Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
178 BULLETIN DU COMITÉ
télégramme venant de cette ville qui a été publié hier par
toute la presse Aujourd'hui, El Impartial nous met en
garde contre cette affaire.
Nous ne voulons pas émettre de jugement avant d'être
sûrement informé, car s'il était confirmé que le Protectorat
français a agi sans accord préalable avec les intéressés et
tout particulièrement avec l'Espagne, nous aurions à reflé-
ter des impressions peu agréables pour ceux qui, comme
nous, aspirent à une relation cordiale et étroite entre les
gouvernements et l'opinion des deux pays voisins, basée
sur la justice et les engagements pris.
Tanger et Gibraltar.
Au fur et à mesure que la campagne en fa-
veur du rattachement pur et simple de Tanger à
la zone espagnole se poursuit, on voit se dessiner
plus nettement la pensée de ceux qui s'efforcent
d'exciter l'opinion pour l'amener à des attitudes
violentes qu'ils croient propices à la réalisation
de leurs désirs.
Il devient impossible de s'y tromper, la reven-
dication de Tanger n'est pas seulement celle du
port et de son hinterland, mais -aussi et surtout
celle de la domination du détroit de Gibraltar. -
Le débat en se poursuivant s'élargit tout natu-
rellement et, inconsciemment ou non, les ani-
mateurs de l'opinion la lancent vers une politi-
que-impérialiste qui flatte trop son amour-propre
pour ne pas lui sourire.
Malgré le mot d'ordre souvent donné de ne
pas parler de Gibraltar-pour le moment, les ora-
teurs qui se sont confiés à eux-mêmes la mission
de donner un idéal de politique extérieure àr leurs
compatriotes, se laissent entraîner. Hier, c'était
M. Goicoechea, à Ceuta, qui proclamait que le,.
problème du détroit est essentiellement lié à.
l'existence de la nation espagnole ; c'était encore
M. Yasquez Mella, le grand tribun traditionna-
liste, qui, dans un discours prononcé au Cercle
militaire de Barcelone devant les officiers de la
garnison qui l'excitaient de leurs applaudisse-
ments, déclarait que si Tanger n'était pas espa-
gnol, il serait un nouveau Gibraltar et que le
premier idéal de tout Espagnol élait la domina-
tion absolue du détroit. C'est encore le journal
El Tiempo qui, dans un éditorial publié le 9 juin,
propose une alliance avec la France -et l'Angle-
terre et en indique le prix : restitution de Gibral-
tar par. l'Angleterre et cession de Tanger par la
France. Il n'y a pas si longtemps, qu'El Sol indi-
quait qu'il n'y avait pas de problème de Tanger
mais seulement un problème du détroit de
Gibraltar.
Il était aisé de prévoir ce qui se passe et qu'on
verra se préciser par la suite si on n'y prend
garde, surtout en Espagne. Si, au début^de la
campagne pour Tanger, des esprits avisés et
subtils crurent bon, pour pouvoir s'appuyer sur
Londres, de donner l'impression qu'ils avaient
oublié que Gibraltar était sur le territoire espa-
gnol, leur habileté n'a pas tenu longtemps devant
l'impatience des uns et l'incompréhension des
réalités internationales chez les autres.
N'ëst-il pas d'ailleurs préférable de voir se
poser le problème tel qu'il est ?
La domination des détroits est bien attrayante,
mais, comme toutes -les choses humaines, elle
ne comporte pas seulement des avantages. Le
détroit de Gibraltar est peut-être un de ces ca-
deaux qu'on rêve parfois de faire à son ennemi;
c'était peut-être la secrète pensée du teuton
lorsque, pendant la guerre, il promettait aux
Espagnols de leur confier, après sa victoire, la
garde de la porte de la Méditerranée, mais il n'est
pas de vrais amis de la paix mondiale et de l'hs:'
pagne qui puissent désirer pour elle un rôle aussi
périlleux. Il ne serait pas bien difficile de démon-
trer aux Espagnols, que la passion n'aveugle pas,
que cette indépendance qui semble être l'unique
souci des orateurs de meetings ne serait vrai-
ment en péril que le jour où l'équilibre des for-
ces amies serait remplacé par la domination d'un
seul, exercée, qu'on le veuille ou non, contre
d'autres nations. S'il est un endroit où doivent
s'harmoniser les intérêts des trois grandes puis-
sances occidentales pour leur plus grande tran-
quillité et la paix du monde, c'est bien dans le
détroit de Gibraltar. Il est impossible qu'on ne le
comprenne pas tôt ou tard à Madrid.
