Presse et revues
920 pages
Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1913-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1913 01 janvier 1913
Description : 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23). 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787733p
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 143
comme on le sait, le revers d'un des gradins du
Moyen Atlas,entre El Hajeb et Azrou. Le 24 mars,
il remportait un sérieux succès. Les dissidents
surpris laissaient 70 cadavres sur le terrain, mais
nous avions de notre côté 4 tués et 20 blessés. Le
2 avril le colonel Henrys réussissait à surprendre
encore un campement des tribus hostiles et, à la
suite de ce succès, un notable des Beni-M'Guild
entrait en négociations pour préparer la soumis-
sion d'une partie de cette tribu. Le colonel Henrys,
qui a reçu des renforts, dispose d'une force de
6 bataillons, ce qui représente un effectif capable
d'en imposer aux tribus assez clairsemées du
Moyen-Atlas. On peut espérer que, de ce côté, la
pacification ne tardera pas à faire des progrès,
et que le colonel Henrys, qui est si bien préparé
à cette tâche, pourra commencer l'œuvre d'appri-
voisement des tribus Berbères bien convaincues
désormais de la supériorité de notre force. Les
Beni-M'Tir ne sauraient en effet vivre indéfini-
ment sur les plateaux du Moyen-Atlas et loin de
leurs terres qui se trouvent plus près de Meknès;
quant aux Beni-M'Guild, ils ne passent pas pour
une tribu particulièrement belliqueuse.
Tandis que ces opérations se poursuivent dans
la zone des confins du pays occupé et des régions
siba, la sécurité n'est pas encore complète dans
le pays en arrière. On a signalé que, le 20 mars,
une patrouille de tirailleurs indigènes avait eu
à soutenir un combat dans la région de Rabat
contre une forte bande de maraudeurs Zemmour.
Nous avions 4 tués au cours de cet engagement.
Du côté de Fez, l'installation du poste de Souk-
el-Arba de Tissa dont nous avions annoncé, le
mois dernier, la création prochaine, s'est faite
sans coup férir : le commandant de Lardemelle
s'est fixé sur ce point avec un bataillon mixte,
deux sections d'artillerie et une section de mi-
trailleuses. Les Hayaïna ne se sont pas départis
de la soumission qu'ils avaient effectuée l'an
dernier à la suite des opérations des colonnes du
général Gouraud et du colonel Pein.
Le calme est absolu dans la région de Mogador.
Les brigands qui infestaient les environs de cette
ville depuis quelque temps ont disparu à la suite
de l'envoi à, quelques kilomètres à l'intérieur,
d'une compagnie de tirailleurs qui travaillent sur
la piste de Mogador à Marrakech.
Sur la Moulouya.
Dans le Maroc oriental, on a signalé, les der-
niers jours de mars et les premiers d'avril, une
nouvelle tournée opérée par le général Girardot
dans la plaine du Mahrouf sur la rive droite de
la Moulouya. Nos troupes ont eu une escar-
mouche avec une fraction des Beni-Ouaraïn de
Marahidja où vient d'ètre créé un poste.
La colonne était allée reconnaître le point
d'eau d'Aïn-Guettara. L'officier chargé de l'étude
topographique de ce point allait commencer ses
travaux, lorsqu'un groupement comprenant quel-
ques centaines de cavaliers fit son apparition et
ouvrit le feu contre nous. Les spahis et les mok-
hazenis se détachèrent de la colonne et se por-
tèrent en avant pour riposter. Devant la vigueur
de leur attaque, l'ennemi ne tarda pas à lâcher
pied et traversa l'oued en toute hâte pour se réfu-
gier dans la montagne. Pendant l'engagement
nous eûmes un spahi grièvement blessé. La
colonne est rentrée le même jour à Maharidja,
où elle a laissé trois compagnies pour occuper le
nouveau poste, et elle est repartie le lendemain
pour Merada où elle est arrivée sans incident.
Le but des mouvements récemment effectués
dans cette région est de pousser vers l'Ouest nos
avant postes de façon à pacifier le pays jusqu'à
la kasbah de M 'Soun. A cet effet, depuis un
mois, le général Alix a rassemblé à Merada toutes
les' troupes des avant-postes en vue des recon-
naissances à plus longue portée qui vont avoir
lieu. Tous les éléments disponibles de l'arrière
vont être envoyés sur la Moulouïa, et il ne res-
tera dans les diverses garnisons que les troupes
strictement nécessaires. Cet ordre concerne no-
tamment les postes d'Oudjda, Berguent, Berkane,
Taforalt, El Aïoun, Taourirt.
