Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1913-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1913 01 janvier 1913
Description : 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23). 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787733p
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 93
par le négus une sorte de triple protection assu-
rée par le ras Tessama, régent de l'empire, le
ras Mikaël, père de Yassou, et le fitaurari Apte
Giorgis; mais longue fut la lutte et compliquées
les intrigues que le régent Tessama dut soutenir
contre les agissements du parti de l'impératrice
qui menaçait de quitter Addis-Abeba et d'ameu-
ter tout le Choa contre le régent et l'héritier : un
instant on faillit avoir une lutte armée entre les
troupes du ras Olié et celles du ras Mikaël et du
ras Oualdé Giorgis, autre prétendant éventuel. La
mort de Tessama en 1911, suivant de près la ma-
jorité de Yassou, rendit des espérances nouvelles
au parti antidynastique qui essaya, sous la direc-
tion du ras Abata, de prendre le guébi (ou palais
du négus), de libérer le ras Gougsa et de prendre
le pouvoir. Les troupes du ras Mikaël réduisirent
une fois de plus le mouvement.
Cette fois, c'est au retour de Yassou que le
même parti a tenté un nouvel effort. Il s'y trou-
vait depuis cinq jours quand un ordre donné par
lui au commandant de la garde du guébi, le fitau-
rari Gabré Mariam, a amené le conflit. Le fitau-
rari n'ayant pas voulu évacuer le guébi, Yassou
l'y a fait attaquer le 9 février au matin et un vif
combat s'engagea pendant que Taïtou se réfugiait,
dit-on, dans un souterrain avec l'Empereur pa-
ralysé et victime d'un nouvel acte du drame qui
se joue autour de sa lente agonie. La lutte me-
naçait de devenir âpre, mais le pontife copte
.d'Addis-Abeba, l'aboune Matheos, est intervenu
selon l'usage en pareille occurrence et par ses bons
offices Gabré Mariam a renoncé à la lutte. C'est,
pour quelque temps, le retour de la paix inté-
rieure, et Yassou va sans doute en profiter pour
asseoir son pouvoir dans la capitale comme il l'a
fait dans les provinces.
LE RECRUTEMENT
DES
ADMINISTRATEURS DES COLONIES
Le décret du 15 novembre 4912 réorganisant le corps
des administrateurs des Colonies, a donné en partie satis-
faction aux desiderata exprimés par leur association pro-
fessionnelle dans des lettres adressées au ministre des
Colonies des 25 septembre 1907 et 12 mai 19119, tout en
améliorant l'organisation d'un corps de fonctionnaires, qui
est la cheville ouvrière de nos possessions d'Afrique.
Les administrateurs avaient été les premiers à demander
que les agents des affaires indigènes et des services civils
destinés à devenir administrateurs soient obligés de faire
un stage à l'Ecole coloniale pour y suivre des cours et y
acquérir ainsi des connaissances théoriques diverses, qui
leur font parfois défaut. On ne peut que remercier le mi-
nistre d'avoir réalisé cette réforme importante qui, si elle
grève les budgets locaux, augmentera notablement la va-
leur professionnelle de ceux qui ont intérêt à gérer les
grands iutérêts de la France d'outre mer et leur donnera
une unité de doctrine précieuse. Aussi quelques bons es-
prits ont fait remarquer à ce propos que cette innovation
pourrait utilement être introduite dans le recrutement des
administrateurs d'Algérie.
Une solde unique a été fixée pour chaque grade, et, par
suite, le système des augmentations de 500 francs, accordé
par les gouverneurs, a vécu. Il en résultera que bien des
mécontentements légitimes ne pourront plus se produire.
La réforme des soldes apporte, d'autre part, de légers
avantages pécuniaires à des fonctionnaires qui, tout en
faisant le même service que leurs camarades d'Indochine,
dans des conditions de confort moins grandes, au milieu de
risques professionnels supérieurs, sont cependant moins
payés qu'eux.
Les permutations sont plus soigneusement réglées et des
améliorations notables ont été apportées à l'organisation des
Conseils d'enquête..
Telles sont les principales innovations qui, comme le dit
le minisire dans son rapport au président de la République,
« réalisent un réel progrès dans l'administration de nos
colonies d'Afrique. »
Pourquoi s 'est-on arrêté en si beau chemin? Pourquoi
n'a-t-on pas donné satisfaction aux administrateurs lors-
qu ils ont demandé « qu .on ne puisse plus être nommé
administrateur qu 'en débutant par le grade inférieur? »
Et pourtant ce principe est admis pour le personnel
de bureau des secrétariats généraux des Colonies par le
décret du 24 novembre.
