Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
t
7G BULLETIN DU COMITÉ
prendre sur le territoire de notre Protectorat un travail
complémentaire efficace. Ainsi que l'indique El Telegmma
del llif, nous sommes arrivés au moment où le budget de
1921 devra avoir un caractère vraiment civil, surtout si on
tient compte du projet d'un budget de 100 millions qui se-
rait l'objet d'une émission de dette spéciale, ainsi que l'in-
dique le discours de la Couronne.
On sait que le budget qui avait été établi était de !JO mil-
lions qui se distribuait ainsi : 8.885.000 pour la construc-
tion de routes; chemins de fer, 22.880.000 ; ports, 6.030.000;
phares, 7 millions; travaux publics, 6.800.000; forêts,
2.044.000; agriculture, 998.000; télégraphe, 1 million.
Les travaux à entreprendre supposent des frais beau-
coup plus élevés. En doublant le budget on pourra les en-
treprendre pour le plus grand profit de la richesse maro-
caine. Ces dépenses qui seront productives compléteront
l'œuvre militaire de l'Espagne au Maroc.
La Epoca termine en disant qu'il est nécessaire
que les Cortès appuient le Gouvernement et le
Haut Commissaire.
Le lendemain, Diario Universal, l'organe de
M. de Romanonès, publiait un long article en
défense du projet de budget de 100 millions en
donnant à entendre qu'il était dû au général Be-
renguer.
EL FOIH.
Madrid, janvier 1921.
L'Alliance avec la France
et la question de Tanger.
A l'occasion du débat sur la réponse au Discours
de la Couronne, M. Perez Caballero prononça, le
25 février, un important discours sur la politique
extérieure. M. Perez Caballero parla au nom du
groupe parlementaire qui suit les directions du
comte de Homanones.
On relève, dans la première partie de son dis-
cours, une critique de l'imprécision avec laquelle
il est parlé, dans le Discours de la Couronne, de
l'orientation de la politique extérieure. M. Perez
Caballero se plaignit tout particulièrement que les
noms de la France et de l'Angleterre n'y fussent
pas prononcés, ce qui l'amena à faire la déclaration
suivante au nom de ses amis politiques : « Nous
désirons que les relations qui nous unissent à ces
deux pays deviennent plus étroites et que nous
arrivions, d'accord avec la volonté nationale,
à cette étroite alliance qui, augmenterait, à mon
avis, la prospérité et la grandeur de notre patrie. »
M. Perez Caballero eut ensuite des mots durs pour
la neutralité.
La dernière partie de son discours fut employée
à un examen de la. politique marocaine et plus
particulièrement de l'attitude durant la guerre.
Après avoir célébré l'entrée « dans la mystérieuse
Chechaouen. tenue par beaucoup comme intan-
gible, sinon inexpugnable ». avoir souligné les
succès du général Berenguer à qui le'dernier
ministère Ramanonès confia le haut commissariat
et prévu une prompte pacification de la zone espa-
gnole, Perez Caballero émit le vœu que l'on
dépensât,sur les 200 millions du budget du Maroc,
180 millions en travaux publics et 20 millions en
dépenses militaires à l'inverse de ce qui se fait
actuellement.
Ensuite, il en arriva à l'examen de la politique
suivie par le cabinet Dato en 1914 :
Le Sultan du Maroc. vous vous en souviendrez tous,
influencé, qui pourrait en douter, dirigé même par l'Angle-
terre et la France, surtout par la France — et c'est bien
naturel puisque la France dirige les neuf dixièmes de l'Em-
pire marocain et par conséquent qu'y a t-il d'extraordinaire
qu'elle exerçât une influence et une action sur le Sultan? —
le Sultan, dis-je, à cause de l'influence exercée par la
France, déclara la guerre aux Empires centraux. En cousé-
quence, il expulsa du Maroc, c'est-à-dire de la zone française
et tangéroise, les agents diplomatiques et consulaires et
même les sujets des pays avec lesquels il était en guerre.
Et le gouvernement espagnol, que je sache, ne s'opposa pas
à cette mesure, il ne fit aucune observation. Je me rends
compte qu'il était difficile d'intervenir dans la zone
française, mais il n'en était pas de même pour la tangé-
roise, car là,suivant mon point de vue et celui du gouver-
nement royal, tant qu'on n'aura pas décidé autre chose, la
France et l'Espagne doivent agir de concert.
