Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1917-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1917 01 janvier 1917
Description : 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27). 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97885087
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 83
minutieusement le terrain gagné ; 5° l'action
militaire fut très durement menée et la saison
des pluies n'empêcha ni n'interrompit les opéra-
tions ; 6° pour obtenir l'unité d'action, le terri-
toire et les fonctionnaires civils furent placés sous
l'autorité du commandant de la colonne; 7° au-
cune suite ne fut donnée aux premières offres de
soumission qui ne sont pas sincères et n'ont
pour but que de gagner du temps ; 8° les condi-
tions de soumission furent sérieuses et leur
accomplissement fut tenacement poursuivi (li-
vraison des fusils, déportation des chefs, accep-
tation de l'impôt, prestations, portage, suppres-
sion des campements) ; 9° enfin, les opérations
closes, on laissa pendant plusieurs mois une force
armée dans le pays.
Ces résultats acquis, les rebelles soumis, le
pays nettoyé, on employa pour parachever l'œuvre
la méthode de l'action progressive, de la tache
d'huile préconisé et mise en œuvre de façon si
remarquable par le général Gallieni et qui reçut
à la Côte d'Ivoire, avec certaines modalités suivant
les cercles, une nouvelle et heureuse application.
Les seules difficultés que rencontra le gouver-
neur Angoulvant proviennent de l'organisation
militaire défectueuse de l'Afrique occidentale dont
il fait une vive critique qui nous paraît étayée sur
des arguments solides.
Il ne suffisait pas de mater les indigènes irré-
ductibles jusque-là ; il fallait prendre des mesures,
des sanctions pour que, dans un avenir plus ou
moins prochain, la rébellion ne reparût pas à
nouveau, mettre en un mot les fauteurs de
troubles dans l'impossibilité de recommencer à
nuire. Toute une série de mesures ont été à cet
égard prises par M. Angoulvant. Certaines
d'entre elles ont fait naître des objections parfois
vives mais qui ont été combattues victorieuse-
ment. La première sanction imposée, sanction
primordiale, la seule absolument complète et
efficace, est le désarmement. De 1899 à 1908, la
statistique douanière indique qu'il a été déclaré
88.233 fusils à silex et 1.319.486 kilogrammes de
poudre. Un premier arrêté taxant les armes à feu
(20 juillet 1908), resta lettre morte. Des mesures
plus décisives intervinrent (21 août 1909) pour
réglementer le commerce de's armes et des muni-
tions. En septembre 1909, le gouverneur se
réserva la délivrance des permis de port d'armées.
On a fait grief à M. Angoulvant d'avoir taxé
en 1908 les armes que les indigènes durent remet-
tre en 1909, mais une partie seulement des habi-
tants durent faire remise de ces armes et ceux
qui eurent à obéir à cette injonction étaient ceux
qui n'avaient pas acquitté la taxe.
La restriction du commerce des fusils à silex
et de la poudre de traite eut pour corollaire indis-
pensable la surveillance de la fraude, de la contre-
bande.
Si la taxe de 1 Etat exigeait le désarmement
des tribus rebelles, l'équité commandait non
seulement de laisser les armes aux populations
paisibles du Nord, mais encore d'accorder à des
indigènes sûrs et sous certaines garanties des
armes perfectionnées. Sous cette réserve, le désar-
mement a amené au 30 avril 1915 la reddition
de 112.926 fusils. Il est à remarquer que des
mesures ont été prises pour la destruction des
bêtes fauves. En plus du désarmement il a été
procédé à l'internement hors de la Colonie des
chefs rebelles à qui le budget local verse une
petite allocation, un certain nombre furent l'ob-
jet de mesures de clémence, d'autres reviennent
dans le pays, la peine subie. Elle avait porté. Il
ne reste plus actuellement que 34 chefs internés.
Des amendes de guerre, dont la légitimité n'est
pas à démontrer, ont été imposées. Leur taux, si
on le compare à l'état du pays, peut être considéré
comme modéré. Elles se sont élevées à 733.276 fr.
