Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1912-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1912 01 janvier 1912
Description : 1912/01/01 (A22,N1)-1912/12/31 (A22,N12). 1912/01/01 (A22,N1)-1912/12/31 (A22,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9788417v
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 87
à l'automne dernier et portant sur les points
suivants :
1° Cession de la sphère méridionale, sauf l'enclave
d'Ifni et du territoire adjacent d'un dizaine de kilomètres
de rayon, exception faite de la région comprise entre les
26° et 27°40' de latitude au Nord du Rio del Oro ;
2° La rive gauche du Loukkos jusqu'à 10 kilomètres de
Larache ;
3° Cession du poste du Cap de l'Eau à l'embouchure de
la Moulouïa ;
4° Rectification de frontière dans la région d'Ouezzan, la
ligne de partage des eaux passant plus au Nord qu'elle
n'est indiquée dans les cartes de 1904.
3° Nomination du khalifa, représentant du sul-
tan, dans la zone espagnole.
L'Espagne opposait à ces demandes les posi-
tions suivantes : 10 Le chemin de fer Tanger-Fez
donné à l'adjudication, une même compagnie
chargée de construire les . deux tronçons, mais
exploitation par deux compagnies française et
espagnole, chacune d'elles abandonnant à l'autre
pour établir le lien nécessaire à une bonne admi-
nistration 30 0/0 de ses recettes, ce qui devait
amener un préjudice considérable pour la com-
pagnie française dont la ligne'doit être bien plus
longue; 2° refus total sur la question de l'abandon
du Cap de l'Eau et du territoire des Beni-Yahi,
abandon des prétentions sur l'hinterland de la
zone méridionale, mais non sur les côtes, discus-
sion de nos revendications dans la région de
l'oued Ouergha et refus de la rectification deman-
dée sur la rive gauche du Loukkos ; 3° nomination
du khalifa directement par le sultan sur la pré-
sentation de l'Espagne. On disait, d'autre part,
que le contre-projet espagnol, présenté par
M. Garcia Prieto, le 21 février, admettait les
points suivant :
t 0 Solution des réclamations par l'arbitrage interna-
tional ;
2° Arbitrage général POUT toutes les questions ayant
trait à l'accord ;
3° Unification des tarifs de douanes;
4° L'Espagne s'engage à ne pa-s céder, même temporai-
rairement, ses droits sur la zone qui lui sera attribuée;
5° Revision de l'accord de Madrid au sujet de la protec-
tion des indigènes.
Mais il était intransigeant sur d'autres points,
par exemple sur la question des Pères Francis-
cains espagnols. On sait que l'exercice de la reli-
gion catholique au Maroc a été réservé aux Fran-
ciscains espagnols en vertu d'un traité passé entre
le Saint-Siège et l'Espagne : la France demande
le retrait des Franciscains espagnols de sa zone
et l'Espagne a répondu que ce retrait ne répond
pas d'elle, mais de l'autorité pontificale.
Les négociations ont été poursuivies pendant
février et le début de mars sans sérieux progrès,
enrayées à chaque pas par le peu d'empressement
du gouvernement espagnol. On en est arrivé le
14 mars à la remise à M. Geoffray par M. Garcia
Prieto d'un nouveau contre-projet espagnol qui,
sans être conçu en termes d'une intransigeance
absolue, refuse la cession du Cap de l'Eau et la
rectification proposée sur le Loukkos, et n'admet
qu'une partie bien faible de nos demandes dans la
vallée de l'oued Ouergha et dans la région d'Ifni.
Le Temps du 16 février a publié à ce sujet les pré-
cisions suivantes :
La réponse de l'Espagne aux propositions françaises est
parvenue ce matin à Paris. Le contre-projet espagnol
rejette dans'leur ensemble les demandes de compensations
territoriales faites par la France.
Au Sud, il offre à la France un territoire situé au Nord
du Draa, comprenant les Maader de la rive droite, la ville
de Tintasar, les oasis de Tatta et Akka, niais il refuse à la
France l'accès de la côte. Or cette restriction suffit à ôter
toute valeur aux compensations offertes, car cette région
désertique n'offre d'intérêt qu'au point de vue de la contre-
bande des armes, contrebande qu'il est impossible de
réprimer quand on ne tient pas la côte.
Au Nord, nous avions demandé le Cap de l'Eau, la vallée
de l'Ouergha et la rive gauche du Louqqos jusqu'à un
point déterminé. La première et seconde demande sont
purement et simplement rejetées. Pour la vallée de
l'Ouergha, l'Espagne se déclare disposée à céder une cer-
taine étendue de la rive sud de l'Ouergha afin de faciliter
à la France la surveillance des hauteurs qui séparent
l'Oucrgha du Sebou et de la plaine de Fez. Vérification
faite sur la carte, le territoire soi-disant important que l'on
nous offre se réduit en une bande mince qui représente à
peine le quart de ce que nous réclamons. Pour comble,
l'Espagne nous invite à son tour à lui abandonner du côté
de la Moulouïa un triangle occupé par des fractions de
Bcni-bou-Yahi et de Metalza, qui couperait les comlllunica-
tions du Maroc avec l'Algérie.
