Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1913-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1913 01 janvier 1913
Description : 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23). 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787733p
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
266 BULLETIN DU COMITÉ
Ce chiffre de 74.000 hommes comprend au total 31.000 mi-
litaires français ; le surplus est constitué par la légion
étrangère et les indigènes de l'Afrique du Nord et du
Sénégal. Il est à remarquer que, d'une part, la constitution
du corps d'occupation a amené le prélèvement de nom-
breuses unités de l'armée métropolitaine et de l'Algérie-
Tunisie, mais que, d'autre part, l'occupation du Maroc
aura hâté l'augmentation des troupes algériennes et tuni-
siennes (10.000 hommes), la création des bataillons séné-
galais (14.000 hommes au Maroc et en Algérie) et des
troupes marocaines (12.000 hommes) qui pourront se déve-
lopper progressivement.
Malheureusement, « ces résultats n'ont pas été
acquis sans nous coûter des sacrifices douloureux.
Nous avons perdu du 1er juin 1912 au 12 juin
1913 (c'est-à-dire en comptant nos pertes des
derniers combats au Tadla) 401 tués, dont
25 officiers, et nous avons eu 1.401 blessés, dont
42 officiers. L'organisation de notre service de
santé, activement poursuivie, des mesures d'hy-
giène et de prophylaxie, notamment da vaccina-
tion antityphoïdique — encore trop peu prati-
quée — ont fait décroître la mortalité générale de
25 à 12 pour mille, et nous avons ainsi, pendant
cette même période, économisé au Maroc près
d'un millier de vies humaines. »
Le rapporteur a ensuite exposé ce qui a été
fait pour commencer à réaliser des réformes
civiles et les projets destinés à continuer cette
œuvre.
Le rapport de M. Long propose de réduire de
230 à 148 millions et demi le premier emprunt
du protectorat. Cette réduction sur le projet pri-
mitif résulte d'abord et surtout de ce que M. Long
refuse d'incorporer à l'emprunt les 70 millions de
l'indemnité de guerre dus par le Maroc à la
France, en vertu de l'accord de 1910, pour les
opérations militaires de la Chaouïa. Le rappor-
teur estime très sagement qu'il serait absurde
d'obliger le protectorat à rembourser la métro-
pole sur un emprunt dont celle-ci, en présence
des finances marocaines encore dans l'enfance,
devrait assurer le service. « On ne peut, dit
M. Long, envisager comme un remboursement
réel le fait de se faire verser par son créancier
une somme dont on payera les intérêts au tiers
prêteur. L'opération projetée ne constituerait
qu'un emprunt contracté par la France sous le
couvert du Maroc. ).' Ajoutons que cet emprunt
indirect coûterait plus cher en raison de l'infé-
riorité du crédit du protectorat par rapport à
celui de la métropole. Cette belle opération
n'avait d'ailleurs été imaginée que pour masquer
provisoirement une dépense. C'était une sorte de
supercherie budgétaire. Nous ne saurions donc
qu'approuver M. Long de s'y refuser et de pré-
férer une solution à la fois plus probe et plus
économique.
Le rapporteur fait quelques réductions dans
les autres crédits destinés à liquider le passif de
l'ancien Makhzen. C'est ainsi qu'il propose de
ramener de 25 millions à un peu moins de 24 les
sommes prévues pour payer les dettes du gou-
vernement chérifien. Tranchant plus largement
dans le crédit qui devait être alloué aux indem-
nités des victimes des désordres de 1911 et 1912
à Fez, Marrakech et Agadir, il le fait tomber de
17 millions à une prévision de 5. Il montre, on
invoquant les précédents du droit international,
que le gouvernement chérifien n'est pas tenu
d'indemniser ceux qui ont été lésés par ces évé-
nements. Il estime cependant qu'il convient,
pour le bon renom du protectorat, de leur « oc-
troyer » une compensation dans des limites rai-
sonnables. Mais comme nous venons de le dire,
il prévoit des limites assez étroites, qui n'inquié-
teront du reste pas ceux qui savent comment la
poursuite de l'indemnité est menée dans les pays
de ce genre : les exemples que cite M. Long lui-
même montrent que l'on a, à en faire une véri-
table industrie, une tendance qui n'est pas à
encourager.
