Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1940 01 février 1940
Description : 1940/02/01 (A18,N200)-1940/02/28. 1940/02/01 (A18,N200)-1940/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9759226m
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2016
MAGINOT
SON ŒUVRE IMPÉRIALE
A
A
NDRÉ MAGINOT a été deux fois titulaire
du portefeuille des Colonies à plus de
dix années d'intervalle.
En mars 1917, à peine remis de ses
graves blessures, il fait partie du
ministère Ribot et il revendique le titre
de ministre des Colonies et de l'Afrique
du Nord. Dans un but d'unité, un
décret lui confie, en effet, le recrute-
ment des troupes indigènes et de la main-d'œuvre industrielle et agricole
dans tout l'Empire. Plus tard, il rappellera ainsi les attributions qu'il avait
exercées : « Il en est beaucoup qui se rappellent m'avoir vu, il y a une
dizaine d'années, rue Oudinot, lorsque j'y remplissais les fonctions de
ministre des Colonies et de
l'Afrique du Nord, je dis bien
« ministre des Colonies et de
l'Afrique du Nord ». Car tel était
mon titre à l'époque et ce titre
que j'avais revendiqué correspon-
dait à une conception qui m'est
chère. »
A la tête des territoires d'outre-
mer, Maginot entend placer des
chefs d'élite, jeunes, capables
d'oser et d'agir en conformité de
ses directives.
Pour lui, les règlements ne sont
rien ; les hommes sont tout. Il
désigne comme gouverneurs géné-
raux, en Afrique Occidentale, Van
Voitenhoven.quiaquaranteans ;en
Afrique Equatoriale, Angoulvant,
qui en a quarante cinq.
Puis il prend l'initiative de la
première conférence impériale. Il
demande à l'assemblée d'établir
dans les délais les plus courts
les « Cahiers des Colonies » qui
doivent être un vaste inventaire
des ressources et des moyens.
Dans son esprit, il s'agit d'inten-
sifier le rendement immédiat de
l'Empire, d'assurer à la France,
dès la paix, une puissante renais-
sance économique en ouvrant à
son industrie de larges débouchés
et en la libérant d'importations
étrangères qui pèsent lourdement
sur la balance des comptes.
De cette conférence qui aura
André MAGINOT, ministre des
Colonies, lors de son voyage en
A. O. F. (février 1929), est reçu au
Soudan par le Gouverneur Terrasson
de Fougères.
duré un mois, il retient la nécessité de doter au plus tôt les colonies de
' l'outillage économique sans lequel elles ne pourraient se développer et de
consentir aux œuvres d'assistance médicale de très importants crédits.
« Nous sommes à un moment, dit-il à l'assemblée en clôturant ses travaux,
où il faut avoir la volonté et le courage de regarder en face. Or, la vérité est
celle-ci : pour tirer de notre admirable Empire colonial le parti que nous
devrions normalement en tirer, il nous faut faire dix fois, vingt fois plus que
nous avons fait jusqu'à présent. »
La chute du ministère Ribot, au mois de septembre, interrompt son œuvre
qu'il reprendra le 11 novembre 1928, sous le Gouvernement de Raymond
Poincaré. Si, depuis la paix, ses éminents prédécesseurs, MM. Albert
Sarraut et Edouard Daladier, ont étudié et tracé un vaste programme d'équipe-
ment de nos territoires d'outre-mer, sa réalisation n'a pu avoir lieu en raison
de l'état des finances métropolitaines.
A la faveur du redressement du franc et de la prospérité économique,
André Maginot dépose sur le bureau de la Chambre un projet de loi d'em-
prunt. Grâce à lui, plus de cinq milliards de travaux vont pouvoir être exécutés,
et, aujourd'hui, plusieurs de nos colonies n'ont pas encore épuisé leurs
disponibilités. On lui doit un accroissement considérable de la production
coloniale par l'extension accélérée et remarquable des réseaux routiers et
ferroviaires, l'aménagement portuaire maritime et aérien, d'importants travaux
d'hydraulique agricole, la création de postes de radiotélégraphie, la construc-
tion d'établissements d'enseignement, de nombreux hôpitaux, des dispen-
saires et des laboratoires.
Un ouvrage de la ligne Maginot.
A l'occasion de la construction
difficile du chemin de fer Congo-
Océan, André Maginot se préoc-
cupe des conditions d'emploi de la
main-d'œuvre indigène, à laquelle
il veut assurer partout un trai-
tement humain. Il obtient du
Parlement une aide financière pour
des colonies retardataires comme
l'Afrique Equatoriale, à laquelle
une subvention élevée est con-
sentie
Le ministre veut se rendre
compte sur place de l'exécution de
ses directives. Il obtient du Gou-
vernement une mission en Afrique Occidentale, où, dans l'enthousiasme
des populations, il exalte l'héroisme des troupes noires et visite le premier
canal d'irrigation à Sotuba. A Niafunke, il se rencontre avec le maréchal
Franchet d'Esperey. Il inaugure officiellement la liaison saharienne par
l'automobile et retrouve alors cette
Algérie qu'il aime et où il fit, auprès
du gouverneur général Jonnart, ses
débuts dans la carrière administrative
comme directeur de l'Intérieur.
Tout l'effort d'André Maginot au
ministère des Colonies aura tendu à
donner à l'Empire les moyens qui,
selon son expression, doivent « per-
mettre à notre pays de demeurer »,
économiquement et, par conséquent,
politiquement, une grande nation ».
