Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1909-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1909 01 janvier 1909
Description : 1909/01/01 (N1,A19)-1909/12/31 (N12,A19). 1909/01/01 (N1,A19)-1909/12/31 (N12,A19).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787844t
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 171
En possession de ces ressources, le gouvernement général
mit sans délai à la disposition du préfet et du général com-
mandant la division de Constantine les crédits qui lui avaient
été demandés pour procurer des semences aux agriculteurs
des communes dans lesquelles ne fonctionnaient pas de
Sociétés de prévoyance et pour venir en aide aux malheu-
reux, soit par des distributions de secours, soit par l'orga-
nisation de chantiers de charité.
Les renseignements qui parvinrent à Algel permirent de
constater que ces ressources risquaient de ne pas suffire
pour toutes les éventualités ; aussi, avant que ce crédit fût
épuisé, le gouvernement général fit décider un nouveau
prélèvement de 400.000 francs sur le, fonds de réserve de
l'Algérie.
A l'heure actuelle, il a été distribué aux indigènes du
département de Constantine une somme de 650.290 francs.
D'autre part, les sociétés indigènes de prévoyance ont
répondu à l'appel de l'administration.
Ces sociétés ont prélevé sur leurs ressources une somme
globale de 3.095,t76 fr. 76, se répartissant ainsi qu'il suit :
Prêts pour 1908-1909, 2.956.496 francs ; secours non rem-
boursables : argent, 83.689 francs ; nature, 55.041 fr. 76. —
Total : 3.095.176 fr. fr. 76.
Elles ont de plus .renouvelé des prêts consentis pendant
la campagne précédente jusqu'à concurrence de 2 millions
151.147 fr. 98.
L'effort financier fait par les Sociétés du département de
Constantine représente donc au total une somme de 5 mil-
lions 252.324 fr. 74.
De leur côté, les communes et les établissements de
bienfaisance ont alloué des sommes très importantes pour
secourir les miséreux, savoir :
Communes, 374.404-fr, 94; bureaux de bienfaisance mu-
sulmans: 14.040 fr. 76; bureaux de bienfaisance européens,
3.881 fr. 60; sociétés privées, crèches, fourneaux écono-
miques, etc,, 16.222 fr. 50. — Total : 408.549 fr. 80.
Il a été enfin prélevé sur les fonds de douars tant pour
secours aux indigènes nécessiteux que pour l'ouverture de
chantiers de charité, une somme de 176.880 francs.
En 1-908 la récolte avait été bonne dans le département
d'Oran et assez satisfaisante dans celui d'Alger. T)ans quel-
ques localités de ces deux départements les populations
indigènes avaient pourtant à souffrir, soit de l'invasion des
sauterelles, soit de la sécheresse. Le gouvernement général
s'est empressé de leur venir en aide par l'attribution de se-
cours qui se sont élevés, savoir :
Pour le département d'Alger, à 167.250 francs.
Pour le département d'Oran, à 37.140 francs.
Les sociétes de prévoyance de ces départements ont éga-
lement fait un effort considérable en faveur de ceux de
leurs associés qui se trouvaient momentanément dans la
gêne.
Plusieurs, enfin, ont consenti, dans les limites légales,
des prêts aux sociétés de prévoyance du département de
Constantine qui ne possédaient pas de ressources suffi-
santes pour aider dans la mesure nécessaire tous leurs adhé-
rents.
Qui, à cette lecture, ne sera frappé de la part
prépondérante réservée aux sociétés indigènes de
prévoyance dans le soulagement des misères de
la population musulmane? L'effort financier,, fait
par elles, s'est élevé à plus de cinq millions de
francs, alors que celui de l'Etat ou des communes
ne dépassait pas un million. C'est dans des con-
jonctures semblables que l'on apprécie mieux
l'utilité de ces sociétés, mieux encore leur néces-
sité dans l'Afrique du Nord, c'est-à-dire dans un
pays où l'inégalité et l'irrégularité des saisons, et
aussi d'autres causes locales rendent toujours très
différent et souvent aléatoire le produit des cul-
tures. En prêtant pour semer, en prêtant même
pour subsister, ces sociétés ont fait non seule-
ment œuvre de mutualité, mais aussi œuvre d'hu-
manité et de salubrité; car, ne l'oublions pas, les
périodes de grande famine sont aussi des périodes
de grande épidémie. En évitant l'une, la colonie
a-quelque espoir d'échapper à l'autre.
L'affaire de l'Ouenza. -- Et toujours l'affaire
de l'Ouenza préoccupe ardemment l'opinion pu-
blique de la colonie et ménage des surprises.
Comment l'émoi aurait-il pu se calmer? Après
le coup de théâtre parlementaire du mois dernier,
la question devait être portée, pour étude et dis-
cussion, devant les assemblées algériennes.
