Presse et revues
998 pages
Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1912-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1912 01 janvier 1912
Description : 1912/01/01 (A22,N1)-1912/12/31 (A22,N12). 1912/01/01 (A22,N1)-1912/12/31 (A22,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9788417v
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/07/2017
144 BULLETIN DU COMITÈ
toires des Oulmès et le Tafoudeit, et au Nord de
Kemfra. Hammou Zaïani de son côté rassemblait
des partisans. Enfin une réunion était tenue par
les délégués des fractions dissidentes des Aïn-
Youssi, Aït-Chegrouchen et Beni-Ouaraïn. L'ordre
était donné au général Ditte de se rendre d'ur-
gence à Souk-el-Arba des Zemmours afin d'opérer
une reconnaissance sur les territoires où se mani-
feste de l'effervescence et de mettre fin, une fois
pour toutes, à l'agitation des Zemmours.
Le 3 avril, le général, accompagné du colonel
Mazillier, quittait Souk-el-Arba avec treize com-
pagnies d'infanterie, deux batteries d'artillerie
et un escadron mixte, arrivant sans incident à
Tachtout. Tous les dissidents de la région du
Tafoudeit s'étaient réfugiés chez les Zaïan. Le 4,
le colonel Mazillier reconnaissait là route de
Tachtout à Guerdoufellous. Parti de Tachtout-
Luiro le 4 avril, il battit facilement quelques
centaines de dissidents zaïan qui tentèrent dans
la journée de s'opposer à sa marche. Le 5, la
colonne, poursuivant sa route vers Machel, fut
assaillie dès l'auhe par de nombreux indigènes.
(Cliché de l'Ullustration).
I,A RÉGION DE TAFOUDETT
Le terrain était très difficile, montueux, coupé
" de ravins; les ennemis audacieusement tentèrent,
sans réussir, d'entamer par des corps à corps notre
ligne de feu. Après treize heures de combat, la
colonne bivouaqua à Oudjat après avoir établi à
Machel un poste pour surveiller la région. Le 6,
le général Ditte rentrait à Souk-el-Arba, n'ayant
eu à repousser que quelques groupes peu agres-
sifs sur l'arrière. L'agitation a cessé dans la
région des Guerrouan et des Zaïan. Mais les
Zemmours prêchent la révolte, déclarant que les
Français sont incapables d'occuper leur pays.
Des opérations se poursuivaient également plus
à l'Est dans la région de Sefrou. Des contingents
berbères,forts d'pnviron 3.000 hommes, composés
de Beni-Ouaraïn, Tsoul, Branès et Aït-Youssi, ont
attaqué dans la matinée du 30 mars la colonne
chéri fienne du capitaine Hergault, qui a rempcrté
un gros succès, à El-Ouata, à 10 kilomètres au
Nord-Est de Sefrou. L'ennemi, battu et poursuivi,
a été rejeté sur la rive droite de Sebou. La colonne
il campé à Aïn-Elouata, à 4 kilomètres du tteuve.
Les fréquents déplacements du fameux caïd
des Zaïan, dit Laka-Hamou, et ses relations avec
les principaux chefs zemmours et guerouan sont
pour beaucoup dans le mouvement actuel des Ber-
bères, qui ne manque pas d'une cerjaine cohésion.
Malgré cet échec infligé aux contingents, la ville
restait menacée d'un nouvel assaut.
La méhalla chérifienne, campée à El-'Ouata,
prit l'offensive dans la journée du 10, soutenue
par des troupes françaises. Sans combat important
les rebelles furent dispersés, surtout par le. feu de
l'artillerie. Le général " Ditte quittait Souk-el-
Arba se dirigeant yers Tizitin, afin de prendre
des mesures nécessaires pour rétablir la sécurité
entre Méquinès et Rabat et disperser chez les Oul-
mès une concentration importante des éléments
dissidents sous l'autorité du célèbre agitateur Moha
ou Hammou Zaïani.
