Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 51
Mais, à côté de ces mesures, il y a lieu de déve-
lopper une législation de prévoyance sociale indi-
gène. Aux colonies on peut dire que la législation
ouvrière est inexistante et si, de ci, de là, on a
décidé l'application de certains textes, aucun
principe directeur n'a présidé à l'extension in
globo et d'une façon rationnelle de ces règle-
ments. On a bien vu la législation du travail
appliquée aux travailleurs coloniaux lorsqu'ils
étaient en France, tous en ont apprécié les avan-
tages, mais, sauf en Algérie, rien ou presque rien
n'a été fait outre-mer. Les lois d'hygiène, celles
concernant le travail des enfants et des femmes,
les questions de salaires, les retraites, rien de
tout cela ne joue encore das les colonies.
Il faudra que l'on se décide à examiner de près
les questions « sociales » coloniales. N'oublions
pas que la Société des Nations, de par le traité
de Versailles,doit surveiller l'application, dans les
nations associées et dans leurs colonies, des gran-
des lois ouvrières ; citons, par exemple, l'obliga-
tion où nous sommes de faire jouer dnns nos
possessions lointaines la loi sur la journée de
huit heures. 11 y a là une situation nouvelle dont
il faut faire état, car nous aurons à la Société des
nations bien des adhérents prêts à chercher dans
notre domaine colonial tout ce qui serait de na-
ture à nous discréditer. L'Allemand a toujours été
grand collectionneur.
MAURICE Besson.
ÉCHOS
LA CAVALERIE D'AFRIQUE EN ORIENT.
La vie crépite dans le beau livre que le général Jouinot-
Gambetta vient de consacrer au rôle de la cavalerie
d'Afrique dans la victoire (i). Le public français l'a
insuffisamment connu. Le parti-pris du silence qui a pesé
pendant la guerre sur tant d'exploits accomplis au front
de France a pesé encore plus lourd sur ceux de l'armée
d'Orient. CI La chevauchée de nos soldats vers Uskub
est une épopée magnifique, écrit M. Aristide Briand.
Les cavaliers de Murat. n'ont pas fait mieux. » Et le pré-
sident du Conseil d'aujourd'hui observe que la justice
n'a pas été distributive dans la répartition de la gloire et
que ce livre répare une injustice commise au détriment
de l'armée d'Orient.
Ce livre est donc une bonne action. Il est aussi une
contribution à l'histoire de l'armée d'Orient et un plai-
doyer chaleureux en faveur du rôle de la cavalerie pen-
dant laguerre. « Si en mars et en mai 1918, écrit le géné-
ral Jouinot-Gambetta, les divisions de cavalerie allemande
avaient su profiter, en déferlant sur Montdidier, Cler-
mont-sur-Oise et Amiens, de l'occasion que leur offrait
le trou formidable qui existait dans nos armées, Paris
(1) Uskub oil le J'ûle de la cavalerie d'Afrique dans la victoire,
par le général Jouinot-Gambetla; préface de M. Aristide Briand.
Un volume in-12 de 395 pages, avec 3 dessins de Bernard Naudin.
1 photographies et Il croquis hors texte; 15 francs, Berger-
Levrault, 5, rue des Beaux-Arts, Paris.
Liait perdu, la guerre était finie pour nous. Si, en sep-
tembre et en octobre 1918, les armées alliées n'avaient
pas eu en Orient de cavalerie pour exploiter leur succès,
où serait notre victoire;- »
Pour nous. Africains, il y a encore autre chose dans
le livre du général Jouinot-Gambetta ; le plaisir de suivre
dans la guerre d'Orient des régiments d'Afrique qui nous
sont chers, le 1 er et le 4e régiments de chasseurs d'Afrique
et ce vaillant régiment de spahis marocains qui récem-
ment encore illustrait son drapeau au combat de Damas.
Le général est fier de les entraîner. « Ah ! si tu voyais les
beaux chasseurs d'Afrique avec leurs chéchias et leurs
ceintures rouges, le cœur joyeux et les yeux cherchant
ceux de leurs chefs ; ils ne demandent qu'à marcher tou-
jours, prêts à mourir à des milliers de lieues de leur
patrie. La guerre est peut-être plus dure ici que sur la
terre de France, car il n'y a personne de chez nous;
nous nous battons au milieu d'étrangers, nous autres, et
avec nos seuls moyens, avec rien derrière nous pour nous
soutenir si notre effort claquait. Mais c'est l'image de la
patrie qui flotte devant les hommes et qui leur sourit
pour leur faire oublier qu'ils sont loin, très loin. » Elle
flotte encore aujourd'hui, en 1921, aussi noblement,
devant les troupes des colonnes mobiles du Maroc ou
du front de Cilicie.
