Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1917-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1917 01 janvier 1917
Description : 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27). 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97885087
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE 1 L'AFRIQUE FRANÇAISE 167
heure et des efforts mal ordonnés, ils nous demanderont
ce que ¡¡Out> avons fait, nous les gens de l'arrière, pour que
la France qu'ils ont sauvée demeure à la hauteur où leur
héroïsme l'a, placée. Que leur répondrons-nous? Il ne suffira
pas de leur dire qu'ils ont été la chair de notre chair, que
nous avons souffert de leur souffrance, es.péré de leur es-
poir; il ne suffira pas d'ajouter que nous avons travaillé
pour eux de tout notre amour, de toutes nos forces. Il
faudra qu'ils puissent voir qu'il y a en nous quelque chose
de changé, que leurs beaux yeux clairs et graves puissent
trouver notre âme au fond de notre regard et y lire que
nous aussi nous avons compris la terrible leçon et que
nous ne serons plus ce que trop longtemps nous avons été!
L'épreuve nous aura mûris et unis. Une France nouvelle
doit être pétrie de toute cette gloire et de tout ce sang!
Français d'Afrique! Mes compatriotes! Mes compagnons
de lutte! Vous qui avez toujours vu grand quand il s'agit de
la France, vous sentez bien, n'est ce pas. qu'en ce montent
solennel nos coeurs battent à l'unisson et que nos mains
se cherchent pour s'étreindre; vous me jurez que je peux
compter sur vous ; je vous jure, moi, que vous pouvez
compter sur moi !
Ensemble, étroitement unis avec dans les yeux le même
idéal, avec la même ardente volonté dans nos cœurs, nous
allons travailler à la grandeur de la Patrie.
Sommaire du Supplément n° o et 6
L'OCCUPATION DU DAR-SILA. — Colonel Hi-
LAIRE 105
9
LES POSSESSIONS BRITANNIQUES EN
AFRIQUE OCCIDENTALE : I. Gambie. — CA-
MILLE MARTIN 118
LE SUR MAROCAIN- - R. de S, 130
LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE ORIENTALE
ALLEMANDE : Rapport du général Smuts 137
Le programme du futur emprunt de l'Afrique
Occidentale Française ........................... 14u
PARTES
L'occupation du Dar.-Sila 107
Le combat de Soukdjé,mala ; 111
.Le combat de N'Gazéré 114
Les colonies anglaises de l'Afrique occidentale, il 8
Gambie .............................................. 121
L'AFRIQUE DE DEMAIN
ET LE PANGERMANISME COLONIAL
Il était à prévoir que les discussions actuelles
sur les buts de la guerre et les conditions de la
paix auraient leur répercussion sur les questions
coloniales. En effet entre les organes britanniques
et allemands la discussion s'est étendue.
Mais ce qui la domine, c'est une déclaration
du gouvernement britannique par l'organe de
lord Robert Cecil, sous-seçrétaire d'Etat des
Affaires étrangères.
A la séance de la Chambre des Communes du
16 mai un débat s'était en effet élevé sur la ques-
tion des annexions à propos d'une motion enre-
gistrant l'abandon des visées russes sur Constan-
tinople.
M. Lees Smith (Northampton), appuyant la
motion, ajouta qu'un second obstacle à la paix
(après ces visées russes maintenant tombées) était
la conquête des colonies allemandes.
« Si nous insistons pour garder les colonies
allemandes, dit-il, rien ne pourra être fait et nous
ne pourrons demander à nos alliés de modifier
leur demande. Mais une redistribution générale
des possessions coloniales pourrait donner satis-
faction aux grandes puissances et en même temps
aux aspirations de l'Afrique du Sud et de l'Aus-
tralie. »
Lord Robert Cecil, sous-secrétaire d'Etat des
Affaires étrangères, a répondu au nom du gouver-
nement en examinant les divers cas auxquels
s'appliquerait la formule: « Pas d'annexions! »
et, après avoir montré les conséquences doulou-
reuses qu'aurait par exemple la reddition de
l'Arabie et des peuples de Syrie et du Liban aux
Turcs, il a abordé ainsi l'affaire des colonies alle-
mandes :
Je ne soutiens pas que nous ayons attaqué les colonies
allemandes dans le but d'arracher les indigènes à un gou-
vernement d'oppression. Nous l'avons fait comme une
partie de la guerre contre l'Allemagne. Je ne dis pas,
ayant l'horreur profonde de la guerre, qu'il aurait été bien
en tout état de cause de faire la guerre pour arracher la
population indigène à ce mauvais gouvernement allemand.
Les horreurs de la guerre sont si grandes que j'aurais
hésité à me prononcer pour la guerre dans un tel but,
parce qu'au total la question se traduirait par un excédent
de misère. Mais maintenant que nous l'avons délivrée,
cette population, pouvons-nous la rendre? C'est une tout
autre question qu'il faut envisager avec soin.
