Presse et revues
920 pages
Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1913-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1913 01 janvier 1913
Description : 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23). 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787733p
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 71
Le.général Lyautey apprenait ces bonnes nou-
velles en arrivant à Casablanca et il décidait
aussitôt de constituer un commandement géné-
ral du Sud qu'il a confié au général Brulard. Ce
commandement comprendra les régions de Mar-
rakech (colonel Mangin, base : Marrakech), et des
Doukkala-Abda (colonel Peltier, base : Mazagan).
Le général Brulard marquera la prise de posses-
sion de son commandement en se rendant de
Mogador à Marrakech où il résidera désormais.
Cette innovation a pour but d'assurer l'unité
d'action dans le Sud du Maroc et d'éviter les
à-coups dont l'atfaire de Dar-el-Kadi fut récem-
ment la conséquence.
On a annoncé d'autre part que la harka des
Glaoua envoyée contre El Hiba aurait eu le 23 jan-
vier un engagement près de Taoudant et a infligé
des pertes sérieuses à l'ennemi.
Dans Le Nord, il n'y a qu'à signaler des engage-
ments avec des dissidents dans la région de
Meknès. Le colouel Neltner qui avait été envoyé
contre les Beni-Mguild leur a livré le 20 janvier
un sérieux combat. Le 24 janvier, ils ont attaqué
le camp du commandant de Laborderie à Aïn-
Marouf et ont subi de nouvelles pertes. Les Beni-
Mtir avaient manifesté l'intention d'entrer en
relations avec nous, mais Sidi Baho et les Beni-
Mguild les en ont empêchés et ils restent en dis-
sidence autour de la casbah d'Aroub.
Dans le Maroc oriental, le général Alix a fait
à la lin de janvier l'inspection des postes de la
Moulouïa et a préparé des mouvements de troupes
destinés à assurer la protection des travaux de
chemins de fer exécutés entre Taourirt et GuercÍf.
D'Oudjda à Taourirt, ces travaux ont été poussés
avec activité. La plate-forme est actuellement à
peu près terminée. Les travaux d'art ont presque
tous été effectués, sauf le pont sur l'oued Za que
l'on achève en ce moment. La pose des rails est
faite jusqu'à Naïma seulement. Elle sera conti-
nuée dès que le Génie aura reçu le matériel né-
cessaire. Les études de Taourirt à la Moulouïa
ont été faites et les chantiers sont ouverts. Il est
donc de toute nécessité d'assurer la sécurité des
travailleurs et de protéger la voie ferrée en re-
portant considérablement vers l'avant les forces
de couverture. Pour cette raison, une grande
partie des troupes massées à Taourirt ont été
renvoyées sur Merada et Guercif, et de nouveaux
postes créés au Sud et à l'Ouest, par exemple à
M'soun. Mais c'est surtout par des mouvements
de troupes, par des reconnaissances et des mar-
ches militaires que le général Alix a assuré la
pacification.
Ces mouvements ont produit une certaine
effervescence chez les tribus voisines; les Beni-
Ouaraïn notamment, qui ont toujours eu à notre
égard une attitude méfiante et qui avaient attendu
d'être réduits à la. misère pour venir solliciter du
général Girardot l'autorisation de faire pacager
leurs troupeaux sur la rive droite de la Moulouïa,
ce qui leur avait été accordé moyennant l'acquit-
tement d'une taxe, s'étaient récemment répandus
dans la plaine de Tafrata. Ils se sont brusquement
retirés au Sud de cette plaine, sur les bords de la
rivière, de façon à être en mesure de la franchir
au premier signal. Leurs chefs ont été avisés par
l'autorité militaire qu'ayant acquitté la taxe im-
posée ils pouvaient séjourner en toute sécurité
sous la protection de nos troupes, mais il est
visible que cette assurance ne leur suffit pas.
Le général Alix, au cours du séjour qu'il vient
de faire à Merada, a conféré à ce sujet avec le
général Girardot, qu'il a chargé d'effectuer des
marches militaires dans toute l'étendue du terri-
toire placé sous son commandement, de façon à
habituer les populations au contact de nos troupes,
à leur montrer que nous disposons d'une force
armée imposante et très mobile, mais qui n'a
pour but que de châtier les fauteurs de désordres
et de protéger contre leurs déprédations possibles
les tribus paisibles et soumises.