Nous devons à l'obligeance de M. Gaston
JOSEPH, qui fut, au ministère des Colonies, le
collaborateur direct et technique d'André
MAGINOT, de nous avoir fourni de précieux
renseignements sur l'ŒlIvre impériale de
l'homme d'État.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 200 FÉVRIER 1940
SON ŒUVRE IMPÉRIALE
A
A
NDRÉ MAGINOT a été deux fois titulaire
du portefeuille des Colonies à plus de
dix années d'intervalle.
En mars 1917, à peine remis de ses
graves blessures, il fait partie du
ministère Ribot et il revendique le titre
de ministre des Colonies et de l'Afrique
du Nord. Dans un but d'unité, un
décret lui confie, en effet, le recrute-
ment des troupes indigènes et de la main-d'œuvre industrielle et agricole
dans tout l'Empire. Plus tard, il rappellera ainsi les attributions qu'il avait
exercées : « Il en est beaucoup qui se rappellent m'avoir vu, il y a une
dizaine d'années, rue Oudinot, lorsque j'y remplissais les fonctions de
ministre des Colonies et de
l'Afrique du Nord, je dis bien
« ministre des Colonies et de
l'Afrique du Nord ». Car tel était
mon titre à l'époque et ce titre
que j'avais revendiqué correspon-
dait à une conception qui m'est
chère. »
A la tête des territoires d'outre-
mer, Maginot entend placer des
chefs d'élite, jeunes, capables
d'oser et d'agir en conformité de
ses directives.
Pour lui, les règlements ne sont
rien ; les hommes sont tout. Il
désigne comme gouverneurs géné-
raux, en Afrique Occidentale, Van
Voitenhoven.quiaquaranteans ;en
Afrique Equatoriale, Angoulvant,
qui en a quarante cinq.
Puis il prend l'initiative de la
première conférence impériale. Il
demande à l'assemblée d'établir
dans les délais les plus courts
les « Cahiers des Colonies » qui
doivent être un vaste inventaire
des ressources et des moyens.
Dans son esprit, il s'agit d'inten-
sifier le rendement immédiat de
l'Empire, d'assurer à la France,
dès la paix, une puissante renais-
sance économique en ouvrant à
son industrie de larges débouchés
et en la libérant d'importations
étrangères qui pèsent lourdement
sur la balance des comptes.
De cette conférence qui aura
André MAGINOT, ministre des
Colonies, lors de son voyage en
A. O. F. (février 1929), est reçu au
Soudan par le Gouverneur Terrasson
de Fougères.
duré un mois, il retient la nécessité de doter au plus tôt les colonies de
' l'outillage économique sans lequel elles ne pourraient se développer et de
consentir aux œuvres d'assistance médicale de très importants crédits.
« Nous sommes à un moment, dit-il à l'assemblée en clôturant ses travaux,
où il faut avoir la volonté et le courage de regarder en face. Or, la vérité est
celle-ci : pour tirer de notre admirable Empire colonial le parti que nous
devrions normalement en tirer, il nous faut faire dix fois, vingt fois plus que
nous avons fait jusqu'à présent. »
La chute du ministère Ribot, au mois de septembre, interrompt son œuvre
qu'il reprendra le 11 novembre 1928, sous le Gouvernement de Raymond
Poincaré. Si, depuis la paix, ses éminents prédécesseurs, MM. Albert
Sarraut et Edouard Daladier, ont étudié et tracé un vaste programme d'équipe-
ment de nos territoires d'outre-mer, sa réalisation n'a pu avoir lieu en raison
de l'état des finances métropolitaines.
A la faveur du redressement du franc et de la prospérité économique,
André Maginot dépose sur le bureau de la Chambre un projet de loi d'em-
prunt. Grâce à lui, plus de cinq milliards de travaux vont pouvoir être exécutés,
et, aujourd'hui, plusieurs de nos colonies n'ont pas encore épuisé leurs
disponibilités. On lui doit un accroissement considérable de la production
coloniale par l'extension accélérée et remarquable des réseaux routiers et
ferroviaires, l'aménagement portuaire maritime et aérien, d'importants travaux
d'hydraulique agricole, la création de postes de radiotélégraphie, la construc-
tion d'établissements d'enseignement, de nombreux hôpitaux, des dispen-
saires et des laboratoires.
Un ouvrage de la ligne Maginot.
A l'occasion de la construction
difficile du chemin de fer Congo-
Océan, André Maginot se préoc-
cupe des conditions d'emploi de la
main-d'œuvre indigène, à laquelle
il veut assurer partout un trai-
tement humain. Il obtient du
Parlement une aide financière pour
des colonies retardataires comme
l'Afrique Equatoriale, à laquelle
une subvention élevée est con-
sentie
Le ministre veut se rendre
compte sur place de l'exécution de
ses directives. Il obtient du Gou-
vernement une mission en Afrique Occidentale, où, dans l'enthousiasme
des populations, il exalte l'héroisme des troupes noires et visite le premier
canal d'irrigation à Sotuba. A Niafunke, il se rencontre avec le maréchal
Franchet d'Esperey. Il inaugure officiellement la liaison saharienne par
l'automobile et retrouve alors cette
Algérie qu'il aime et où il fit, auprès
du gouverneur général Jonnart, ses
débuts dans la carrière administrative
comme directeur de l'Intérieur.
Tout l'effort d'André Maginot au
ministère des Colonies aura tendu à
donner à l'Empire les moyens qui,
selon son expression, doivent « per-
mettre à notre pays de demeurer »,
économiquement et, par conséquent,
politiquement, une grande nation ».
Nous devons à l'obligeance de M. Gaston
JOSEPH, qui fut, au ministère des Colonies, le
collaborateur direct et technique d'André
MAGINOT, de nous avoir fourni de précieux
renseignements sur l'ŒlIvre impériale de
l'homme d'État.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 200 FÉVRIER 1940
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