Dans le Sud-Marocain. — En raison de la
peste chez les Ouled-Fredj, et sur la demande des
tribus contaminées, afin d'enrayer l'épidémie qui
désole la région depuis plus d'un an, une co-
lonne d'une vingtaine de goumiers, accompagnée
d'un médecin-major, a visité les- localités conta-
minées. Le 30 mars sept médecins-majors avec
des infirmiers et une forte escorte traversèrent
l'Oum-Rebia pour nettoyer le pays, où de nom-
breux contingents auxiliaires étaient concentrés
pour secourir les médecins en cas de difficultés.
L'agitation continue.
En effet des pillards coupent la route de Mer-
rakech.
Une anarchie complète " règne actuellement
dans la région de Merrakech, à cause des in-
trigues et de rivalités des grands caïds et d'autres
personnages influents, et de l'incertitude qui
règne encore-sur le nouveau régime. Il y a peu
de jours, des soldats du Makhzen ayant voulu
poursuivre quelques-uns de ces malandrins qui
venaient d'emmener un troupeau de bétail
furent repoussés. Si Je bruit d'une prochaine oc-
cupation de Merrakech par les troupes françaises
se confirmait, la situation s'améliorerait subite-
ment et les troubles disparaîtraient d'eux-mêmes-
La situation dans le Sous s'est améliorée. L'ar-
mistice conclu entre le caïd et la tr-ibu de Ksima
se prolonge et a permis, dit-on, une réconcilia-
tion définitive. Il est à remarquer cependant
qu'une certaine activité commerciale, qui régnait
il a quelques mois dans cette région, s'est vive-
ment ralentie.
L'accident de Tanger. — Un tragique
accident s'est produit lè 8 avril, à Tanger. M. de
Beaumarchais, deuxième secrétaire de la léga-
tion de France, Mme de Beaumarchais et ses
trois enfants et M. Botkine, ministre de Russie,
avaient pris place dans une-vedette du Du-Chayla,
qui conduisait à un paquebot allemand, sur radp
et en partance pour Marseille. M. Botkine quittait
Tanger pour aller occuper le poste de Lisbonne.
A peine l'embarcation eut-elle dépassé le môle
qu'une forte lame s'abattit sur elle, et la vedette
coula à pic. M. et Mme de Beaumarchais et deux
de leurs enfants" M. Botkine et M.- et Bar-
geton, purent être sauvés, mais on ne retrouva
pas la troisième fille de M. de Beaumarchais ni
toires des Oulmès et le Tafoudeit, et au Nord de
Kemfra. Hammou Zaïani de son côté rassemblait
des partisans. Enfin une réunion était tenue par
les délégués des fractions dissidentes des Aïn-
Youssi, Aït-Chegrouchen et Beni-Ouaraïn. L'ordre
était donné au général Ditte de se rendre d'ur-
gence à Souk-el-Arba des Zemmours afin d'opérer
une reconnaissance sur les territoires où se mani-
feste de l'effervescence et de mettre fin, une fois
pour toutes, à l'agitation des Zemmours.
Le 3 avril, le général, accompagné du colonel
Mazillier, quittait Souk-el-Arba avec treize com-
pagnies d'infanterie, deux batteries d'artillerie
et un escadron mixte, arrivant sans incident à
Tachtout. Tous les dissidents de la région du
Tafoudeit s'étaient réfugiés chez les Zaïan. Le 4,
le colonel Mazillier reconnaissait là route de
Tachtout à Guerdoufellous. Parti de Tachtout-
Luiro le 4 avril, il battit facilement quelques
centaines de dissidents zaïan qui tentèrent dans
la journée de s'opposer à sa marche. Le 5, la
colonne, poursuivant sa route vers Machel, fut
assaillie dès l'auhe par de nombreux indigènes.
(Cliché de l'Ullustration).
I,A RÉGION DE TAFOUDETT
Le terrain était très difficile, montueux, coupé
" de ravins; les ennemis audacieusement tentèrent,
sans réussir, d'entamer par des corps à corps notre
ligne de feu. Après treize heures de combat, la
colonne bivouaqua à Oudjat après avoir établi à
Machel un poste pour surveiller la région. Le 6,
le général Ditte rentrait à Souk-el-Arba, n'ayant
eu à repousser que quelques groupes peu agres-
sifs sur l'arrière. L'agitation a cessé dans la
région des Guerrouan et des Zaïan. Mais les
Zemmours prêchent la révolte, déclarant que les
Français sont incapables d'occuper leur pays.
