Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1940 01 janvier 1940
Description : 1940/01/01 (A18,N199)-1940/01/31. 1940/01/01 (A18,N199)-1940/01/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97592271
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2016
BOUSSOLE ET
CHASSEURS
D IMAGES]
24888.
TOMBOUCTOU (Soudan français).
Urbanisme. - Opposition entre la ville commerçante, au centre (maisons cubiques),
le quartier européen, en haut (grandes constructions), et un faubourg, au premier
plan (cases hémisphériques).
Le lecteur s'est peut-être demandé plusieurs fois, en lisant
les communiqués du Grand Quartier Général, pourquoi nos
aviateurs prenaient tant de photographies au-dessus des
lignes, dans des conditions si périlleuses.. Tâchons de ré-
pondre en quelques mots à cette curiosité, en prenant garde
de ne divulguer aucun secret.
TOUT le monde a vu des photographies prises d'avion. Les vues obliques
reproduisent, avec moins de charme sans doute, mais avec plus de
fidélité, ces belles perspectives cavalières qui font la joie de quiconque
feuillette les livres de voyage du XVIIIe siècle. Quant aux vues prises
verticalement, elles donnent l'impression de cartes géographiques, bien
qu'elles n'en aient pas la précision.
Telles qu'elles sont, on peut cependant déjà en tirer parti pour compléter
ou pour corriger des documents cartographiques. J'ai vu autrefois, en
Allemagne, d'excellents croquis géographiques établis en quelques
heures d'après des photographies aériennes. C'est un premier stade
d'utilisation de ces dernières. Une partie de la carte du Maroc a été
d'abord faite dans ces conditions.
Un second stade consiste à traduire
le relief du terrain, ce qu'une seule
vue ne permet pas. Mais on sait que
deux clichés d'un même sujet pris
avec un appareil stéréoscopique
donnent l'impression de relief. C'est
cette impression qu'il s'agit d'utiliser.
On peut l'exagérer dans des propor-
tions énormes en écartant suffisam-
ment les deux objectifs de prises de
vues. Le plus grand écartement dont
nous, pauvres terriens, puissions
disposer est d'environ 300 millions
de kilomètres : les extrémités du grand
axe de l'ellipse que la terre parcourt
autour du soleil. Les photographies
du ciel prises dans ces conditions
permettent de voir les comètes se
détachant dans l'espace, comme si
on allait les prendre avec la main. Cela
donne un peu un avant-goût de ce
qu'on doit voir du Paradis...
Pour la cartographie aérienne, il
suffit de prendre d'avion, à quelques
instants d'intervalle, deux photogra-
phies du même site pour avoir une
sensation de relief extraordinaire : un
pot de fleurs peut paraître profond
comme une cheminée d'usine. Avec
de tels documents, il devient facile
N'GOR (Sénégal).
Océanographie. — Au premier plan, à
droite : rouleaux de la (( barre)).
Géographie. — Zone marécageuse
d'une embouchure (grande tache blan-
che) séparant l'agglomération en deux
parties.
Géographie humaine. - Forme et
groupement des cases. Enclos des
groupes de cases et des cultures. Pi-
rogues sur le rivage. Dakar, à 10 kilo-
mètres au sud, était autrefois un village
de pêcheurs de tout point comparable
à N'Gor. Sur la photographie de droite,
on peut juger de la transformation.
d'apprécier la position des objets dans l'espace et leur hauteur
relative. On a ainsi de bons éléments pour représenter la
troisième dimension sur les cartes.
Tout ça, cependant, c'est de l'à peu près. En perfectionnant
une méthode qui ne date pas d'hier (1861) et qui est due à
un Français, Laussedat, on fabrique maintenant « mécanique-
ment », et à grande vitesse, des cartes géographiques riches
d'une infinité de détails et d'une précision admirable. Voici
comment.
Supposons qu'on dispose d'un appareil magique dans lequel
on met deux photographies aériennes stéréoscopiques du sol.
En regardant dans l'appareil, on voit le paysage avec un relief exagéré,
puis, au milieu du paysage un petit repère de l'appareil qu'on peut,
déplacer dans tous les sens au moyen d'un jeu compliqué de manivelles
et de pédales. Il est donc facile, grâce à ce mécanisme, de faire suivre au
petit repère toutes les sinuosités d'une route représentée surla photographie,
un peu comme si, au moyen du volant et des pédales d'une auto, on conduisait
cette dernière sur la route.
Or, ce qu'il y a de magique dans l'appareil, car il existe réellement, c'est
que tous les mouvements de manivelles et de pédales effectués pour diriger
le petit repère le long des sinuosités suivies, se transmettent à un petit
crayon placé à 2 mètres de distance, et cela de telle manière que celui-ci
dessine, tout seul, fidèlement et sans défaillance le tracé de la route sur
une feuille de papier. Et il fait ainsi, si l'on veut, toute la carte. Je ne dis pas
que l'appareil soit simple, ni bon marché, mais jedis qu'il fabrique automatique-
ment le fond de la carte à la vitesse à laquelle vous écrivez couramment.
. Pour le relief, c'est aussi rapide, mais, cette fois, on utilise l'effet sté-
réoscopique produit par les deux clichés. On bloque le petit repère de
manière qu'il se déplace encore dans tous les sens, mais seulement sur
Dakar. grand port mondial, dont la photo est à droite, fut bâti sur un site
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 199 ......... JANVIER 1940
CHASSEURS
D IMAGES]
24888.
