Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1913-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1913 01 janvier 1913
Description : 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23). 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787733p
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
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DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 51
travail, publié en 1908, fut suivi en 1909 d'un volume sur le
Tidikelt comprenant cinq cartes et plans des oasis. Aujourd'hui
le capitaine Voinot nous donne Oudjda et l Aynalat, étude ample
et neuve qui groupe sur cette région la somme des renseignements
indispensables à la connaissance de son passé tout en permettant
de dégager à la lumière des faits l'avenir qui lui est réservé dans
la paix française.
Ce volume se divise en trois parties. La première est consacrée
à la monographie d'Oudjda, la deuxième donne sur les tribus
«nvironnantes les renseignements nécessaires pour saisir la portée
et l'enchaînement des événements historiques. La troisième est
enfin consacrée à l'histoire de la région.
Ainsi compris, ce livre sollicite à des titres différents le colon pour
l'examen des possibilités agricoles et économiques, l historien
pour la richesse de sa documentation et le soldat pour l'étude d'un
terrain d'action militaire éventuelle. C'est donc là une œuvre qui
correspond pleinement aux suggestions de l'heure présente en ce
-point de notre activité coloniale.
Historiquement et de par sa situation géographique, Oudjda,
la vieille cité berbère, n'a jamais cessé d'attirer l'attention de nos
gouvernants et lorsque Bugeaud y pénétra pour la première fois
en 1844, on peut supposer qu'il eut conscience de la portée de
son occupation : « La dislocation de l'armée marocaine, disait-il,
dans son discours à la Chambre, le 24 janvier 1845, permettrait
d'aller jusqu'à Fez. » D'autre part, il est certain, et sur ce point
les affirmations sont unanimes, que la ville ne commença à prendre
une importance réelle qu'à dater de l'occupation française. Oudjda
n'était antérieurement qu'une agglomération sans consistance avec
un méchouar fortifié. Aujourd'hui le recensement compte 118 mai-
sons réparties dans les six quartiers de la ville, la plupàrt de con-
struction indigène.
Il n'existe pas à Oudjda de terrains arch(collectifs). Toutes les
propriétés sont des biens melk (individuels).
Le sol est très morcelé, mais il va sans dire que le récent apport
des capitaux d'entreprises a profondément modifié non seulement
le taux de la vie rurale, agricole ou commerciale, mais la valeur
locative des diverses cultures.Toutes ces questions sont étudiées par
le capitaine Voinot qui s'étend spécialement sur les affaires com-
merciales et industrielles après avoir examiné la constitution et le
développement de la colonie européenne, dont le noyau en 1909
groupait déjà 281 individus, Français pour près de la moitié. En
1910 nos nationaux étaient 150 contre 140 Espagnols.
Mais Oudjda n'est point seulement un centre d'activité écono-
mique, il est, et fut surtout, sans remonter à Abd el Kader, le
lieu de convergence de rébellions et de soulèvements dont le
retentissement fut considérable dans les événements politiques de
ces dernières années. L'agitation roguiste, en particulier, devait
décider le Makhzen à solliciter le concours de la France et provo-
quer la formation de la mission militaire chargée d'aider à la
réoccupation de l'Amalat.
L'auteur a noté, au jour le jour, pourrait-on dire, les gestes du
fameux Bou Hamara. Il expose la légende qui s'était formée sur
l'agitateur et après nous avoir fait connaître son origine et ses
débuts, il énumère les tentatives du Makhzen pour maintenir les
populations de l'Amalat dans le devoir et il nous conduit ainsi
jusqu'à l'occupation française d'Oudjda consécutive, on s'en sou-
vient, à l'assassinat du Dr Mauchamp à Marrakech et suivie des
opérations contre les Beni-Snassen où le général Lyautey devait
s'employer victorieusement à briser l'insurrection des farouches
montagnards.
Toute cette étude des faits contemporains est abordée après une
courte, mais nécessaire incursion dans le passé. L'auteur ne nous
découvre le tableau des événements actuels qu'après nous avoir
montré la région d'Oudjda dans l'antiquité, les premiers groupe-
ments berbères, leur islamisation et l'action des diverses dynasties.
