Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAI S[E 109
aux élèves de digérer les programmes très char-
gés de l'école, qui comportent : l'enseignement
de la langue française qui doit être, pour eux,
dès leur sortie de l'école, l'outil le plus précieux
afin de leur permettre de travailler en parfaite
intelligence avec nous; l'enseignement des con-
naissances usuelles les plus indispensables et des
.notions élémentaires sur l'histoire et la géogra-
phie du Maroc, de la France et de ses colonies ;
comme instruction militaire, l'étude raisonnée et
complète de tout ce que doit savoir un chef de
section (infanterie) ou de peloton (cavalerie), pour
faire bonne figure dans toutes les circonstances
de la vie militaire.
. A cet enseignement que complètent heureuse-
ment quelques voyages scolaires annuels dans les
régions et les villes les plus intéressantes de l'em-
pire, il faut ajouter l'éducation morale de ces
jeunes élèves qui fait l'objet d'un' particulier
attention; les directives de l'école imposent
en effet l'obligation de les confirmer sans cesse
dans, les principes et les vertus de la bonne
- société à laquelle ils appartiennent, et de les ini-
tier aussi, mais très prudemment, aux particu-
larités de notre civilisation et de notre savoir-
vivre.
A la fin de la deuxième année scolaire, une
Commission examine les élèves au point de vue
de leur aptitude au grade de sous-lieutenant ma-
rocain et délivre ce brevet aux plus méritants ; elle
décide que les faibles redoubleront leur deuxième
année; elle peut prononcer le cas échéant le ren-
voi dans leurs familles des sujets reconnus tout à
faits inaptes.
Grâce aux précautions prises, comme il a été
indiqué plus haut, pour apprivoiser nos jeunes
musulmans, grâce à nos méthodes d'instruction
et d'éducation, Dar-el-Beïda a très vite acquis
auprès de notables marocains, la: meilleure répu-
tation.
La première promotion, arrivée à l'Ecole en
juillet 1919 (1') comprit quatorze élèves apparte-
nant à d'excellentes familles de chefs indigènes
(caïds du Boucheron, du Tadla, de Petitjean,
Pacha de Taza.) ou d'importants personnages reli-
gieux (chorfa d'Ouezzan, marabouts des Cher-
kaoua, de Boujarl), venus des différentes régions
du Maroc.
Dans le courant de l'année scolaire, beaucoup
des notables, apparentés ou non aux élèves, sont
venus visiter l'école, les. uns cédant à la curiosité
soulevée par cette originale organisation d'une
Ecole militaire musulmane, les autres désireux
seulement de rassurer les mères auxquelles cet
internat militaire ne disait rien qui vaille ; tous,
invités à séjourner à l'école, dans une chambre
des hôtes aménagée à cet effet, et à: demeurer
près de leurs enfants autant qu'il leur plairait,
usèrent largement de cette hospitalité et se reti-
rèrent toujours enchantés de tout ce qu'ils avaient
vu.
(1) L'Ecole a été créée par décision ministérielle du 3 sep-
tembre i918 ; elle n'a pu commencer à fonctionner qu'en juil-
let 1919,
Les louanges que ces notables répandent sur
l'école et celles que les élèves ne lui ménagènt
pas non plus au cours de leurs permissions,
constituent pour notre œuvre, la meilleure propa-
gande. Aussi, lors du recrutement de la deuxième
promotion en septembre dernier, trente-cinq de-
mandes parvinrent-elles au Résident général qui
décida de n'en retenir que dix afin de donner à
tous l'impression que le recrutement de Dar-el-
Beïda ne porte vraiment que sur une élite. Dans
cette nouvelle promotion, composée exclusivement
cette fois, de fils de très grande familles, nous
sommes heureux de compter un fils de feu Si el
Madani el Glaoui, le beau-frère du pacha El Hadj
Thami el Glaoui, deux neveux du caïd Si el Ayadi,
chef de l'importante Confédération des Rehamna
de Marrakech, le frère du pacha d'Azemmour, etc.
C'est donc là un très gros succès.