Cette action n'est pas allée sans difficultés. Le
8 avril, le général Girardot quittait Mérada pour
aller créer un poste à Nekhila, point d'eau situé
en face de Camp-Berteaux, sur la rive gauche de
la Moulouïa, dans la région du Djebel-Guilliz. Il
s'y établissait sans opposition. Mais le lendemain
la colonne voyait soudain approcher, à trois heures
de l'après-midi, des groupes nombreux de Maro-
cains qui bientôt ouvraient un feu violent con-
tre elle. Si l'attaque fut vigoureuse, la riposte ne
le fut pas moins. Rapidement l'infanterie, soute-
nue par l'artillerie, éloigna les assaillants. Mais
ceux-ci revinrent à la charge et, continuèrent à
tirer sur nos troupes durant tout l'après-midi,
puis pendant la nuit jusqu'à trois heures du
matin. Voyant alors que ses efforts étaient vains,
l'ennemi, qui avait éprouvé des pertes sensibles,
se retira. Au cours de cette affaire, on on a pu
expérimenter les projecteurs du commandant de
Choulot, récemment arrivés. Ils ont rendu les
plus grands services pendant le combat de nuit
en éclairant les assaillants, sur lesquels un feu
précis et efficace était dirigé, et en les obligeant
ainsi à se tenir à distance. Les agresseurs appar-
tiennent aux Beni-bou-Yahi sur lesquels nos
Renseignements Colonia ix de ce mois publient
des renseignements détaillés. Ce sont les Abdes-
semih et les Oulad-Ali qui, il y a trois semaines,
avaient envoyé leurs notables au général Alix
pour demander l'aman. On se souvient que leur
somission avait été acceptée sur l'engagement
qu'ils avaient pris de restituer à nos tribus de la
rive droite toutes leurs prises. Ces fractions ont
trahi la parole donnée en nous voyant occuper
Nekhila, car elles se trouvent désormais à notre
merci du faitquenou* possédons leseul pointd'eau
de la région. Au cours du combat nous avons eu
neuf blessés et un tirailleur tué.
Les Beni-bou-Yahi sont revenus à la charge le
10 avril, et, hors de portée, n'ont cessé de tirailler
sur le camp de Nekhila. Afin de les éloigner, un
comme on le sait, le revers d'un des gradins du
Moyen Atlas,entre El Hajeb et Azrou. Le 24 mars,
il remportait un sérieux succès. Les dissidents
surpris laissaient 70 cadavres sur le terrain, mais
nous avions de notre côté 4 tués et 20 blessés. Le
2 avril le colonel Henrys réussissait à surprendre
encore un campement des tribus hostiles et, à la
suite de ce succès, un notable des Beni-M'Guild
entrait en négociations pour préparer la soumis-
sion d'une partie de cette tribu. Le colonel Henrys,
qui a reçu des renforts, dispose d'une force de
6 bataillons, ce qui représente un effectif capable
d'en imposer aux tribus assez clairsemées du
Moyen-Atlas. On peut espérer que, de ce côté, la
pacification ne tardera pas à faire des progrès,
et que le colonel Henrys, qui est si bien préparé
à cette tâche, pourra commencer l'œuvre d'appri-
voisement des tribus Berbères bien convaincues
désormais de la supériorité de notre force. Les
Beni-M'Tir ne sauraient en effet vivre indéfini-
ment sur les plateaux du Moyen-Atlas et loin de
leurs terres qui se trouvent plus près de Meknès;
quant aux Beni-M'Guild, ils ne passent pas pour
une tribu particulièrement belliqueuse.
Tandis que ces opérations se poursuivent dans
la zone des confins du pays occupé et des régions
siba, la sécurité n'est pas encore complète dans
le pays en arrière. On a signalé que, le 20 mars,
une patrouille de tirailleurs indigènes avait eu
à soutenir un combat dans la région de Rabat
contre une forte bande de maraudeurs Zemmour.
Nous avions 4 tués au cours de cet engagement.
Du côté de Fez, l'installation du poste de Souk-
el-Arba de Tissa dont nous avions annoncé, le
mois dernier, la création prochaine, s'est faite
sans coup férir : le commandant de Lardemelle
s'est fixé sur ce point avec un bataillon mixte,
deux sections d'artillerie et une section de mi-
trailleuses. Les Hayaïna ne se sont pas départis
de la soumission qu'ils avaient effectuée l'an
dernier à la suite des opérations des colonnes du
général Gouraud et du colonel Pein.
