Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAJ S~E 41
la Tunisie où l'on mange à sa faim et où l'on est
payé en -monnaie valant davantage : 80 francs en
1919 -et 60 francs en 1920 = 100 lire.
Certains publicistes des deux nations écrivent
parfois qu'il existe 130.000 Italiens dans la
Régence. Les uns veulent sans doute étayer ce
• qu'ils disent du péril italien et les autres appuyer
leurs prétentions contre nous. Le plus probable,
c'est qu'il doit y avoir actuellement en Tunisie
environ 100.000 Italiens. On ne sera d'ailleurs
fixé à cet égard que lorsqu'on possédera les résul-
tats du recensement qui aura lieu à la fin de la
présente année 1921.
Les Italiens (1911) sont très diversement rér
partis en Tunisie :
Contrôle civil de Tunis 57.000
)J, Bizerte 8.000
» Sousse : 5.000
,, Le Kef 3.800
Sfax 3.600
- » Grotobalia .. 2.000
» 1 Béja 2.000
» Gafsa ........ 1.500
Dans les circonscriptions du Kef et de Gafsa, il
s'agit surtout de mineurs, dans celles de Gpom-
balia et de Béja de gens cultivant la terre. C'est
dans les villes que toute cette population. se con-
centre de préférence : Tunis 44.000, Sfax., Bizerte
et Sousse 3 500 chacune, la Goulette 2.000, Béja
et Mateur 1 :500, 'FerryviUe un millier d'âmes.
En 1911, la moitié des Italiens étaient nés en
Afrique (47.500 en Tunisie et -1000 en Algérie
contre 49.000 en Italie). La balance doit aujour-
d'hui pencher plus nettement en laveur de la
première catégorie. Quant à la seconde, sur
49.000 personnes, elle en comptait 41.000 sorties
de Sicile et 4.000 de Sardaigne. Si l'on excepte
2.500 israélites, dits livournais, et les 4.000 sardes
presque tous mineurs, cette colonie n'a pas la
diversité de composition qui caractérise la colonie
française : elle est à proprement parler une colo-
nie sicilienne catholique composée d'artisans et
de paysans, dirigée par le clan israélite (commer-
-çants et' professions libérales) et par quelques
centaines de-catholiques (professions libérales et
instituteurs).
Bien peu parmi les israélites sont des Italiens
de vieille date. Ceux qui accoururent jadis en
Tunisie de Livourne étaient orfginaires du Por-
tugal, d'Espagne, de Trieste ou du Levant. Les
autres appartiennent à des familles de souche
tunisienne, anciennes protégées des petits Etats
de la Péninsule avant 1860. Avocats, médecins
et instituteurs catholiques sont en général
d'ardents nationalistes et la plupart des israélites
font chorus avec eux, soit pour éviter de prêter le
flanc à des critiques, soit parce qu'ils désirent
réellement perpétuer un groupement national
dans les principales associations duquel ils jouent
^d*habitude le premier rôle.
r Celles-ci sont pleines d'une sollicitude admi-
-rable pour les pauvres et les déshérités. Pendant
guerre, la Socielà italiana di beneficenza, le
^Pàtronato degli emigranti, la filiale locale de la
Dante Alighieri, la vieille Associazione patriot-
tica ità-liana di muluo soccorso fra gli opérai in
Tunisï, etc., se sont employés avec zèle à dimi-
nuer les misères et à soulager les douleurs des
familles des mobilisés. En février 1916, la charité
privée organisait l' Orfanotrofio Principe di Pie-
monte logé en 1918 dans une belle villa près de
Tunis et qui abrite une centaine d'orphelins dé
la guerre avec une école autorisée par le Gouver-
nement tunisien et une section spéciale d'isole-
ment pour les bambins atteints de conjonctivite.
A ce résultat de l'initiative d'israélites et de francs-
maçons, une rivalité catholique dans le bien a
donné comme frère YOspizio orfani tracomatosi
ouvert en 1918 à la Marsa. En 1920, une grande
souscription lancée dans le public italien de
Tunisie au profit de ces deux œuvres, au profit
aussi de l'hôpital italien Giuseppe-Garibaldi et
de la Sala di Custodia (crèche) Fortunata
Aforana, rapportait plus de 160.000 francs. Outre
les deux asiles précités pour orphelins, outre la .