Laissez-moi vous lire un ou deux récits parce que je ne
suis pas sûr que ceci soit toujours bien compris. Je les
extrais d'une relation qui nous a été faite cette année sur
le traitement des porteurs dans l'Afrique orientale alle-
mande :
« Beaucoup de porteurs sont morts de faim Le traite-
ment infligé parles Allemands aux porteurs a été terrible:
leurs porteurs comprenaient nos soldats indiens prison-
niers de guerre et beaucoup de pauvres paysans, de
jeunes enfants, des vieillards et des femmes. En fait ils
prenaient tous ceux qui ne pouvaient s'enfuir. Ils les met-
taient à la chaîne et les contraignaient à travailler jusqu'à
ce qu'ils meurent d'épuisement et de privation. En pour-
suivant le major Wahle de Malangali à Lupembé, nous
n'avons cessé de trouver des porteurs morts ou mourant.
Et de plus après le combat ils ne se souciaient ras de leurs
askaris blessés et les abandonnaient à la mort. »
En cela rien de nouveau : ce fut toujours la manière dont
l'Allemagne traita les indigènes. Je ne veux pas fatiguer
la Chambre de citations, mais laissez-moi vous en faire
encore une. Je l'extrais d'un rapport fait en 1909, bien
avant la guerre, sur le Sud-Ouest africain allemand :
« La base principale de la politique allemande dans le
Sud-Ouest africain à l'égard des indigènes est de les ré-
duire à l'état de servage, et, s'ils résistent, de les détruire.
L'indigène pour l'Allemand, c'est un singe, et rien de plus.
La guerre menée par le général Trotha contre les
Herreros fut une guerre d'extermination; des centaines
d'hommes, de femmes et d'enfants furent chassés vers les
régions désertiques où ils moururent de soif;- ceux qui
furent laissés sont aujourd'hui sur les grandes exploita-
tions près de Windhuk où ils achèvent une misérab)r' exis-
tence; pour eux c'est le travail forcé et naturellement fait
à regret. De même en ce qui concerne les Hottentots. le
traitement infligé est plus barbare encore, car les Alle-
mands sont bien décidés à exterminer la race jusqu'au
tréfonds. Comme exemple de leur condmle, voici ce qu'ils
ont fait, pendant les opérations.à l'île Shark . cette petite île
fut entourée par un fil de fer barbelé, et comme il y aval
heure et des efforts mal ordonnés, ils nous demanderont
ce que ¡¡Out> avons fait, nous les gens de l'arrière, pour que
la France qu'ils ont sauvée demeure à la hauteur où leur
héroïsme l'a, placée. Que leur répondrons-nous? Il ne suffira
pas de leur dire qu'ils ont été la chair de notre chair, que
nous avons souffert de leur souffrance, es.péré de leur es-
poir; il ne suffira pas d'ajouter que nous avons travaillé
pour eux de tout notre amour, de toutes nos forces. Il
faudra qu'ils puissent voir qu'il y a en nous quelque chose
de changé, que leurs beaux yeux clairs et graves puissent
trouver notre âme au fond de notre regard et y lire que
nous aussi nous avons compris la terrible leçon et que
nous ne serons plus ce que trop longtemps nous avons été!
L'épreuve nous aura mûris et unis. Une France nouvelle
doit être pétrie de toute cette gloire et de tout ce sang!
Français d'Afrique! Mes compatriotes! Mes compagnons
de lutte! Vous qui avez toujours vu grand quand il s'agit de
la France, vous sentez bien, n'est ce pas. qu'en ce montent
solennel nos coeurs battent à l'unisson et que nos mains
se cherchent pour s'étreindre; vous me jurez que je peux
compter sur vous ; je vous jure, moi, que vous pouvez
compter sur moi !
Ensemble, étroitement unis avec dans les yeux le même
idéal, avec la même ardente volonté dans nos cœurs, nous
allons travailler à la grandeur de la Patrie.
Sommaire du Supplément n° o et 6
L'OCCUPATION DU DAR-SILA. — Colonel Hi-
LAIRE 105
9
LES POSSESSIONS BRITANNIQUES EN
AFRIQUE OCCIDENTALE : I. Gambie. — CA-
MILLE MARTIN 118
LE SUR MAROCAIN- - R. de S, 130
LA CONQUÊTE DE L'AFRIQUE ORIENTALE
ALLEMANDE : Rapport du général Smuts 137
Le programme du futur emprunt de l'Afrique
Occidentale Française ........................... 14u
PARTES
L'occupation du Dar.-Sila 107
Le combat de Soukdjé,mala ; 111
.Le combat de N'Gazéré 114
Les colonies anglaises de l'Afrique occidentale, il 8
Gambie .............................................. 121
L'AFRIQUE DE DEMAIN
ET LE PANGERMANISME COLONIAL
Il était à prévoir que les discussions actuelles
sur les buts de la guerre et les conditions de la
paix auraient leur répercussion sur les questions
coloniales. En effet entre les organes britanniques
et allemands la discussion s'est étendue.