Et plus loin : « Dans la période du 20 septembre au
! er octobre, le régiment de spahis marocains, les Ier et
4" chasseurs d'Afrique ont bien mérité de la patrie. Mar-
chant nuit et jour, sans repos, sans nourriture, sans café,
sans aucune boisson chaude, toujours en lutte avec les
arrière-gardes ennemies qu'il fallait à chaque instant
déloger malgré les difficultés d'un terrain réputé inac-
cessible et malgré l'absence de toute artillerie sérieuse,
bravant la nature même, ces glorieux régiments avaient
rempli la grande mission confiée à leur chef, le général
Jouinot-Gambetta : enlever Prilep, prendre Uskub et
fermer sur la 1 ie armée allemande les portes du défilé de
Kalkandelen. »
Et voici le passage du Danube en chaland : « Nos
chevaux avaient l'habitude de ce genre de transport; ils
retrouvaient sans hésitation les barcasses qui leur avaient
fait franchir au Maroc le Sebou ou l'Oum er Rebia. »
Qui aurait cru que le passage de ces oueds aurait pré-
paré nos cavaliers à la traversée du Danube ? Qui aurait
cru que chasseurs d'Afrique et spahis marocains bous-
culeraient les Bulgares et seraient cités à l'ordre de
l'armée Serbe?
L'African Society de Londres a élu président lord
Buxton qui a vécu plusieurs années dans l'Afrique du
Sud et a été sous-secrétaire d'Etat des Colonies.
Il remplace sir Harry Johnston qui se retire après
une longue présidence et en conseillant à ses collègues
de ne pas limiter leurs études à l'Afrique britannique.
« Toute l'Afrique, a-t-il dit, est notre champ, d'Alger
au Cap et de Zanzibar à Saint-Louis du Sénégal. Car
toute l'Afrique est solidaire. Les mammifères de l'Al-
gérie il y a vingt ou trente mille ans ressemblaient d'une
façon frappante à ceux de la colonie du Cap à la même
période, les Ouolofs du Sénégal rappellent par bien
des points les Swahilis de Zanzibar et l'ancienne Egypte
fut l'inspiratrice des arts et des industries primitives
Mais, à côté de ces mesures, il y a lieu de déve-
lopper une législation de prévoyance sociale indi-
gène. Aux colonies on peut dire que la législation
ouvrière est inexistante et si, de ci, de là, on a
décidé l'application de certains textes, aucun
principe directeur n'a présidé à l'extension in
globo et d'une façon rationnelle de ces règle-
ments. On a bien vu la législation du travail
appliquée aux travailleurs coloniaux lorsqu'ils
étaient en France, tous en ont apprécié les avan-
tages, mais, sauf en Algérie, rien ou presque rien
n'a été fait outre-mer. Les lois d'hygiène, celles
concernant le travail des enfants et des femmes,
les questions de salaires, les retraites, rien de
tout cela ne joue encore das les colonies.
Il faudra que l'on se décide à examiner de près
les questions « sociales » coloniales. N'oublions
pas que la Société des Nations, de par le traité
de Versailles,doit surveiller l'application, dans les
nations associées et dans leurs colonies, des gran-
des lois ouvrières ; citons, par exemple, l'obliga-
tion où nous sommes de faire jouer dnns nos
possessions lointaines la loi sur la journée de
huit heures. 11 y a là une situation nouvelle dont
il faut faire état, car nous aurons à la Société des
nations bien des adhérents prêts à chercher dans
notre domaine colonial tout ce qui serait de na-
ture à nous discréditer. L'Allemand a toujours été
grand collectionneur.
MAURICE Besson.
ÉCHOS
LA CAVALERIE D'AFRIQUE EN ORIENT.
La vie crépite dans le beau livre que le général Jouinot-
Gambetta vient de consacrer au rôle de la cavalerie
d'Afrique dans la victoire (i). Le public français l'a
insuffisamment connu. Le parti-pris du silence qui a pesé
pendant la guerre sur tant d'exploits accomplis au front
de France a pesé encore plus lourd sur ceux de l'armée
d'Orient. CI La chevauchée de nos soldats vers Uskub
est une épopée magnifique, écrit M. Aristide Briand.
Les cavaliers de Murat. n'ont pas fait mieux. » Et le pré-
sident du Conseil d'aujourd'hui observe que la justice
n'a pas été distributive dans la répartition de la gloire et
que ce livre répare une injustice commise au détriment
de l'armée d'Orient.
