Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 119
mands y auraient trouvé les mêmes facilités pour
ne pas dire les mêmes complaisances qu'à Melilla,
Ceuta, Larache, ce qui aurait pu, étant donnée
sa situation sur le détroit, avoir des conséquences
extrêmement graves.
Au seuil du printemps.
Le général Berenguer vient d'annoncer une
reprise prochaine des opérations militaires. Le
programme établi comprend d'une part une action
énergique pour en finir avec la résistance de
Haissouli qui menace constamment et rend péni-
bles les communications entre Tétouan et Larache
et d'autre part une action partant de la région de
Melilla vers Alhucemas. Les journaux se font
écho de ces préparatifs. El Libéral écrit à ce sujet :
« Nous croyons que ce n'est pas le moment de
chercher des difficultés en changeant le labeur
pacifique qu'on a poursuivi ces derniers mois
pour des attitudes hostiles. La situation inté-
rieure n'est pas favorable. Nous entendons qu'on
doit continuer l'œuvre de pénétration pacifique
d'amitié et de concorde économisant ainsi du sang
et s'évitant des préoccupations. »
Un discours de M. Goicoechea au Sénat.
La discussion sur le texte de la réponse au
discours de la Couronne a donné l'occasion à
M. Gnicoechea, ex-ministre du dernier cabinet
Ma.ura, de traiter la question de Tanger. 11 l'avait
fait, on s'en souviendra, au cours de l'année der-
nière, dans les meetings organisés par la Liga
Africanista à Madrid et à Ceuta. Il n'apporta
dans le discours qu'il prononça devant le Sénat
aucun argument nouveau en faveur de sa thèse.
« Tanger, dit il, est une aspiration dérivée du
droit de la nécessité parce que sans zone afri-
caine, il n'y a pas d'indépendance péninsulaire,
et que sans Tanger il ne peut y avoir de zone
africaine. »
« Personne ne pense, comment pourrait-on le
penser, que cette aspiration puisse constituer un
motif d'altération de nos relations cordiales et
affectueuses avec la France », ajoutait-il.
Cette allusion aux relations franco-espagnoles
amena M. Goicoechea à parler à son tour du livre
de M. Barthou.
« En effet, ce livre contient non seulement la
phrase à laquelle vous (M. Perez Caballero) faisiez
allusion, mais l'affirmation que le traitement que
trouvaient dans notre zone de Protectorat les
réfugiés allemands ressemblait plus à de la com-
plicité qu'à de l'hospitalité. »
Cette affirmation, continua-t-il, constitue une
injustice évidente, et M. Perez Caballero » qui a
tenu le portefeuille du ministère d'Etat, sait quels
sacrifices l'Espagne a réalisés pour que la neutra-
lité la plus rigoureuse fût maintenue et que notre
inaction et l'arrêt de toutes opérations militaires
dans notre zone n'obéit, en réalité, à aucune
autre considératipn qu'au dessein de ne pas créer
de difficultés dans la zone française ».
M. Goicoechea invita ensuite tous les hommes
politiques à donner leur opinion sur le problème
de Tanger » qui n'est pas comme celui de Gibral-
tar, un problème d'amour-propre, de dignité et
d'orgueil blessé, mais une question de vie ou de
mort ».
L'ex-ministre termina par ces mots : « Lors-
qu'on discuta le projet de traité de 1902, le comte
de Romanones, chef insigne de M. Perez Cabal-
lero, disait : « Tout sera inutile si nous n'avons
pas Fez. Les événements auront peut-être con-
vaincu M. le comte de Romanones que cette
phrase doit être remplacée par cette autre : Tout
sera inutile si nous n'obtenons pas Tanger. »
M. le marquis de Lema répondit :
« Bien que ma position soit naturellement plus
délicate que la vôtre pour parler de Tanger, je me
félicite qu'il y ait des personnes comme vous et
d'autres dignes espagnols qui présentent devant
le monde les titres qu'a l'Espagne à cette partie
de l'Afrique, faisant réfléchir ceux qui intervien-
dront dans la solution de ce problème lorsque*le
moment sera venu de le résoudre. En ce moment,
et de cet endroit, il ne m'est pas possible de
parler; mais, indubitablement, tout gouverne-
ment trouve un appui dans des manifestations
qui, bien qu'elles paraissent excessives à quel-
ques-uns, sont un écho de l'opinion et repré-
sentent un état d'esprit qu'on ne doit pas mécon-
naître. »
EL FQIH.