Il présente ainsi au lecteur non pas une relation tronquée, comme
il arrive trop souvent dans ces sortes de travaux, mais la relation
entière, allant de la préhistoire à l'histoire. Et dans ce savant
exposé, aucune sécheresse, aucune lassitude. Le livre est d'une
lecture agréable d'un bout à l'autre, grâce au naturel du style, à
la clarté des chapitres, au pittoresque des situations que renforcent
des illustrations d'une belle venue. L'auteur doit être loué sans
réserve pour une étude si utile et si complète qu'elle pourrait
servir de type à tous les travaux de ce genre. Par ailleurs, les
fervents de l'Afrique du Nord seront reconnaissants à la Société
de Géographie d'Oran d'avoir prêté son concours à l'édition de
ce magnifique ouvrage, le premier d'une série monographique,
espérons-le, qui n'a jamais été plus utile aux initiatives et plus
vivement désirée par tous les milieux où s'élabore l'avenir du
jeune protectorat.
En Xripolitaine. Voyage à Ghadamès, suivi des
Mémoires du maréchal Ibrahim pacha, ancien gouver-
neur, sur son œuvre en Tripolitaine avant la guerre, par
M.EDMOND BERNET,chargé de missions scientifiques.Préface
de M. DUPARC, professeur à l'Université de Genève.
Un vol. broché avec une carte et de nombreuses photo-
gravures hors texte. Prix 7 fr. 50. Librairie Fonte-
moing et Cie, 4, rue Legoff, Paris.
L'ouvrage de M. Bernet est un document vécu et sa valeur
s'accroit de toute l'actualité des récents événements de la Tripo-
litaine.
L'auteur qui s'était proposé l'étude du vilayet est allé à Ghada-
mês, non en explorateur, mais en curieux, en touriste, pourrait-on
dire, que l'originalité du voyage, après tant d'illustres devanciers,
attirait vers l'oasis agonisante. Le succès de sa randonnée est bien
près de le surprendre. « On a, dit-il, répandu des histoires ridi-
cules sur Ghadamès et je pensais comme tant d'autres qu'il était
difficile d'y pénétrer. Ghadamès est une ville curieuse, sans doute,
qui a eu son heure de grandeur et de célébrité, mais elle est bien
déchue maintenant. Il faut reconnaître que c'est grâce au voile
plein de mystère, qui a flotté anciennement comme une gaze
semi-transparente autour de Ghadamès, que les voyageurs et les
géographes ont été amenés à s'occuper avec passion de ce lieu
qui ne se distingue guère des autres oasis que par un isolement
plus complet. »
D'autre part, « l'avenir de la ville est difficile à préciser. Le
commerce à presque disparu. Les caravanes, ces facteurs de la
prospérité pour les oasis sahariennes, diminuent graduellement.
La moitié cfe la ville est déjà en ruines et en partie enfouie sous
les sables envahisseurs. Sa position seule peut la préserver
encore de l'abandon complet, mais il est hors de doute que
chaque jour la rapproche de sa ruine définitive ». Au point de
vue administratif et religieux, l'oasis offre plus d'intérêt. « La
population turque est représentée à Ghadamès par les employés
du gouvernement. Le kaïmakan est turc. Ces gouverneurs de
contrée éloignée sont choisis avec le plus grand soin. Leur tâche
est lourde. Ils doivent faire sentir qu'ils dominent, mais ne
peuvent pas le montrer, car les moyens leur manquent. C'est
surtout par la religion que les Turcs exercent leur pouvoir. Cette
communauté de croyance avec le peuple soumis est immense.