Cependant les administrateurs avaient fait justement
remarquer que « M. le ministre des Finances estime d'ail-
leurs, ainsi que vous avez bien voulu nous le faire savoir
par votre dépêche du 27 janvier dernier, que l'attribution
de pensions militaires ne s'explique que pour des corps
strictement hiérarchisés où l'on passe régulièrement d'un
grade au suivant, en débutant toujours par le grade le
moins élevé... »
« D'autre part, toutes les études et projets relatifs au
statut des fonctionnaires, disposent que toute première
nomination est nulle, si elle est faite à un grade autre que
le moins élevé de chaque catégorie de fonctions. »
Pour motiver leur demande, les administrateurs avaient
d'ailleurs ajouté : « En effet, par suite de l'admission à
presque tous les degrés de la hiérarchie, d'officiers, de
fonctionnaires ou de citoyens français ayant rendu des ser-
vices éclatants à la colonisation, il est arrivé à beaucoup
d'entre nous de ne pas se rapprocher régulièrement de la
tête du corps des administrateurs, ainsi que cela semble-
rait logique puisque des vides se produisent constamment
par suite de décès, de mises à la retraite, ou de nominations
à des emplois supérieurs. Le corps des administrateurs
étant encore en voie de développement, nos intérêts parti-
culiers n'ont guère été lésés, mais en sera-t il de même, le
jour où il n'y aura que des vacances à combler? » (Lettre
du 12 mai 1909.)
Il ne faut pas oublier que le corps des administrateurs
des Colonies créé en 1887 s'est considérablement développé.
En 1887, il y avait seulement 40 administrateurs en 1897,
il étaient 131, en 1907 ils étaient 489 et actuellement ils
sont 769 (voir le graphique ci-joint).
L'augmentation annuelle a donc été durant la première
période de 9, puis de 36, ensuite de 56. Une telle progres-
sion peut-elle durer? On peut hardiment répondre non,
même au cas où l'on pourrait transformer d'ici peu nombre
de cercles, de régions, de territoires militaires en circon-
scriptions civiles et elle ne saurait se maintenir que si
par le négus une sorte de triple protection assu-
rée par le ras Tessama, régent de l'empire, le
ras Mikaël, père de Yassou, et le fitaurari Apte
Giorgis; mais longue fut la lutte et compliquées
les intrigues que le régent Tessama dut soutenir
contre les agissements du parti de l'impératrice
qui menaçait de quitter Addis-Abeba et d'ameu-
ter tout le Choa contre le régent et l'héritier : un
instant on faillit avoir une lutte armée entre les
troupes du ras Olié et celles du ras Mikaël et du
ras Oualdé Giorgis, autre prétendant éventuel. La
mort de Tessama en 1911, suivant de près la ma-
jorité de Yassou, rendit des espérances nouvelles
au parti antidynastique qui essaya, sous la direc-
tion du ras Abata, de prendre le guébi (ou palais
du négus), de libérer le ras Gougsa et de prendre
le pouvoir. Les troupes du ras Mikaël réduisirent
une fois de plus le mouvement.
Cette fois, c'est au retour de Yassou que le
même parti a tenté un nouvel effort. Il s'y trou-
vait depuis cinq jours quand un ordre donné par
lui au commandant de la garde du guébi, le fitau-
rari Gabré Mariam, a amené le conflit. Le fitau-
rari n'ayant pas voulu évacuer le guébi, Yassou
l'y a fait attaquer le 9 février au matin et un vif
combat s'engagea pendant que Taïtou se réfugiait,
dit-on, dans un souterrain avec l'Empereur pa-
ralysé et victime d'un nouvel acte du drame qui
se joue autour de sa lente agonie. La lutte me-
naçait de devenir âpre, mais le pontife copte
.d'Addis-Abeba, l'aboune Matheos, est intervenu
selon l'usage en pareille occurrence et par ses bons
offices Gabré Mariam a renoncé à la lutte. C'est,
pour quelque temps, le retour de la paix inté-
rieure, et Yassou va sans doute en profiter pour
asseoir son pouvoir dans la capitale comme il l'a
fait dans les provinces.
LE RECRUTEMENT
DES
ADMINISTRATEURS DES COLONIES
Le décret du 15 novembre 4912 réorganisant le corps
des administrateurs des Colonies, a donné en partie satis-
faction aux desiderata exprimés par leur association pro-
fessionnelle dans des lettres adressées au ministre des
Colonies des 25 septembre 1907 et 12 mai 19119, tout en
améliorant l'organisation d'un corps de fonctionnaires, qui
est la cheville ouvrière de nos possessions d'Afrique.
