Presse et revues
724 pages
Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1917-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1917 01 janvier 1917
Description : 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27). 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97885087
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
i90 BULLETIN DU COMITÉ 1
que nous possédons dans le même jeu. Nous nous
contenterons de rappeler quelles sont au début
qu'elle soit. Les dispositions prises sur les direc-
tives du général Lyautey et actuellement appli-
quées coupent d'abord en deux le bloc berbère
central par la profonde emprise politique et les
possibilités de progression militaire sur l'axe
Meknès-Kasbat-el-Makhzen ; derrière le groupe
oriental Beni-Ouaraïn-Marmoucha, notre ac-
tion politique, issue de Bou-Denib sur ]es Aït-
lzdeg, de Debdou sur les Ouled-el- Hadj, tend à neu-
traliser l'offensivité des deux premières confédé-
rations par la crainte de quelque surprise en ar-
rière. L'appoint fanatique que le Tafilalet don-
nait jadis à toute action contre nous est stoppé
purem-ent et simplement par notre occupation
récente du Haut Zis. Sur ce même méridien, de
part et d'autre des deux Atlas, il y a des forces
françaises à Fez et à Riob.
L'action calmante de la prise à revers se fait
sentir aussi sur le groupe occidental, sur les Aït-
Oumalou. Ali-Ahmaouch toujours sollicité d'aider
les Zaian au Nord ne peut sans inquiétude suivre
du haut de sa montagne neigeuse ce que font
dans le Sud les troupes de Bou Denib et de Ksar
es Souk. De plus, ce même groupe occidental
-doit bien ressentir quelque gêne du fait de notre
installation à Beni Mellal et à Azilal qui menace
son flanc et complique singulièrement toutes les
liaisons avec El Hiba et sa clientèle.
Contre ce dernier enfin nous saurons bientôt
si les dispositions prises ont été suffisantes.
Telle apparaît au début de l'année la situation
d'ensemble tant dans le Maroc soumis que dans
les confins qui le protègent. Rendue évidemment
plus difficile par la prolongation de la guerre
européenne, notre position marocaine, installée
de main de maître avec un esprit de prévoyance
incomparable, est de celles qui peuvent recevoir
de durs chocs et tenir le coup. Confiées à la pru-
dence et à l'énergie du général Gouraud, les des-
tinées du Maroc suivront leur cours heureux et
chacun y doit attendre, avec gravité certes mais
en toute confiance, ce que 1917 peut nous réserver.
X.
Rabat, le 15 février 1917.
Le front inord a été tranquille depuis le bombarde-
ment des campements dissidents effectués par l'es-
cadrille de Taza chez les Riata et à la fin de janvier
chez les Aït-T§errouchen de Hariria.
Sur le front berbère il faut citer que le groupe mo-
bile du Tadla a été attaqué entre Aït-Affi et Khenifra
le 3 février par un parti de dissidents très mordant
qui a été repoussé à la baïonnette; qu'un détache-
ment de skieurs de Timbadit est tombé dans une
embuscade et a perdu 1 sous-officier et 2 légion-
naires tués ; et que le groupe mobile de Meknès con-
duit par le colonel Poeymirau a surpris le 24 février,
après une marche de nuit, un fort campement de
rebelles.