Des opérations se poursuivaient également plus
à l'Est dans la région de Sefrou. Des contingents
berbères,forts d'pnviron 3.000 hommes, composés
de Beni-Ouaraïn, Tsoul, Branès et Aït-Youssi, ont
attaqué dans la matinée du 30 mars la colonne
chéri fienne du capitaine Hergault, qui a rempcrté
un gros succès, à El-Ouata, à 10 kilomètres au
Nord-Est de Sefrou. L'ennemi, battu et poursuivi,
a été rejeté sur la rive droite de Sebou. La colonne
il campé à Aïn-Elouata, à 4 kilomètres du tteuve.
Les fréquents déplacements du fameux caïd
des Zaïan, dit Laka-Hamou, et ses relations avec
les principaux chefs zemmours et guerouan sont
pour beaucoup dans le mouvement actuel des Ber-
bères, qui ne manque pas d'une cerjaine cohésion.
Malgré cet échec infligé aux contingents, la ville
restait menacée d'un nouvel assaut.
La méhalla chérifienne, campée à El-'Ouata,
prit l'offensive dans la journée du 10, soutenue
par des troupes françaises. Sans combat important
les rebelles furent dispersés, surtout par le. feu de
l'artillerie. Le général " Ditte quittait Souk-el-
Arba se dirigeant yers Tizitin, afin de prendre
des mesures nécessaires pour rétablir la sécurité
entre Méquinès et Rabat et disperser chez les Oul-
mès une concentration importante des éléments
dissidents sous l'autorité du célèbre agitateur Moha
ou Hammou Zaïani.
Dans le Sud-Marocain. — En raison de la
peste chez les Ouled-Fredj, et sur la demande des
tribus contaminées, afin d'enrayer l'épidémie qui
désole la région depuis plus d'un an, une co-
lonne d'une vingtaine de goumiers, accompagnée
d'un médecin-major, a visité les- localités conta-
minées. Le 30 mars sept médecins-majors avec
des infirmiers et une forte escorte traversèrent
l'Oum-Rebia pour nettoyer le pays, où de nom-
breux contingents auxiliaires étaient concentrés
pour secourir les médecins en cas de difficultés.
L'agitation continue.
En effet des pillards coupent la route de Mer-
rakech.
Une anarchie complète " règne actuellement
dans la région de Merrakech, à cause des in-
trigues et de rivalités des grands caïds et d'autres
personnages influents, et de l'incertitude qui
règne encore-sur le nouveau régime. Il y a peu
de jours, des soldats du Makhzen ayant voulu
poursuivre quelques-uns de ces malandrins qui
venaient d'emmener un troupeau de bétail
furent repoussés. Si Je bruit d'une prochaine oc-
cupation de Merrakech par les troupes françaises
se confirmait, la situation s'améliorerait subite-
ment et les troubles disparaîtraient d'eux-mêmes-
La situation dans le Sous s'est améliorée. L'ar-
mistice conclu entre le caïd et la tr-ibu de Ksima
se prolonge et a permis, dit-on, une réconcilia-
tion définitive. Il est à remarquer cependant
qu'une certaine activité commerciale, qui régnait
il a quelques mois dans cette région, s'est vive-
ment ralentie.
L'accident de Tanger. — Un tragique
accident s'est produit lè 8 avril, à Tanger. M. de
Beaumarchais, deuxième secrétaire de la léga-
tion de France, Mme de Beaumarchais et ses
trois enfants et M. Botkine, ministre de Russie,
avaient pris place dans une-vedette du Du-Chayla,
qui conduisait à un paquebot allemand, sur radp
et en partance pour Marseille. M. Botkine quittait
Tanger pour aller occuper le poste de Lisbonne.
A peine l'embarcation eut-elle dépassé le môle
qu'une forte lame s'abattit sur elle, et la vedette
coula à pic. M. et Mme de Beaumarchais et deux
de leurs enfants" M. Botkine et M.- et Bar-
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