Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1912-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1912 01 janvier 1912
Description : 1912/01/01 (A22,N1)-1912/12/31 (A22,N12). 1912/01/01 (A22,N1)-1912/12/31 (A22,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9788417v
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 71
bac et des cartouches qu'ils vendent aux tribus
voisines et de l'intérieur. Il semblerait utile
qu'une surveillance exercée dans ces parages mît
lin à ce commerce illicite. Cette surveillance se-
rait facilement exercée par le Du Chayla tou-
jours mouillé devant Mogador où il attend
des ordres. Le bruit avait couru que ce croi-
seur y prendrait quelques troupes indigènes
du tabor de police et les transporterait ainsi que
quelques-uns des officiers qui les commandent à
Agadir. Cette mesure se recommande plus que
jamais, car la présence de notre navire prépare-
rait d'utile façon l'action éventuelle de notre ac-
tion au Sous.
Les retards apportés à l'action de la France au
Maroc amènent certains personnages à envisager
la possibilité d'entraver dans le Haouz l'introduc-
tion du protectorat.
Le caïd MTougui dont l'inlluence semblait il y
a quelque temps acquise à la cause française
serait à la tête de ce clan. En relations avec quel-
ques Européens, notoirement connus pour leur
hostilité envers la France, il leur aurait facilité
des achats de terrains appartenant au Makhzen.
Les réunions tenues par les personnages maro-
cains deviennent très fréquentes. On y voit assis-
ter en dehors des caïds quelques notables indi-
gènes deMerrakech.
Tous ceux qui intriguent contre la France ju-
geaient tout récemment encore que leur intérêt
était d'être bien avec nous et nous donnaient des
gages de confiance. Les difficultés diplomatiques
qui subsistent encore au sujet du Maroc leur
font croire qu'ils peuvent encore défendre le
maintien d'un état de choses auquel ils tiennent
surtout pour satisfaire leur intérêt personnel.
Du Sud au Nord l'impuissance est la même, et
au Maroc le temps travaille non pas pour nous
mais contre nous.
Les Espagnols dans le Rif. — Le rude
combat livré le 27 décembre par le général Agui-
lera aux tribus massées à l'embouchure de
l'oued Kert a détendu pour un temps la situation
militaire. Des deux côtés les pertes ont été im-
portantes et la harka semble s'être retirée en at-
tendant des renforts qu'elle a demandés aux tri-
bus de l'intérieur.
Les Espagnols restent sous les armes et se bor-
nent à quelques reconnaissances qui se traduisent
par des escarmouches. Ils ont envoyé des renforts
et le général Luque, ministre de la Guerre, es-
time à 38.000 hommes l'effectif des troupes enga-
gées contre la harka. Le 17 janvier, le général
Aldave qui a pris le commandement en rempla-
cement du général Agpilera, malade,a fait occuper
quelques points dominant l'oued Kert : il a fait
construire une redoute sur le mont Tauriat-Buchi
pour défendre la position de Tauriat-Zag et fait
occuper le mont Arrui, ainsi que la colline qui
domine la position de Ras-Medua : une station de
télégraphie optique est jointe au fortin. Le 9 fé-
vrier, le commandant a quitté le mont Arrui
avec une troupe de cavalerie et a livré un enga-
gement heureux aux Rifains.
Neuf soldats espagnols ont été faits prisonniers
par les Marocains au combat du 27 décembre.
De plus, un lieutenant s'est suicidé pour éviter
de rester entre les mains de l'ennemi. Ils étaient
traités avec douceur, les Marocains désirant les
échanger contre "quelques-uns des leurs pri-
sonniers à Melilla et Alhucemas. Ces prison-
niers ont en effet été échangés le 11 février, par
les soins du général Aizpuru, a un point appelé
Tisafor, à la suite des lettres échangées par le
capitaine Barbetri avec El Mizzian, le chef de la
harka.
J. L. L.
POSSESSIONS BRITANNIQUES
NIGÉRIA
Le général Lugard en Nigéria.- La dé-
cision que Y Afrique française avait fait prévoir
est prise: la Nigéria septentrionale et la Nigéria
méridionale (qui comprend Lagos), réunies déjà
par le chemin de fer Lagos-Baro-Kano, vont être
groupées et ne feront plus qu'une seule colonie.
