Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1913-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1913 01 janvier 1913
Description : 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23). 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787733p
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE ii9
cif, se portait près de Mahiridja, à Sidi-Youssef.
Il traversait les plaines de Tafrata et de Mahrouf,
prenait contact avec les Haouara, recevait le meil-
leur accueil des tribus de la Gada de Debdou, des
Ahmar, des Beni-Khelleften et des gens de Re-
chida.
Seuls les Beni-bou-Naceur ne se départirent
pas de leur attitude hostile et, se gardant contre
nous sur les hauteurs du Nif-Zien, repassèrent
sur la rive gauche. Deux tribus Beni-Ouaraïn,
les Beni-Aziz et les Beni-Mançour, gardèrent vis-
à-vis de nous une attitude correcte mais réservée.
Ils ne firent aucune avance.
Le résultat de cette tournée de trois jours
fut jugé excellent. Elle marquait la confiance que
nous confirmaient les tribus amies, mais ne
comportait pas l'entreprise d'une tâche nouvelle
par la prise de contact avec des éléments étran-
gers. Cela n'aurait pu être que l'œuvre de la veille
et devait assurer celle du lendemain.
Depuis, la colonne Girardot a opéré sur la rive
gauche la première trouée qui ait été faite de ce
côté de la Moulouya et chez les Beni-bou-Yahi.
La marche a été poussée sur la Moulouya jusqu'à
la hauteur du camp Berteaux, à l'embouchure
de l'oued Za. La colonne a reconnu le fameux
oued Defia, la rivière aux lauriers roses, qui fit
tant parler les diplomates et les géographes lors
de la discussion du traité franco espagnol. Cet
oued qui n'est qu'un ravin s'appelle, en réalité,
oued Boudiné. On se rappelle que les Espagnols
le situaient au sud de notre poste de Moul-el-Bacha
qui se serait ainsi trouvé en face d'un territoire
espagnol, mais le marabout de Sidi-Mahrouf
qu'on a depuis pris pour borne angulaire est à
6 kilomètres en aval de Moul-el-Bacha. La recon-
naissance a traversé un magnifique plateau de
terrains de culture. Elle ne s est heurtée à au-
cune résistance. Sur tout le parcours, la colonne
a rencontré des délégations des Ouled-Salem et
des Ouled-Hannaoui, fraction des Beni-bou-Yahi,
dont les cheikhs venaient transmettre au général
Girardot les hommages des populations dont il
traversait les territoires.
On a dit que, si les circonstances le permet-
taient, le général Girardot pousserait jusqu'à la
kasbah Msoun. Mais en aucun cas, il ne serait
question de préparer une prochaine marche sur
Taza. Tous les renseignements que nous avons
trouvés dans les milieux du gouvernement confir-
ment sur ce point ceux qui nous arrivent du
Maroc : la résidence générale n'envisage pas à
bref délai des opérations du côté de Taza.
C'est à tort que certains journaux ont vu dans
l'annonce de la création du cercle des Hayaïna ou
dans les tournées ordonnées par le général Alix,
le prélude à l'occupation de Taza, que nos effec-
tifs au Maroc ne permettent pas plus actuellement
que les circonstances de la politique européenne
ne [la recommandent.
Dans l'ensemble, notre occupation du Maroc
se présente en ce moment dans des conditions
favorables : nulle part dans les « marches » des
confins des pays occupés, où il faut se résigner à
avoir pendant très longtemps encore à essuyer et
à rendre des coups de fusil, les événements de ces
dernières semaines n'ont dépassé ce que nous
devons nous habituer à considérer comme la nor-
male des difficultés marocaines. Cette situation
militaire laisse toute liberté pour s'occuper du
développement de l'organisation du protectorat.
II. — L'œuvre pacifique du protectorat.
Le retour du général Lyautey au Maroc a donné
à tous les services du protectorat une vigou-
reuse impulsion qui est désormais donnée par un
organisme central fortement constitué.
