Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1917-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1917 01 janvier 1917
Description : 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27). 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97885087
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 107
81 Bâlois, 28 Berlinois et 58 Américains ; un mil-
lier d'aides indigènes, 14.000 membres commu-
niants, 500 écoles, et une population protestante
de 60.000 personnes.
Toutes les stations de Bâle et de Berlin ont été
fermées depuis la guerre : on sait d'ailleurs par
les rapports du général Dobell, analysés dans
l'Afi,ique française, le rôle joué'par certains de
ces missionnaires. La Société américaine seule à
continué son œuvre.
La Société des Missions évangéliques de Paris
a pensé qu'à l'exemple des Missions catholiques
françaises elle devait exercer au Cameroun une
propagande religieuse française et elle a délégué
à ce soin M. Elie Allegret, ancien missionnaire
du Congo français, depuis deux ans aumônier d'un
corps d'armée, qui a été nommé aumônier du
corps d'occupation, et MM. André OEchsner de
Coninck et Etienne Bergeret.
La Société nationale d'acclimatation de France
vient de publier (fascicule ne 3, mars 1917) une
intéressante étude -de M. Emile Annet, attaché
au service de la botanique du Muséum d'histoire
naturelle, sur l'huile de palme au Cameroun. Il
monire la prospérité de l'usine de Maka et voici
un passage fort instructif de son étude :
L'extraction industrielle de l'huile de palme est d'insti-
tution assez récente. Les premiers essais, tentés avec des
machines à main, remontent à une douzaine d'années, et
ce ne fut qu'en 1908 que M. Eugène Poisson, après de lon-
gues et judicieuses recherches, établit à Cotonou une
usine disposant de moyens suffisants pour traiter mécani-
quement de grandes quantités de fruits de Palmier.
L'installation avait été si bieû comprise, que la plupart
des appareils, de conception tout à fait nouvelle, pouvaient
être considérés comme répondant. aux exigences d'une
exploitation industrielle. Sauf quelques points de détail
aisément perfectionnables par l'expérience, les recherches
avaient abouti à la découverte de bases sérieuses.
Ces expériences interrompues par la mort prématurée de
notre compatriote, avaient attiré l'attention des industriels
coloniaux, mais ce furent surtout les étrangers qui en
tirèrent parti.
Des sociétés allemandes, eu particulier le « Kolonial
wirtshscbaftliche Komitee », déléguèrent des représentants
pour étudier sur place le fonctionnement de la nouvelle
usine de Cotonou.
Le Dr So"kin, accompagné d'un des plus grands indus-
triels en matières grasses d'Europe, M. Jurgens, passa
plusieurs mois, en 1909 et 1910 à traiter lui-même à Coto-
nou des fruits de Palmier et à expérimenter les nouvelles
machines.
Le résultat de ces essais fut qu'en 1910, se fonda une
société souS le nom de « Syndikat fiir OElpalmen Kultur »
(S. D. K.), ayant comme principal actionnaire M. Jurgens,
et comme directeur le Dr Soskin.
. Cette association devait mettre en pratique les nouveaux
procédés d'extraction mécanique et les utiliser au Came-
roun.
En 1911 furent commencés à une douzaine de kilomètres
de Douala, à Maka, les travaux d'aménagement d'une usine
et des plantations furent créées en utilisant le plus pos-
sible les peuplements naturels de la région.
L'établissement du « Syndikat für OElpalmen Kultur »
au Cameroun fut grandement favorisé par les circons-
tances suivantes :
1° Facilités- données par le gouvernement allemand pour
accorder des concessions territoriales et autoriser les
plantations ;
2° Possibilités très étendues de trouver de la main-
d'œuvre avec l'appui de J'administration allemande qui au
besoin, usait de contrainte envers les indigènes;
31 Richesse des peuplements naturels et facilités des
moyens d'évacuation des produits sur l'usine, puis sur
l'Europe.
L'usine de Maka est une reproduction à peu près exacte
de l'usine d'essai de M. Poisson, mais conçue sur un plan
beaucoup plus vaste et avec quelques modifications de dé-
tail dans les appareils.
M. Annet donne des précisions techniques aux-
quelles nous renvoyons le lecteur. Il nous suffira
de marquer que l'usine, en fonctionnant nuit et
jour, donnait par semaine 65 tonnes d'huile épu-
rée et 24 tonnes d'amandes. Elle a été naturel-
lement abandonnée par le personnel allemand lors
de la conquête du Cameroun. Mais les principaux
actionnaires anglais et hollandais du S. O. K. ont
envoyé un ingénieur anglais pour sauvegarder
leurs droits et assurer la surveillance et l'entre-
tien des établissements.
