Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
142 BULLETIN DU CO MITÉ
rien en céder. De son côté la France estime qu'il
est d'une importance de tout premier ordre pour
sa politique africaine et méditerranéenne d'avoir
une participation dans le contrôle du détroit de
Gibraltar. La France a besoin de s'assurer la
communication entre les deux mers. Les néces-
sités de l'Espagne sont plus urgentes et très ana-
logues. Une fois les choses examinées, sous ce
jour on aura une vision claire de la difficulté qu'il
y, a à trouver une solution malgré la politique
d amitié pratiquée par la France et l'Espagne. La
difficulté ne réside pas dans les attitudes de cha-
cune des deux nations mais dans les entrailles
mêmes eu problème qui s'impose à nous, mena-
çant ».
El Sol opinait ensuite qu'on devait chercher la
solution en dehors des conflits actuels et élevant
le débat abordait la question de la politique des
alliances. « L'histoire nous enseigne que des
difficultés internationales semblables ont été
résolues dans les alliances ; les conflits se
dénouent alors dans les embrassements. Une
entente entre la France, l'Angleterre et l'Es-
pagne serait indubitablement une solution
qui ferait que le détroit ne serait plus une
cause d inquiétude pour personnne. Mais une
telle alliance ne peut venir qu'après une vaste
campagne pour former une opinion sur laquelle
s assoierai^ le pacte. Cette idée vagabonde qui
croisa un instant le champ politique espagnol
grâce au comte de Romanonès, rencontre une
sérieuse opposition en .Espagne. C'est cependant
en elle qu'est enfermée l'unique solution. »
Comme on le voit, El Sol qui commençait
par se rallier au point de vue des plus intransi-
geants estimait ensuite qu'il fallait tout de même
tenir compte des intérêts de la France; se trou-
vant, alors, dans un couloir sans issue il en sor-
tait par où il était entré pour en prendre un
autre, celui des alliances qu'il se voyait obligé
de reconnaître aussi .bouché que le premier en
constatant que l opinion espagnole était contraire
à une orientation de la politique extérieure vers
une alliance avec la France.
El Debate, plus prudent que de coutume, met-
tait en garde ses lecteurs contre les débordements
de .la fantaisie. « Une prudence élémentaire
oblige à recevoir les informations de Tanger
avec une grande réserve et à ne pas les accepter
d'aucune façon, comme article de foi. »
Les journaux du soir reflétèrent à leur tour un
énervement qui avait été crescendo. Le ministre
d 'F,tat s était contenté de confirmer purement et
simplement les informations publiées par les
journaux du matin.
La Epoca reproduisait le passage du discours
prononcé la veille par le ministre au Parlement
ou il insistait tout particulièrement sur l'urgence
d'aborder la question de Tanger et de la résoudre.
« Les événements viennent de lui donner rai-
son. » L'auteur de l'article après avoir réédité,
une fois de plus, la théorie qui nie la souverai-
neté du sultan à Tanger, exprimait sa confiance
dans le gouvernement qui « jaloux de nos droits,
trouvera le moyen de convaincre ceux qui les ont
attaqués de leur manque de raison ».
L'organe du comte de Romanonès, DiarioUni-
versal manifestait son étonnement de ce que le
gouvernement n'ait pas donné une version offi-
cielle des incidents de Tanger et qu'il ait accepté
à l'heure même où ils se déroulaient, une discus-
sion sur ce problème. Il manifestait un plus vif
étonnement encore des paroles que la presse
prêtait à M. Serrat : « La mission diplomatique
n'est pas d'exciter les foules mais bien de les cal-
mer pour laisser aux gouvernements responsa-
bles la résolution du cas qui se pose. » Il repre-
nait ensuite sa thèse propre qui est que la souve-
raineté du sultan à Tanger est limitée par deux sou-
verainetés, celles de la France et de l'Espagne^
« A Tanger le sultan devrait agir par l'intermé-
diaire d'une autorité marocaine qu'on n'a pas
encore désignée et dont la nomination correspon-
drait à la fois aux deux pays protecteurs qui la
conseilleraient ensemble' pour que ses actes
soient valides ».