La résidence générale se trouve aujourd'hui
munie de toutes les directions'nécessaires pour
permettre à son action de s'exercer le plus favo-
rablement. Auprès du résident général et de son
délégué, sont réunis les deux secrétaires géné-
raux : M. Tirard, maître des requêtes au Conseil
d'Etat, secrétaire général du protectorat fran-
çais, qui assume la lourde tâche de seconder
directement le résident général dans l'étude et
le règlement des questions dépendant des direc-
tions générales et de tous les services ; M. Gail-
lard, notre ancien consul de Fez dont on connaît
la carrière marocaine, secrétaire général du gou-
vernement marocain, à qui revient le soin d'assu-
rer les relations avec le Makhzen et le contrôle
central de son fonctionnement.
Au retour de Paris, le général Lyautey a cons-
titué également une direction de l'intérieur, con-
fiée à M. Klepper, qui a atteint en Tunisie le
grade le plus élevé dans le service du contrôle et
doit assurer bientôt l'organisation des premiers
territoires civils en Chaouïa. Au point de vue
militaire, le résident général, qui exerce aussi les
fonctions de commandant en chef, a constitué
son état-major à ce titre, en confiant la direction
au colonel Pellé, commandant les troupes auxi-
liaires marocaines. Le général Lyautey a enfin
appelé auprès de lui pour prendre la direction
du service des renseignements de tout le Maroc
le lieutenant-colonel Simon qui dirigeait depuis
plusieurs années à Casablanca celui des troupes
du corps de débarquement.
Ainsi se trouve dessiné le cadre dans lequel le
développement ultérieur du pays fera grandir
l'organisme central du gouvernement du protec-
torat. Dès maintenant, toutes les branches en
sont créées. Il ne reste qu'à laisser s exercer en
sa plénitude une action vigoureusement détermi-
nante et coordinatrice de tous les efforts dont
résultera la mise en valeur complète du terri-
toire marocain.
Aussi les services du protectorat ont fonctionné
avec activité au cours de ce mois. Signalons no-
tamment ces quelques faits. Le règlement des
derniers budgets régionaux étant achevé, la cons-
titution du budget général du protectorat a pu
être entreprise. Ce budget doit être arrêté, en
conseil, sous la présidence du résident général
avant d'être soumis % l'approbation du gouverne-
cif, se portait près de Mahiridja, à Sidi-Youssef.
Il traversait les plaines de Tafrata et de Mahrouf,
prenait contact avec les Haouara, recevait le meil-
leur accueil des tribus de la Gada de Debdou, des
Ahmar, des Beni-Khelleften et des gens de Re-
chida.
Seuls les Beni-bou-Naceur ne se départirent
pas de leur attitude hostile et, se gardant contre
nous sur les hauteurs du Nif-Zien, repassèrent
sur la rive gauche. Deux tribus Beni-Ouaraïn,
les Beni-Aziz et les Beni-Mançour, gardèrent vis-
à-vis de nous une attitude correcte mais réservée.
Ils ne firent aucune avance.
Le résultat de cette tournée de trois jours
fut jugé excellent. Elle marquait la confiance que
nous confirmaient les tribus amies, mais ne
comportait pas l'entreprise d'une tâche nouvelle
par la prise de contact avec des éléments étran-
gers. Cela n'aurait pu être que l'œuvre de la veille
et devait assurer celle du lendemain.
Depuis, la colonne Girardot a opéré sur la rive
gauche la première trouée qui ait été faite de ce
côté de la Moulouya et chez les Beni-bou-Yahi.
La marche a été poussée sur la Moulouya jusqu'à
la hauteur du camp Berteaux, à l'embouchure
de l'oued Za. La colonne a reconnu le fameux
oued Defia, la rivière aux lauriers roses, qui fit
tant parler les diplomates et les géographes lors
de la discussion du traité franco espagnol. Cet
oued qui n'est qu'un ravin s'appelle, en réalité,
oued Boudiné. On se rappelle que les Espagnols
le situaient au sud de notre poste de Moul-el-Bacha
qui se serait ainsi trouvé en face d'un territoire
espagnol, mais le marabout de Sidi-Mahrouf
qu'on a depuis pris pour borne angulaire est à
6 kilomètres en aval de Moul-el-Bacha. La recon-
naissance a traversé un magnifique plateau de
terrains de culture. Elle ne s est heurtée à au-
cune résistance. Sur tout le parcours, la colonne
a rencontré des délégations des Ouled-Salem et
des Ouled-Hannaoui, fraction des Beni-bou-Yahi,
dont les cheikhs venaient transmettre au général
Girardot les hommages des populations dont il
traversait les territoires.