Sur le front sud l'événement important dn mois
a été la marche de la colonne conduite par le général
de Lamothe de Marrakech à Agadir. Le but de cette
opération était d'assurer l'organisation défensive
du pays au sud du Grand Atlas et de servir de soutien
aux contingents makhzen engagés dans la région de
Tiznit et de Talsint contre des rassemblements ber-
bistes. Préalablement la piste de Marrakech à Agadir
parlmi N'Tanout, Tizi Maachou (1.450 mètres d'alti-
tude) et Ameskroud avait été mise en état par les
fractions Damsira, Ida ou Zaki, Ida ou Tanan et Mes-
guina dont elle traverse les territoires à travers une
région très difficile. Grâce à l'impulsion du caïd
Mtougui la piste fut très améliorée et, après avoir
avoir été inspecté par le général Gouraud, le groupe
que nous possédons dans le même jeu. Nous nous
contenterons de rappeler quelles sont au début
qu'elle soit. Les dispositions prises sur les direc-
tives du général Lyautey et actuellement appli-
quées coupent d'abord en deux le bloc berbère
central par la profonde emprise politique et les
possibilités de progression militaire sur l'axe
Meknès-Kasbat-el-Makhzen ; derrière le groupe
oriental Beni-Ouaraïn-Marmoucha, notre ac-
tion politique, issue de Bou-Denib sur ]es Aït-
lzdeg, de Debdou sur les Ouled-el- Hadj, tend à neu-
traliser l'offensivité des deux premières confédé-
rations par la crainte de quelque surprise en ar-
rière. L'appoint fanatique que le Tafilalet don-
nait jadis à toute action contre nous est stoppé
purem-ent et simplement par notre occupation
récente du Haut Zis. Sur ce même méridien, de
part et d'autre des deux Atlas, il y a des forces
françaises à Fez et à Riob.
L'action calmante de la prise à revers se fait
sentir aussi sur le groupe occidental, sur les Aït-
Oumalou. Ali-Ahmaouch toujours sollicité d'aider
les Zaian au Nord ne peut sans inquiétude suivre
du haut de sa montagne neigeuse ce que font
dans le Sud les troupes de Bou Denib et de Ksar
es Souk. De plus, ce même groupe occidental
-doit bien ressentir quelque gêne du fait de notre
installation à Beni Mellal et à Azilal qui menace
son flanc et complique singulièrement toutes les
liaisons avec El Hiba et sa clientèle.
Contre ce dernier enfin nous saurons bientôt
si les dispositions prises ont été suffisantes.
Telle apparaît au début de l'année la situation
d'ensemble tant dans le Maroc soumis que dans
les confins qui le protègent. Rendue évidemment
plus difficile par la prolongation de la guerre
européenne, notre position marocaine, installée
de main de maître avec un esprit de prévoyance
incomparable, est de celles qui peuvent recevoir
de durs chocs et tenir le coup. Confiées à la pru-
dence et à l'énergie du général Gouraud, les des-
tinées du Maroc suivront leur cours heureux et
chacun y doit attendre, avec gravité certes mais
en toute confiance, ce que 1917 peut nous réserver.
X.
Rabat, le 15 février 1917.
Le front inord a été tranquille depuis le bombarde-
ment des campements dissidents effectués par l'es-
cadrille de Taza chez les Riata et à la fin de janvier
chez les Aït-T§errouchen de Hariria.
Sur le front berbère il faut citer que le groupe mo-
bile du Tadla a été attaqué entre Aït-Affi et Khenifra
le 3 février par un parti de dissidents très mordant
qui a été repoussé à la baïonnette; qu'un détache-
ment de skieurs de Timbadit est tombé dans une
embuscade et a perdu 1 sous-officier et 2 légion-
naires tués ; et que le groupe mobile de Meknès con-
duit par le colonel Poeymirau a surpris le 24 février,
après une marche de nuit, un fort campement de
rebelles.
Sur le front sud l'événement important dn mois
a été la marche de la colonne conduite par le général
de Lamothe de Marrakech à Agadir. Le but de cette
opération était d'assurer l'organisation défensive
du pays au sud du Grand Atlas et de servir de soutien
aux contingents makhzen engagés dans la région de
Tiznit et de Talsint contre des rassemblements ber-
bistes. Préalablement la piste de Marrakech à Agadir
parlmi N'Tanout, Tizi Maachou (1.450 mètres d'alti-
tude) et Ameskroud avait été mise en état par les
fractions Damsira, Ida ou Zaki, Ida ou Tanan et Mes-
guina dont elle traverse les territoires à travers une
région très difficile. Grâce à l'impulsion du caïd
Mtougui la piste fut très améliorée et, après avoir
avoir été inspecté par le général Gouraud, le groupe
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