« Ce chiffre n'a rien d'exagéré, si l'on considère
que les populations auxquelles les amendes furent
imposées sont exceptionnellement riches, soit
qu'elles habitent des pays aurifères, soient qu'elles
aient à leur disposition d'immenses palmeraies
naturelles. »
Enfin l'administration exigea la destruction
des campements isolés qui nous laissent sans
action sur les indigènes et le regroupement en
villages.
Tel est l'aboutissement de la politique forte
suivie à la Côte d'Ivoire. L'u'uvre est solide, elle
a résisté à l'épreuve de la guerre Elle fait le plus
grand honneur à l'homme d'action qui l'a entre-
prise, qui n'a pas hésité à la mener à bien, qui
pour la faire décider et la poursuivre énergique-
ment a risqué sa carrière. Nous sommes heureux
d'avoir été de ceux qui au début lui firent con-
fiance. L'administration de M. Angoulvant a
marqué à la Côte d'Ivoire, jeune colonie pleine
de ressources, qui, la tranquillité et la sécurité
étant enfin établies sur son territoire, peut mar-
cher vers les brillantes destinées qui l'attendent.
LE GÉNÉRAL GOURAUD AU MAROC
Le nouveau Résident général a continué pen-
dant les mois de janvier et février et le début de
mars -la tournée d'inspection par laquelle il a
voulu se rendre compte de tous les aspects de la
question marocaine et des progrès accomplis dans
tous les ordres d'idées au Maroc sous l'impulsion
du général Lyautey.
Il a tout d'abord fait la visite détaillée de Casa-
blanca, de ses services, de ses œuvres, et de ses
entreprises industrielles et commerciales.
Le 17 janvier fut consacré à la visite des éta-
blissements publics et des institutions de bienfai-
sance et d'hygiène. Celles-ci ont été très dévelop-
pées dans le Protectorat et particulièrement à
Casablanca. Caisse de secours aux réservistes et
territoriaux, Goutte de lait, Société de bienfai-
minutieusement le terrain gagné ; 5° l'action
militaire fut très durement menée et la saison
des pluies n'empêcha ni n'interrompit les opéra-
tions ; 6° pour obtenir l'unité d'action, le terri-
toire et les fonctionnaires civils furent placés sous
l'autorité du commandant de la colonne; 7° au-
cune suite ne fut donnée aux premières offres de
soumission qui ne sont pas sincères et n'ont
pour but que de gagner du temps ; 8° les condi-
tions de soumission furent sérieuses et leur
accomplissement fut tenacement poursuivi (li-
vraison des fusils, déportation des chefs, accep-
tation de l'impôt, prestations, portage, suppres-
sion des campements) ; 9° enfin, les opérations
closes, on laissa pendant plusieurs mois une force
armée dans le pays.
Ces résultats acquis, les rebelles soumis, le
pays nettoyé, on employa pour parachever l'œuvre
la méthode de l'action progressive, de la tache
d'huile préconisé et mise en œuvre de façon si
remarquable par le général Gallieni et qui reçut
à la Côte d'Ivoire, avec certaines modalités suivant
les cercles, une nouvelle et heureuse application.
Les seules difficultés que rencontra le gouver-
neur Angoulvant proviennent de l'organisation
militaire défectueuse de l'Afrique occidentale dont
il fait une vive critique qui nous paraît étayée sur
des arguments solides.
Il ne suffisait pas de mater les indigènes irré-
ductibles jusque-là ; il fallait prendre des mesures,
des sanctions pour que, dans un avenir plus ou
moins prochain, la rébellion ne reparût pas à
nouveau, mettre en un mot les fauteurs de
troubles dans l'impossibilité de recommencer à
nuire. Toute une série de mesures ont été à cet
égard prises par M. Angoulvant. Certaines
d'entre elles ont fait naître des objections parfois
vives mais qui ont été combattues victorieuse-
ment. La première sanction imposée, sanction
primordiale, la seule absolument complète et
efficace, est le désarmement. De 1899 à 1908, la
statistique douanière indique qu'il a été déclaré
88.233 fusils à silex et 1.319.486 kilogrammes de
poudre. Un premier arrêté taxant les armes à feu
(20 juillet 1908), resta lettre morte. Des mesures
plus décisives intervinrent (21 août 1909) pour
réglementer le commerce de's armes et des muni-
tions. En septembre 1909, le gouverneur se
réserva la délivrance des permis de port d'armées.