Ghadamès est devenue en quelque sorte une ville sainte dans
laquelle se sont réfugiés tous les esprits fanatiques et exaltés qui
n'ont pu supporter la domination chrétienne en Algérie et en
Tunisie. » Au demeurant, l'auteur n'a eu qu'à se féliciter de
l'accueil qui lui fut fait par les autorités. On mit à sa disposition
des salles spacieuses, s'ouvrant sur une cour ensoleillée. « Il y
avait là tout ce qu'il fallait, cuisine, salon, chambre à coucher ,>. Le
gouverneur poussa même la condescendance jusqu'à faire draguer
le grand bassin de l'oasis pour que le voyageur y .pût prendre
ses bains dans les meilleures conditions de sécurité et d'hy-
giène. Et ce détail évoque tout naturellement une Ghadamès future,
en pointe avancée des solitudes sahariennes, confortablement dotée
de tous les accessoires exigés par le grand tourisme. Sous peu,
le télégraphe jettera l'écheveau de ses fils à travers les palmeraies
de la cité sainte. Et à ce propos l'auteur nous donne sur la poste
tripolitaine des précisions pittoresques. « Toutes les localités d'une
certaine importance ont un bureau de poste, dont le service régu-
lier est assuré par des fonctionnaires turcs. La poste va jusqu'à
Ghadamès. Le télégraphe n'atteint pas encore cette oasis, il
s'arrête à Sinaoun. Rien de plus curieux que- l'intérieur d'un
bureau postal en ces contrées reculées. Le directeur travaille
toujours et sans relâche et le télégraphe marche sans arrêt. Le
récepteur Morse est du type ancien modèle. Le télégraphiste ne
se sert jamais de l'impression sur la bande. Le stylet frappe sur
une vieille boîte de conserve ou un morceau de fer blanc. L'em-
ployé écrit la communication au fur et à mesure en écoutant les
coups secs et métalliques ».
Quant à la police de la frontière tunisienne que les événements
de Tripoli rendaient particulièrement vigilante,l'auteur en rapporte
un souvenir définitif « La frontière est mieux gardée dans ce
désert inculte que nulle part en Europe. C'est presque à croire
que le bey de Tunis est encore sous la hantise chimérique d'une ^
invasion turque » : et ailleurs a Il est certainement beaucoup plus ^
facile à un de nos brigands de traverser une de nos frontières en ]
Europe qu'à un Tunisien de s'évader de son pays par le Sud. »
Mais quel est le voyageur dont l'itinéraire en pays désertique n'a
pas ménagé une déception ? M. Bernet rapporte de son voyage une
relation colorée, pittoresque et substantielle. Son livre trouvera ^
place nécessairement dans la série des études consacrées à l oasis 1
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DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 51
travail, publié en 1908, fut suivi en 1909 d'un volume sur le
Tidikelt comprenant cinq cartes et plans des oasis. Aujourd'hui
le capitaine Voinot nous donne Oudjda et l Aynalat, étude ample
et neuve qui groupe sur cette région la somme des renseignements
indispensables à la connaissance de son passé tout en permettant
de dégager à la lumière des faits l'avenir qui lui est réservé dans
la paix française.
Ce volume se divise en trois parties. La première est consacrée
à la monographie d'Oudjda, la deuxième donne sur les tribus
«nvironnantes les renseignements nécessaires pour saisir la portée
et l'enchaînement des événements historiques. La troisième est
enfin consacrée à l'histoire de la région.
Ainsi compris, ce livre sollicite à des titres différents le colon pour
l'examen des possibilités agricoles et économiques, l historien
pour la richesse de sa documentation et le soldat pour l'étude d'un
terrain d'action militaire éventuelle. C'est donc là une œuvre qui
correspond pleinement aux suggestions de l'heure présente en ce
-point de notre activité coloniale.
Historiquement et de par sa situation géographique, Oudjda,
la vieille cité berbère, n'a jamais cessé d'attirer l'attention de nos
gouvernants et lorsque Bugeaud y pénétra pour la première fois
en 1844, on peut supposer qu'il eut conscience de la portée de
son occupation : « La dislocation de l'armée marocaine, disait-il,
dans son discours à la Chambre, le 24 janvier 1845, permettrait
d'aller jusqu'à Fez. » D'autre part, il est certain, et sur ce point
les affirmations sont unanimes, que la ville ne commença à prendre
une importance réelle qu'à dater de l'occupation française. Oudjda
n'était antérieurement qu'une agglomération sans consistance avec
un méchouar fortifié. Aujourd'hui le recensement compte 118 mai-
sons réparties dans les six quartiers de la ville, la plupàrt de con-
struction indigène.
Il n'existe pas à Oudjda de terrains arch(collectifs). Toutes les
propriétés sont des biens melk (individuels).