COLONIES FRANÇAISES
ET PAYS DE PROTECTORAT
TUNISIE
La déclaration de loyalisme de Bechir
Sfar. — On a fait le 4 mars à Tunis des ob-
sèques solennelles à Si Bechir Sfar, gouverneur
de Sousse, l'un des plus loyaux collaborateurs du
Protectorat tunisien.
A ce propos la Dépêche Tunisienne a publié la
lettre suiva-nte que Si Bechir Sfar avait adressé
le 2 novembre dernier à M. Blanc, secrétaire gé-
néral du gouvernement tunisien :
Eu mon âme et conscience, dégagé de toutes considéra-
tions politiques ou d'intérêt personnel, soit .côiiune fonc-
tionnaire, soit comme simple musulman tunisien, ayant
vécu ma prime jeunesse sous l'ancien régime, j'atteste ce
qui suit :
Depuis rétablissement du Protectorat français dans la
régence, j'ai vu l'ordre administratif et financier remplacer
le désordre et l'anarchie ;
J'ai vu quintupler les revenus de l'Etat qui. au lieu de
l'ancien gaspillage, ont toujours reçu une affectation ra-
tionnelle et d'intérêt général ;
A une autocratie despotique, j'ai vu succéder des princes
éclairés qui n'en sont que plus aimés et plus respectés;
J'ai vu régler la justice, là où il n'y, avait souvent
qu'abus et arbitraire.
J'ai vu sous le Protectorat, réaliser le rêve de nos pères ;
sécurité et moyens de communication, ces deux conditions
essentielles à tout progrès et à tout développement conl-
mercial ou agricole.
Eievé parmi les 150 élèves du collège Sadiki, l'unique
établissement de l'époque, j'ai vu centupler les écoles et
compter par milliers.le nombre des élèves musulmans qui
les fréquentent ;
J'ai vu, surtout depuis quelques années, réaliser une ré
forme impatiemment attendue : améliorer la situation éco-
nomique des indigènes par un enseignement professionnel
et agricole approprié.
Chargé de la direction générale des biens liabous qui
jouent un rôle si considérable sur la vie religieuse et so-
81 Bâlois, 28 Berlinois et 58 Américains ; un mil-
lier d'aides indigènes, 14.000 membres commu-
niants, 500 écoles, et une population protestante
de 60.000 personnes.
Toutes les stations de Bâle et de Berlin ont été
fermées depuis la guerre : on sait d'ailleurs par
les rapports du général Dobell, analysés dans
l'Afi,ique française, le rôle joué'par certains de
ces missionnaires. La Société américaine seule à
continué son œuvre.
La Société des Missions évangéliques de Paris
a pensé qu'à l'exemple des Missions catholiques
françaises elle devait exercer au Cameroun une
propagande religieuse française et elle a délégué
à ce soin M. Elie Allegret, ancien missionnaire
du Congo français, depuis deux ans aumônier d'un
corps d'armée, qui a été nommé aumônier du
corps d'occupation, et MM. André OEchsner de
Coninck et Etienne Bergeret.
La Société nationale d'acclimatation de France
vient de publier (fascicule ne 3, mars 1917) une
intéressante étude -de M. Emile Annet, attaché
au service de la botanique du Muséum d'histoire
naturelle, sur l'huile de palme au Cameroun. Il
monire la prospérité de l'usine de Maka et voici
un passage fort instructif de son étude :
L'extraction industrielle de l'huile de palme est d'insti-
tution assez récente. Les premiers essais, tentés avec des
machines à main, remontent à une douzaine d'années, et
ce ne fut qu'en 1908 que M. Eugène Poisson, après de lon-
gues et judicieuses recherches, établit à Cotonou une
usine disposant de moyens suffisants pour traiter mécani-
quement de grandes quantités de fruits de Palmier.
L'installation avait été si bieû comprise, que la plupart
des appareils, de conception tout à fait nouvelle, pouvaient
être considérés comme répondant. aux exigences d'une
exploitation industrielle. Sauf quelques points de détail
aisément perfectionnables par l'expérience, les recherches
avaient abouti à la découverte de bases sérieuses.
Ces expériences interrompues par la mort prématurée de
notre compatriote, avaient attiré l'attention des industriels
coloniaux, mais ce furent surtout les étrangers qui en
tirèrent parti.