Le calme est absolu dans la région de Mogador.
Les brigands qui infestaient les environs de cette
ville depuis quelque temps ont disparu à la suite
de l'envoi à, quelques kilomètres à l'intérieur,
d'une compagnie de tirailleurs qui travaillent sur
la piste de Mogador à Marrakech.
Sur la Moulouya.
Dans le Maroc oriental, on a signalé, les der-
niers jours de mars et les premiers d'avril, une
nouvelle tournée opérée par le général Girardot
dans la plaine du Mahrouf sur la rive droite de
la Moulouya. Nos troupes ont eu une escar-
mouche avec une fraction des Beni-Ouaraïn de
Marahidja où vient d'ètre créé un poste.
La colonne était allée reconnaître le point
d'eau d'Aïn-Guettara. L'officier chargé de l'étude
topographique de ce point allait commencer ses
travaux, lorsqu'un groupement comprenant quel-
ques centaines de cavaliers fit son apparition et
ouvrit le feu contre nous. Les spahis et les mok-
hazenis se détachèrent de la colonne et se por-
tèrent en avant pour riposter. Devant la vigueur
de leur attaque, l'ennemi ne tarda pas à lâcher
pied et traversa l'oued en toute hâte pour se réfu-
gier dans la montagne. Pendant l'engagement
nous eûmes un spahi grièvement blessé. La
colonne est rentrée le même jour à Maharidja,
où elle a laissé trois compagnies pour occuper le
nouveau poste, et elle est repartie le lendemain
pour Merada où elle est arrivée sans incident.
Le but des mouvements récemment effectués
dans cette région est de pousser vers l'Ouest nos
avant postes de façon à pacifier le pays jusqu'à
la kasbah de M 'Soun. A cet effet, depuis un
mois, le général Alix a rassemblé à Merada toutes
les' troupes des avant-postes en vue des recon-
naissances à plus longue portée qui vont avoir
lieu. Tous les éléments disponibles de l'arrière
vont être envoyés sur la Moulouïa, et il ne res-
tera dans les diverses garnisons que les troupes
strictement nécessaires. Cet ordre concerne no-
tamment les postes d'Oudjda, Berguent, Berkane,
Taforalt, El Aïoun, Taourirt.
Cette action n'est pas allée sans difficultés. Le
8 avril, le général Girardot quittait Mérada pour
aller créer un poste à Nekhila, point d'eau situé
en face de Camp-Berteaux, sur la rive gauche de
la Moulouïa, dans la région du Djebel-Guilliz. Il
s'y établissait sans opposition. Mais le lendemain
la colonne voyait soudain approcher, à trois heures
de l'après-midi, des groupes nombreux de Maro-
cains qui bientôt ouvraient un feu violent con-
tre elle. Si l'attaque fut vigoureuse, la riposte ne
le fut pas moins. Rapidement l'infanterie, soute-
nue par l'artillerie, éloigna les assaillants. Mais
ceux-ci revinrent à la charge et, continuèrent à
tirer sur nos troupes durant tout l'après-midi,
puis pendant la nuit jusqu'à trois heures du
matin. Voyant alors que ses efforts étaient vains,
l'ennemi, qui avait éprouvé des pertes sensibles,
se retira. Au cours de cette affaire, on on a pu
expérimenter les projecteurs du commandant de
Choulot, récemment arrivés. Ils ont rendu les
plus grands services pendant le combat de nuit
en éclairant les assaillants, sur lesquels un feu
précis et efficace était dirigé, et en les obligeant
ainsi à se tenir à distance. Les agresseurs appar-
tiennent aux Beni-bou-Yahi sur lesquels nos
Renseignements Colonia ix de ce mois publient
des renseignements détaillés. Ce sont les Abdes-
semih et les Oulad-Ali qui, il y a trois semaines,
avaient envoyé leurs notables au général Alix
pour demander l'aman. On se souvient que leur
somission avait été acceptée sur l'engagement
qu'ils avaient pris de restituer à nos tribus de la
rive droite toutes leurs prises. Ces fractions ont
trahi la parole donnée en nous voyant occuper
Nekhila, car elles se trouvent désormais à notre
merci du faitquenou* possédons leseul pointd'eau
de la région. Au cours du combat nous avons eu
neuf blessés et un tirailleur tué.
Les Beni-bou-Yahi sont revenus à la charge le
10 avril, et, hors de portée, n'ont cessé de tirailler
sur le camp de Nekhila. Afin de les éloigner, un
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