L'orateur, s'appuyant sur l'article 7 du proto-
cole annexé au traité de 1912 qui reconnaît qu'il
y a dans la zone de Tanger une action conjointe
des gouvernements chérifien, français et espa-
gnol, reprocha au gouvernement d'alors de ne pas
avoir usé de ses droits pour faire une observation
au sujet des expulsions :
A mon avis, le Gouvernement fit encore pis en n'appli-
quant pas le décret du Sultan dans la zone espagnole, ce
qui amena des conséquences extraordinaires et doulou-
reuses pour nous, car de nombreux sujets des pays qui"
étaient en guerre avec la France et l'Angleterre, expulsés
de la zone de Tanger, se réfugièrent dans la zone espagnole
et quand bien même ils eussent été des anges et n'eussent
eu aucun sentiment patriotique, toutes leurs actions
devaient être jugées comme étant en opposition à la France
et à l'Angleterre et ainsi une responsabilité nous attei-
gnait, car c'était nous qui dirigions l'administration et
nous qui consentions tout cela...
M. Perez. Caballero indiqua ensuite qu'il aurait
été facile de justifier la mesure devant les gouver-
nements de Berlin et Vienne et que si, en Espagne
on était libre de se déclarer neutres, on ne l'était
pas au Maroc parce que là l'Espagne n'était pas
souveraine mais seulement protectrice d'un sou-
verain qui avait déclaré la guerre aux Empires
centraux. M. Perez Caballero indiqua dans ce pas-
sage de son discours qu'on aurait dû concentrer
tous ces sujets à Melilla et Ceuta et ensuite avec
le consentement des belligérants, les transporter
en Espagne :
Avec cet effort nous aurions résolu la question de Tanger
qui serait aujourd'hui incorporé à la zone espagnole. Il
n'en a pas été ainsi, nous avons cru que notre conduite
devait être autre et la conséquence est, qu'en France, la
majorité de l'opinion publique voit dans notre conduite
sinon quelque chose de suspect au moins quelque chose
qui prête à des lamentations. Et pourquoi ne pas le dire,
ceux-là même qui nous ont toujours manifesté de l'affec-
tion, comme M. Barthou, aujourd'hui ministre de la guerre
et qui, pour être né à Oloron, est presque Espagnol, qui
aime notre pays, connaît notre langue et a défendu tou-
jours notre amitié, écrivit après avoir été à Rabat auprès
du général Lyautey qui est aussi un grand ami de l'Es-
pagne, une brochure dans laquelle il disait que la France
avait dû combattre sur deux fronts, celui du Rhin et celui
du Maroc et où il se plaignait que la sœur Espagne n'eût
pas trouvé le moyen de s'opposer aux manœuvres alle-
mandes.
Aujourd'hui, déclarait-il, il est nécessaire de donner
7G BULLETIN DU COMITÉ
prendre sur le territoire de notre Protectorat un travail
complémentaire efficace. Ainsi que l'indique El Telegmma
del llif, nous sommes arrivés au moment où le budget de
1921 devra avoir un caractère vraiment civil, surtout si on
tient compte du projet d'un budget de 100 millions qui se-
rait l'objet d'une émission de dette spéciale, ainsi que l'in-
dique le discours de la Couronne.
On sait que le budget qui avait été établi était de !JO mil-
lions qui se distribuait ainsi : 8.885.000 pour la construc-
tion de routes; chemins de fer, 22.880.000 ; ports, 6.030.000;
phares, 7 millions; travaux publics, 6.800.000; forêts,
2.044.000; agriculture, 998.000; télégraphe, 1 million.
Les travaux à entreprendre supposent des frais beau-
coup plus élevés. En doublant le budget on pourra les en-
treprendre pour le plus grand profit de la richesse maro-
caine. Ces dépenses qui seront productives compléteront
l'œuvre militaire de l'Espagne au Maroc.
La Epoca termine en disant qu'il est nécessaire
que les Cortès appuient le Gouvernement et le
Haut Commissaire.
Le lendemain, Diario Universal, l'organe de
M. de Romanonès, publiait un long article en
défense du projet de budget de 100 millions en
donnant à entendre qu'il était dû au général Be-
renguer.
EL FOIH.
Madrid, janvier 1921.
L'Alliance avec la France
et la question de Tanger.
A l'occasion du débat sur la réponse au Discours
de la Couronne, M. Perez Caballero prononça, le
25 février, un important discours sur la politique
extérieure. M. Perez Caballero parla au nom du
groupe parlementaire qui suit les directions du
comte de Homanones.
On relève, dans la première partie de son dis-
cours, une critique de l'imprécision avec laquelle
il est parlé, dans le Discours de la Couronne, de
l'orientation de la politique extérieure. M. Perez
Caballero se plaignit tout particulièrement que les
noms de la France et de l'Angleterre n'y fussent
pas prononcés, ce qui l'amena à faire la déclaration
suivante au nom de ses amis politiques : « Nous
désirons que les relations qui nous unissent à ces
deux pays deviennent plus étroites et que nous
arrivions, d'accord avec la volonté nationale,
à cette étroite alliance qui, augmenterait, à mon
avis, la prospérité et la grandeur de notre patrie. »
M. Perez Caballero eut ensuite des mots durs pour
la neutralité.