EL FQIH.
.Madrid, juin 1921.
LA QUESTION DES MANDATS, COLONIAUX
La Société des Nations n'a pas encore réglé la
question des mandats B, et le récent état de. la
question a été enregistré dans la courte discus-
sion suivante qui a eu lieu le 7 avril, au Sénaf,
lors de la discussion du budget des colonies :
M. LUCIEN HUBERT. — Je voudrais demander à M. le mi-
nistre des Colonies où en est la question du mandat qui
nous a été attribué à la fois sur le Togo et sur le Came-
roun. Nous avions espéré que le Conseil de la Société des
Natious en aurait délibéré au cours de sa dernière session.
Cette éventualité ne s'est pas produite par suite d'un fait
nouveau: le gouvernement de Washington ayant adressé
à la Société des Nations une note visant en particulier le
mandat sur l'île de Yap. le Conseil aurait estimé qu'il y
avait lieu de surseoir à l'examen des mandats sur lesquels
il ne s'était pas encore prononcé. Cet ajournement, dicté
par des considérations de haute convenance internationale,
aurait peut-être permis au cabinet américain de s'associer
aux délibérations du Conseil de la Société des Nations.
Il ne semble pas que les Etats Unis-aient pris depuis
quelque temps le chemin de la Société des Nations; et je
ne voudrais pas que la question de nos mandats sur le Togo
et le Cameroun restât liée à celle du mandat sur l'île de -
Yap.
Je demande donc à M. le ministre des Colonies, et, si
cela m'était permis, je demanderais à M. le président du
Sénat... -
M. LE PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DES FINANCES. — Nous
n'fcn avons pas le droit.
M LUCIEN HURF.RT. — ... s'il y a quelque chance pour que,
dans les prochaines réunions du Conseil de la Société des
Nations, il soit enfin question du mandat français sur le
Togo et le Cameroun. Et surtout nous voudrions être assu-
rés que, lorsqu'on définira ce mandat, on ne viendra pas
diminuer l'emprise que nous avons et l'action que nous
exerçons là-bas pour l'instant. (Très bien! très bien!)
télégramme venant de cette ville qui a été publié hier par
toute la presse Aujourd'hui, El Impartial nous met en
garde contre cette affaire.
Nous ne voulons pas émettre de jugement avant d'être
sûrement informé, car s'il était confirmé que le Protectorat
français a agi sans accord préalable avec les intéressés et
tout particulièrement avec l'Espagne, nous aurions à reflé-
ter des impressions peu agréables pour ceux qui, comme
nous, aspirent à une relation cordiale et étroite entre les
gouvernements et l'opinion des deux pays voisins, basée
sur la justice et les engagements pris.
Tanger et Gibraltar.
Au fur et à mesure que la campagne en fa-
veur du rattachement pur et simple de Tanger à
la zone espagnole se poursuit, on voit se dessiner
plus nettement la pensée de ceux qui s'efforcent
d'exciter l'opinion pour l'amener à des attitudes
violentes qu'ils croient propices à la réalisation
de leurs désirs.
Il devient impossible de s'y tromper, la reven-
dication de Tanger n'est pas seulement celle du
port et de son hinterland, mais -aussi et surtout
celle de la domination du détroit de Gibraltar. -
Le débat en se poursuivant s'élargit tout natu-
rellement et, inconsciemment ou non, les ani-
mateurs de l'opinion la lancent vers une politi-
que-impérialiste qui flatte trop son amour-propre
pour ne pas lui sourire.
Malgré le mot d'ordre souvent donné de ne
pas parler de Gibraltar-pour le moment, les ora-
teurs qui se sont confiés à eux-mêmes la mission
de donner un idéal de politique extérieure àr leurs
compatriotes, se laissent entraîner. Hier, c'était
M. Goicoechea, à Ceuta, qui proclamait que le,.
problème du détroit est essentiellement lié à.
l'existence de la nation espagnole ; c'était encore
M. Yasquez Mella, le grand tribun traditionna-
liste, qui, dans un discours prononcé au Cercle
militaire de Barcelone devant les officiers de la
garnison qui l'excitaient de leurs applaudisse-
ments, déclarait que si Tanger n'était pas espa-
gnol, il serait un nouveau Gibraltar et que le
premier idéal de tout Espagnol élait la domina-
tion absolue du détroit. C'est encore le journal
El Tiempo qui, dans un éditorial publié le 9 juin,
propose une alliance avec la France -et l'Angle-
terre et en indique le prix : restitution de Gibral-
tar par. l'Angleterre et cession de Tanger par la
France. Il n'y a pas si longtemps, qu'El Sol indi-
quait qu'il n'y avait pas de problème de Tanger
mais seulement un problème du détroit de
Gibraltar.