Des sociétés allemandes, eu particulier le « Kolonial
wirtshscbaftliche Komitee », déléguèrent des représentants
pour étudier sur place le fonctionnement de la nouvelle
usine de Cotonou.
Le Dr So"kin, accompagné d'un des plus grands indus-
triels en matières grasses d'Europe, M. Jurgens, passa
plusieurs mois, en 1909 et 1910 à traiter lui-même à Coto-
nou des fruits de Palmier et à expérimenter les nouvelles
machines.
Le résultat de ces essais fut qu'en 1910, se fonda une
société souS le nom de « Syndikat fiir OElpalmen Kultur »
(S. D. K.), ayant comme principal actionnaire M. Jurgens,
et comme directeur le Dr Soskin.
. Cette association devait mettre en pratique les nouveaux
procédés d'extraction mécanique et les utiliser au Came-
roun.
En 1911 furent commencés à une douzaine de kilomètres
de Douala, à Maka, les travaux d'aménagement d'une usine
et des plantations furent créées en utilisant le plus pos-
sible les peuplements naturels de la région.
L'établissement du « Syndikat für OElpalmen Kultur »
au Cameroun fut grandement favorisé par les circons-
tances suivantes :
1° Facilités- données par le gouvernement allemand pour
accorder des concessions territoriales et autoriser les
plantations ;
2° Possibilités très étendues de trouver de la main-
d'œuvre avec l'appui de J'administration allemande qui au
besoin, usait de contrainte envers les indigènes;
31 Richesse des peuplements naturels et facilités des
moyens d'évacuation des produits sur l'usine, puis sur
l'Europe.
L'usine de Maka est une reproduction à peu près exacte
de l'usine d'essai de M. Poisson, mais conçue sur un plan
beaucoup plus vaste et avec quelques modifications de dé-
tail dans les appareils.
M. Annet donne des précisions techniques aux-
quelles nous renvoyons le lecteur. Il nous suffira
de marquer que l'usine, en fonctionnant nuit et
jour, donnait par semaine 65 tonnes d'huile épu-
rée et 24 tonnes d'amandes. Elle a été naturel-
lement abandonnée par le personnel allemand lors
de la conquête du Cameroun. Mais les principaux
actionnaires anglais et hollandais du S. O. K. ont
envoyé un ingénieur anglais pour sauvegarder
leurs droits et assurer la surveillance et l'entre-
tien des établissements.
COLONIES FRANÇAISES
ET PAYS DE PROTECTORAT
TUNISIE
La déclaration de loyalisme de Bechir
Sfar. — On a fait le 4 mars à Tunis des ob-
sèques solennelles à Si Bechir Sfar, gouverneur
de Sousse, l'un des plus loyaux collaborateurs du
Protectorat tunisien.
A ce propos la Dépêche Tunisienne a publié la
lettre suiva-nte que Si Bechir Sfar avait adressé
le 2 novembre dernier à M. Blanc, secrétaire gé-
néral du gouvernement tunisien :
Eu mon âme et conscience, dégagé de toutes considéra-
tions politiques ou d'intérêt personnel, soit .côiiune fonc-
tionnaire, soit comme simple musulman tunisien, ayant
vécu ma prime jeunesse sous l'ancien régime, j'atteste ce
qui suit :
Depuis rétablissement du Protectorat français dans la
régence, j'ai vu l'ordre administratif et financier remplacer
le désordre et l'anarchie ;
J'ai vu quintupler les revenus de l'Etat qui. au lieu de
l'ancien gaspillage, ont toujours reçu une affectation ra-
tionnelle et d'intérêt général ;
A une autocratie despotique, j'ai vu succéder des princes
éclairés qui n'en sont que plus aimés et plus respectés;
J'ai vu régler la justice, là où il n'y, avait souvent
qu'abus et arbitraire.
J'ai vu sous le Protectorat, réaliser le rêve de nos pères ;
sécurité et moyens de communication, ces deux conditions
essentielles à tout progrès et à tout développement conl-
mercial ou agricole.
Eievé parmi les 150 élèves du collège Sadiki, l'unique
établissement de l'époque, j'ai vu centupler les écoles et
compter par milliers.le nombre des élèves musulmans qui
les fréquentent ;
J'ai vu, surtout depuis quelques années, réaliser une ré
forme impatiemment attendue : améliorer la situation éco-
nomique des indigènes par un enseignement professionnel
et agricole approprié.
Chargé de la direction générale des biens liabous qui
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