Le premier, et de beaucoup le plus gros, des
travaux publics auxquels l'emprunt doit permettre
de faire face est le port de Casablanca. Un crédit
de 50 millions est inscrit au projet pour cette
œuvre. Celle-ci comporte l'établissement :
1° D'un grand port ceinturé par deux jetées et
mesurant une surface d'environ 140 hectares.
2° D'un petit port intérieur pour remorqueurs et
barcasses, avec darses, petits quais et terre-
pleins. L'estimation annexée au dossier du projet
fait ressortir une dépense de 46 millions :
Cette somme de 46 millions est applicable seulement au
petit port intérieur et aux deux ouvrages de protection du
grand port, la jetée du large et la jetée transversale. Pour
faire de l'abri qui sera ainsi obtenu un port de commerce,
il faudra encore y construire des quais et les munir d'un
outillage approprié. L'administration n'a pas dressé les
projets de ces aménagements estimant que leurs disposi-
tions ne pouvaient être encore arrêtées en connaissance
de cause et qu'on aurait d'ailleurs tout le temps de les
étudier avant que leur exécution soit possible. On a sim-
plement prévu un crédit de 4 millions en vue de ces instal-
lations futures. Mais il est à penser que, le moment venu,
il faudra compter de ce fait sur un supplément de dépenses
assez important.
Il est intéressant de noter que l'exécution complète du
programme des travaux adjugés comporte une durée de
sept ans. Mais la première partie du port intérieur doit,
d'après les prévisions faites, être achevée dans huit mois
et la seconde dans seize mois, de telle sorte que, dès
l'hiver prochain, on disposerait pour Je matériel d'acconage
d'un abri permettant d'en augmenter l'importance et. par
conséquent, d'assurer plus rapidement qu'aujourd'hui les
opérations du trafic.
Il est visible que M. Long regrette que, en ce
qui concerne le port de Casablanca, le Parlement
ait été mis en présence du fait accompli puisque
l'adjudication des travaux a eu lieu à Tanger le
25 mars dernier. Mais il estime que l'œuvre était
indispensable. Sans doute elle doit être onéreuse
et peut donner lieu à des dépassements. « Il ne
faut pas se dissimuler, écrit-il, que la construc-
tion du port de Casablanca sera une œuvre longue
et difficile qui exigera peut-être plus de sept ans
et de 46 millions. Qui pourrait affirmer qu'on ne
reconnaîtra pas en cours d'exécution la néces-
Ce chiffre de 74.000 hommes comprend au total 31.000 mi-
litaires français ; le surplus est constitué par la légion
étrangère et les indigènes de l'Afrique du Nord et du
Sénégal. Il est à remarquer que, d'une part, la constitution
du corps d'occupation a amené le prélèvement de nom-
breuses unités de l'armée métropolitaine et de l'Algérie-
Tunisie, mais que, d'autre part, l'occupation du Maroc
aura hâté l'augmentation des troupes algériennes et tuni-
siennes (10.000 hommes), la création des bataillons séné-
galais (14.000 hommes au Maroc et en Algérie) et des
troupes marocaines (12.000 hommes) qui pourront se déve-
lopper progressivement.
Malheureusement, « ces résultats n'ont pas été
acquis sans nous coûter des sacrifices douloureux.
Nous avons perdu du 1er juin 1912 au 12 juin
1913 (c'est-à-dire en comptant nos pertes des
derniers combats au Tadla) 401 tués, dont
25 officiers, et nous avons eu 1.401 blessés, dont
42 officiers. L'organisation de notre service de
santé, activement poursuivie, des mesures d'hy-
giène et de prophylaxie, notamment da vaccina-
tion antityphoïdique — encore trop peu prati-
quée — ont fait décroître la mortalité générale de
25 à 12 pour mille, et nous avons ainsi, pendant
cette même période, économisé au Maroc près
d'un millier de vies humaines. »
Le rapporteur a ensuite exposé ce qui a été
fait pour commencer à réaliser des réformes
civiles et les projets destinés à continuer cette
œuvre.