Cette réponse démontre clairement que- loin de consentir
aux compensations territoriales dont elle a pourtant admis
le principe, l'Espagne nous offre lIne simple rectification
de frontière où nous n'avons rien à gagner. Si c'est, là le
dernier mot de l'Espagne, il est difficile dans ces conditions-
d'envisager la suite que pourront avoir les négociations.
On a vu plus haut les déclarations faites le
15 mars à la Chambre sur cette question par
M. Poincaré. Elles montrent que le gouverne-
ment français est arrêté par l'intransigeance espa-
gnole.
Ce n'est pas cependant que l'Espagne ne com-
mence à souffrir, elle aussi, du retard de ces né-
gociations et de l'incertitude marocaine. La guerre
du Rif pèse sur la nation et M. Canalejas, dans un
discours prononcé au début du mois à Madrid, a
exprimé le souhait que « le plus tôt possible prit
fin cette guerre maudite, cent fois maudite. » La
situation du ministère lui-même en dépend. Le
7 mars, à la-Chambre, M. Soriano, député répu-
blicain, parlant dans l'interpellation de M. Gon-
zalez-Besada sur la crise économique, a demandé
un compte des dépenses de la guerre du Rif, et
M. Rodes a lui aussi signalé le déficit budgétaire
du fait de la guerre du Rif. Il a fait à grands traits
l'histoire des derniers événements. Il a rappelé
qu'en 1910, M. Maura déclarait le problème ré-
solu. Or en ce moment l'Espagne a 40.000 hommes
au Maroc et occupe près de 70 positions dans le
Rif. Il a comparé la situation de la campagne
actuelle avec les opérations de la Chaouïa où le
général d'Amade, avec 12.000 hommes, a réussi
à pacifier un territoire beaucoup plus considé-
rable. Il a déclaré que le courage et l'abnégation
des hommes sont admirables mais qu'ils sont
mal dirigés :
Pourquoi sommes-nous allés dans le Hif? Je n ai jamais
vu de pays si pauvre et si misérable. Nos soldats sont
obligés d'emporter avec eux jusqu'au foiu et à 1 eau. Ils ne
à l'automne dernier et portant sur les points
suivants :
1° Cession de la sphère méridionale, sauf l'enclave
d'Ifni et du territoire adjacent d'un dizaine de kilomètres
de rayon, exception faite de la région comprise entre les
26° et 27°40' de latitude au Nord du Rio del Oro ;
2° La rive gauche du Loukkos jusqu'à 10 kilomètres de
Larache ;
3° Cession du poste du Cap de l'Eau à l'embouchure de
la Moulouïa ;
4° Rectification de frontière dans la région d'Ouezzan, la
ligne de partage des eaux passant plus au Nord qu'elle
n'est indiquée dans les cartes de 1904.
3° Nomination du khalifa, représentant du sul-
tan, dans la zone espagnole.
L'Espagne opposait à ces demandes les posi-
tions suivantes : 10 Le chemin de fer Tanger-Fez
donné à l'adjudication, une même compagnie
chargée de construire les . deux tronçons, mais
exploitation par deux compagnies française et
espagnole, chacune d'elles abandonnant à l'autre
pour établir le lien nécessaire à une bonne admi-
nistration 30 0/0 de ses recettes, ce qui devait
amener un préjudice considérable pour la com-
pagnie française dont la ligne'doit être bien plus
longue; 2° refus total sur la question de l'abandon
du Cap de l'Eau et du territoire des Beni-Yahi,
abandon des prétentions sur l'hinterland de la
zone méridionale, mais non sur les côtes, discus-
sion de nos revendications dans la région de
l'oued Ouergha et refus de la rectification deman-
dée sur la rive gauche du Loukkos ; 3° nomination
du khalifa directement par le sultan sur la pré-
sentation de l'Espagne. On disait, d'autre part,
que le contre-projet espagnol, présenté par
M. Garcia Prieto, le 21 février, admettait les
points suivant :
t 0 Solution des réclamations par l'arbitrage interna-
tional ;
2° Arbitrage général POUT toutes les questions ayant
trait à l'accord ;
3° Unification des tarifs de douanes;
4° L'Espagne s'engage à ne pa-s céder, même temporai-
rairement, ses droits sur la zone qui lui sera attribuée;
5° Revision de l'accord de Madrid au sujet de la protec-
tion des indigènes.