Les administrateurs avaient été les premiers à demander
que les agents des affaires indigènes et des services civils
destinés à devenir administrateurs soient obligés de faire
un stage à l'Ecole coloniale pour y suivre des cours et y
acquérir ainsi des connaissances théoriques diverses, qui
leur font parfois défaut. On ne peut que remercier le mi-
nistre d'avoir réalisé cette réforme importante qui, si elle
grève les budgets locaux, augmentera notablement la va-
leur professionnelle de ceux qui ont intérêt à gérer les
grands iutérêts de la France d'outre mer et leur donnera
une unité de doctrine précieuse. Aussi quelques bons es-
prits ont fait remarquer à ce propos que cette innovation
pourrait utilement être introduite dans le recrutement des
administrateurs d'Algérie.
Une solde unique a été fixée pour chaque grade, et, par
suite, le système des augmentations de 500 francs, accordé
par les gouverneurs, a vécu. Il en résultera que bien des
mécontentements légitimes ne pourront plus se produire.
La réforme des soldes apporte, d'autre part, de légers
avantages pécuniaires à des fonctionnaires qui, tout en
faisant le même service que leurs camarades d'Indochine,
dans des conditions de confort moins grandes, au milieu de
risques professionnels supérieurs, sont cependant moins
payés qu'eux.
Les permutations sont plus soigneusement réglées et des
améliorations notables ont été apportées à l'organisation des
Conseils d'enquête..
Telles sont les principales innovations qui, comme le dit
le minisire dans son rapport au président de la République,
« réalisent un réel progrès dans l'administration de nos
colonies d'Afrique. »
Pourquoi s 'est-on arrêté en si beau chemin? Pourquoi
n'a-t-on pas donné satisfaction aux administrateurs lors-
qu ils ont demandé « qu .on ne puisse plus être nommé
administrateur qu 'en débutant par le grade inférieur? »
Et pourtant ce principe est admis pour le personnel
de bureau des secrétariats généraux des Colonies par le
décret du 24 novembre.
Cependant les administrateurs avaient fait justement
remarquer que « M. le ministre des Finances estime d'ail-
leurs, ainsi que vous avez bien voulu nous le faire savoir
par votre dépêche du 27 janvier dernier, que l'attribution
de pensions militaires ne s'explique que pour des corps
strictement hiérarchisés où l'on passe régulièrement d'un
grade au suivant, en débutant toujours par le grade le
moins élevé... »
« D'autre part, toutes les études et projets relatifs au
statut des fonctionnaires, disposent que toute première
nomination est nulle, si elle est faite à un grade autre que
le moins élevé de chaque catégorie de fonctions. »
Pour motiver leur demande, les administrateurs avaient
d'ailleurs ajouté : « En effet, par suite de l'admission à
presque tous les degrés de la hiérarchie, d'officiers, de
fonctionnaires ou de citoyens français ayant rendu des ser-
vices éclatants à la colonisation, il est arrivé à beaucoup
d'entre nous de ne pas se rapprocher régulièrement de la
tête du corps des administrateurs, ainsi que cela semble-
rait logique puisque des vides se produisent constamment
par suite de décès, de mises à la retraite, ou de nominations
à des emplois supérieurs. Le corps des administrateurs
étant encore en voie de développement, nos intérêts parti-
culiers n'ont guère été lésés, mais en sera-t il de même, le
jour où il n'y aura que des vacances à combler? » (Lettre
du 12 mai 1909.)
Il ne faut pas oublier que le corps des administrateurs
des Colonies créé en 1887 s'est considérablement développé.
En 1887, il y avait seulement 40 administrateurs en 1897,
il étaient 131, en 1907 ils étaient 489 et actuellement ils
sont 769 (voir le graphique ci-joint).
L'augmentation annuelle a donc été durant la première
période de 9, puis de 36, ensuite de 56. Une telle progres-
sion peut-elle durer? On peut hardiment répondre non,
même au cas où l'on pourrait transformer d'ici peu nombre
de cercles, de régions, de territoires militaires en circon-
scriptions civiles et elle ne saurait se maintenir que si
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.86%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.86%.
- Auteurs similaires Comité de l'Afrique française Comité de l'Afrique française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Comité de l'Afrique française" or dc.contributor adj "Comité de l'Afrique française")Comité du Maroc Comité du Maroc /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Comité du Maroc" or dc.contributor adj "Comité du Maroc")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 99/920
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k9787733p/f99.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k9787733p/f99.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k9787733p/f99.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k9787733p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k9787733p
Facebook
Twitter