TOMBOUCTOU (Soudan français).
Urbanisme. - Opposition entre la ville commerçante, au centre (maisons cubiques),
le quartier européen, en haut (grandes constructions), et un faubourg, au premier
plan (cases hémisphériques).
Le lecteur s'est peut-être demandé plusieurs fois, en lisant
les communiqués du Grand Quartier Général, pourquoi nos
aviateurs prenaient tant de photographies au-dessus des
lignes, dans des conditions si périlleuses.. Tâchons de ré-
pondre en quelques mots à cette curiosité, en prenant garde
de ne divulguer aucun secret.
TOUT le monde a vu des photographies prises d'avion. Les vues obliques
reproduisent, avec moins de charme sans doute, mais avec plus de
fidélité, ces belles perspectives cavalières qui font la joie de quiconque
feuillette les livres de voyage du XVIIIe siècle. Quant aux vues prises
verticalement, elles donnent l'impression de cartes géographiques, bien
qu'elles n'en aient pas la précision.
Telles qu'elles sont, on peut cependant déjà en tirer parti pour compléter
ou pour corriger des documents cartographiques. J'ai vu autrefois, en
Allemagne, d'excellents croquis géographiques établis en quelques
heures d'après des photographies aériennes. C'est un premier stade
d'utilisation de ces dernières. Une partie de la carte du Maroc a été
d'abord faite dans ces conditions.
Un second stade consiste à traduire
le relief du terrain, ce qu'une seule
vue ne permet pas. Mais on sait que
deux clichés d'un même sujet pris
avec un appareil stéréoscopique
donnent l'impression de relief. C'est
cette impression qu'il s'agit d'utiliser.
On peut l'exagérer dans des propor-
tions énormes en écartant suffisam-
ment les deux objectifs de prises de
vues. Le plus grand écartement dont
nous, pauvres terriens, puissions
disposer est d'environ 300 millions
de kilomètres : les extrémités du grand
axe de l'ellipse que la terre parcourt
autour du soleil. Les photographies
du ciel prises dans ces conditions
permettent de voir les comètes se
détachant dans l'espace, comme si
on allait les prendre avec la main. Cela
donne un peu un avant-goût de ce
qu'on doit voir du Paradis...
Pour la cartographie aérienne, il
suffit de prendre d'avion, à quelques
instants d'intervalle, deux photogra-
phies du même site pour avoir une
sensation de relief extraordinaire : un
pot de fleurs peut paraître profond
comme une cheminée d'usine. Avec
de tels documents, il devient facile
N'GOR (Sénégal).
Océanographie. — Au premier plan, à
droite : rouleaux de la (( barre)).
Géographie. — Zone marécageuse
d'une embouchure (grande tache blan-
che) séparant l'agglomération en deux
parties.
Géographie humaine. - Forme et
groupement des cases. Enclos des
groupes de cases et des cultures. Pi-
rogues sur le rivage. Dakar, à 10 kilo-
mètres au sud, était autrefois un village
de pêcheurs de tout point comparable
à N'Gor. Sur la photographie de droite,
on peut juger de la transformation.
d'apprécier la position des objets dans l'espace et leur hauteur
relative. On a ainsi de bons éléments pour représenter la
troisième dimension sur les cartes.
Tout ça, cependant, c'est de l'à peu près. En perfectionnant
une méthode qui ne date pas d'hier (1861) et qui est due à
un Français, Laussedat, on fabrique maintenant « mécanique-
ment », et à grande vitesse, des cartes géographiques riches
d'une infinité de détails et d'une précision admirable. Voici
comment.
Supposons qu'on dispose d'un appareil magique dans lequel
on met deux photographies aériennes stéréoscopiques du sol.
En regardant dans l'appareil, on voit le paysage avec un relief exagéré,
puis, au milieu du paysage un petit repère de l'appareil qu'on peut,
déplacer dans tous les sens au moyen d'un jeu compliqué de manivelles
et de pédales. Il est donc facile, grâce à ce mécanisme, de faire suivre au
petit repère toutes les sinuosités d'une route représentée surla photographie,
un peu comme si, au moyen du volant et des pédales d'une auto, on conduisait
cette dernière sur la route.
Or, ce qu'il y a de magique dans l'appareil, car il existe réellement, c'est
que tous les mouvements de manivelles et de pédales effectués pour diriger
le petit repère le long des sinuosités suivies, se transmettent à un petit
crayon placé à 2 mètres de distance, et cela de telle manière que celui-ci
dessine, tout seul, fidèlement et sans défaillance le tracé de la route sur
une feuille de papier. Et il fait ainsi, si l'on veut, toute la carte. Je ne dis pas
que l'appareil soit simple, ni bon marché, mais jedis qu'il fabrique automatique-
ment le fond de la carte à la vitesse à laquelle vous écrivez couramment.
. Pour le relief, c'est aussi rapide, mais, cette fois, on utilise l'effet sté-
réoscopique produit par les deux clichés. On bloque le petit repère de
manière qu'il se déplace encore dans tous les sens, mais seulement sur
Dakar. grand port mondial, dont la photo est à droite, fut bâti sur un site
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 199 ......... JANVIER 1940
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