Ce livre est donc une bonne action. Il est aussi une
contribution à l'histoire de l'armée d'Orient et un plai-
doyer chaleureux en faveur du rôle de la cavalerie pen-
dant laguerre. « Si en mars et en mai 1918, écrit le géné-
ral Jouinot-Gambetta, les divisions de cavalerie allemande
avaient su profiter, en déferlant sur Montdidier, Cler-
mont-sur-Oise et Amiens, de l'occasion que leur offrait
le trou formidable qui existait dans nos armées, Paris
(1) Uskub oil le J'ûle de la cavalerie d'Afrique dans la victoire,
par le général Jouinot-Gambetla; préface de M. Aristide Briand.
Un volume in-12 de 395 pages, avec 3 dessins de Bernard Naudin.
1 photographies et Il croquis hors texte; 15 francs, Berger-
Levrault, 5, rue des Beaux-Arts, Paris.
Liait perdu, la guerre était finie pour nous. Si, en sep-
tembre et en octobre 1918, les armées alliées n'avaient
pas eu en Orient de cavalerie pour exploiter leur succès,
où serait notre victoire;- »
Pour nous. Africains, il y a encore autre chose dans
le livre du général Jouinot-Gambetta ; le plaisir de suivre
dans la guerre d'Orient des régiments d'Afrique qui nous
sont chers, le 1 er et le 4e régiments de chasseurs d'Afrique
et ce vaillant régiment de spahis marocains qui récem-
ment encore illustrait son drapeau au combat de Damas.
Le général est fier de les entraîner. « Ah ! si tu voyais les
beaux chasseurs d'Afrique avec leurs chéchias et leurs
ceintures rouges, le cœur joyeux et les yeux cherchant
ceux de leurs chefs ; ils ne demandent qu'à marcher tou-
jours, prêts à mourir à des milliers de lieues de leur
patrie. La guerre est peut-être plus dure ici que sur la
terre de France, car il n'y a personne de chez nous;
nous nous battons au milieu d'étrangers, nous autres, et
avec nos seuls moyens, avec rien derrière nous pour nous
soutenir si notre effort claquait. Mais c'est l'image de la
patrie qui flotte devant les hommes et qui leur sourit
pour leur faire oublier qu'ils sont loin, très loin. » Elle
flotte encore aujourd'hui, en 1921, aussi noblement,
devant les troupes des colonnes mobiles du Maroc ou
du front de Cilicie.
Et plus loin : « Dans la période du 20 septembre au
! er octobre, le régiment de spahis marocains, les Ier et
4" chasseurs d'Afrique ont bien mérité de la patrie. Mar-
chant nuit et jour, sans repos, sans nourriture, sans café,
sans aucune boisson chaude, toujours en lutte avec les
arrière-gardes ennemies qu'il fallait à chaque instant
déloger malgré les difficultés d'un terrain réputé inac-
cessible et malgré l'absence de toute artillerie sérieuse,
bravant la nature même, ces glorieux régiments avaient
rempli la grande mission confiée à leur chef, le général
Jouinot-Gambetta : enlever Prilep, prendre Uskub et
fermer sur la 1 ie armée allemande les portes du défilé de
Kalkandelen. »
Et voici le passage du Danube en chaland : « Nos
chevaux avaient l'habitude de ce genre de transport; ils
retrouvaient sans hésitation les barcasses qui leur avaient
fait franchir au Maroc le Sebou ou l'Oum er Rebia. »
Qui aurait cru que le passage de ces oueds aurait pré-
paré nos cavaliers à la traversée du Danube ? Qui aurait
cru que chasseurs d'Afrique et spahis marocains bous-
culeraient les Bulgares et seraient cités à l'ordre de
l'armée Serbe?
L'African Society de Londres a élu président lord
Buxton qui a vécu plusieurs années dans l'Afrique du
Sud et a été sous-secrétaire d'Etat des Colonies.
Il remplace sir Harry Johnston qui se retire après
une longue présidence et en conseillant à ses collègues
de ne pas limiter leurs études à l'Afrique britannique.
« Toute l'Afrique, a-t-il dit, est notre champ, d'Alger
au Cap et de Zanzibar à Saint-Louis du Sénégal. Car
toute l'Afrique est solidaire. Les mammifères de l'Al-
gérie il y a vingt ou trente mille ans ressemblaient d'une
façon frappante à ceux de la colonie du Cap à la même
période, les Ouolofs du Sénégal rappellent par bien
des points les Swahilis de Zanzibar et l'ancienne Egypte
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