Le sol est très morcelé, mais il va sans dire que le récent apport
des capitaux d'entreprises a profondément modifié non seulement
le taux de la vie rurale, agricole ou commerciale, mais la valeur
locative des diverses cultures.Toutes ces questions sont étudiées par
le capitaine Voinot qui s'étend spécialement sur les affaires com-
merciales et industrielles après avoir examiné la constitution et le
développement de la colonie européenne, dont le noyau en 1909
groupait déjà 281 individus, Français pour près de la moitié. En
1910 nos nationaux étaient 150 contre 140 Espagnols.
Mais Oudjda n'est point seulement un centre d'activité écono-
mique, il est, et fut surtout, sans remonter à Abd el Kader, le
lieu de convergence de rébellions et de soulèvements dont le
retentissement fut considérable dans les événements politiques de
ces dernières années. L'agitation roguiste, en particulier, devait
décider le Makhzen à solliciter le concours de la France et provo-
quer la formation de la mission militaire chargée d'aider à la
réoccupation de l'Amalat.
L'auteur a noté, au jour le jour, pourrait-on dire, les gestes du
fameux Bou Hamara. Il expose la légende qui s'était formée sur
l'agitateur et après nous avoir fait connaître son origine et ses
débuts, il énumère les tentatives du Makhzen pour maintenir les
populations de l'Amalat dans le devoir et il nous conduit ainsi
jusqu'à l'occupation française d'Oudjda consécutive, on s'en sou-
vient, à l'assassinat du Dr Mauchamp à Marrakech et suivie des
opérations contre les Beni-Snassen où le général Lyautey devait
s'employer victorieusement à briser l'insurrection des farouches
montagnards.
Toute cette étude des faits contemporains est abordée après une
courte, mais nécessaire incursion dans le passé. L'auteur ne nous
découvre le tableau des événements actuels qu'après nous avoir
montré la région d'Oudjda dans l'antiquité, les premiers groupe-
ments berbères, leur islamisation et l'action des diverses dynasties.
Il présente ainsi au lecteur non pas une relation tronquée, comme
il arrive trop souvent dans ces sortes de travaux, mais la relation
entière, allant de la préhistoire à l'histoire. Et dans ce savant
exposé, aucune sécheresse, aucune lassitude. Le livre est d'une
lecture agréable d'un bout à l'autre, grâce au naturel du style, à
la clarté des chapitres, au pittoresque des situations que renforcent
des illustrations d'une belle venue. L'auteur doit être loué sans
réserve pour une étude si utile et si complète qu'elle pourrait
servir de type à tous les travaux de ce genre. Par ailleurs, les
fervents de l'Afrique du Nord seront reconnaissants à la Société
de Géographie d'Oran d'avoir prêté son concours à l'édition de
ce magnifique ouvrage, le premier d'une série monographique,
espérons-le, qui n'a jamais été plus utile aux initiatives et plus
vivement désirée par tous les milieux où s'élabore l'avenir du
jeune protectorat.
En Xripolitaine. Voyage à Ghadamès, suivi des
Mémoires du maréchal Ibrahim pacha, ancien gouver-
neur, sur son œuvre en Tripolitaine avant la guerre, par
M.EDMOND BERNET,chargé de missions scientifiques.Préface
de M. DUPARC, professeur à l'Université de Genève.
Un vol. broché avec une carte et de nombreuses photo-
gravures hors texte. Prix 7 fr. 50. Librairie Fonte-
moing et Cie, 4, rue Legoff, Paris.
L'ouvrage de M. Bernet est un document vécu et sa valeur
s'accroit de toute l'actualité des récents événements de la Tripo-
litaine.