II. — L'organisation du protectorat.
Le général Lyautey a quitté Paris le 20 jan-
vier et s'est rendu à Casablanca. par Bordeaux.
Avant son départ, il a pu faire approuver par
le gouvernement le principe de l'emprunt qui
doit donner au Maroc français les ;moyens de se
développer.
L'objet de cet emprunt est double'. Il s'agit
d'une part de.liquider le passé. Il s'agit d'autre
part de préparer l'avenir, et notamment de per-
mettre au protectorat d'entreprendre sans retard
d importants travaux. Mais ici se dresse une diffi-
culté. L'administration marocaine n, pas encore
eu le temps matériel de préparer les devis de
tous ces travaux et d'autre part le Parlement ne
saurait approuver un emprunt sans en connaître
l'emploi. Cette difficulté sera vraisemblablement
tournée de la manière suivante. L'emprunt sera
partagé en tranches dont chacune appellera une
autorisation séparée. Le gouvernement ne de-
mandera pour l'instant au Parlement que le vote
de la première tranche, qui couvrira la liquida-
tion des dettes du Makhzen et pourvoira aux tra-
vaux dont les devis sont déjà prêts. En même
temps, il fera connaître au Parlement l'étendue
probable de l'ensemble de l'emprunt afin de le
renseigner dès maintenant sur sur.l'im portance de
l'effort financier que les circonstances imposent
.au protectorat.
Le total de l'emprunt s'élèvera à environ
.150 millions. Il aura pour objet : 1° de liquider
les dettes du Makhzen (35 millions) ; 2° de per-
mettre au gouvernement du protectorat de mettre
en adjudication, dès le 25 mars prochain, les
travaux du port de Casablanca (46 millions) ;
3° de lui permettre de procéder sans retard à la
création des premières routes, à la construction
d'hôpitaux et de dispensaires, d'écoles euro-
péennes et indigènes, et des bâtiments nécessaires
à l'installation des services de la résidence L'ex-
posé des motifs précédant le projet d'emprunt
fera sans doute connaître à la Chambre l'i m por-
tance approximative des tranches d'emprunt qui
seront ultérieurement soumises à son approba-
Le.général Lyautey apprenait ces bonnes nou-
velles en arrivant à Casablanca et il décidait
aussitôt de constituer un commandement géné-
ral du Sud qu'il a confié au général Brulard. Ce
commandement comprendra les régions de Mar-
rakech (colonel Mangin, base : Marrakech), et des
Doukkala-Abda (colonel Peltier, base : Mazagan).
Le général Brulard marquera la prise de posses-
sion de son commandement en se rendant de
Mogador à Marrakech où il résidera désormais.
Cette innovation a pour but d'assurer l'unité
d'action dans le Sud du Maroc et d'éviter les
à-coups dont l'atfaire de Dar-el-Kadi fut récem-
ment la conséquence.
On a annoncé d'autre part que la harka des
Glaoua envoyée contre El Hiba aurait eu le 23 jan-
vier un engagement près de Taoudant et a infligé
des pertes sérieuses à l'ennemi.
Dans Le Nord, il n'y a qu'à signaler des engage-
ments avec des dissidents dans la région de
Meknès. Le colouel Neltner qui avait été envoyé
contre les Beni-Mguild leur a livré le 20 janvier
un sérieux combat. Le 24 janvier, ils ont attaqué
le camp du commandant de Laborderie à Aïn-
Marouf et ont subi de nouvelles pertes. Les Beni-
Mtir avaient manifesté l'intention d'entrer en
relations avec nous, mais Sidi Baho et les Beni-
Mguild les en ont empêchés et ils restent en dis-
sidence autour de la casbah d'Aroub.
Dans le Maroc oriental, le général Alix a fait
à la lin de janvier l'inspection des postes de la
Moulouïa et a préparé des mouvements de troupes
destinés à assurer la protection des travaux de
chemins de fer exécutés entre Taourirt et GuercÍf.