Sir W. Egerton, gouverneur de la Nigéria mé-
ridionale, est nommé dans la Guyane anglaise et
c'est sir Frederick Lugard, actuellement gouver-
neur de Hong-Kong, qui sera appelé à gouverner
la Nigéria unique. Il s'y retrouvera en pays connu,
car il y débuta au service de la fameuse Royal
Niger Company lors de la grande concurrence
franco-anglaise d'avant 1898. Puis il revint en
1899 comme Haut Commissaire du protectorat de
la Nigéria septentrionale. Il donna la première
impulsion à cette colonie. Il sera intéressant de
suivre son œuvre.
Chronique de l'Armée coloniale
Décorations. — A été promu au grade de commandeur dans
la Légion d'honneur, au titre de l'article 4 de la loi du 17 dé-
cembre 1892 « faits de guerre », M. Moinier, général de division,
commandant les troupes débarquées au Maroc; 38 ans de services,
13 campagnes. Officier du 1 î octobre 1909 dès le lendemain de
son entrée à Fez a assuré, avec le minimum de moyens et de
pertes, par son ascendant personnel et ses habiles dispositions
politiques et militaire, la pacification de toutes les tribus maro-
caines insurgées contre le sultan entre Rabat et le Moyen-Atlas.
A ainsi préparé habilement la réorganisation politique et adminis-
trative du Maroc.
Mutations. — Le général de division Lombard, en résidence
libre, a été nommé au commandement de la division du Tonkin
(emploi créé). — Le général de division Lasserre, directeur des
services militaires du ministère des Colonies, remis à la disposi-
tion de la guerre, à dater du 1er janvier 1912, a été placé en ré-
sidence libre, à partir de cette date.
Le général de brigade Caudrelier, membre du comité consul-
tatif de défense des colonies et de la commission supérieure d'étude
des armes portatives, a été nommé au commandement de la
21 brigade d'infanterie coloniale à Brest, en remplacement de
M. le général de brigade Riou, placé en résidence libre.
bac et des cartouches qu'ils vendent aux tribus
voisines et de l'intérieur. Il semblerait utile
qu'une surveillance exercée dans ces parages mît
lin à ce commerce illicite. Cette surveillance se-
rait facilement exercée par le Du Chayla tou-
jours mouillé devant Mogador où il attend
des ordres. Le bruit avait couru que ce croi-
seur y prendrait quelques troupes indigènes
du tabor de police et les transporterait ainsi que
quelques-uns des officiers qui les commandent à
Agadir. Cette mesure se recommande plus que
jamais, car la présence de notre navire prépare-
rait d'utile façon l'action éventuelle de notre ac-
tion au Sous.
Les retards apportés à l'action de la France au
Maroc amènent certains personnages à envisager
la possibilité d'entraver dans le Haouz l'introduc-
tion du protectorat.
Le caïd MTougui dont l'inlluence semblait il y
a quelque temps acquise à la cause française
serait à la tête de ce clan. En relations avec quel-
ques Européens, notoirement connus pour leur
hostilité envers la France, il leur aurait facilité
des achats de terrains appartenant au Makhzen.
Les réunions tenues par les personnages maro-
cains deviennent très fréquentes. On y voit assis-
ter en dehors des caïds quelques notables indi-
gènes deMerrakech.
Tous ceux qui intriguent contre la France ju-
geaient tout récemment encore que leur intérêt
était d'être bien avec nous et nous donnaient des
gages de confiance. Les difficultés diplomatiques
qui subsistent encore au sujet du Maroc leur
font croire qu'ils peuvent encore défendre le
maintien d'un état de choses auquel ils tiennent
surtout pour satisfaire leur intérêt personnel.
Du Sud au Nord l'impuissance est la même, et
au Maroc le temps travaille non pas pour nous
mais contre nous.
