Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1912-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1912 01 janvier 1912
Description : 1912/01/01 (A22,N1)-1912/12/31 (A22,N12). 1912/01/01 (A22,N1)-1912/12/31 (A22,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9788417v
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/07/2017
200 BULLETIN DU COMITÉ
Il serait bien intéressant que toutes ces notes
puissent être coordonées enfin d'année dans un
ouvrage unique. Mais, telles quelles, elles seront
très précieuses et méritent d'être imitées et con-
nues. Nous félicitons donc le colonel Rediër, com-
mandant de la Chaouïa, le capitaine Cottenest,
chef, et les officiers du Service des renseigne-
ments qui donnent ainsi une nouvelle preuve de
leurs efforts et de leur dévouement.
Les Espagnols au Maroc. — Depuis la
lin d'avril les dépêches de Melilla signalaient
une recrudescence d'hostilité de la part de la
harka d'El Mizzian et l'arrivée de nouveaux ren-
forts venus de l'intérieur (sans doute des Beni-
;bou-Yahi) au camp du « sultan du Rif ». Le
1er mai les Maures avaient attaqué un convoi près
-de Yz-Yafen et aussi le camp de Talusit. Les
positions espagnoles de Buxdar et du Tauriat
a vaient été également inquiétées.
Le 13 mai se produisit une vive rencontre. Les
Maures avaient de nouveau franchi l'oued Kert.
Un bataillon de chasseurs qui était parti en avant
fut repoussé après une vive fusillade, et le général
Navarro s'avança alors vers les positions occupées
par l'ennemi avec trois bataillons de chasseurs,
tillerie. Le général Molto partit de Yayamen
avec une autre colonne, qui occupa la colline de
Rag-Sul. Le colonel Figuerras, le général Lopez
Herrero et le général Dominguez se portèrent
également en avant avec leurs troupes. Le poids
4e la journée a été supporté par la colonne Na-
-varro qui dut charger à plusieurs reprises pour
•déloger les Maures des positions qu'ils occu-
paient, tandis que son artillerie croisait ses feux
avec celle du général Molto et détruisait les mai-
-sons où les Maures s'étaient retranchés. A quatre
heures de l'après-midi, les troupes regagnèrent
leurs cantonnements. Les Maures ont abandonné
plus de 70 cadavres sur le terrain et ont emporté
un nombre bien plus considérable de morts et
-de blessés. Les Espagnols ont fait huit prison-
niers et recueilli une grande quantité d'armes et
-de munitions. Les pertes espagnoles, d'après les
télégrammes officiels, seraient les suivantes :
1 colonel, 1 lieutenant-colonel, 1 commandant,
^ capitaines, 1 lieutenant et 60 hommes de troupes
blessés; 1 capitaine et 1 lieutenant, 1 caporal et
6 soldats tués.
Mais ce combat a valu aux Espagnols la dispa-
rition du chef de la résistance : El Mizzian a été
tué au moment où, à la tête de sa harka, il s'avan-
çait pour haranguer la cavalerie régulière indi-
-gène et l'exciter à passer dans les rangs de cette
harka. Le cadavre d'El Mizzian est tombé dans
les mains des Espagnols.
L'attaque du 13 mai a été pour une part un
contrecoup de l'agitation produite parla nouvelle
des événements de Fez, mais aussi une consé-
quence du bruit que les Espagnols se décideraient
à occuper Tétouan. Les journaux madrilènes ont
lancé cette idée comme une sorte de réplique à la
proclamation du protectorat français et on signale
l'arrivée de renforts à Ceuta.
A Larache aussi des renforts ont été envoyés
et le bruit avait couru qu'Arzila allait être
occupé. Il a démenti à Madrid. On a dit aussi
que les Espagnols auraient offert, par l'intermé-
diaire d'un de leurs protégés des Oulad-Aïssa,
de l'argent aux Beni-Ouriaghel et aux Beni-Ze-
roual pour qu'ils les laissent passer dans la vallée
de l'Ouergha et pour qu'ils interviennent dans le
même sens auprès des autres tribus des mon-
tagnes voisines, mais ces offres auraient été dé-
clinées. L'agitation continue dans le Gharb et
interdiction est faite aux Européens d'y aller.
Un nouvel incident franco-espagnol s'est pro-
duit à El-Ksar et rappelle la confiscation de la
maison Boisset. Les autorités espagnoles ont pris
possession, manu militari, des terrains apparte-
nant à Si Chaouch, sujet français, agent consu-
laire de France à El-Ksar par intérim. Ses titres
.de propriété remontent à plus d'un demi-siècle,
rnais le consul d'Espagne déclare les ignorer.