Le rapport de M. Long propose de réduire de
230 à 148 millions et demi le premier emprunt
du protectorat. Cette réduction sur le projet pri-
mitif résulte d'abord et surtout de ce que M. Long
refuse d'incorporer à l'emprunt les 70 millions de
l'indemnité de guerre dus par le Maroc à la
France, en vertu de l'accord de 1910, pour les
opérations militaires de la Chaouïa. Le rappor-
teur estime très sagement qu'il serait absurde
d'obliger le protectorat à rembourser la métro-
pole sur un emprunt dont celle-ci, en présence
des finances marocaines encore dans l'enfance,
devrait assurer le service. « On ne peut, dit
M. Long, envisager comme un remboursement
réel le fait de se faire verser par son créancier
une somme dont on payera les intérêts au tiers
prêteur. L'opération projetée ne constituerait
qu'un emprunt contracté par la France sous le
couvert du Maroc. ).' Ajoutons que cet emprunt
indirect coûterait plus cher en raison de l'infé-
riorité du crédit du protectorat par rapport à
celui de la métropole. Cette belle opération
n'avait d'ailleurs été imaginée que pour masquer
provisoirement une dépense. C'était une sorte de
supercherie budgétaire. Nous ne saurions donc
qu'approuver M. Long de s'y refuser et de pré-
férer une solution à la fois plus probe et plus
économique.
Le rapporteur fait quelques réductions dans
les autres crédits destinés à liquider le passif de
l'ancien Makhzen. C'est ainsi qu'il propose de
ramener de 25 millions à un peu moins de 24 les
sommes prévues pour payer les dettes du gou-
vernement chérifien. Tranchant plus largement
dans le crédit qui devait être alloué aux indem-
nités des victimes des désordres de 1911 et 1912
à Fez, Marrakech et Agadir, il le fait tomber de
17 millions à une prévision de 5. Il montre, on
invoquant les précédents du droit international,
que le gouvernement chérifien n'est pas tenu
d'indemniser ceux qui ont été lésés par ces évé-
nements. Il estime cependant qu'il convient,
pour le bon renom du protectorat, de leur « oc-
troyer » une compensation dans des limites rai-
sonnables. Mais comme nous venons de le dire,
il prévoit des limites assez étroites, qui n'inquié-
teront du reste pas ceux qui savent comment la
poursuite de l'indemnité est menée dans les pays
de ce genre : les exemples que cite M. Long lui-
même montrent que l'on a, à en faire une véri-
table industrie, une tendance qui n'est pas à
encourager.
Le premier, et de beaucoup le plus gros, des
travaux publics auxquels l'emprunt doit permettre
de faire face est le port de Casablanca. Un crédit
de 50 millions est inscrit au projet pour cette
œuvre. Celle-ci comporte l'établissement :
1° D'un grand port ceinturé par deux jetées et
mesurant une surface d'environ 140 hectares.
2° D'un petit port intérieur pour remorqueurs et
barcasses, avec darses, petits quais et terre-
pleins. L'estimation annexée au dossier du projet
fait ressortir une dépense de 46 millions :
Cette somme de 46 millions est applicable seulement au
petit port intérieur et aux deux ouvrages de protection du
grand port, la jetée du large et la jetée transversale. Pour
faire de l'abri qui sera ainsi obtenu un port de commerce,
il faudra encore y construire des quais et les munir d'un
outillage approprié. L'administration n'a pas dressé les
projets de ces aménagements estimant que leurs disposi-
tions ne pouvaient être encore arrêtées en connaissance
de cause et qu'on aurait d'ailleurs tout le temps de les
étudier avant que leur exécution soit possible. On a sim-
plement prévu un crédit de 4 millions en vue de ces instal-
lations futures. Mais il est à penser que, le moment venu,
il faudra compter de ce fait sur un supplément de dépenses
assez important.
Il est intéressant de noter que l'exécution complète du
programme des travaux adjugés comporte une durée de
sept ans. Mais la première partie du port intérieur doit,
d'après les prévisions faites, être achevée dans huit mois
et la seconde dans seize mois, de telle sorte que, dès
l'hiver prochain, on disposerait pour Je matériel d'acconage
d'un abri permettant d'en augmenter l'importance et. par
conséquent, d'assurer plus rapidement qu'aujourd'hui les
opérations du trafic.
Il est visible que M. Long regrette que, en ce
qui concerne le port de Casablanca, le Parlement
ait été mis en présence du fait accompli puisque
l'adjudication des travaux a eu lieu à Tanger le
25 mars dernier. Mais il estime que l'œuvre était
indispensable. Sans doute elle doit être onéreuse
et peut donner lieu à des dépassements. « Il ne
faut pas se dissimuler, écrit-il, que la construc-
tion du port de Casablanca sera une œuvre longue
et difficile qui exigera peut-être plus de sept ans
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