62 BULLLETIN DU ICOMITÉ
jour de l'armée la ire division du Maroc pour la vaillance,
la bravoure, l'énergie et la ténacité dont elle a fait preuve
aux combats de la Fossé-à-l'Eau, le 28 août, et dans les
journées des 6, 7. 8 et 9 septembre à Mondement-Montgi
vroux, Saint Prix, - les résultats obtenus comme aussi
les pertes cruelles, mais glorieuses, qu'elle a subies en
témoignent. Zouaves, coloniaux. tirailleurs indigènes ont
fait d'une façon admirable leur devoir.
Fait à Rabat, le 10 octobre 1014.
LYÀUTEY.
Le Bulletin officiel du 14 décembre portait les
ordres suivants :
Ordre du 7 décembre 1914.
Le général commandant en chef porte à la connaissance
de tous le télégramme suivant qu'il vient de recevoir de
M. le ministre de la Guerre :
Bordeaux, le 6 décembre 19i 4.
V No 241 clc. — Est cite à l'ordre de l'armée Larbi ben
Lahbib, engagé volontaire marocain au 36 tirailleurs.
Motif : Blessé au combat du 6 novembre, blessé de nou-
veau au combat dit 12, est resté sur la ligne de feu toute
la journée, faisant preuve de courage et donnant l'exemple
du plus grand sang-froid. »
Fait à Rabat, le 7 décembre 1914.
LYÀUTEY.
Ordre du 9 décembre 1914.
Le général commandant en chef parte à la connaissance
de tous le télégramme suivant qu'il vient de recevoir de
M. le ministre de la Guerre : i
« Bor leàux, le 8 décembre 1914. 1
« Sa 2493 C — Sont médaillés militaires : *
« Matti ben Mohammed, soldat de r classé au régiment
de chasseurs indigènes (régiment Poeymirau).
« Chef d'un poste d'écoute de trois hommes, a fait face
à un détachement d'une quinzaine d'hommes qui cher-
chaient à forcer le passage, l'a contraint par ses feux à se
retirer, abandonnant un des leurs, a ramehé ensuite le
corps d'un des nôtres tué au cours de l'action et le corps
de l'Allemand tué ainsi que les fusils;
« Mohammed ben Hadj, Maoun du régiment de chas-
seurs indigènes (régiment Poeymirau).
o Magnifique soldat, réputé parmi les chasseurs indi-
gènes pour sa bravoure et son sang-froid signalé au feu,
blessé le 5 septembre, venait de rejoindre sa compagnie
lorsqu'il a été de nouveau grièvement blessé, le 24 no-
vembre au soir. à son poste de combat ; 1
« Salah ben Mati, Maoun du régiment des chasseurs
indigènes (régiment Poeymirau).
« Blessé au combat du 16 septembre, blessé de nouveau
le 24 novembre alors qu'il commandait un poste péril-
leux. »
Fait à Rabat, le 9 décembre 1914.
LYÀUTEY. ;
Ordre du 11 décembre 1914. i
Le général commandant en chef porte à la connaissance
de tous le télégramme suivant qu'il vient de recevoir de
M. le ministre de la Guerre :
« Bordeaux, le 10 décembre 1914. ;
« N° 5i'i3 9/11. — Suis heureux vous faire connaître
que parmi chasseurs indigènes qui continuent mériter
estime de tous par leur bravoure et audace, deux maouns
viennent particulièrement de se distinguer. Ce sont -.
Mohammed ben Hadj Soussi, Se compagnie, des Aït-Abdal-
laï, douar-Tirizial. et Salah ben Madi Chaolli. 11" com-
pagnie des Ouled-Aziz-ZaouïaTidjilali, blessés deux fois
refusent quitter front et continuent à combattre. Tous
deux reçu médaille militaire que général commandant
armée leur a remise lui-même. Recevrez par courrier
autres détails. »
Fait à Rabat, le 11 décembre 1914.
LtAtTEt, L
Autre inscription :
Extrait de l'ordre n° 556 D.
A la date dit 20 janvier 1915, le général commandant en
chef a conféré la médaille militaire aux militaires dont les
noms suivent :
AHMED BEN AHDAM, n° matricule 463, soldat au régiment
de tirailleurs marocains.
« S'est signalé par son entrain et son courage dès son
arrivée au front, b est présenté comme volontaire au cours
d'une reconnaissance de jour pour se rapprocher des tran-
chées allemandes Blessé au cours dé cette mission péril-
leuse, a. malgré une fracture au bras, rapporté son arme
et fourni des renseignements précis. »
MOHAMMED BEN LAHFIED, n° matricule 2032, soldat au régi-
ment de tirailleurs marocains.
« Soldat brave et énergique. Blessé une première fois
le 2 septembre, a continué, dès son retour au front, à don-
ner l'exemple du dévouement et du mépris du danger.
Blessé grièvement le 9 décembre d'un éclat d'obus, a dû
subir l'amputation du bras. »
NAjp,.m OULD TAHAR, nu matricule 202, soldat au régiment
de tirailleurs marocains.
« Brave soldat, se faisant partout remarquer par son en-
train et sa bravoure. Gravement blessé le 25 décetnbre,
encourageait ses camarades qui s'empressaient autour de
lui en leur disant : « J'aurais voulu tomber dahs léfe tran-
chées allemandes! »
BOUCHAID BEN OMAR, n° matricule 346, soldât au régiment
de tirailleurs marocains.
« Superbe soldat, blessé une prémière fois le 5 sep -
tembre, a continué, dès son retour aii front, à se faire re-
marquer par sa bravoure et sa belle attitude au téu. CIté
à l'ordre de l'armée pour sa brillante conduite. Grièvement
blessé le 25 décembre. »
INIOHA)IMEI) BEN EL HACIIEMI, n° matricule 1210, soldat au
régiment de tirailleurs marocains.
« Excellent soldat, s'est fait remarquer depuis le début
des opérations par sa bravoure et son dévouement. Gra-
vement blessé d'un éclat d'obus, le 25 décembre, conti-
nuait à encourager ses camarades, à refusé de sé laisser
emporter, demandant à rester pour voir ses compagnons
marcher à l'assaut. »
Enfin, le général Lyautey ayant télégraphié au
généralissime pour le remercier du haut témoi-
gnage qu'il a donné aUx troupes marocaines en
les passant en revue et en décorant de sa propre
main le lieutenant-colonel Poeymirau, nommé
officier de la Légion d'honneur, a reçu du géné-
ral JofTre la réponse suivante :
.l'ai été heureux de passer en revue le régiment maro-
cain qui. depuis son arrivée en France, a donné des preuves
remarquables de sa vaillance, de son aptitude à la guerre
en Europe, et de sa discipline, se plaçant au meilleur rang
parmi les troupes indigènes.
Je saisis cette occasion pour vous remercier du concours
plein d abnégation que le Maroc a donné à la Métropole et
qui nous a été précieux.
Je vous prie de transmettre également mes remercie-
ments à Sa Majesté le Sultan.
Signé : JOFFRE.
Il faut signaler que le Maroc n'a cessé d'as-
sister les troupes envoyées en France. Sous la
haute direction de M"1® Lyautey les ouvroirs du
Maroc ont produit de grosses quantités de lainages
et sous-vêtements qui ont été envoyées au front
aux tirailleurs et spahis marocains ou distribuées
aux blessés marocains des formations sanitaires.
De plus, le Maroc a ouvert dans le Midi une
maison de convalescence destinée à ces soldais
dont la réputation de bravoure et de dévouéniènt
a été reconnue de toute l'armée.
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