Pro Lactentibus (gouttes de lait pour nourris-
sons), ont été fondées aussi des institutions plus
spéciales. Telles les sections tunisiennes des
Giovani Esploratori (Boys Scouts) en 1918 et dé
Y Associazione dei Combattenti (1919) qui groupa
de suite 7 à 800 membres.
Tout en coopérant, directement ou non, à tout
cela, la Dante-Alighieri de Tunis n'oublie pas que
sa mission est de développer l'italianité par
l'enseignement sous toutes ses formes : écoles,
conférences, bibliothèques, cours du soir. Sous
son patronage a poussé en novembre 1920 sur le
sol d'Afrique une branche de l'lstituto per la pro-
paganda della cultllra italiana, naguère créé à
Rome. Notons encore qu'en juillet 1920 une des
conférences de la Dante-Alighieri fut tenue par
un éminent professeur de viticulture de Sicile
qui visita auparavant, durant deux semaines, tous
les centres italiens de la Régence, en y prodiguant
encouragements et conseils. Essai d'une extension
à la Tunisie de la sphère d'action des chaires
ambulantes d'agriculture trinacriennes. Exemple
frappant de la façon dont les diverses sociétés
italiennes de la Régence s'efforcent de garder
allumé le feu sacré de l'italianité chez leurs
membres et en dehors du cercle de leurs adhérents
immédiats. Il est même exact de dire que toutes
ces institutions philanthropiques, techniques ou
sportives, n'ont en réalité pas d'autre but que
celui-là.
Ainsi, la Dante-Alighieri avait adhéré avec
ardeur, dès 1919, au projet du « parlamentino »
imaginé par l' Istituto Coloniale de Rome, rêvant
de grouper en son sein des délégués de tous les
Italiens vivant à l'étranger. Il est probable que
cette initiative n'a pas été partout aussi bien
accueillie qu'à Tunis, car elle est encore dans les
limbes. Mais voici surgir dans la Péninsule
d'autres associations .ayant des visées analogues.
La Trento e Trieste dont la raison d'être est
épuisée depuis l'annexion de ces deux villes à là
mère-patrie, s'est changée en Lega per la tutela
degli interessi nazionali alVestero, (juin 1919).
la Tunisie où l'on mange à sa faim et où l'on est
payé en -monnaie valant davantage : 80 francs en
1919 -et 60 francs en 1920 = 100 lire.
Certains publicistes des deux nations écrivent
parfois qu'il existe 130.000 Italiens dans la
Régence. Les uns veulent sans doute étayer ce
• qu'ils disent du péril italien et les autres appuyer
leurs prétentions contre nous. Le plus probable,
c'est qu'il doit y avoir actuellement en Tunisie
environ 100.000 Italiens. On ne sera d'ailleurs
fixé à cet égard que lorsqu'on possédera les résul-
tats du recensement qui aura lieu à la fin de la
présente année 1921.
Les Italiens (1911) sont très diversement rér
partis en Tunisie :
Contrôle civil de Tunis 57.000
)J, Bizerte 8.000
» Sousse : 5.000
,, Le Kef 3.800
Sfax 3.600
- » Grotobalia .. 2.000
» 1 Béja 2.000
» Gafsa ........ 1.500
Dans les circonscriptions du Kef et de Gafsa, il
s'agit surtout de mineurs, dans celles de Gpom-
balia et de Béja de gens cultivant la terre. C'est
dans les villes que toute cette population. se con-
centre de préférence : Tunis 44.000, Sfax., Bizerte
et Sousse 3 500 chacune, la Goulette 2.000, Béja
et Mateur 1 :500, 'FerryviUe un millier d'âmes.
En 1911, la moitié des Italiens étaient nés en
Afrique (47.500 en Tunisie et -1000 en Algérie
contre 49.000 en Italie). La balance doit aujour-
d'hui pencher plus nettement en laveur de la
première catégorie. Quant à la seconde, sur
49.000 personnes, elle en comptait 41.000 sorties
de Sicile et 4.000 de Sardaigne. Si l'on excepte
2.500 israélites, dits livournais, et les 4.000 sardes
presque tous mineurs, cette colonie n'a pas la
diversité de composition qui caractérise la colonie
française : elle est à proprement parler une colo-
nie sicilienne catholique composée d'artisans et
de paysans, dirigée par le clan israélite (commer-
-çants et' professions libérales) et par quelques
centaines de-catholiques (professions libérales et
instituteurs).
