Presse et revues
724 pages
Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1917-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1917 01 janvier 1917
Description : 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27). 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97885087
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
i42 BULLETIN DU COMITÉ
mis dans Ali Dinar, en lequel ils voyaient l'en-
vahisseur du Soudan égyptien.
Ces trois vigoureuses campagnes font honneur
à nos alliés britanniques. Il faut rendre hom-
mage à la méthode qu'ils ont employée, au choix
judicieux des troupes et des moyens d'action, à
l'emploi des automobiles blindées et des avions,
et surtout des chemins de fer, immédiatement
posés poursuivre et faciliter l'avance des troupes.
Au milieu de novembre, on annonçait que le Con-
seil de guerre d'Alep avait condamné à mort par
coutumace le sultan d'Egypte Hussein Pacha, cou-
pable d'avoir fait passer sous la domination
étrangère une partie intégrante de l'Empire otto-
man. Voilà une contumace qui n'est pas à la
veille d'être purgée !
Depuis le 1er janvier, le général sir Francis
Reginald Wingate, sirdar de l'armée égyptienne
et gouverneur général du Soudan, a été appelé
aux fonctions de haut commissaire en Egypte en
remplacement du lieutenant-colonel sir Arthur
Henry Mac Mahon.
Une correspondance du Caire au Times, du
15 décembre, disait à ce sujet :
L'Égypte célébrera, le 19 décembre, le second anniver-
saire de son entrée dans l'empire britannique comme Pro-
tectorat. L'année dernière à cette époque les'Turcs étaient
à peu de distance du canal de Suez et les Senoussis
tenaient Solloum et toutes les oasis de la frontière occiden-
tale. Aujourd'hui, non seulement le mouvement des Senous-
sis a été brisé, mais à l'Est le Turc T. été repoussé au point
d'être sur la défensive dans des positions bien éloignées de
celles de l'au dernier.
La situation politique intérieure, elle aussi, s'est bien
améliorée. On n'a plus vu d'attentats contre la vie du sul-
tan ou des hommes publics. C'est la preuve que ceux de
l'année précédente ne répondaient point au sentiment de la
masse du peuple, mais étaient le fait d'hommes d'esprit
faible poussés par des agitateurs qui aujourd'hui ont pris
le large. Pas de partis opposés dans la population, tout
entière unie dans son affection et son respect pour son sou-
verain qui continue à se faire aimer d'elle par de nombreux
actes de charité et de bonté.
Cette année a été d'ailleurs marquée par un événement
de grande importance aux yeux de la majorité des musul-
mans, dont les aspirations religieuses ont reçu une entière
satisfaction par suite de la reprise du pèlerinage de la
Mecque qui etait suspendu depuis le début de la guerre.
L'autorisation du pèlerinage adonné cette année au monde
musulman une occasion unique de comparer le déplorable
état des Lieux Saints sous le régime turc avec la tranquil-
lité dans laquelle s'est opéré le pèlerinage.
Au point de vue économique, la situation de l'Egypte est
également plus satisfaisante qu'il y a un an. Le commerce
est prospère, et la population connaît la prospérité grâce
au prix elévé du coton et à l'excellente vente des larges
provisions de céréales et autres produits. Au point qu'on
envisage un nouvel excédent à la clôture de l'exercice
budgétaire.
Au point de vue commercial aussi, la position est plus
saine. Lentement, mais sûrement les maisons allemandes
ont été ou sont touchées et balayées. Ceux-là seuls qui
avaient pu voir l'état exact des affaires dans le règlement
des comptes de ces deux dernières années comprennent
combien l'octopus allemand avait jeté loin ses tentacules et
comment la Kultur avait mis la main sur le commerce
égyptien. Le danger a été, semble-t-il, écarté avant d'avoir
> été trop grave. Les pirates commerciaux et les politiciens
d'intrigues allemands ont été démasqués et ils ont été éloi-
gnés de cette scène où il faut espérer qu'ils ne reparaî-
tront jamais.
A tous points de vue, donc, la situation de l'Egypte s'est
bien améliorée depuis l'an dernier. La population est
heureuse et contente et la machine gouvernementale marche h
sans secousse. Dans ces circonstances, sir Heginald Win-
gate, le nouveau haut commissaire, trouve une Egypte
bien différente de celle qui accueillit son prédécesseur à
son arrivée en janvier 19 lo. D'ailleurs, il devra trancher
plusieurs nouveaux problèmes de grande importance et
qui demandent de la délicatesse, mais la bataille a été à
moitié gagnée par la création dans ce pays d'une opinion
satisfaite du régime britannique.
LES ITALIENS EN LIBYE
Le gouvernement italien a publié, le lfi mars,
la dépêche suivante :
Tripoli, le l4 mars.