On a fait grief à M. Angoulvant d'avoir taxé
en 1908 les armes que les indigènes durent remet-
tre en 1909, mais une partie seulement des habi-
tants durent faire remise de ces armes et ceux
qui eurent à obéir à cette injonction étaient ceux
qui n'avaient pas acquitté la taxe.
La restriction du commerce des fusils à silex
et de la poudre de traite eut pour corollaire indis-
pensable la surveillance de la fraude, de la contre-
bande.
Si la taxe de 1 Etat exigeait le désarmement
des tribus rebelles, l'équité commandait non
seulement de laisser les armes aux populations
paisibles du Nord, mais encore d'accorder à des
indigènes sûrs et sous certaines garanties des
armes perfectionnées. Sous cette réserve, le désar-
mement a amené au 30 avril 1915 la reddition
de 112.926 fusils. Il est à remarquer que des
mesures ont été prises pour la destruction des
bêtes fauves. En plus du désarmement il a été
procédé à l'internement hors de la Colonie des
chefs rebelles à qui le budget local verse une
petite allocation, un certain nombre furent l'ob-
jet de mesures de clémence, d'autres reviennent
dans le pays, la peine subie. Elle avait porté. Il
ne reste plus actuellement que 34 chefs internés.
Des amendes de guerre, dont la légitimité n'est
pas à démontrer, ont été imposées. Leur taux, si
on le compare à l'état du pays, peut être considéré
comme modéré. Elles se sont élevées à 733.276 fr.
« Ce chiffre n'a rien d'exagéré, si l'on considère
que les populations auxquelles les amendes furent
imposées sont exceptionnellement riches, soit
qu'elles habitent des pays aurifères, soient qu'elles
aient à leur disposition d'immenses palmeraies
naturelles. »
Enfin l'administration exigea la destruction
des campements isolés qui nous laissent sans
action sur les indigènes et le regroupement en
villages.
Tel est l'aboutissement de la politique forte
suivie à la Côte d'Ivoire. L'u'uvre est solide, elle
a résisté à l'épreuve de la guerre Elle fait le plus
grand honneur à l'homme d'action qui l'a entre-
prise, qui n'a pas hésité à la mener à bien, qui
pour la faire décider et la poursuivre énergique-
ment a risqué sa carrière. Nous sommes heureux
d'avoir été de ceux qui au début lui firent con-
fiance. L'administration de M. Angoulvant a
marqué à la Côte d'Ivoire, jeune colonie pleine
de ressources, qui, la tranquillité et la sécurité
étant enfin établies sur son territoire, peut mar-
cher vers les brillantes destinées qui l'attendent.
LE GÉNÉRAL GOURAUD AU MAROC
Le nouveau Résident général a continué pen-
dant les mois de janvier et février et le début de
mars -la tournée d'inspection par laquelle il a
voulu se rendre compte de tous les aspects de la
question marocaine et des progrès accomplis dans
tous les ordres d'idées au Maroc sous l'impulsion
du général Lyautey.
Il a tout d'abord fait la visite détaillée de Casa-
blanca, de ses services, de ses œuvres, et de ses
entreprises industrielles et commerciales.
Le 17 janvier fut consacré à la visite des éta-
blissements publics et des institutions de bienfai-
sance et d'hygiène. Celles-ci ont été très dévelop-
pées dans le Protectorat et particulièrement à
Casablanca. Caisse de secours aux réservistes et
territoriaux, Goutte de lait, Société de bienfai-
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