Ensuite, l'auteur de l'article proposait que, si
les deux nations n'arrivaient pas à se mettre
d'accord sur la formule du statut à établir, le
litige fût soumis là l'arbitrage du conseil Exé-
cutif de la Société des Nations. Suivait une
recommandation au calmé adressée (c en premier
lieu à la colonie espagnole- de Tanger et à la
presse nationale et aussi aux agents diplomati-
ques et au gouvernement ». Deux problèmes se
posent, concluait-il, celui de la définition de la
situation juridique issue du traité de 1912 et un
autre plus ample et important, celui de la modi-
fication de ce pacte qui ne peut être traitée sépa-
rément mais bien comme « un des élémènts de
l'œuvre d'amitié et d'intelligence avec Ja France
et l'Angleterre qui doit nous conduire à une véri-
table alliance. » .
El Heraldo de Madrid donnait une note à
peu près semblable à celle de l'organe de M. de
Romanonès en disant que la question marocaine
devait être examinée conjointement avec les
autres problèmes qui affectent les relations
franco-espagnoles et se ralliait à la thèse que
M. Perez Caballero a exposée récemment devant
le Sénat ; à savoir qu'on ne devait pas parler
d'un Tanger espagnol ou d'un Tanger français,
mais d'un Tanger marocain incorporé à la zone
espagnole. L'article terminait, par une invitation
à l'opinion de se mettre en garde « contre des
protestations violentes inspirées d'une politique
d'hostilité à l'Entente, qui serait criminelle ».
El Socialista demandait des sanctions contre
M. Serrat et recommandait l'arbitrage de la
Société des Nations.
Les journaux du lendemain, 24, publièrent un
communiqué remis à la sortie du Conseil des
'Ministres qui avait eu lieu dans la soirée du 23-
«Le ministre d'Etat, après avoir exposé la situa-
tion de la politique internationale, se référa spé-
cialement aux incidents de Tanger et communi-
qua au Conseil les dernières nouvelles reçues,
suivant lesquelles on était arrivé à une solution
rien en céder. De son côté la France estime qu'il
est d'une importance de tout premier ordre pour
sa politique africaine et méditerranéenne d'avoir
une participation dans le contrôle du détroit de
Gibraltar. La France a besoin de s'assurer la
communication entre les deux mers. Les néces-
sités de l'Espagne sont plus urgentes et très ana-
logues. Une fois les choses examinées, sous ce
jour on aura une vision claire de la difficulté qu'il
y, a à trouver une solution malgré la politique
d amitié pratiquée par la France et l'Espagne. La
difficulté ne réside pas dans les attitudes de cha-
cune des deux nations mais dans les entrailles
mêmes eu problème qui s'impose à nous, mena-
çant ».
El Sol opinait ensuite qu'on devait chercher la
solution en dehors des conflits actuels et élevant
le débat abordait la question de la politique des
alliances. « L'histoire nous enseigne que des
difficultés internationales semblables ont été
résolues dans les alliances ; les conflits se
dénouent alors dans les embrassements. Une
entente entre la France, l'Angleterre et l'Es-
pagne serait indubitablement une solution
qui ferait que le détroit ne serait plus une
cause d inquiétude pour personnne. Mais une
telle alliance ne peut venir qu'après une vaste
campagne pour former une opinion sur laquelle
s assoierai^ le pacte. Cette idée vagabonde qui
croisa un instant le champ politique espagnol
grâce au comte de Romanonès, rencontre une
sérieuse opposition en .Espagne. C'est cependant
en elle qu'est enfermée l'unique solution. »
Comme on le voit, El Sol qui commençait
par se rallier au point de vue des plus intransi-
geants estimait ensuite qu'il fallait tout de même
tenir compte des intérêts de la France; se trou-
vant, alors, dans un couloir sans issue il en sor-
tait par où il était entré pour en prendre un
autre, celui des alliances qu'il se voyait obligé
de reconnaître aussi .bouché que le premier en
constatant que l opinion espagnole était contraire
à une orientation de la politique extérieure vers
une alliance avec la France.
