Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
204 BULLETIN DU COMITÉ DE L'AFRIQUE FRANÇAISE
seule voie de communication utilisable en toute
saison entre le Nord et le Sud de la colonie. Pour
atteindre Sansanné Mango, nous devons passer
par la rive gauche de rOti, en terrains inondés
pendant les six mois d'hivernage, ou l'établisse-
ment dune route carrossable ou d'une voie fer-
rée demandera de nombreux travaux d'art et
exigera par suite des dépenses considérables.
« La route de Sokodé à Sansanné-Mango par
Bassari doit passer, en allant du Sud au Nord
après avoir franchi l'Oti, par Tchopowa, Nambibi,
Djereponi et Djogou (Jogu) sur un terrain sans
accidents notables, et praticable en saison sèche
comme en saison des pluies. Or, en nous enle-
vant une partie notable des pays Tchoukossi et
Konkomba, la déclaration du 10 juillet 1919 nous
prive de toute la rive droite de loti, de Tchopowa
à Djogou, où s'inscrivait naturellement le tracé
normal de la voie d'évacuation des produits du
Fada N'Gonrma. qui serait en même temps le
débouché de la Haute Volta vers Lomé. Cette
route est actuellement suivie par les caravanes
qui ravitaillent en bétail le Togo et la Gold Coast,
et les Anglais ont un intérêt égal, sinon supé-
rieur au nôtre, à ce qu elle soit entretenue sur
tout son parcours.
« Or, nous pourrions l'abandonner et même
diriger le trafic qui passe par Sansanné, non
plus sur Djéréponi, mais sur Bassari et Sokodé,
en territoire français : ce qui arrivera fatalement
si nous sommes obligés de construire la voie
coûteuse — mais nécessaire à défaut de la route
de 1 Oti — de Bassari à Sansanné par la région
marécageuse de Kununou.
«Nous accéderons très volontiers à lademande du
Gouvernement britannique concernant l'échange
de l'Adjuti et de l'Akposso et la suppression de
la clause concernant la route de Lomé à Aképé, à
la condition toutefois que le Foreing Office vou-
lùt bien nous rétrocéder les territoires Tohokossi
et Koukomba, ci-dessus déterminés. Si les Anglais
admettent le principe d'une tractation établie sur
ces bases, il est évident que nous leur devons de
notre côté une compensation.
« En effet, la cession de la rive droite de l'Oti
jusqu'aux limites ethniques des Tchokossis et du
territoire Konkomba jusqu'au Matchapène aug-
menterait la zone française de 2.600 kilomètres
carrés, peuplés de 10.000 habitants environ.
Voici ce qu'il semble possible d'offrir en échange.
Il a été exposé ci-dessus, en critiquant les incon-
vénients de la frontière actuelle, que Bismark-
burg et son territoire avaient été rattachés au
Togo français, alors qu'ils faisaient partie de la
province de l'Adèle, aujourd'hui anglaise ; ce
canton est peuplé de 4.500 habitants. Au Sud de
Bismarkburg, la délimitation de 1919 nous a
laissé le canton d'Agbaba ou Akébou, dont la
population est sensiblement égale à celle du pré-
cédent canton. La superficie de ces deux terri-
toires est de 2.560 kilomètres carrés environ.
« Telle est la composition qui peut être offerte
aux Anglais. Ces échanges seraient favorables
aux deux gouvernements et satisferaient les
populations de môme race ; les frontières ethni-
ques seraient respectées, et l'anomalie résultant
de l'attribution à la zone anglaise de la voie Tcho-
powa-Nambiri-Djogou, disparaîtrait.