D'Oudjda à Taourirt, ces travaux ont été poussés
avec activité. La plate-forme est actuellement à
peu près terminée. Les travaux d'art ont presque
tous été effectués, sauf le pont sur l'oued Za que
l'on achève en ce moment. La pose des rails est
faite jusqu'à Naïma seulement. Elle sera conti-
nuée dès que le Génie aura reçu le matériel né-
cessaire. Les études de Taourirt à la Moulouïa
ont été faites et les chantiers sont ouverts. Il est
donc de toute nécessité d'assurer la sécurité des
travailleurs et de protéger la voie ferrée en re-
portant considérablement vers l'avant les forces
de couverture. Pour cette raison, une grande
partie des troupes massées à Taourirt ont été
renvoyées sur Merada et Guercif, et de nouveaux
postes créés au Sud et à l'Ouest, par exemple à
M'soun. Mais c'est surtout par des mouvements
de troupes, par des reconnaissances et des mar-
ches militaires que le général Alix a assuré la
pacification.
Ces mouvements ont produit une certaine
effervescence chez les tribus voisines; les Beni-
Ouaraïn notamment, qui ont toujours eu à notre
égard une attitude méfiante et qui avaient attendu
d'être réduits à la. misère pour venir solliciter du
général Girardot l'autorisation de faire pacager
leurs troupeaux sur la rive droite de la Moulouïa,
ce qui leur avait été accordé moyennant l'acquit-
tement d'une taxe, s'étaient récemment répandus
dans la plaine de Tafrata. Ils se sont brusquement
retirés au Sud de cette plaine, sur les bords de la
rivière, de façon à être en mesure de la franchir
au premier signal. Leurs chefs ont été avisés par
l'autorité militaire qu'ayant acquitté la taxe im-
posée ils pouvaient séjourner en toute sécurité
sous la protection de nos troupes, mais il est
visible que cette assurance ne leur suffit pas.
Le général Alix, au cours du séjour qu'il vient
de faire à Merada, a conféré à ce sujet avec le
général Girardot, qu'il a chargé d'effectuer des
marches militaires dans toute l'étendue du terri-
toire placé sous son commandement, de façon à
habituer les populations au contact de nos troupes,
à leur montrer que nous disposons d'une force
armée imposante et très mobile, mais qui n'a
pour but que de châtier les fauteurs de désordres
et de protéger contre leurs déprédations possibles
les tribus paisibles et soumises.
II. — L'organisation du protectorat.
Le général Lyautey a quitté Paris le 20 jan-
vier et s'est rendu à Casablanca. par Bordeaux.
Avant son départ, il a pu faire approuver par
le gouvernement le principe de l'emprunt qui
doit donner au Maroc français les ;moyens de se
développer.
L'objet de cet emprunt est double'. Il s'agit
d'une part de.liquider le passé. Il s'agit d'autre
part de préparer l'avenir, et notamment de per-
mettre au protectorat d'entreprendre sans retard
d importants travaux. Mais ici se dresse une diffi-
culté. L'administration marocaine n, pas encore
eu le temps matériel de préparer les devis de
tous ces travaux et d'autre part le Parlement ne
saurait approuver un emprunt sans en connaître
l'emploi. Cette difficulté sera vraisemblablement
tournée de la manière suivante. L'emprunt sera
partagé en tranches dont chacune appellera une
autorisation séparée. Le gouvernement ne de-
mandera pour l'instant au Parlement que le vote
de la première tranche, qui couvrira la liquida-
tion des dettes du Makhzen et pourvoira aux tra-
vaux dont les devis sont déjà prêts. En même
temps, il fera connaître au Parlement l'étendue
probable de l'ensemble de l'emprunt afin de le
renseigner dès maintenant sur sur.l'im portance de
l'effort financier que les circonstances imposent
.au protectorat.
Le total de l'emprunt s'élèvera à environ
.150 millions. Il aura pour objet : 1° de liquider
les dettes du Makhzen (35 millions) ; 2° de per-
mettre au gouvernement du protectorat de mettre
en adjudication, dès le 25 mars prochain, les
travaux du port de Casablanca (46 millions) ;
3° de lui permettre de procéder sans retard à la
création des premières routes, à la construction
d'hôpitaux et de dispensaires, d'écoles euro-
péennes et indigènes, et des bâtiments nécessaires
à l'installation des services de la résidence L'ex-
posé des motifs précédant le projet d'emprunt
fera sans doute connaître à la Chambre l'i m por-
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