Presse et revues
732 pages
Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1909-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1909 01 janvier 1909
Description : 1909/01/01 (N1,A19)-1909/12/31 (N12,A19). 1909/01/01 (N1,A19)-1909/12/31 (N12,A19).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787844t
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 117
-que, celle du rogui Bou Hamara et celle des
tribus berbères du Sud.
Bou Hamara a recommencé son coup de 1902
et a pu s'avancer jusqu'à une dizaine de kilo-
mètres de Fez, au point appelé Ank-edj-djemel.
La mehalla hafidienne qui gardait la porte de
Fez a pu l'en débusquer et le rogui a rétrogradé
jusqu'à une cinquantaine de kilomètres.
I?autre part, il a fallu plusieurs.combats pour
arrêter les Aït Youssi qui, le 6 mars, ont attaqué
la mehalla chérifienne envoyée contre eux au
sud de Sefrou. Grâce à l'artillerie du lieutenant
Ben Sedira, la mehalla a pu tenir ses positions.
Trois jours après, elle a surpris les révoltés à son
tour et obtenu leur soumission.
Mais ces succès, loin de rétablir la situation à
Fez, ont été suivis d'un grave événement. Le
18 mars le chérif El Kittani, ce redoutable agi-
tateur qui fit opposition à la mission de M. Saint-
René Taillandier et qui fomenta à Fez la procla-
mation de Mouley Hafid, s'est enfui de Fez. Il
était tombé en disgrâce auprès du Makhzen et
était devenu le centre d'une opposition active.
On lui prête l'intervention de proclamer la guerre
sainte, de se faire -pfoclamer sultan. C'est une
source de nouveaux embarras pour le sultan et le
Makhzen.
La France et FEspagne au Maroc. —Nou-
velle interpellation le 20 mars à la Chambre
espagnole. Le député démocrate Villanueva a
interpellé le gouvernement au sujet de la poli-
tique de l'Espagne au Maroc, qu'il qualifie d'ex-
clusivement cléricale. Il a critiqué le gouverne-
ment d'avoir employé des dons particuliers à la
création, au Maroc, d'écoles dirigées par des fran-
ciscains, et il s'élève contre la présence de deux
représentants de cet ordre dans la mission de
M. Merry del Val à Fez. Envisageant un autre
côté de la question, il -blâme le gouvernement
d'avoir suivi au Maroc la France, dont il critique
la politique. Il craint que l'accord franco-alle-
mand ne se soit fait au détriment de l'Espagne,
et il conclut que l'influence de celle-ci au Maroc a
pris fin.
Le ministre d'Etat a démontré les inexactitudes
contenues-dans l'interpellation et a déclaré que
l'Espagne a .été informée des négociations franco-
allemandes avant la signature de l'accord. Le 22,
le ministre des Affaires étrangères a opposé aux
réclamations de l'ancien ministre libéral les
engagements pris par l'Espagne à la conférence
d'Algésiras. Il a dit que les efforts de M. Villa-
nueva et des autres nationalistes ne feront pas
varier l'entente de l'Espagne avec la France et
les..autres puissances et que l'accord franco-alle-
mand n'a nullement nui aux intérêts espagnols
au MaToc.
Les dépensés de l'expédition du Maroc —
A propos des crédits supplémentaires demandés
pour l'expédition marocaine, M. Paul Doumer,
dans son rapport ait nom de la Commission du
budget (n° 2386), a établi que les dépenses ont
été en 1907, de 19.615.000 francs, et en 1 908, de
37.618.000 francs, au total de 57.233.000 francs.
A l'heure actuelle la dépense dépasserait donc
60 millions de francs et atteindra bientôt 70 mil-
lions,
Le même rapport établit qu'au mois de mars
les troupes au Maroc comprenaient dans le Sud-
Oranais 2.000 hommes disposant de 600 animaux ;
à la frontière algérienne (avec les goums et ser-
vices) 3.800 hommes disposant de 1.100 animaux;
et dans la région de Casablanca 8.600 hommes
disposant de 3.300 animaux.