Depuis la réoccupation de Zuara, selon le plan tracé,
était préparée la réoccupation de Bucamez, sur la côte de
la Tripolitaine occidentale. La réoccupation a eu lieu le
12 mars.
Bucamez est située à une trentaine de kilo-
mètres de la frontière tunisienne, entre Zuara et
Bas-Agir. Deux jours après, la colonne italienne
occupait El-Ilassa, de façon à achever la réoc-
cupation de la côte occidentale de la Tripoli-
taine.
D'autre part, le 8 avril, le ministère des Colo-
nies de Rome a publié la note suivante :
Un groupe de rebelles s'étant rassemblés autour d'Agila,
menaçant nos sujets dans la zone de Zuara, le gouverneur
de Tripolitaine, général Ameglio, a donné l'ordre au géné-
ral Cassini d'attaquer et de disperser ce groupe.
Une colonne est partie de Genan-ben-Nasib, le 5 avril, à
l'aube, dans la direction d'Agila et a attaqué, dans l'oasis
Porania, environ 5.000 rebelles des mehallas d'El-Baruni.
Les rebelles ont été battus et se sont enfuis en désordre,
laissant entre nos mains un important butin, soit 40 cais-
sons, de l'artillerie, une grande quantité de fusils et de
cartouches, un drapeau ottoman et un nombre considé-
rable de bétail.
Les pertes ennemies sont de 206 morts ; le nombre des
blessés n'a pas encore pu ètre établi. Nos pertes sont très
légères.
Après le combat, notre colonne a traversé l'oasis d'Agila
et y a détruit un campement ennemi. Elle a passé la nuit
à Cars-Tellil, au Nord d'Agila, et est rentrée ensuite, con-
formément aux ordres reçus, à Zuara.
- Le ministre des Colonies a envoyé ses félicitations au
général Ameglio et aux troupes qui ont pris part à cette
expédition.
Un communiqué du ministère des Colonies de
Rome, du 29 mars, a dit qu'après des négocia-
tions longues et laborieuses, conduites avec pa-
tience et ténacité pendant quatre années, avec
tous les moyens qui étaient au pouvoir de l'Italie,
cette dernière a obtenu, en échange des Arabes
qu'elle avait fait prisonniers, la délivrance de ses
propres prisonniers en Cyrénaïque.
Un groupe de prisonniers était relégué à Dja-
rboub depuis 1916 et un autre groupe était relé- ;
gué depuis la même année dans une localité au
Sud de Benghazi. !l avait été transféré ensuite à
Djalo. Tous sont arrivés à Benghazi dans de
mis dans Ali Dinar, en lequel ils voyaient l'en-
vahisseur du Soudan égyptien.
Ces trois vigoureuses campagnes font honneur
à nos alliés britanniques. Il faut rendre hom-
mage à la méthode qu'ils ont employée, au choix
judicieux des troupes et des moyens d'action, à
l'emploi des automobiles blindées et des avions,
et surtout des chemins de fer, immédiatement
posés poursuivre et faciliter l'avance des troupes.
Au milieu de novembre, on annonçait que le Con-
seil de guerre d'Alep avait condamné à mort par
coutumace le sultan d'Egypte Hussein Pacha, cou-
pable d'avoir fait passer sous la domination
étrangère une partie intégrante de l'Empire otto-
man. Voilà une contumace qui n'est pas à la
veille d'être purgée !
Depuis le 1er janvier, le général sir Francis
Reginald Wingate, sirdar de l'armée égyptienne
et gouverneur général du Soudan, a été appelé
aux fonctions de haut commissaire en Egypte en
remplacement du lieutenant-colonel sir Arthur
Henry Mac Mahon.
Une correspondance du Caire au Times, du
15 décembre, disait à ce sujet :
L'Égypte célébrera, le 19 décembre, le second anniver-
saire de son entrée dans l'empire britannique comme Pro-
tectorat. L'année dernière à cette époque les'Turcs étaient
à peu de distance du canal de Suez et les Senoussis
tenaient Solloum et toutes les oasis de la frontière occiden-
tale. Aujourd'hui, non seulement le mouvement des Senous-
sis a été brisé, mais à l'Est le Turc T. été repoussé au point
d'être sur la défensive dans des positions bien éloignées de
celles de l'au dernier.
La situation politique intérieure, elle aussi, s'est bien
améliorée. On n'a plus vu d'attentats contre la vie du sul-
tan ou des hommes publics. C'est la preuve que ceux de
l'année précédente ne répondaient point au sentiment de la
masse du peuple, mais étaient le fait d'hommes d'esprit
faible poussés par des agitateurs qui aujourd'hui ont pris
le large. Pas de partis opposés dans la population, tout
entière unie dans son affection et son respect pour son sou-
verain qui continue à se faire aimer d'elle par de nombreux
actes de charité et de bonté.