L'occasion offerte de manifester leurs sentiments
fut saisie avec empressement. Les conseils géné-
raux des trois départements s'étant réunis en
avril, ont tous trois émis des vœux pour que soit
abandonné le projet de dériver une partie des
minerais algériens vers Bizerte; ils ont affirmé
très fermement et très hautement la volonté de
la colonie de rester maîtresse de ses ressources
minières. La discussion la plus intéressante a eu
lieu au conseil général d'Alger; elle a apporté,
dans l'examen de cette question, des arguments
encore peu connus. Le rapporteur a notamment
insisté sur ce fait, que la Tunisie a fait insérer
dans les clauses des concessions de mines qu'elle
a consenties l'obligation formelle pour les conces-
sionnaires d'exporter exclusivement les minerais
par un port tunisien. N'y a-t-il pas quelque chose
de paradoxal et de profondément inéquitable à ce
qu'elle réclame aujourd'hui de l'Algérie précisé-
ment ce qu'elle condamne chez elle? Le vœu
émis par le conseil général d'Alger mérite d'être
cité :
Le conseil général, -
Considérant que les minerais algériens sont la propriété
de l'Algérie, qui a le droit de tirer des ressources de son
sol toutes les redevances directes ou Indirectes qu'elles
sont susceptibles de rapporter ;
Considérant que l'intérêt de la défense nationale ne paraît
pas être en cause, qu'au surplus, la Tunisie peut fournir,
dans un délai assez rapproché, un tonnage de minerais
supérieur à celui jugé nécessaire; ^
Considérant qu'il serait excessif de demander à l'Algérie
de fournir au port de Bizerte une marchandise que la Tu-
nisie est à même de lui procurer sans difficulté ;
Qu'il est d'autant plus équitable de laisser à l'Algérie le
soin d'exporter ses minerais comme elle le jugera conve-
nable, que la Tunisie a imposé à tous les concessionnaires
de ses mines l'obligation d'exporter exclusivement ses mi-
nerais par un port tunisien;
Emet le vœu que le Parlement veuille bien ratifier le
projet préparé par le gouvernement général, approuve par
tous les services intéressés et les assemblées algériennes.
' Pendant que le conseil général de Constantine
tenait sa session, quelque agitation tapageuse a
failli troubler ses séances; mais elle n'a eu d'écho
que dans la rue. Une effervescence un peu plus
grande s'est produite à Bône, où les questions de
politique locale se sont greffées sur ce problème
d'intérêt national. Des meetings de protestation
ont été tenus : beaucoup de bruit, beaucoup de
cris et de cris hostiles aux pouvoirs publics, mais
peu de résultats.
Une des surprises, et non des moindres, que
nous a ménagées cette affaire, a été provoquée par
le démenti de M. Charles Lefebvre, président de
la Chambre de commerce de Bizerte. Quelques
En possession de ces ressources, le gouvernement général
mit sans délai à la disposition du préfet et du général com-
mandant la division de Constantine les crédits qui lui avaient
été demandés pour procurer des semences aux agriculteurs
des communes dans lesquelles ne fonctionnaient pas de
Sociétés de prévoyance et pour venir en aide aux malheu-
reux, soit par des distributions de secours, soit par l'orga-
nisation de chantiers de charité.
Les renseignements qui parvinrent à Algel permirent de
constater que ces ressources risquaient de ne pas suffire
pour toutes les éventualités ; aussi, avant que ce crédit fût
épuisé, le gouvernement général fit décider un nouveau
prélèvement de 400.000 francs sur le, fonds de réserve de
l'Algérie.
A l'heure actuelle, il a été distribué aux indigènes du
département de Constantine une somme de 650.290 francs.
D'autre part, les sociétés indigènes de prévoyance ont
répondu à l'appel de l'administration.
Ces sociétés ont prélevé sur leurs ressources une somme
globale de 3.095,t76 fr. 76, se répartissant ainsi qu'il suit :
Prêts pour 1908-1909, 2.956.496 francs ; secours non rem-
boursables : argent, 83.689 francs ; nature, 55.041 fr. 76. —
Total : 3.095.176 fr. fr. 76.
Elles ont de plus .renouvelé des prêts consentis pendant
la campagne précédente jusqu'à concurrence de 2 millions
151.147 fr. 98.
L'effort financier fait par les Sociétés du département de
Constantine représente donc au total une somme de 5 mil-
lions 252.324 fr. 74.
De leur côté, les communes et les établissements de
bienfaisance ont alloué des sommes très importantes pour
secourir les miséreux, savoir :
Communes, 374.404-fr, 94; bureaux de bienfaisance mu-
sulmans: 14.040 fr. 76; bureaux de bienfaisance européens,
3.881 fr. 60; sociétés privées, crèches, fourneaux écono-
miques, etc,, 16.222 fr. 50. — Total : 408.549 fr. 80.
Il a été enfin prélevé sur les fonds de douars tant pour
secours aux indigènes nécessiteux que pour l'ouverture de
chantiers de charité, une somme de 176.880 francs.
En 1-908 la récolte avait été bonne dans le département
d'Oran et assez satisfaisante dans celui d'Alger. T)ans quel-
ques localités de ces deux départements les populations
indigènes avaient pourtant à souffrir, soit de l'invasion des
sauterelles, soit de la sécheresse. Le gouvernement général
s'est empressé de leur venir en aide par l'attribution de se-
cours qui se sont élevés, savoir :
Pour le département d'Alger, à 167.250 francs.