Le commerce du Maroc en 1.908. — Le
service des douanes publie la statistique pour
l'ensemble du trafic dans les huit ports ouverts
au commerce. L'année 1908 marque une forte
hausse sur 1907, 94.900,000 francs contre
64.865.342 francs.
Ces chiffres se répartissent ainsi entre les di-
verses nations européennes :
1907 1908
France 22.82.0.-135 31.760.000
Angleterre... : 25.428.561 41.480.000
Allemagne 9.983.318 10.800.000
Espagne . 3.116.145 4.700.000
Autres pays ............ 3.517.183 6.160.000
On sait que pour avoir le chiffre réel du com- .
merce de la France, il faut ajouter à celui que
nous faisons dans les ports celui que nous faisons
par la. frontière de l'Algérie et qui a flotté dans,
ces dernières années autour d'une quinzaine de
millions, ce qui nous place en tête des nations,
commerçant au Maroc. -Le chiffre exact de ce
dernier pour -1908 n'est pas encore connu.
Nous avons à peu près monopolisé l'importation
du sucre. Sur un total de 15.550.000 francs qui
représente le sucre introduit, nous en avons fourni
13.325.000 francs. Nous sommes également les
principaux importateurs pour les boissons, les
farines et semoules et les tissus de soie.
En dehors des peaux dont nous avons acheté
pour 2.680.000 francs, et du blé pour 2.620.000
francs, nous continuons à prendre une faible part
aux exportations. Les œufs dont il est sorti pour
4.190.000 francs, sont allés en Espagne et en An-
gleterre; les orges, 10.700.000 francs, en Angle-
terre et en Allemagne ; le bétail, 3.400.000 francs,
en Angleterr-e et en Espagne ; les amandes, 2.700.000
francs, en Angleterre et en Allemagne.
— Le gouvernement français, à la suite de l'accord franco- -
allemand, a conféré la dignité de grand-croix de la Légion
d'honneur au prince de Radolin, ambassadeur d'Allemagne
à Paris, et la cravate de commandeur au baron de Lang-
wert-h.
Nous annonçons avec plaisir la nomination au grade de
chevalier de M. W. B. Harris, correspondant du Times au
Maroc, l'un des vbyageu^marocains les plus expérimentés
et dont les lecteurs du Bulletin apprécient en ce moment les
qualités d'observateur par la traduction de son récit de
voyage au Tafilelt publiée dans les Renseignements coloniaux.
-que, celle du rogui Bou Hamara et celle des
tribus berbères du Sud.
Bou Hamara a recommencé son coup de 1902
et a pu s'avancer jusqu'à une dizaine de kilo-
mètres de Fez, au point appelé Ank-edj-djemel.
La mehalla hafidienne qui gardait la porte de
Fez a pu l'en débusquer et le rogui a rétrogradé
jusqu'à une cinquantaine de kilomètres.
I?autre part, il a fallu plusieurs.combats pour
arrêter les Aït Youssi qui, le 6 mars, ont attaqué
la mehalla chérifienne envoyée contre eux au
sud de Sefrou. Grâce à l'artillerie du lieutenant
Ben Sedira, la mehalla a pu tenir ses positions.
Trois jours après, elle a surpris les révoltés à son
tour et obtenu leur soumission.
Mais ces succès, loin de rétablir la situation à
Fez, ont été suivis d'un grave événement. Le
18 mars le chérif El Kittani, ce redoutable agi-
tateur qui fit opposition à la mission de M. Saint-
René Taillandier et qui fomenta à Fez la procla-
mation de Mouley Hafid, s'est enfui de Fez. Il
était tombé en disgrâce auprès du Makhzen et
était devenu le centre d'une opposition active.
On lui prête l'intervention de proclamer la guerre
sainte, de se faire -pfoclamer sultan. C'est une
source de nouveaux embarras pour le sultan et le
Makhzen.