Dans le Sud-Marocain. — Il était à pré-
voir que les événements de Fez auraient un contre-
coup dans le Sud. Pendant toute la fin d'avril et
le début de mai, on a signalé de l'agitation dans
le Haouz et jusque dans le Sous.
La région de Merrakech a été particulièrement
troublée. Le peu d'autorité d'Ould Mennou, pacha
de la ville, a plusieurs fois créé un réel danger
et on dit que ce sont des cavaliers du Glaouï qui
ont assuré la sécurité des Européens. Le fait le
plus grave- a été l'assassinat à Mesfioua du khalifa
d'Ould Mennou. C'est la tribu des Rehamna qui
est le centre du trouble et son opposition a un
caractère nettement antimakhzénien.
De Safi on a signalé chez les Abda l'efferves-
cence produite par l'arrivée d'Aïssa ben Ouar,
l'ancien caïd, rétabli dans ses fonctions. Le Priant
a dû être envoyé pour maintenir l'ordre. AMoga-
dôr, l'arrivée du nouveau gouverneur, Ahmed
ben Saïd, a produit une détente.
Enfin le Sous adonné, lui aussi, des symptômes
d'agitation. Au milieu d'avril, un Allemand,
nommé Steinwachs, agent de la Société Mannes-
mann, avait été arrêté entre Taroudant et Aga-
dir par la tribu des Ksima. L'intervention du con-
sulat de France à Mogador l'a fait libérer. L 'en-
voi des cuirassés Gloire et Condé devant Agadir
et Aglou a produit une vive impression. Mais des
tribus de l'intérieur auraient nommé un « sultan
du Sous x dans la personne d 'Ahmed el Haïba,
l'un des fils du célèbre chérif Ma el Aïnin, chassé
de l'Adrar par nos troupes et mort l'an dernier.
Il est à redouter qu'il ne groupe des fanatiques
autour de lui.
— C'est le 25 juin que la Commissiou générale des adju-
dications et marchés du gouvernement marocain mettra
en adjudication à Tanger la construction d'un abri pour
barcasses (2" lot) et la continuation de la grande jetée -dit
port de Casablanca.
— Le capitaine Clavenad, les lieutenants Do Hu, Van
den Vaero et Tretarre ont fait plusieurs vols entre Casa-
Il serait bien intéressant que toutes ces notes
puissent être coordonées enfin d'année dans un
ouvrage unique. Mais, telles quelles, elles seront
très précieuses et méritent d'être imitées et con-
nues. Nous félicitons donc le colonel Rediër, com-
mandant de la Chaouïa, le capitaine Cottenest,
chef, et les officiers du Service des renseigne-
ments qui donnent ainsi une nouvelle preuve de
leurs efforts et de leur dévouement.
Les Espagnols au Maroc. — Depuis la
lin d'avril les dépêches de Melilla signalaient
une recrudescence d'hostilité de la part de la
harka d'El Mizzian et l'arrivée de nouveaux ren-
forts venus de l'intérieur (sans doute des Beni-
;bou-Yahi) au camp du « sultan du Rif ». Le
1er mai les Maures avaient attaqué un convoi près
-de Yz-Yafen et aussi le camp de Talusit. Les
positions espagnoles de Buxdar et du Tauriat
a vaient été également inquiétées.
Le 13 mai se produisit une vive rencontre. Les
Maures avaient de nouveau franchi l'oued Kert.
Un bataillon de chasseurs qui était parti en avant
fut repoussé après une vive fusillade, et le général
Navarro s'avança alors vers les positions occupées
par l'ennemi avec trois bataillons de chasseurs,
avec une autre colonne, qui occupa la colline de
Rag-Sul. Le colonel Figuerras, le général Lopez
Herrero et le général Dominguez se portèrent
également en avant avec leurs troupes. Le poids
4e la journée a été supporté par la colonne Na-
-varro qui dut charger à plusieurs reprises pour
•déloger les Maures des positions qu'ils occu-
paient, tandis que son artillerie croisait ses feux
avec celle du général Molto et détruisait les mai-
-sons où les Maures s'étaient retranchés. A quatre
heures de l'après-midi, les troupes regagnèrent
leurs cantonnements. Les Maures ont abandonné
plus de 70 cadavres sur le terrain et ont emporté
un nombre bien plus considérable de morts et
-de blessés. Les Espagnols ont fait huit prison-
niers et recueilli une grande quantité d'armes et
-de munitions. Les pertes espagnoles, d'après les
télégrammes officiels, seraient les suivantes :
1 colonel, 1 lieutenant-colonel, 1 commandant,
^ capitaines, 1 lieutenant et 60 hommes de troupes
blessés; 1 capitaine et 1 lieutenant, 1 caporal et
6 soldats tués.