Pour le département d'Oran, à 37.140 francs.
Les sociétes de prévoyance de ces départements ont éga-
lement fait un effort considérable en faveur de ceux de
leurs associés qui se trouvaient momentanément dans la
gêne.
Plusieurs, enfin, ont consenti, dans les limites légales,
des prêts aux sociétés de prévoyance du département de
Constantine qui ne possédaient pas de ressources suffi-
santes pour aider dans la mesure nécessaire tous leurs adhé-
rents.
Qui, à cette lecture, ne sera frappé de la part
prépondérante réservée aux sociétés indigènes de
prévoyance dans le soulagement des misères de
la population musulmane? L'effort financier,, fait
par elles, s'est élevé à plus de cinq millions de
francs, alors que celui de l'Etat ou des communes
ne dépassait pas un million. C'est dans des con-
jonctures semblables que l'on apprécie mieux
l'utilité de ces sociétés, mieux encore leur néces-
sité dans l'Afrique du Nord, c'est-à-dire dans un
pays où l'inégalité et l'irrégularité des saisons, et
aussi d'autres causes locales rendent toujours très
différent et souvent aléatoire le produit des cul-
tures. En prêtant pour semer, en prêtant même
pour subsister, ces sociétés ont fait non seule-
ment œuvre de mutualité, mais aussi œuvre d'hu-
manité et de salubrité; car, ne l'oublions pas, les
périodes de grande famine sont aussi des périodes
de grande épidémie. En évitant l'une, la colonie
a-quelque espoir d'échapper à l'autre.
L'affaire de l'Ouenza. -- Et toujours l'affaire
de l'Ouenza préoccupe ardemment l'opinion pu-
blique de la colonie et ménage des surprises.
Comment l'émoi aurait-il pu se calmer? Après
le coup de théâtre parlementaire du mois dernier,
la question devait être portée, pour étude et dis-
cussion, devant les assemblées algériennes.
L'occasion offerte de manifester leurs sentiments
fut saisie avec empressement. Les conseils géné-
raux des trois départements s'étant réunis en
avril, ont tous trois émis des vœux pour que soit
abandonné le projet de dériver une partie des
minerais algériens vers Bizerte; ils ont affirmé
très fermement et très hautement la volonté de
la colonie de rester maîtresse de ses ressources
minières. La discussion la plus intéressante a eu
lieu au conseil général d'Alger; elle a apporté,
dans l'examen de cette question, des arguments
encore peu connus. Le rapporteur a notamment
insisté sur ce fait, que la Tunisie a fait insérer
dans les clauses des concessions de mines qu'elle
a consenties l'obligation formelle pour les conces-
sionnaires d'exporter exclusivement les minerais
par un port tunisien. N'y a-t-il pas quelque chose
de paradoxal et de profondément inéquitable à ce
qu'elle réclame aujourd'hui de l'Algérie précisé-
ment ce qu'elle condamne chez elle? Le vœu
émis par le conseil général d'Alger mérite d'être
cité :
Le conseil général, -
Considérant que les minerais algériens sont la propriété
de l'Algérie, qui a le droit de tirer des ressources de son
sol toutes les redevances directes ou Indirectes qu'elles
sont susceptibles de rapporter ;
Considérant que l'intérêt de la défense nationale ne paraît
pas être en cause, qu'au surplus, la Tunisie peut fournir,
dans un délai assez rapproché, un tonnage de minerais
supérieur à celui jugé nécessaire; ^
Considérant qu'il serait excessif de demander à l'Algérie
de fournir au port de Bizerte une marchandise que la Tu-
nisie est à même de lui procurer sans difficulté ;
Qu'il est d'autant plus équitable de laisser à l'Algérie le
soin d'exporter ses minerais comme elle le jugera conve-
nable, que la Tunisie a imposé à tous les concessionnaires
de ses mines l'obligation d'exporter exclusivement ses mi-
nerais par un port tunisien;
Emet le vœu que le Parlement veuille bien ratifier le
projet préparé par le gouvernement général, approuve par
tous les services intéressés et les assemblées algériennes.
' Pendant que le conseil général de Constantine
tenait sa session, quelque agitation tapageuse a
failli troubler ses séances; mais elle n'a eu d'écho
que dans la rue. Une effervescence un peu plus
grande s'est produite à Bône, où les questions de
politique locale se sont greffées sur ce problème
d'intérêt national. Des meetings de protestation
ont été tenus : beaucoup de bruit, beaucoup de
cris et de cris hostiles aux pouvoirs publics, mais
peu de résultats.
Une des surprises, et non des moindres, que
nous a ménagées cette affaire, a été provoquée par
le démenti de M. Charles Lefebvre, président de
la Chambre de commerce de Bizerte. Quelques
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.54%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.54%.
- Auteurs similaires Agence économique des territoires africains sous mandat Agence économique des territoires africains sous mandat /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Agence économique des territoires africains sous mandat" or dc.contributor adj "Agence économique des territoires africains sous mandat")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 177/732
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k9787844t/f177.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k9787844t/f177.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k9787844t/f177.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k9787844t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k9787844t