Madrid, 21 avril 1921.
IJn referendum
sur la question de Tanger.
Un referendum sur la question de Tanger a été
entrepris auprès des Chambres de commerce de
France par la section marocaine de l' Union colo-
niale.
Les réponses reçues sont unanimement favo-
rables à une action vigoureuse pour résoudre le
plus rapidement possible cet important problème.
Nous publions aujourd'hui les délibérations
prises et les avis émis à ce sujet par les Chambres
de commerce de Lyon et de Rouen.
Délibération
de la Chambre de commerce de Lyon.
M. le Président expose ce qui suit
L'attention de notre Chambre a été attirée sur l'impor-
tance que présente pour nous l'établissement à Tanger
d'un grand port et la construction de la voie ferrée qui doit
réunir Tanger à Fez.
Nous avons été saisis de la question par l'Union colo-
niale française, laquelle nous a communiqué la requête
adressée à cet effet par les Chambres de commerce fran-
çaise, anglaise et espagnole de Tanger, aux représentants
des puissances à Tanger.
La rade de Tanger est très belle et se prêterait dans les
meilleures conditions à l'établissement d'un grand port.
La part de notre commerce à Tanger tend à grandir.
Alors qu'en 1919 le total des importations et exportations
à Tanger représentait 18 millions pour l'Espagne et 12 mil-
lions pour la France, pour les dix premiers mois de 1921),
mands y auraient trouvé les mêmes facilités pour
ne pas dire les mêmes complaisances qu'à Melilla,
Ceuta, Larache, ce qui aurait pu, étant donnée
sa situation sur le détroit, avoir des conséquences
extrêmement graves.
Au seuil du printemps.
Le général Berenguer vient d'annoncer une
reprise prochaine des opérations militaires. Le
programme établi comprend d'une part une action
énergique pour en finir avec la résistance de
Haissouli qui menace constamment et rend péni-
bles les communications entre Tétouan et Larache
et d'autre part une action partant de la région de
Melilla vers Alhucemas. Les journaux se font
écho de ces préparatifs. El Libéral écrit à ce sujet :
« Nous croyons que ce n'est pas le moment de
chercher des difficultés en changeant le labeur
pacifique qu'on a poursuivi ces derniers mois
pour des attitudes hostiles. La situation inté-
rieure n'est pas favorable. Nous entendons qu'on
doit continuer l'œuvre de pénétration pacifique
d'amitié et de concorde économisant ainsi du sang
et s'évitant des préoccupations. »
Un discours de M. Goicoechea au Sénat.
La discussion sur le texte de la réponse au
discours de la Couronne a donné l'occasion à
M. Gnicoechea, ex-ministre du dernier cabinet
Ma.ura, de traiter la question de Tanger. 11 l'avait
fait, on s'en souviendra, au cours de l'année der-
nière, dans les meetings organisés par la Liga
Africanista à Madrid et à Ceuta. Il n'apporta
dans le discours qu'il prononça devant le Sénat
aucun argument nouveau en faveur de sa thèse.
« Tanger, dit il, est une aspiration dérivée du
droit de la nécessité parce que sans zone afri-
caine, il n'y a pas d'indépendance péninsulaire,
et que sans Tanger il ne peut y avoir de zone
africaine. »
« Personne ne pense, comment pourrait-on le
penser, que cette aspiration puisse constituer un
motif d'altération de nos relations cordiales et
affectueuses avec la France », ajoutait-il.