On a dit que, si les circonstances le permet-
taient, le général Girardot pousserait jusqu'à la
kasbah Msoun. Mais en aucun cas, il ne serait
question de préparer une prochaine marche sur
Taza. Tous les renseignements que nous avons
trouvés dans les milieux du gouvernement confir-
ment sur ce point ceux qui nous arrivent du
Maroc : la résidence générale n'envisage pas à
bref délai des opérations du côté de Taza.
C'est à tort que certains journaux ont vu dans
l'annonce de la création du cercle des Hayaïna ou
dans les tournées ordonnées par le général Alix,
le prélude à l'occupation de Taza, que nos effec-
tifs au Maroc ne permettent pas plus actuellement
que les circonstances de la politique européenne
ne [la recommandent.
Dans l'ensemble, notre occupation du Maroc
se présente en ce moment dans des conditions
favorables : nulle part dans les « marches » des
confins des pays occupés, où il faut se résigner à
avoir pendant très longtemps encore à essuyer et
à rendre des coups de fusil, les événements de ces
dernières semaines n'ont dépassé ce que nous
devons nous habituer à considérer comme la nor-
male des difficultés marocaines. Cette situation
militaire laisse toute liberté pour s'occuper du
développement de l'organisation du protectorat.
II. — L'œuvre pacifique du protectorat.
Le retour du général Lyautey au Maroc a donné
à tous les services du protectorat une vigou-
reuse impulsion qui est désormais donnée par un
organisme central fortement constitué.
La résidence générale se trouve aujourd'hui
munie de toutes les directions'nécessaires pour
permettre à son action de s'exercer le plus favo-
rablement. Auprès du résident général et de son
délégué, sont réunis les deux secrétaires géné-
raux : M. Tirard, maître des requêtes au Conseil
d'Etat, secrétaire général du protectorat fran-
çais, qui assume la lourde tâche de seconder
directement le résident général dans l'étude et
le règlement des questions dépendant des direc-
tions générales et de tous les services ; M. Gail-
lard, notre ancien consul de Fez dont on connaît
la carrière marocaine, secrétaire général du gou-
vernement marocain, à qui revient le soin d'assu-
rer les relations avec le Makhzen et le contrôle
central de son fonctionnement.
Au retour de Paris, le général Lyautey a cons-
titué également une direction de l'intérieur, con-
fiée à M. Klepper, qui a atteint en Tunisie le
grade le plus élevé dans le service du contrôle et
doit assurer bientôt l'organisation des premiers
territoires civils en Chaouïa. Au point de vue
militaire, le résident général, qui exerce aussi les
fonctions de commandant en chef, a constitué
son état-major à ce titre, en confiant la direction
au colonel Pellé, commandant les troupes auxi-
liaires marocaines. Le général Lyautey a enfin
appelé auprès de lui pour prendre la direction
du service des renseignements de tout le Maroc
le lieutenant-colonel Simon qui dirigeait depuis
plusieurs années à Casablanca celui des troupes
du corps de débarquement.
Ainsi se trouve dessiné le cadre dans lequel le
développement ultérieur du pays fera grandir
l'organisme central du gouvernement du protec-
torat. Dès maintenant, toutes les branches en
sont créées. Il ne reste qu'à laisser s exercer en
sa plénitude une action vigoureusement détermi-
nante et coordinatrice de tous les efforts dont
résultera la mise en valeur complète du terri-
toire marocain.
Aussi les services du protectorat ont fonctionné
avec activité au cours de ce mois. Signalons no-
tamment ces quelques faits. Le règlement des
derniers budgets régionaux étant achevé, la cons-
titution du budget général du protectorat a pu
être entreprise. Ce budget doit être arrêté, en
conseil, sous la présidence du résident général
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