L'auteur qui s'était proposé l'étude du vilayet est allé à Ghada-
mês, non en explorateur, mais en curieux, en touriste, pourrait-on
dire, que l'originalité du voyage, après tant d'illustres devanciers,
attirait vers l'oasis agonisante. Le succès de sa randonnée est bien
près de le surprendre. « On a, dit-il, répandu des histoires ridi-
cules sur Ghadamès et je pensais comme tant d'autres qu'il était
difficile d'y pénétrer. Ghadamès est une ville curieuse, sans doute,
qui a eu son heure de grandeur et de célébrité, mais elle est bien
déchue maintenant. Il faut reconnaître que c'est grâce au voile
plein de mystère, qui a flotté anciennement comme une gaze
semi-transparente autour de Ghadamès, que les voyageurs et les
géographes ont été amenés à s'occuper avec passion de ce lieu
qui ne se distingue guère des autres oasis que par un isolement
plus complet. »
D'autre part, « l'avenir de la ville est difficile à préciser. Le
commerce à presque disparu. Les caravanes, ces facteurs de la
prospérité pour les oasis sahariennes, diminuent graduellement.
La moitié cfe la ville est déjà en ruines et en partie enfouie sous
les sables envahisseurs. Sa position seule peut la préserver
encore de l'abandon complet, mais il est hors de doute que
chaque jour la rapproche de sa ruine définitive ». Au point de
vue administratif et religieux, l'oasis offre plus d'intérêt. « La
population turque est représentée à Ghadamès par les employés
du gouvernement. Le kaïmakan est turc. Ces gouverneurs de
contrée éloignée sont choisis avec le plus grand soin. Leur tâche
est lourde. Ils doivent faire sentir qu'ils dominent, mais ne
peuvent pas le montrer, car les moyens leur manquent. C'est
surtout par la religion que les Turcs exercent leur pouvoir. Cette
communauté de croyance avec le peuple soumis est immense.
Ghadamès est devenue en quelque sorte une ville sainte dans
laquelle se sont réfugiés tous les esprits fanatiques et exaltés qui
n'ont pu supporter la domination chrétienne en Algérie et en
Tunisie. » Au demeurant, l'auteur n'a eu qu'à se féliciter de
l'accueil qui lui fut fait par les autorités. On mit à sa disposition
des salles spacieuses, s'ouvrant sur une cour ensoleillée. « Il y
avait là tout ce qu'il fallait, cuisine, salon, chambre à coucher ,>. Le
gouverneur poussa même la condescendance jusqu'à faire draguer
le grand bassin de l'oasis pour que le voyageur y .pût prendre
ses bains dans les meilleures conditions de sécurité et d'hy-
giène. Et ce détail évoque tout naturellement une Ghadamès future,
en pointe avancée des solitudes sahariennes, confortablement dotée
de tous les accessoires exigés par le grand tourisme. Sous peu,
le télégraphe jettera l'écheveau de ses fils à travers les palmeraies
de la cité sainte. Et à ce propos l'auteur nous donne sur la poste
tripolitaine des précisions pittoresques. « Toutes les localités d'une
certaine importance ont un bureau de poste, dont le service régu-
lier est assuré par des fonctionnaires turcs. La poste va jusqu'à
Ghadamès. Le télégraphe n'atteint pas encore cette oasis, il
s'arrête à Sinaoun. Rien de plus curieux que- l'intérieur d'un
bureau postal en ces contrées reculées. Le directeur travaille
toujours et sans relâche et le télégraphe marche sans arrêt. Le
récepteur Morse est du type ancien modèle. Le télégraphiste ne
se sert jamais de l'impression sur la bande. Le stylet frappe sur
une vieille boîte de conserve ou un morceau de fer blanc. L'em-
ployé écrit la communication au fur et à mesure en écoutant les
coups secs et métalliques ».
Quant à la police de la frontière tunisienne que les événements
de Tripoli rendaient particulièrement vigilante,l'auteur en rapporte
un souvenir définitif « La frontière est mieux gardée dans ce
désert inculte que nulle part en Europe. C'est presque à croire
que le bey de Tunis est encore sous la hantise chimérique d'une ^
invasion turque » : et ailleurs a Il est certainement beaucoup plus ^
facile à un de nos brigands de traverser une de nos frontières en ]
Europe qu'à un Tunisien de s'évader de son pays par le Sud. »
Mais quel est le voyageur dont l'itinéraire en pays désertique n'a
pas ménagé une déception ? M. Bernet rapporte de son voyage une
relation colorée, pittoresque et substantielle. Son livre trouvera ^
place nécessairement dans la série des études consacrées à l oasis 1
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