Cette année a été d'ailleurs marquée par un événement
de grande importance aux yeux de la majorité des musul-
mans, dont les aspirations religieuses ont reçu une entière
satisfaction par suite de la reprise du pèlerinage de la
Mecque qui etait suspendu depuis le début de la guerre.
L'autorisation du pèlerinage adonné cette année au monde
musulman une occasion unique de comparer le déplorable
état des Lieux Saints sous le régime turc avec la tranquil-
lité dans laquelle s'est opéré le pèlerinage.
Au point de vue économique, la situation de l'Egypte est
également plus satisfaisante qu'il y a un an. Le commerce
est prospère, et la population connaît la prospérité grâce
au prix elévé du coton et à l'excellente vente des larges
provisions de céréales et autres produits. Au point qu'on
envisage un nouvel excédent à la clôture de l'exercice
budgétaire.
Au point de vue commercial aussi, la position est plus
saine. Lentement, mais sûrement les maisons allemandes
ont été ou sont touchées et balayées. Ceux-là seuls qui
avaient pu voir l'état exact des affaires dans le règlement
des comptes de ces deux dernières années comprennent
combien l'octopus allemand avait jeté loin ses tentacules et
comment la Kultur avait mis la main sur le commerce
égyptien. Le danger a été, semble-t-il, écarté avant d'avoir
> été trop grave. Les pirates commerciaux et les politiciens
d'intrigues allemands ont été démasqués et ils ont été éloi-
gnés de cette scène où il faut espérer qu'ils ne reparaî-
tront jamais.
A tous points de vue, donc, la situation de l'Egypte s'est
bien améliorée depuis l'an dernier. La population est
heureuse et contente et la machine gouvernementale marche h
sans secousse. Dans ces circonstances, sir Heginald Win-
gate, le nouveau haut commissaire, trouve une Egypte
bien différente de celle qui accueillit son prédécesseur à
son arrivée en janvier 19 lo. D'ailleurs, il devra trancher
plusieurs nouveaux problèmes de grande importance et
qui demandent de la délicatesse, mais la bataille a été à
moitié gagnée par la création dans ce pays d'une opinion
satisfaite du régime britannique.
LES ITALIENS EN LIBYE
Le gouvernement italien a publié, le lfi mars,
la dépêche suivante :
Tripoli, le l4 mars.
Depuis la réoccupation de Zuara, selon le plan tracé,
était préparée la réoccupation de Bucamez, sur la côte de
la Tripolitaine occidentale. La réoccupation a eu lieu le
12 mars.
Bucamez est située à une trentaine de kilo-
mètres de la frontière tunisienne, entre Zuara et
Bas-Agir. Deux jours après, la colonne italienne
occupait El-Ilassa, de façon à achever la réoc-
cupation de la côte occidentale de la Tripoli-
taine.
D'autre part, le 8 avril, le ministère des Colo-
nies de Rome a publié la note suivante :
Un groupe de rebelles s'étant rassemblés autour d'Agila,
menaçant nos sujets dans la zone de Zuara, le gouverneur
de Tripolitaine, général Ameglio, a donné l'ordre au géné-
ral Cassini d'attaquer et de disperser ce groupe.
Une colonne est partie de Genan-ben-Nasib, le 5 avril, à
l'aube, dans la direction d'Agila et a attaqué, dans l'oasis
Porania, environ 5.000 rebelles des mehallas d'El-Baruni.
Les rebelles ont été battus et se sont enfuis en désordre,
laissant entre nos mains un important butin, soit 40 cais-
sons, de l'artillerie, une grande quantité de fusils et de
cartouches, un drapeau ottoman et un nombre considé-
rable de bétail.
Les pertes ennemies sont de 206 morts ; le nombre des
blessés n'a pas encore pu ètre établi. Nos pertes sont très
légères.
Après le combat, notre colonne a traversé l'oasis d'Agila
et y a détruit un campement ennemi. Elle a passé la nuit
à Cars-Tellil, au Nord d'Agila, et est rentrée ensuite, con-
formément aux ordres reçus, à Zuara.
- Le ministre des Colonies a envoyé ses félicitations au
général Ameglio et aux troupes qui ont pris part à cette
expédition.
Un communiqué du ministère des Colonies de
Rome, du 29 mars, a dit qu'après des négocia-
tions longues et laborieuses, conduites avec pa-
tience et ténacité pendant quatre années, avec
tous les moyens qui étaient au pouvoir de l'Italie,
cette dernière a obtenu, en échange des Arabes
qu'elle avait fait prisonniers, la délivrance de ses
propres prisonniers en Cyrénaïque.
Un groupe de prisonniers était relégué à Dja-
rboub depuis 1916 et un autre groupe était relé- ;
gué depuis la même année dans une localité au
Sud de Benghazi. !l avait été transféré ensuite à
Djalo. Tous sont arrivés à Benghazi dans de
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