El Debate, plus prudent que de coutume, met-
tait en garde ses lecteurs contre les débordements
de .la fantaisie. « Une prudence élémentaire
oblige à recevoir les informations de Tanger
avec une grande réserve et à ne pas les accepter
d'aucune façon, comme article de foi. »
Les journaux du soir reflétèrent à leur tour un
énervement qui avait été crescendo. Le ministre
d 'F,tat s était contenté de confirmer purement et
simplement les informations publiées par les
journaux du matin.
La Epoca reproduisait le passage du discours
prononcé la veille par le ministre au Parlement
ou il insistait tout particulièrement sur l'urgence
d'aborder la question de Tanger et de la résoudre.
« Les événements viennent de lui donner rai-
son. » L'auteur de l'article après avoir réédité,
une fois de plus, la théorie qui nie la souverai-
neté du sultan à Tanger, exprimait sa confiance
dans le gouvernement qui « jaloux de nos droits,
trouvera le moyen de convaincre ceux qui les ont
attaqués de leur manque de raison ».
L'organe du comte de Romanonès, DiarioUni-
versal manifestait son étonnement de ce que le
gouvernement n'ait pas donné une version offi-
cielle des incidents de Tanger et qu'il ait accepté
à l'heure même où ils se déroulaient, une discus-
sion sur ce problème. Il manifestait un plus vif
étonnement encore des paroles que la presse
prêtait à M. Serrat : « La mission diplomatique
n'est pas d'exciter les foules mais bien de les cal-
mer pour laisser aux gouvernements responsa-
bles la résolution du cas qui se pose. » Il repre-
nait ensuite sa thèse propre qui est que la souve-
raineté du sultan à Tanger est limitée par deux sou-
verainetés, celles de la France et de l'Espagne^
« A Tanger le sultan devrait agir par l'intermé-
diaire d'une autorité marocaine qu'on n'a pas
encore désignée et dont la nomination correspon-
drait à la fois aux deux pays protecteurs qui la
conseilleraient ensemble' pour que ses actes
soient valides ».
Ensuite, l'auteur de l'article proposait que, si
les deux nations n'arrivaient pas à se mettre
d'accord sur la formule du statut à établir, le
litige fût soumis là l'arbitrage du conseil Exé-
cutif de la Société des Nations. Suivait une
recommandation au calmé adressée (c en premier
lieu à la colonie espagnole- de Tanger et à la
presse nationale et aussi aux agents diplomati-
ques et au gouvernement ». Deux problèmes se
posent, concluait-il, celui de la définition de la
situation juridique issue du traité de 1912 et un
autre plus ample et important, celui de la modi-
fication de ce pacte qui ne peut être traitée sépa-
rément mais bien comme « un des élémènts de
l'œuvre d'amitié et d'intelligence avec Ja France
et l'Angleterre qui doit nous conduire à une véri-
table alliance. » .
El Heraldo de Madrid donnait une note à
peu près semblable à celle de l'organe de M. de
Romanonès en disant que la question marocaine
devait être examinée conjointement avec les
autres problèmes qui affectent les relations
franco-espagnoles et se ralliait à la thèse que
M. Perez Caballero a exposée récemment devant
le Sénat ; à savoir qu'on ne devait pas parler
d'un Tanger espagnol ou d'un Tanger français,
mais d'un Tanger marocain incorporé à la zone
espagnole. L'article terminait, par une invitation
à l'opinion de se mettre en garde « contre des
protestations violentes inspirées d'une politique
d'hostilité à l'Entente, qui serait criminelle ».
El Socialista demandait des sanctions contre
M. Serrat et recommandait l'arbitrage de la
Société des Nations.
Les journaux du lendemain, 24, publièrent un
communiqué remis à la sortie du Conseil des
'Ministres qui avait eu lieu dans la soirée du 23-
«Le ministre d'Etat, après avoir exposé la situa-
tion de la politique internationale, se référa spé-
cialement aux incidents de Tanger et communi-
qua au Conseil les dernières nouvelles reçues,
suivant lesquelles on était arrivé à une solution
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