Mais ce qui la domine, c'est une déclaration
du gouvernement britannique par l'organe de
lord Robert Cecil, sous-seçrétaire d'Etat des
Affaires étrangères.
A la séance de la Chambre des Communes du
16 mai un débat s'était en effet élevé sur la ques-
tion des annexions à propos d'une motion enre-
gistrant l'abandon des visées russes sur Constan-
tinople.
M. Lees Smith (Northampton), appuyant la
motion, ajouta qu'un second obstacle à la paix
(après ces visées russes maintenant tombées) était
la conquête des colonies allemandes.
« Si nous insistons pour garder les colonies
allemandes, dit-il, rien ne pourra être fait et nous
ne pourrons demander à nos alliés de modifier
leur demande. Mais une redistribution générale
des possessions coloniales pourrait donner satis-
faction aux grandes puissances et en même temps
aux aspirations de l'Afrique du Sud et de l'Aus-
tralie. »
Lord Robert Cecil, sous-secrétaire d'Etat des
Affaires étrangères, a répondu au nom du gouver-
nement en examinant les divers cas auxquels
s'appliquerait la formule: « Pas d'annexions! »
et, après avoir montré les conséquences doulou-
reuses qu'aurait par exemple la reddition de
l'Arabie et des peuples de Syrie et du Liban aux
Turcs, il a abordé ainsi l'affaire des colonies alle-
mandes :
Je ne soutiens pas que nous ayons attaqué les colonies
allemandes dans le but d'arracher les indigènes à un gou-
vernement d'oppression. Nous l'avons fait comme une
partie de la guerre contre l'Allemagne. Je ne dis pas,
ayant l'horreur profonde de la guerre, qu'il aurait été bien
en tout état de cause de faire la guerre pour arracher la
population indigène à ce mauvais gouvernement allemand.
Les horreurs de la guerre sont si grandes que j'aurais
hésité à me prononcer pour la guerre dans un tel but,
parce qu'au total la question se traduirait par un excédent
de misère. Mais maintenant que nous l'avons délivrée,
cette population, pouvons-nous la rendre? C'est une tout
autre question qu'il faut envisager avec soin.
Laissez-moi vous lire un ou deux récits parce que je ne
suis pas sûr que ceci soit toujours bien compris. Je les
extrais d'une relation qui nous a été faite cette année sur
le traitement des porteurs dans l'Afrique orientale alle-
mande :
« Beaucoup de porteurs sont morts de faim Le traite-
ment infligé parles Allemands aux porteurs a été terrible:
leurs porteurs comprenaient nos soldats indiens prison-
niers de guerre et beaucoup de pauvres paysans, de
jeunes enfants, des vieillards et des femmes. En fait ils
prenaient tous ceux qui ne pouvaient s'enfuir. Ils les met-
taient à la chaîne et les contraignaient à travailler jusqu'à
ce qu'ils meurent d'épuisement et de privation. En pour-
suivant le major Wahle de Malangali à Lupembé, nous
n'avons cessé de trouver des porteurs morts ou mourant.
Et de plus après le combat ils ne se souciaient ras de leurs
askaris blessés et les abandonnaient à la mort. »
En cela rien de nouveau : ce fut toujours la manière dont
l'Allemagne traita les indigènes. Je ne veux pas fatiguer
la Chambre de citations, mais laissez-moi vous en faire
encore une. Je l'extrais d'un rapport fait en 1909, bien
avant la guerre, sur le Sud-Ouest africain allemand :
« La base principale de la politique allemande dans le
Sud-Ouest africain à l'égard des indigènes est de les ré-
duire à l'état de servage, et, s'ils résistent, de les détruire.
L'indigène pour l'Allemand, c'est un singe, et rien de plus.
La guerre menée par le général Trotha contre les
Herreros fut une guerre d'extermination; des centaines
d'hommes, de femmes et d'enfants furent chassés vers les
régions désertiques où ils moururent de soif;- ceux qui
furent laissés sont aujourd'hui sur les grandes exploita-
tions près de Windhuk où ils achèvent une misérab)r' exis-
tence; pour eux c'est le travail forcé et naturellement fait
à regret. De même en ce qui concerne les Hottentots. le
traitement infligé est plus barbare encore, car les Alle-
mands sont bien décidés à exterminer la race jusqu'au
tréfonds. Comme exemple de leur condmle, voici ce qu'ils
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