Mais ce combat a valu aux Espagnols la dispa-
rition du chef de la résistance : El Mizzian a été
tué au moment où, à la tête de sa harka, il s'avan-
çait pour haranguer la cavalerie régulière indi-
-gène et l'exciter à passer dans les rangs de cette
harka. Le cadavre d'El Mizzian est tombé dans
les mains des Espagnols.
L'attaque du 13 mai a été pour une part un
contrecoup de l'agitation produite parla nouvelle
des événements de Fez, mais aussi une consé-
quence du bruit que les Espagnols se décideraient
à occuper Tétouan. Les journaux madrilènes ont
lancé cette idée comme une sorte de réplique à la
proclamation du protectorat français et on signale
l'arrivée de renforts à Ceuta.
A Larache aussi des renforts ont été envoyés
et le bruit avait couru qu'Arzila allait être
occupé. Il a démenti à Madrid. On a dit aussi
que les Espagnols auraient offert, par l'intermé-
diaire d'un de leurs protégés des Oulad-Aïssa,
de l'argent aux Beni-Ouriaghel et aux Beni-Ze-
roual pour qu'ils les laissent passer dans la vallée
de l'Ouergha et pour qu'ils interviennent dans le
même sens auprès des autres tribus des mon-
tagnes voisines, mais ces offres auraient été dé-
clinées. L'agitation continue dans le Gharb et
interdiction est faite aux Européens d'y aller.
Un nouvel incident franco-espagnol s'est pro-
duit à El-Ksar et rappelle la confiscation de la
maison Boisset. Les autorités espagnoles ont pris
possession, manu militari, des terrains apparte-
nant à Si Chaouch, sujet français, agent consu-
laire de France à El-Ksar par intérim. Ses titres
.de propriété remontent à plus d'un demi-siècle,
rnais le consul d'Espagne déclare les ignorer.
Dans le Sud-Marocain. — Il était à pré-
voir que les événements de Fez auraient un contre-
coup dans le Sud. Pendant toute la fin d'avril et
le début de mai, on a signalé de l'agitation dans
le Haouz et jusque dans le Sous.
La région de Merrakech a été particulièrement
troublée. Le peu d'autorité d'Ould Mennou, pacha
de la ville, a plusieurs fois créé un réel danger
et on dit que ce sont des cavaliers du Glaouï qui
ont assuré la sécurité des Européens. Le fait le
plus grave- a été l'assassinat à Mesfioua du khalifa
d'Ould Mennou. C'est la tribu des Rehamna qui
est le centre du trouble et son opposition a un
caractère nettement antimakhzénien.
De Safi on a signalé chez les Abda l'efferves-
cence produite par l'arrivée d'Aïssa ben Ouar,
l'ancien caïd, rétabli dans ses fonctions. Le Priant
a dû être envoyé pour maintenir l'ordre. AMoga-
dôr, l'arrivée du nouveau gouverneur, Ahmed
ben Saïd, a produit une détente.
Enfin le Sous adonné, lui aussi, des symptômes
d'agitation. Au milieu d'avril, un Allemand,
nommé Steinwachs, agent de la Société Mannes-
mann, avait été arrêté entre Taroudant et Aga-
dir par la tribu des Ksima. L'intervention du con-
sulat de France à Mogador l'a fait libérer. L 'en-
voi des cuirassés Gloire et Condé devant Agadir
et Aglou a produit une vive impression. Mais des
tribus de l'intérieur auraient nommé un « sultan
du Sous x dans la personne d 'Ahmed el Haïba,
l'un des fils du célèbre chérif Ma el Aïnin, chassé
de l'Adrar par nos troupes et mort l'an dernier.
Il est à redouter qu'il ne groupe des fanatiques
autour de lui.
— C'est le 25 juin que la Commissiou générale des adju-
dications et marchés du gouvernement marocain mettra
en adjudication à Tanger la construction d'un abri pour
barcasses (2" lot) et la continuation de la grande jetée -dit
port de Casablanca.
— Le capitaine Clavenad, les lieutenants Do Hu, Van
den Vaero et Tretarre ont fait plusieurs vols entre Casa-
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