'aménager des ports.
Ainsi, l'Afrique Occidentale Française ne s'est
pas ressentie de la crise économique qui a sévi
partout en 1908. Déjà, 1907 avait été une année
de prospérité (14 millions, en chiffres ronds, d'ac-
croissement) et l'on pouvait craindre pour 1908
les répercussions de la situation financière trou-
blée de certains grands pays qui devaient peser
lourdement sur les transactions de nos colonies.
Au contraire, pendant ce même exercice, le mou-
vement des affaires s'accentuait en Afrique Occi-
dentale au point d'accuser une plus-value, sur
1907, de 15 millions et demi. C'est là, à n'en pas
douter, une preuve de vitalité intense. Après la
période de malaise et de tension devait, et c'est
l'ordre des choses, succéder une reprise du com-
merce qu'ont attestée immédiatement les relève-
ments des cours. Arachides, caoutchoucs, huiles
et amandes de palme et bois ont atteint des prix
jusqu'alors inconnus et qui se sont soutenus. Or,
les arachides représentent en. valeurs, en 1909,
L AFRIQUE FRANÇAISE. — NO 5. ***
c'est par nous qu'elle a été surtout assurée. On
ne peut que regretter à ce point de vue que les
autorités ottomanes n'aient pu se résoudre à un
arrangement provisoire au-devant duquel notre
gouvernement était allé avec empressement. Un
de nos officiers, le commandant d'infanterie colo-
niale Colonna de Leca, dont les lecteurs du Bul-
letin se rappellent le voyage du Soudan à l'Algé-
rie, avait même été chargé de rejoindre le Soudan
en partant de Tripoli, en passant par Rhat et en
réglant sur place divers détails de la protection
des caravanes d'accord avec les autorités turques
du Fezzan et de Rhat et avec nos officiers des
oasis sahariennes et du territoire militaire du
Soudan.
Au dernier moment le départ du commandant
Colonna de Leca a été contremandé à la suite de
l'opposition des autorités turques. Elles ont pris
prétexte d'un incident qui s'est produit à Yât, à
trois journées au Nord d'Anay. On n'en connaît
encore qu'imparfaitement la portée. Une cara-
vane escortée par un détachement ottoman et dont
- les chameaux avaient été fournis par les Tibbous
ou les gens du Tibesti était arrivée à Yât et allait,
suivant nos conventions avec les Turcs, conti-
nuer sa route avec l'escorte de méharistes fran-
çais envoyés de Bilma par le capitaine Prévost
quand une collision s'est produite entre les Tib-
bous et une reconnaissance française venue d'A-
.gadès à la recherche de pillards, et de nombreux
Tibbous ont été tués.
Quelle que puisse être la gravité de cet inci-
dent, il semble étrange qu'il ait entraîné l'ajour-
nement d'une mission qui devait avoir pour effet
d'empêcher le retour de pareils faits. Le comman-
dant de Leca n'a pas été davantage autorisé à
passer par Rhadamès, et c'est par le Sud tunisien
et Fort-Polignac qu'il-rejoint le Soudan. N'y a-t-il
pas dans ce simple fait l'indice d'une attitude
nouvelle des Turcs de Tripolitaine? Les Jeunes-
Turcs y ont apporté des visées nationalistes plus
agissantes encore que le vague panislanisme
d'Abdul Hamid. Plus que nous pourtant, nos voi-
sins bénéficieraient d'un accord pour lequel nos
concessions dans la délimitation tuniso-tripoli-
taine leur ont déjà prouvé notre bonne volonté.
AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Le développement commercial de l'Afri-
que Occidentale en 1909. — L'année 1909
aura marqué pour l'Afrique Occidentale une pé-
riode d'activité économique des plus remar-
quables.
L'ensemble -du commerce général s'est élevé à
228.400.144 francs (dont 118.567.943 francs à
l'importation et 109.832.171 francs à l'exporta-
tion), en avance de 35.308.700 francs sur l'année
1908. Cette plus-value, déjà considérable par
elle-même, vient après une série d'augmentations
chaque année croissantes. La progression s'affirme
donc continue.
Francs
1900 12Q 864.344
190 5 153.075.371 en augmentation pour la
période quinquennale de
23.211 .027 fr.
190 6 ........ 163.446.990 en plus 10.371.619 fr.
190 7 177.440.316 — 13.993.326
190 8 ......... 193.091.441 — 15.651.098
190 9 228.400.414 — 35.308.700
Il ressort de cette statistique qu'en dix ans le
mouvement des échanges s'est accru de 100 mil-
lions et qu'au cours des cinq dernières années il a
gagné 75 millions. Or, c'est en 1904-1905 qu'ont
commencé les grands travaux publics d'intérêt
général entrepris sur les fonds d'un premier
emprunt (65 millions, loi du 22 juillet 1903). La
création de l'outillage économique a immédiate-
ment porté ses fruits. Il est d'ailleurs démontré,
par le détail des indications statistiques (on les
verra plus loin) que l'augmentation des exporta-
tions du Sénégal, pour prendre un exemple ty-
pique, provient, en grande partie, de l'ouverture à
BERGES DU SÉNÉGAL
l'exploitation du chemin de fer Thiès-Diourbel.
Une fois de plus s'affirme d'une manière palpable
la nécessité de construire en Afrique des voies de
pénétration, d'aménager des ports.
Ainsi, l'Afrique Occidentale Française ne s'est
pas ressentie de la crise économique qui a sévi
partout en 1908. Déjà, 1907 avait été une année
de prospérité (14 millions, en chiffres ronds, d'ac-
croissement) et l'on pouvait craindre pour 1908
les répercussions de la situation financière trou-
blée de certains grands pays qui devaient peser
lourdement sur les transactions de nos colonies.
Au contraire, pendant ce même exercice, le mou-
vement des affaires s'accentuait en Afrique Occi-
dentale au point d'accuser une plus-value, sur
1907, de 15 millions et demi. C'est là, à n'en pas
douter, une preuve de vitalité intense. Après la
période de malaise et de tension devait, et c'est
l'ordre des choses, succéder une reprise du com-
merce qu'ont attestée immédiatement les relève-
ments des cours. Arachides, caoutchoucs, huiles
et amandes de palme et bois ont atteint des prix
jusqu'alors inconnus et qui se sont soutenus. Or,
les arachides représentent en. valeurs, en 1909,
L AFRIQUE FRANÇAISE. — NO 5. ***
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