Les Espagnols dans le Rif. — Le rude
combat livré le 27 décembre par le général Agui-
lera aux tribus massées à l'embouchure de
l'oued Kert a détendu pour un temps la situation
militaire. Des deux côtés les pertes ont été im-
portantes et la harka semble s'être retirée en at-
tendant des renforts qu'elle a demandés aux tri-
bus de l'intérieur.
Les Espagnols restent sous les armes et se bor-
nent à quelques reconnaissances qui se traduisent
par des escarmouches. Ils ont envoyé des renforts
et le général Luque, ministre de la Guerre, es-
time à 38.000 hommes l'effectif des troupes enga-
gées contre la harka. Le 17 janvier, le général
Aldave qui a pris le commandement en rempla-
cement du général Agpilera, malade,a fait occuper
quelques points dominant l'oued Kert : il a fait
construire une redoute sur le mont Tauriat-Buchi
pour défendre la position de Tauriat-Zag et fait
occuper le mont Arrui, ainsi que la colline qui
domine la position de Ras-Medua : une station de
télégraphie optique est jointe au fortin. Le 9 fé-
vrier, le commandant a quitté le mont Arrui
avec une troupe de cavalerie et a livré un enga-
gement heureux aux Rifains.
Neuf soldats espagnols ont été faits prisonniers
par les Marocains au combat du 27 décembre.
De plus, un lieutenant s'est suicidé pour éviter
de rester entre les mains de l'ennemi. Ils étaient
traités avec douceur, les Marocains désirant les
échanger contre "quelques-uns des leurs pri-
sonniers à Melilla et Alhucemas. Ces prison-
niers ont en effet été échangés le 11 février, par
les soins du général Aizpuru, a un point appelé
Tisafor, à la suite des lettres échangées par le
capitaine Barbetri avec El Mizzian, le chef de la
harka.
J. L. L.
POSSESSIONS BRITANNIQUES
NIGÉRIA
Le général Lugard en Nigéria.- La dé-
cision que Y Afrique française avait fait prévoir
est prise: la Nigéria septentrionale et la Nigéria
méridionale (qui comprend Lagos), réunies déjà
par le chemin de fer Lagos-Baro-Kano, vont être
groupées et ne feront plus qu'une seule colonie.
Sir W. Egerton, gouverneur de la Nigéria mé-
ridionale, est nommé dans la Guyane anglaise et
c'est sir Frederick Lugard, actuellement gouver-
neur de Hong-Kong, qui sera appelé à gouverner
la Nigéria unique. Il s'y retrouvera en pays connu,
car il y débuta au service de la fameuse Royal
Niger Company lors de la grande concurrence
franco-anglaise d'avant 1898. Puis il revint en
1899 comme Haut Commissaire du protectorat de
la Nigéria septentrionale. Il donna la première
impulsion à cette colonie. Il sera intéressant de
suivre son œuvre.
Chronique de l'Armée coloniale
Décorations. — A été promu au grade de commandeur dans
la Légion d'honneur, au titre de l'article 4 de la loi du 17 dé-
cembre 1892 « faits de guerre », M. Moinier, général de division,
commandant les troupes débarquées au Maroc; 38 ans de services,
13 campagnes. Officier du 1 î octobre 1909 dès le lendemain de
son entrée à Fez a assuré, avec le minimum de moyens et de
pertes, par son ascendant personnel et ses habiles dispositions
politiques et militaire, la pacification de toutes les tribus maro-
caines insurgées contre le sultan entre Rabat et le Moyen-Atlas.
A ainsi préparé habilement la réorganisation politique et adminis-
trative du Maroc.
Mutations. — Le général de division Lombard, en résidence
libre, a été nommé au commandement de la division du Tonkin
(emploi créé). — Le général de division Lasserre, directeur des
services militaires du ministère des Colonies, remis à la disposi-
tion de la guerre, à dater du 1er janvier 1912, a été placé en ré-
sidence libre, à partir de cette date.
Le général de brigade Caudrelier, membre du comité consul-
tatif de défense des colonies et de la commission supérieure d'étude
des armes portatives, a été nommé au commandement de la
21 brigade d'infanterie coloniale à Brest, en remplacement de
M. le général de brigade Riou, placé en résidence libre.
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