Cette allusion aux relations franco-espagnoles
amena M. Goicoechea à parler à son tour du livre
de M. Barthou.
« En effet, ce livre contient non seulement la
phrase à laquelle vous (M. Perez Caballero) faisiez
allusion, mais l'affirmation que le traitement que
trouvaient dans notre zone de Protectorat les
réfugiés allemands ressemblait plus à de la com-
plicité qu'à de l'hospitalité. »
Cette affirmation, continua-t-il, constitue une
injustice évidente, et M. Perez Caballero » qui a
tenu le portefeuille du ministère d'Etat, sait quels
sacrifices l'Espagne a réalisés pour que la neutra-
lité la plus rigoureuse fût maintenue et que notre
inaction et l'arrêt de toutes opérations militaires
dans notre zone n'obéit, en réalité, à aucune
autre considératipn qu'au dessein de ne pas créer
de difficultés dans la zone française ».
M. Goicoechea invita ensuite tous les hommes
politiques à donner leur opinion sur le problème
de Tanger » qui n'est pas comme celui de Gibral-
tar, un problème d'amour-propre, de dignité et
d'orgueil blessé, mais une question de vie ou de
mort ».
L'ex-ministre termina par ces mots : « Lors-
qu'on discuta le projet de traité de 1902, le comte
de Romanones, chef insigne de M. Perez Cabal-
lero, disait : « Tout sera inutile si nous n'avons
pas Fez. Les événements auront peut-être con-
vaincu M. le comte de Romanones que cette
phrase doit être remplacée par cette autre : Tout
sera inutile si nous n'obtenons pas Tanger. »
M. le marquis de Lema répondit :
« Bien que ma position soit naturellement plus
délicate que la vôtre pour parler de Tanger, je me
félicite qu'il y ait des personnes comme vous et
d'autres dignes espagnols qui présentent devant
le monde les titres qu'a l'Espagne à cette partie
de l'Afrique, faisant réfléchir ceux qui intervien-
dront dans la solution de ce problème lorsque*le
moment sera venu de le résoudre. En ce moment,
et de cet endroit, il ne m'est pas possible de
parler; mais, indubitablement, tout gouverne-
ment trouve un appui dans des manifestations
qui, bien qu'elles paraissent excessives à quel-
ques-uns, sont un écho de l'opinion et repré-
sentent un état d'esprit qu'on ne doit pas mécon-
naître. »
EL FQIH.
Madrid, 21 avril 1921.
IJn referendum
sur la question de Tanger.
Un referendum sur la question de Tanger a été
entrepris auprès des Chambres de commerce de
France par la section marocaine de l' Union colo-
niale.
Les réponses reçues sont unanimement favo-
rables à une action vigoureuse pour résoudre le
plus rapidement possible cet important problème.
Nous publions aujourd'hui les délibérations
prises et les avis émis à ce sujet par les Chambres
de commerce de Lyon et de Rouen.
Délibération
de la Chambre de commerce de Lyon.
M. le Président expose ce qui suit
L'attention de notre Chambre a été attirée sur l'impor-
tance que présente pour nous l'établissement à Tanger
d'un grand port et la construction de la voie ferrée qui doit
réunir Tanger à Fez.
Nous avons été saisis de la question par l'Union colo-
niale française, laquelle nous a communiqué la requête
adressée à cet effet par les Chambres de commerce fran-
çaise, anglaise et espagnole de Tanger, aux représentants
des puissances à Tanger.
La rade de Tanger est très belle et se prêterait dans les
meilleures conditions à l'établissement d'un grand port.
La part de notre commerce à Tanger tend à grandir.
Alors qu'en 1919 le total des importations et exportations
à Tanger représentait 18 millions pour l'Espagne et 12 mil-
lions pour la France, pour les dix premiers mois de 1921),
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