La dernière partie de son discours fut employée
à un examen de la. politique marocaine et plus
particulièrement de l'attitude durant la guerre.
Après avoir célébré l'entrée « dans la mystérieuse
Chechaouen. tenue par beaucoup comme intan-
gible, sinon inexpugnable ». avoir souligné les
succès du général Berenguer à qui le'dernier
ministère Ramanonès confia le haut commissariat
et prévu une prompte pacification de la zone espa-
gnole, Perez Caballero émit le vœu que l'on
dépensât,sur les 200 millions du budget du Maroc,
180 millions en travaux publics et 20 millions en
dépenses militaires à l'inverse de ce qui se fait
actuellement.
Ensuite, il en arriva à l'examen de la politique
suivie par le cabinet Dato en 1914 :
Le Sultan du Maroc. vous vous en souviendrez tous,
influencé, qui pourrait en douter, dirigé même par l'Angle-
terre et la France, surtout par la France — et c'est bien
naturel puisque la France dirige les neuf dixièmes de l'Em-
pire marocain et par conséquent qu'y a t-il d'extraordinaire
qu'elle exerçât une influence et une action sur le Sultan? —
le Sultan, dis-je, à cause de l'influence exercée par la
France, déclara la guerre aux Empires centraux. En cousé-
quence, il expulsa du Maroc, c'est-à-dire de la zone française
et tangéroise, les agents diplomatiques et consulaires et
même les sujets des pays avec lesquels il était en guerre.
Et le gouvernement espagnol, que je sache, ne s'opposa pas
à cette mesure, il ne fit aucune observation. Je me rends
compte qu'il était difficile d'intervenir dans la zone
française, mais il n'en était pas de même pour la tangé-
roise, car là,suivant mon point de vue et celui du gouver-
nement royal, tant qu'on n'aura pas décidé autre chose, la
France et l'Espagne doivent agir de concert.
L'orateur, s'appuyant sur l'article 7 du proto-
cole annexé au traité de 1912 qui reconnaît qu'il
y a dans la zone de Tanger une action conjointe
des gouvernements chérifien, français et espa-
gnol, reprocha au gouvernement d'alors de ne pas
avoir usé de ses droits pour faire une observation
au sujet des expulsions :
A mon avis, le Gouvernement fit encore pis en n'appli-
quant pas le décret du Sultan dans la zone espagnole, ce
qui amena des conséquences extraordinaires et doulou-
reuses pour nous, car de nombreux sujets des pays qui"
étaient en guerre avec la France et l'Angleterre, expulsés
de la zone de Tanger, se réfugièrent dans la zone espagnole
et quand bien même ils eussent été des anges et n'eussent
eu aucun sentiment patriotique, toutes leurs actions
devaient être jugées comme étant en opposition à la France
et à l'Angleterre et ainsi une responsabilité nous attei-
gnait, car c'était nous qui dirigions l'administration et
nous qui consentions tout cela...
M. Perez. Caballero indiqua ensuite qu'il aurait
été facile de justifier la mesure devant les gouver-
nements de Berlin et Vienne et que si, en Espagne
on était libre de se déclarer neutres, on ne l'était
pas au Maroc parce que là l'Espagne n'était pas
souveraine mais seulement protectrice d'un sou-
verain qui avait déclaré la guerre aux Empires
centraux. M. Perez Caballero indiqua dans ce pas-
sage de son discours qu'on aurait dû concentrer
tous ces sujets à Melilla et Ceuta et ensuite avec
le consentement des belligérants, les transporter
en Espagne :
Avec cet effort nous aurions résolu la question de Tanger
qui serait aujourd'hui incorporé à la zone espagnole. Il
n'en a pas été ainsi, nous avons cru que notre conduite
devait être autre et la conséquence est, qu'en France, la
majorité de l'opinion publique voit dans notre conduite
sinon quelque chose de suspect au moins quelque chose
qui prête à des lamentations. Et pourquoi ne pas le dire,
ceux-là même qui nous ont toujours manifesté de l'affec-
tion, comme M. Barthou, aujourd'hui ministre de la guerre
et qui, pour être né à Oloron, est presque Espagnol, qui
aime notre pays, connaît notre langue et a défendu tou-
jours notre amitié, écrivit après avoir été à Rabat auprès
du général Lyautey qui est aussi un grand ami de l'Es-
pagne, une brochure dans laquelle il disait que la France
avait dû combattre sur deux fronts, celui du Rhin et celui
du Maroc et où il se plaignait que la sœur Espagne n'eût
pas trouvé le moyen de s'opposer aux manœuvres alle-
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