« On a fait allusion plus haut à la situation
actuelle des territoires situés au Sud-Ouest de la
voie Palimé-Lumé. Si, comme les circonstances
nous y obligent, nous devons accepter le statu
quo en ce qui concerne le partage de l'Agotimé,
il paraît cependant nécessaire de procéder sur ce
point à des modifications de détail. En effet, la
limite de 1919 divise le pays sans tenir compte des
limites des cantons, séparant les villages de leurs
terrains de culture. Les populations des cercles
français de Lomé et de Misahohé en éprouvent
une gêne considérable, le gouvernement de la
Gold Coast ayant purement et simplement reporté
sa barrière douanière à la limite du Togo français
et frappant de droits de sortie les produits péné-
trant dans la zone française, d'où nécessité pour
les indigènes d'acquitter des taxes onéreuses
quand ils font passer leurs récoltes de leurs plan-
tations, situées en pays anglais dans leurs villages
situées sur notre territoire. Une situation aussi
précaire ne saurait se prolonger sans porter un
préjudice considérable aux intérêts des habitants
de nos provinces frontières, ni sans provoquer un
jour ou l'autre de regrettables conflits. Une série
de rectifications purement locales à étudier sur
place supprimerait ces graves inconvénients. Sur
ce point, du reste, les Commissaires anglais ont
admis le bien-fondé des réserves faites par nos
délégués lors de la mise en application de la con-
vention de 1919.
« On n'ajoutera qu'un argument, qui milite en
faveur d'un arrangement établi sur les données
qui viennent d'être exposées: c'est qu'une entente
provisoire de cette nature qui est surtout destinée
à donner satisfaction aux légitimes aspirations
des populations indigènes et qui réunira certai-
nement tous les suffrages, est entièrement con-
forme aux vues de la Société des Nations et aux
principes posés par les articles 22 et 23 du traité
de Versailles ».
BIBLIOGRAPHIE
Les valeurs de l'Afrique du Nord. Un fort
volume de 1.112 pages 40 francs. Crédit foncier d'Al-
gérie et de Tunisie, 43, rue Cambon.
La dernière édition du Recueil des valeurs de l'Afrique du
Nord, publiée par le Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie, a été
vite épuisée et cette nouvelle édition se présente avec des déve-
loppements considérables qui soulignent la progression écono-
mique de notre Afrique du Nord A parcourir cette longue liste de
sociétés et d'affaires, on comprend mieux l'importance des capitaux
français engagés en Algérie, en Tunisie et au Maroc et l'intérêt du
bon développement économique de nos trois possessions médi-
terranéennes.
Le Gérant J. LEGRAND.
FJJUS. — SOC. a" D'ID, ET D'ÉDIT., 17, RUE càssz-rtic.
seule voie de communication utilisable en toute
saison entre le Nord et le Sud de la colonie. Pour
atteindre Sansanné Mango, nous devons passer
par la rive gauche de rOti, en terrains inondés
pendant les six mois d'hivernage, ou l'établisse-
ment dune route carrossable ou d'une voie fer-
rée demandera de nombreux travaux d'art et
exigera par suite des dépenses considérables.
« La route de Sokodé à Sansanné-Mango par
Bassari doit passer, en allant du Sud au Nord
après avoir franchi l'Oti, par Tchopowa, Nambibi,
Djereponi et Djogou (Jogu) sur un terrain sans
accidents notables, et praticable en saison sèche
comme en saison des pluies. Or, en nous enle-
vant une partie notable des pays Tchoukossi et
Konkomba, la déclaration du 10 juillet 1919 nous
prive de toute la rive droite de loti, de Tchopowa
à Djogou, où s'inscrivait naturellement le tracé
normal de la voie d'évacuation des produits du
Fada N'Gonrma. qui serait en même temps le
débouché de la Haute Volta vers Lomé. Cette
route est actuellement suivie par les caravanes
qui ravitaillent en bétail le Togo et la Gold Coast,
et les Anglais ont un intérêt égal, sinon supé-
rieur au nôtre, à ce qu elle soit entretenue sur
tout son parcours.
« Or, nous pourrions l'abandonner et même
diriger le trafic qui passe par Sansanné, non
plus sur Djéréponi, mais sur Bassari et Sokodé,
en territoire français : ce qui arrivera fatalement
si nous sommes obligés de construire la voie
coûteuse — mais nécessaire à défaut de la route
de 1 Oti — de Bassari à Sansanné par la région
marécageuse de Kununou.