Mais il était intransigeant sur d'autres points,
par exemple sur la question des Pères Francis-
cains espagnols. On sait que l'exercice de la reli-
gion catholique au Maroc a été réservé aux Fran-
ciscains espagnols en vertu d'un traité passé entre
le Saint-Siège et l'Espagne : la France demande
le retrait des Franciscains espagnols de sa zone
et l'Espagne a répondu que ce retrait ne répond
pas d'elle, mais de l'autorité pontificale.
Les négociations ont été poursuivies pendant
février et le début de mars sans sérieux progrès,
enrayées à chaque pas par le peu d'empressement
du gouvernement espagnol. On en est arrivé le
14 mars à la remise à M. Geoffray par M. Garcia
Prieto d'un nouveau contre-projet espagnol qui,
sans être conçu en termes d'une intransigeance
absolue, refuse la cession du Cap de l'Eau et la
rectification proposée sur le Loukkos, et n'admet
qu'une partie bien faible de nos demandes dans la
vallée de l'oued Ouergha et dans la région d'Ifni.
Le Temps du 16 février a publié à ce sujet les pré-
cisions suivantes :
La réponse de l'Espagne aux propositions françaises est
parvenue ce matin à Paris. Le contre-projet espagnol
rejette dans'leur ensemble les demandes de compensations
territoriales faites par la France.
Au Sud, il offre à la France un territoire situé au Nord
du Draa, comprenant les Maader de la rive droite, la ville
de Tintasar, les oasis de Tatta et Akka, niais il refuse à la
France l'accès de la côte. Or cette restriction suffit à ôter
toute valeur aux compensations offertes, car cette région
désertique n'offre d'intérêt qu'au point de vue de la contre-
bande des armes, contrebande qu'il est impossible de
réprimer quand on ne tient pas la côte.
Au Nord, nous avions demandé le Cap de l'Eau, la vallée
de l'Ouergha et la rive gauche du Louqqos jusqu'à un
point déterminé. La première et seconde demande sont
purement et simplement rejetées. Pour la vallée de
l'Ouergha, l'Espagne se déclare disposée à céder une cer-
taine étendue de la rive sud de l'Ouergha afin de faciliter
à la France la surveillance des hauteurs qui séparent
l'Oucrgha du Sebou et de la plaine de Fez. Vérification
faite sur la carte, le territoire soi-disant important que l'on
nous offre se réduit en une bande mince qui représente à
peine le quart de ce que nous réclamons. Pour comble,
l'Espagne nous invite à son tour à lui abandonner du côté
de la Moulouïa un triangle occupé par des fractions de
Bcni-bou-Yahi et de Metalza, qui couperait les comlllunica-
tions du Maroc avec l'Algérie.
Cette réponse démontre clairement que- loin de consentir
aux compensations territoriales dont elle a pourtant admis
le principe, l'Espagne nous offre lIne simple rectification
de frontière où nous n'avons rien à gagner. Si c'est, là le
dernier mot de l'Espagne, il est difficile dans ces conditions-
d'envisager la suite que pourront avoir les négociations.
On a vu plus haut les déclarations faites le
15 mars à la Chambre sur cette question par
M. Poincaré. Elles montrent que le gouverne-
ment français est arrêté par l'intransigeance espa-
gnole.
Ce n'est pas cependant que l'Espagne ne com-
mence à souffrir, elle aussi, du retard de ces né-
gociations et de l'incertitude marocaine. La guerre
du Rif pèse sur la nation et M. Canalejas, dans un
discours prononcé au début du mois à Madrid, a
exprimé le souhait que « le plus tôt possible prit
fin cette guerre maudite, cent fois maudite. » La
situation du ministère lui-même en dépend. Le
7 mars, à la-Chambre, M. Soriano, député répu-
blicain, parlant dans l'interpellation de M. Gon-
zalez-Besada sur la crise économique, a demandé
un compte des dépenses de la guerre du Rif, et
M. Rodes a lui aussi signalé le déficit budgétaire
du fait de la guerre du Rif. Il a fait à grands traits
l'histoire des derniers événements. Il a rappelé
qu'en 1910, M. Maura déclarait le problème ré-
solu. Or en ce moment l'Espagne a 40.000 hommes
au Maroc et occupe près de 70 positions dans le
Rif. Il a comparé la situation de la campagne
actuelle avec les opérations de la Chaouïa où le
général d'Amade, avec 12.000 hommes, a réussi
à pacifier un territoire beaucoup plus considé-
rable. Il a déclaré que le courage et l'abnégation
des hommes sont admirables mais qu'ils sont
mal dirigés :
Pourquoi sommes-nous allés dans le Hif? Je n ai jamais
vu de pays si pauvre et si misérable. Nos soldats sont
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