Il était aisé de prévoir ce qui se passe et qu'on
verra se préciser par la suite si on n'y prend
garde, surtout en Espagne. Si, au début^de la
campagne pour Tanger, des esprits avisés et
subtils crurent bon, pour pouvoir s'appuyer sur
Londres, de donner l'impression qu'ils avaient
oublié que Gibraltar était sur le territoire espa-
gnol, leur habileté n'a pas tenu longtemps devant
l'impatience des uns et l'incompréhension des
réalités internationales chez les autres.
N'ëst-il pas d'ailleurs préférable de voir se
poser le problème tel qu'il est ?
La domination des détroits est bien attrayante,
mais, comme toutes -les choses humaines, elle
ne comporte pas seulement des avantages. Le
détroit de Gibraltar est peut-être un de ces ca-
deaux qu'on rêve parfois de faire à son ennemi;
c'était peut-être la secrète pensée du teuton
lorsque, pendant la guerre, il promettait aux
Espagnols de leur confier, après sa victoire, la
garde de la porte de la Méditerranée, mais il n'est
pas de vrais amis de la paix mondiale et de l'hs:'
pagne qui puissent désirer pour elle un rôle aussi
périlleux. Il ne serait pas bien difficile de démon-
trer aux Espagnols, que la passion n'aveugle pas,
que cette indépendance qui semble être l'unique
souci des orateurs de meetings ne serait vrai-
ment en péril que le jour où l'équilibre des for-
ces amies serait remplacé par la domination d'un
seul, exercée, qu'on le veuille ou non, contre
d'autres nations. S'il est un endroit où doivent
s'harmoniser les intérêts des trois grandes puis-
sances occidentales pour leur plus grande tran-
quillité et la paix du monde, c'est bien dans le
détroit de Gibraltar. Il est impossible qu'on ne le
comprenne pas tôt ou tard à Madrid.
EL FQIH.
.Madrid, juin 1921.
LA QUESTION DES MANDATS, COLONIAUX
La Société des Nations n'a pas encore réglé la
question des mandats B, et le récent état de. la
question a été enregistré dans la courte discus-
sion suivante qui a eu lieu le 7 avril, au Sénaf,
lors de la discussion du budget des colonies :
M. LUCIEN HUBERT. — Je voudrais demander à M. le mi-
nistre des Colonies où en est la question du mandat qui
nous a été attribué à la fois sur le Togo et sur le Came-
roun. Nous avions espéré que le Conseil de la Société des
Natious en aurait délibéré au cours de sa dernière session.
Cette éventualité ne s'est pas produite par suite d'un fait
nouveau: le gouvernement de Washington ayant adressé
à la Société des Nations une note visant en particulier le
mandat sur l'île de Yap. le Conseil aurait estimé qu'il y
avait lieu de surseoir à l'examen des mandats sur lesquels
il ne s'était pas encore prononcé. Cet ajournement, dicté
par des considérations de haute convenance internationale,
aurait peut-être permis au cabinet américain de s'associer
aux délibérations du Conseil de la Société des Nations.
Il ne semble pas que les Etats Unis-aient pris depuis
quelque temps le chemin de la Société des Nations; et je
ne voudrais pas que la question de nos mandats sur le Togo
et le Cameroun restât liée à celle du mandat sur l'île de -
Yap.
Je demande donc à M. le ministre des Colonies, et, si
cela m'était permis, je demanderais à M. le président du
Sénat... -
M. LE PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DES FINANCES. — Nous
n'fcn avons pas le droit.
M LUCIEN HURF.RT. — ... s'il y a quelque chance pour que,
dans les prochaines réunions du Conseil de la Société des
Nations, il soit enfin question du mandat français sur le
Togo et le Cameroun. Et surtout nous voudrions être assu-
rés que, lorsqu'on définira ce mandat, on ne viendra pas
diminuer l'emprise que nous avons et l'action que nous
exerçons là-bas pour l'instant. (Très bien! très bien!)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.66%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.66%.
- Auteurs similaires Maroc Maroc /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Maroc" or dc.contributor adj "Maroc")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 184/758
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k97878865/f184.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k97878865/f184.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k97878865/f184.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k97878865
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k97878865
Facebook
Twitter