La France et FEspagne au Maroc. —Nou-
velle interpellation le 20 mars à la Chambre
espagnole. Le député démocrate Villanueva a
interpellé le gouvernement au sujet de la poli-
tique de l'Espagne au Maroc, qu'il qualifie d'ex-
clusivement cléricale. Il a critiqué le gouverne-
ment d'avoir employé des dons particuliers à la
création, au Maroc, d'écoles dirigées par des fran-
ciscains, et il s'élève contre la présence de deux
représentants de cet ordre dans la mission de
M. Merry del Val à Fez. Envisageant un autre
côté de la question, il -blâme le gouvernement
d'avoir suivi au Maroc la France, dont il critique
la politique. Il craint que l'accord franco-alle-
mand ne se soit fait au détriment de l'Espagne,
et il conclut que l'influence de celle-ci au Maroc a
pris fin.
Le ministre d'Etat a démontré les inexactitudes
contenues-dans l'interpellation et a déclaré que
l'Espagne a .été informée des négociations franco-
allemandes avant la signature de l'accord. Le 22,
le ministre des Affaires étrangères a opposé aux
réclamations de l'ancien ministre libéral les
engagements pris par l'Espagne à la conférence
d'Algésiras. Il a dit que les efforts de M. Villa-
nueva et des autres nationalistes ne feront pas
varier l'entente de l'Espagne avec la France et
les..autres puissances et que l'accord franco-alle-
mand n'a nullement nui aux intérêts espagnols
au MaToc.
Les dépensés de l'expédition du Maroc —
A propos des crédits supplémentaires demandés
pour l'expédition marocaine, M. Paul Doumer,
dans son rapport ait nom de la Commission du
budget (n° 2386), a établi que les dépenses ont
été en 1907, de 19.615.000 francs, et en 1 908, de
37.618.000 francs, au total de 57.233.000 francs.
A l'heure actuelle la dépense dépasserait donc
60 millions de francs et atteindra bientôt 70 mil-
lions,
Le même rapport établit qu'au mois de mars
les troupes au Maroc comprenaient dans le Sud-
Oranais 2.000 hommes disposant de 600 animaux ;
à la frontière algérienne (avec les goums et ser-
vices) 3.800 hommes disposant de 1.100 animaux;
et dans la région de Casablanca 8.600 hommes
disposant de 3.300 animaux.
Le commerce du Maroc en 1.908. — Le
service des douanes publie la statistique pour
l'ensemble du trafic dans les huit ports ouverts
au commerce. L'année 1908 marque une forte
hausse sur 1907, 94.900,000 francs contre
64.865.342 francs.
Ces chiffres se répartissent ainsi entre les di-
verses nations européennes :
1907 1908
France 22.82.0.-135 31.760.000
Angleterre... : 25.428.561 41.480.000
Allemagne 9.983.318 10.800.000
Espagne . 3.116.145 4.700.000
Autres pays ............ 3.517.183 6.160.000
On sait que pour avoir le chiffre réel du com- .
merce de la France, il faut ajouter à celui que
nous faisons dans les ports celui que nous faisons
par la. frontière de l'Algérie et qui a flotté dans,
ces dernières années autour d'une quinzaine de
millions, ce qui nous place en tête des nations,
commerçant au Maroc. -Le chiffre exact de ce
dernier pour -1908 n'est pas encore connu.
Nous avons à peu près monopolisé l'importation
du sucre. Sur un total de 15.550.000 francs qui
représente le sucre introduit, nous en avons fourni
13.325.000 francs. Nous sommes également les
principaux importateurs pour les boissons, les
farines et semoules et les tissus de soie.
En dehors des peaux dont nous avons acheté
pour 2.680.000 francs, et du blé pour 2.620.000
francs, nous continuons à prendre une faible part
aux exportations. Les œufs dont il est sorti pour
4.190.000 francs, sont allés en Espagne et en An-
gleterre; les orges, 10.700.000 francs, en Angle-
terre et en Allemagne ; le bétail, 3.400.000 francs,
en Angleterr-e et en Espagne ; les amandes, 2.700.000
francs, en Angleterre et en Allemagne.
— Le gouvernement français, à la suite de l'accord franco- -
allemand, a conféré la dignité de grand-croix de la Légion
d'honneur au prince de Radolin, ambassadeur d'Allemagne
à Paris, et la cravate de commandeur au baron de Lang-
wert-h.
Nous annonçons avec plaisir la nomination au grade de
chevalier de M. W. B. Harris, correspondant du Times au
Maroc, l'un des vbyageu^marocains les plus expérimentés
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