Les résultats obtenus tant au point de vue de
la qualité des élèves qui composent ces deux pre-
mières promotions qu'au point de vue de leur tra-
vail et de leur application, sont déjà très satis-
faisants. Sa Majesté le sultan accompagnée de ses
fils et de ses ministres et le Résident général
suivi de son état-major se sont plu à les consta-
ter eux-mêmes, lors de la visite officielle qu'ils
ont bien voulu faire à l'école, le 27 novembre
dernier, donnant ainsi à cette œuvre un éclatant
témoignage du très haut intérêt qu'ils lui
portent.
Les jeunes gens s'assimilent parfaitement tout
ce qui leur est enseigné et s'intéressent vive-
ment à leurs études; ils sont très dociles, très
disciplinés, très respectueux. Nous ne doutons
point qu'ils fassent d'excellents officiers indigènes,
loyaux, instruits et bien élevés.
Dar-.el-Beïda est donc en très bonne voie, mais
la besogne est loin d'être terminée et l'expérience
qui vient d'être tentée n'est encore qu'à ses
débuts.
Il faudra, pendant longtemps, persévérer dans
les directives que nous a dictées l'expérience et
qui. ont pu être éprouvées déjà, à l'usage, depuis
deux ans, mais ne point cesser de recueillir à tous
moments, au hasard de la vie journalière, les
leçons de choses et les observations intéressant le
recrutement des élèves, leur instruction et leur
éducation, l'opinion des familles, etc., afin d'amé-
liorer sans cesse les méthodes en cours, lesquelles,
dans une école d'un genre aussi nouveau, ne
peuvent être, pour la plupart, que le résultat de
tâtonnements successifs très prudents ; il faudra
suivre les élèves à leur sortie de l'école, les bien
placer d'abord, suivant leurs aptitudes particu-
lières, sous les ordres de chefs idoines qui les
comprennent et qui les aiment; puis les guider
dans la vie militaire afin d'éviter aux uns les
défaillances, aux autres les faux pas malheureux
où trébucherait avec eux la bonne réputation de
l'école; enfin s'efforcer de les aider aussi, lorsque
les circonstances le permettront, à recueillir la
succession de leurs pères comme caïd, pacha,
chef de confrérie religieuse, etc., afin de donner
au titre d' « ancien élève de Dar-el-Beïda » un
aux élèves de digérer les programmes très char-
gés de l'école, qui comportent : l'enseignement
de la langue française qui doit être, pour eux,
dès leur sortie de l'école, l'outil le plus précieux
afin de leur permettre de travailler en parfaite
intelligence avec nous; l'enseignement des con-
naissances usuelles les plus indispensables et des
.notions élémentaires sur l'histoire et la géogra-
phie du Maroc, de la France et de ses colonies ;
comme instruction militaire, l'étude raisonnée et
complète de tout ce que doit savoir un chef de
section (infanterie) ou de peloton (cavalerie), pour
faire bonne figure dans toutes les circonstances
de la vie militaire.
. A cet enseignement que complètent heureuse-
ment quelques voyages scolaires annuels dans les
régions et les villes les plus intéressantes de l'em-
pire, il faut ajouter l'éducation morale de ces
jeunes élèves qui fait l'objet d'un' particulier
attention; les directives de l'école imposent
en effet l'obligation de les confirmer sans cesse
dans, les principes et les vertus de la bonne
- société à laquelle ils appartiennent, et de les ini-
tier aussi, mais très prudemment, aux particu-
larités de notre civilisation et de notre savoir-
vivre.
A la fin de la deuxième année scolaire, une
Commission examine les élèves au point de vue
de leur aptitude au grade de sous-lieutenant ma-
rocain et délivre ce brevet aux plus méritants ; elle
décide que les faibles redoubleront leur deuxième
année; elle peut prononcer le cas échéant le ren-
voi dans leurs familles des sujets reconnus tout à
faits inaptes.
Grâce aux précautions prises, comme il a été
indiqué plus haut, pour apprivoiser nos jeunes
musulmans, grâce à nos méthodes d'instruction
et d'éducation, Dar-el-Beïda a très vite acquis
auprès de notables marocains, la: meilleure répu-
tation.
La première promotion, arrivée à l'Ecole en
juillet 1919 (1') comprit quatorze élèves apparte-
nant à d'excellentes familles de chefs indigènes
(caïds du Boucheron, du Tadla, de Petitjean,
Pacha de Taza.) ou d'importants personnages reli-
gieux (chorfa d'Ouezzan, marabouts des Cher-
kaoua, de Boujarl), venus des différentes régions
du Maroc.