Bien peu parmi les israélites sont des Italiens
de vieille date. Ceux qui accoururent jadis en
Tunisie de Livourne étaient orfginaires du Por-
tugal, d'Espagne, de Trieste ou du Levant. Les
autres appartiennent à des familles de souche
tunisienne, anciennes protégées des petits Etats
de la Péninsule avant 1860. Avocats, médecins
et instituteurs catholiques sont en général
d'ardents nationalistes et la plupart des israélites
font chorus avec eux, soit pour éviter de prêter le
flanc à des critiques, soit parce qu'ils désirent
réellement perpétuer un groupement national
dans les principales associations duquel ils jouent
^d*habitude le premier rôle.
r Celles-ci sont pleines d'une sollicitude admi-
-rable pour les pauvres et les déshérités. Pendant
guerre, la Socielà italiana di beneficenza, le
^Pàtronato degli emigranti, la filiale locale de la
Dante Alighieri, la vieille Associazione patriot-
tica ità-liana di muluo soccorso fra gli opérai in
Tunisï, etc., se sont employés avec zèle à dimi-
nuer les misères et à soulager les douleurs des
familles des mobilisés. En février 1916, la charité
privée organisait l' Orfanotrofio Principe di Pie-
monte logé en 1918 dans une belle villa près de
Tunis et qui abrite une centaine d'orphelins dé
la guerre avec une école autorisée par le Gouver-
nement tunisien et une section spéciale d'isole-
ment pour les bambins atteints de conjonctivite.
A ce résultat de l'initiative d'israélites et de francs-
maçons, une rivalité catholique dans le bien a
donné comme frère YOspizio orfani tracomatosi
ouvert en 1918 à la Marsa. En 1920, une grande
souscription lancée dans le public italien de
Tunisie au profit de ces deux œuvres, au profit
aussi de l'hôpital italien Giuseppe-Garibaldi et
de la Sala di Custodia (crèche) Fortunata
Aforana, rapportait plus de 160.000 francs. Outre
les deux asiles précités pour orphelins, outre la .
Pro Lactentibus (gouttes de lait pour nourris-
sons), ont été fondées aussi des institutions plus
spéciales. Telles les sections tunisiennes des
Giovani Esploratori (Boys Scouts) en 1918 et dé
Y Associazione dei Combattenti (1919) qui groupa
de suite 7 à 800 membres.
Tout en coopérant, directement ou non, à tout
cela, la Dante-Alighieri de Tunis n'oublie pas que
sa mission est de développer l'italianité par
l'enseignement sous toutes ses formes : écoles,
conférences, bibliothèques, cours du soir. Sous
son patronage a poussé en novembre 1920 sur le
sol d'Afrique une branche de l'lstituto per la pro-
paganda della cultllra italiana, naguère créé à
Rome. Notons encore qu'en juillet 1920 une des
conférences de la Dante-Alighieri fut tenue par
un éminent professeur de viticulture de Sicile
qui visita auparavant, durant deux semaines, tous
les centres italiens de la Régence, en y prodiguant
encouragements et conseils. Essai d'une extension
à la Tunisie de la sphère d'action des chaires
ambulantes d'agriculture trinacriennes. Exemple
frappant de la façon dont les diverses sociétés
italiennes de la Régence s'efforcent de garder
allumé le feu sacré de l'italianité chez leurs
membres et en dehors du cercle de leurs adhérents
immédiats. Il est même exact de dire que toutes
ces institutions philanthropiques, techniques ou
sportives, n'ont en réalité pas d'autre but que
celui-là.
Ainsi, la Dante-Alighieri avait adhéré avec
ardeur, dès 1919, au projet du « parlamentino »
imaginé par l' Istituto Coloniale de Rome, rêvant
de grouper en son sein des délégués de tous les
Italiens vivant à l'étranger. Il est probable que
cette initiative n'a pas été partout aussi bien
accueillie qu'à Tunis, car elle est encore dans les
limbes. Mais voici surgir dans la Péninsule
d'autres associations .ayant des visées analogues.
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épuisée depuis l'annexion de ces deux villes à là
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