«Nous accéderons très volontiers à lademande du
Gouvernement britannique concernant l'échange
de l'Adjuti et de l'Akposso et la suppression de
la clause concernant la route de Lomé à Aképé, à
la condition toutefois que le Foreing Office vou-
lùt bien nous rétrocéder les territoires Tohokossi
et Koukomba, ci-dessus déterminés. Si les Anglais
admettent le principe d'une tractation établie sur
ces bases, il est évident que nous leur devons de
notre côté une compensation.
« En effet, la cession de la rive droite de l'Oti
jusqu'aux limites ethniques des Tchokossis et du
territoire Konkomba jusqu'au Matchapène aug-
menterait la zone française de 2.600 kilomètres
carrés, peuplés de 10.000 habitants environ.
Voici ce qu'il semble possible d'offrir en échange.
Il a été exposé ci-dessus, en critiquant les incon-
vénients de la frontière actuelle, que Bismark-
burg et son territoire avaient été rattachés au
Togo français, alors qu'ils faisaient partie de la
province de l'Adèle, aujourd'hui anglaise ; ce
canton est peuplé de 4.500 habitants. Au Sud de
Bismarkburg, la délimitation de 1919 nous a
laissé le canton d'Agbaba ou Akébou, dont la
population est sensiblement égale à celle du pré-
cédent canton. La superficie de ces deux terri-
toires est de 2.560 kilomètres carrés environ.
« Telle est la composition qui peut être offerte
aux Anglais. Ces échanges seraient favorables
aux deux gouvernements et satisferaient les
populations de môme race ; les frontières ethni-
ques seraient respectées, et l'anomalie résultant
de l'attribution à la zone anglaise de la voie Tcho-
powa-Nambiri-Djogou, disparaîtrait.
« On a fait allusion plus haut à la situation
actuelle des territoires situés au Sud-Ouest de la
voie Palimé-Lumé. Si, comme les circonstances
nous y obligent, nous devons accepter le statu
quo en ce qui concerne le partage de l'Agotimé,
il paraît cependant nécessaire de procéder sur ce
point à des modifications de détail. En effet, la
limite de 1919 divise le pays sans tenir compte des
limites des cantons, séparant les villages de leurs
terrains de culture. Les populations des cercles
français de Lomé et de Misahohé en éprouvent
une gêne considérable, le gouvernement de la
Gold Coast ayant purement et simplement reporté
sa barrière douanière à la limite du Togo français
et frappant de droits de sortie les produits péné-
trant dans la zone française, d'où nécessité pour
les indigènes d'acquitter des taxes onéreuses
quand ils font passer leurs récoltes de leurs plan-
tations, situées en pays anglais dans leurs villages
situées sur notre territoire. Une situation aussi
précaire ne saurait se prolonger sans porter un
préjudice considérable aux intérêts des habitants
de nos provinces frontières, ni sans provoquer un
jour ou l'autre de regrettables conflits. Une série
de rectifications purement locales à étudier sur
place supprimerait ces graves inconvénients. Sur
ce point, du reste, les Commissaires anglais ont
admis le bien-fondé des réserves faites par nos
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vention de 1919.
« On n'ajoutera qu'un argument, qui milite en
faveur d'un arrangement établi sur les données
qui viennent d'être exposées: c'est qu'une entente
provisoire de cette nature qui est surtout destinée
à donner satisfaction aux légitimes aspirations
des populations indigènes et qui réunira certai-
nement tous les suffrages, est entièrement con-
forme aux vues de la Société des Nations et aux
principes posés par les articles 22 et 23 du traité
de Versailles ».
BIBLIOGRAPHIE
Les valeurs de l'Afrique du Nord. Un fort
volume de 1.112 pages 40 francs. Crédit foncier d'Al-
gérie et de Tunisie, 43, rue Cambon.
La dernière édition du Recueil des valeurs de l'Afrique du
Nord, publiée par le Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie, a été
vite épuisée et cette nouvelle édition se présente avec des déve-
loppements considérables qui soulignent la progression écono-
mique de notre Afrique du Nord A parcourir cette longue liste de
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français engagés en Algérie, en Tunisie et au Maroc et l'intérêt du
bon développement économique de nos trois possessions médi-
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Le Gérant J. LEGRAND.
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