Dans le courant de l'année scolaire, beaucoup
des notables, apparentés ou non aux élèves, sont
venus visiter l'école, les. uns cédant à la curiosité
soulevée par cette originale organisation d'une
Ecole militaire musulmane, les autres désireux
seulement de rassurer les mères auxquelles cet
internat militaire ne disait rien qui vaille ; tous,
invités à séjourner à l'école, dans une chambre
des hôtes aménagée à cet effet, et à: demeurer
près de leurs enfants autant qu'il leur plairait,
usèrent largement de cette hospitalité et se reti-
rèrent toujours enchantés de tout ce qu'ils avaient
vu.
(1) L'Ecole a été créée par décision ministérielle du 3 sep-
tembre i918 ; elle n'a pu commencer à fonctionner qu'en juil-
let 1919,
Les louanges que ces notables répandent sur
l'école et celles que les élèves ne lui ménagènt
pas non plus au cours de leurs permissions,
constituent pour notre œuvre, la meilleure propa-
gande. Aussi, lors du recrutement de la deuxième
promotion en septembre dernier, trente-cinq de-
mandes parvinrent-elles au Résident général qui
décida de n'en retenir que dix afin de donner à
tous l'impression que le recrutement de Dar-el-
Beïda ne porte vraiment que sur une élite. Dans
cette nouvelle promotion, composée exclusivement
cette fois, de fils de très grande familles, nous
sommes heureux de compter un fils de feu Si el
Madani el Glaoui, le beau-frère du pacha El Hadj
Thami el Glaoui, deux neveux du caïd Si el Ayadi,
chef de l'importante Confédération des Rehamna
de Marrakech, le frère du pacha d'Azemmour, etc.
C'est donc là un très gros succès.
Les résultats obtenus tant au point de vue de
la qualité des élèves qui composent ces deux pre-
mières promotions qu'au point de vue de leur tra-
vail et de leur application, sont déjà très satis-
faisants. Sa Majesté le sultan accompagnée de ses
fils et de ses ministres et le Résident général
suivi de son état-major se sont plu à les consta-
ter eux-mêmes, lors de la visite officielle qu'ils
ont bien voulu faire à l'école, le 27 novembre
dernier, donnant ainsi à cette œuvre un éclatant
témoignage du très haut intérêt qu'ils lui
portent.
Les jeunes gens s'assimilent parfaitement tout
ce qui leur est enseigné et s'intéressent vive-
ment à leurs études; ils sont très dociles, très
disciplinés, très respectueux. Nous ne doutons
point qu'ils fassent d'excellents officiers indigènes,
loyaux, instruits et bien élevés.
Dar-.el-Beïda est donc en très bonne voie, mais
la besogne est loin d'être terminée et l'expérience
qui vient d'être tentée n'est encore qu'à ses
débuts.
Il faudra, pendant longtemps, persévérer dans
les directives que nous a dictées l'expérience et
qui. ont pu être éprouvées déjà, à l'usage, depuis
deux ans, mais ne point cesser de recueillir à tous
moments, au hasard de la vie journalière, les
leçons de choses et les observations intéressant le
recrutement des élèves, leur instruction et leur
éducation, l'opinion des familles, etc., afin d'amé-
liorer sans cesse les méthodes en cours, lesquelles,
dans une école d'un genre aussi nouveau, ne
peuvent être, pour la plupart, que le résultat de
tâtonnements successifs très prudents ; il faudra
suivre les élèves à leur sortie de l'école, les bien
placer d'abord, suivant leurs aptitudes particu-
lières, sous les ordres de chefs idoines qui les
comprennent et qui les aiment; puis les guider
dans la vie militaire afin d'éviter aux uns les
défaillances, aux autres les faux pas malheureux
où trébucherait avec eux la bonne réputation de
l'école; enfin s'efforcer de les aider aussi, lorsque
les circonstances le permettront, à recueillir la
succession de leurs pères comme caïd, pacha,
chef de confrérie religieuse, etc., afin de donner
au titre d' « ancien élève de Dar-el-Beïda » un
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