Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1940 01 février 1940
Description : 1940/02/01 (A18,N200)-1940/02/28. 1940/02/01 (A18,N200)-1940/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9759226m
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2016
24
LES FRONTS DE GUERRE
20 DÉCEMBRE 1939 - 15 JANVIER 1940
SITUATION GÉNÉRALE
LA période écoulée n'a été marquée par aucun
événement militaire ou diplomatique sus-
ceptible d'avoir de notables répercussions
sur la situation générale.
Sur le front occidental, les opérations ont
conservé le même caractère, patrouilles, recon-
naissances, coups de main avec une tendance
plus marquée, chez nos adversaires, à multiplier
les prises de contact.
L'activité aérienne s'est surtout développée
au-dessus de la mer du Nord.
Sur le front russo-finnois, les Finlandais
continuent à opposer à l'agression soviétique
une résistance souvent victorieuse qui montre
la supériorité du commandement et de la qualité
du soldat sur le nombre.
Dans l'ordre diplomatique, l'exposé fait
par le comte Ciano, ministre des Affaires étran-
gères, devant la Chambre des faisceaux et corpo-
rations, a développé les principes de la politique
extérieure de l'Italie.
D'autre part, les conversations se sont pour-
suivies entre les chancelleries alliées sur la meil-
leure façon de venir en aide à la Finlande, en
conformité avec la recommandation faite aux
États membres de l'assemblée par la Société des
Nations.
Les États signataires de la déclaration de
Panama ont fait parvenir aux cabinets de
Londres, Paris et Berlin, une note de protesta-
tion contre la violation des eaux américaines
par des navires belligérants, au cours de la
bataille de Rio de la Plata.
A signaler encore le nouvel appel du pape
Pie XII en faveur d'une paix qui ne laisserait
subsister aucune des injustices dues à la vio-
lence des méthodes totalitaires; — la décision
prise par le président des États-Unis d'avoir un
représentant personnel à Rome auprès du chef
de l'Église catholique ; — et les entretiens de
Venise entre le comte Ciano et le comte Czaki,
apportant des précisions sur l'attitude que pour-
raient adopter l'Italie et la Hongrie.
Le remaniement du ministère britannique
n'apportera certainement aucune modification
à la collaboration étroite des Alliés, ni à la
conduite de la guerre.
FRONT OCCIDENTAL
Le 16 décembre, un coup de main a été tenté
par l'ennemi, précédé d'une préparation par
l'artillerie et les minenwerfer. L'assaillant a été
repoussé, laissant du matériel entre nos mains.
Le 18, dans les Vosges, un de nos groupes
francs s'est heurté à un détachement ennemi.
Après un violent combat, où nous avons éprouvé
des pertes légères, l'ennemi a été repoussé.
Nous avons fait quelques prisonniers dont deux
officiers.
Tandis que le haut [commandement français
avait prescrit à nos troupes de n'entreprendre
aucune action à caractère offensif le jour de
Noël, les Allemands ont déclenché le 25 dé-
cembre à 4 heures, un important coup de main
avec appui d'artillerie et de mortiers d'infante-
rie. Le calme était revenu à 6 h. 30.
Sur les arrières ennemis, aucune modification
essentielle ne semble avoir affecté le dispositif
des forces de la mer du Nord à la Suisse. Le
groupement des grandes unités blindées et mo-
torisées reste le même, et, si, faute d'indices, on
ne peut prévoir qu'une offensive ennemie pour-
rait se produire en un point déterminé du front,
les Allemands n'en demeurent pas moins en
mesure de passer très rapidement à l'attaque au
moment qu'aura fixé leur commandement.
AVIATION
Le bilan des forces aériennes françaises pour
le mois de novembre s'établit ainsi :
1° Aviation de renseignement. — Reconnais-
sances de jour, 141 ; de nuit, 18 ; missions d'ob-
servation, 220 ; au total, 379. Un certain nombre
de reconnaissances de jour ou de nuit ont été
poussées jusqu'à 200 kilomètres en territoire
ennemi.
2° Aviation de chasse. — Missions de couver-
ture, 1 252 ; de protection, 249 ; chasse libre,
47. Au total, 1 548.
30 Pertes infligées à l'ennemi par la chasse
française. — Renseignement : 8 avions abattus
chasse, 8 avions abattus ou obligés d'atterrir
dans nos lignes.
Dans tous les combats entre chasseurs fran-
çais et allemands, depuis le début de la guerre, la
supériorité de la chasse française s'est manifes-
tée en infligeant à l'ennemi des pertes bien plus
élevées que nous n'en avons subi nous-mêmes.
SUR MER
La fin du corsaire Graf Spee n'a pas été le seul
échec subi par la marine allemande au cours des
derniers jours.
Le 13 décembre, pendant une sortie de forces
allemandes composée de deux navires de ba-
taille de 10 000 tonnes, de deux croiseurs lourds,
de deux croiseurs légers, l'un du type Leipzig,
l'autre du type Kœnigsberg, un sous-marin
anglais prononça une attaque à 10 h. 20 dans
la région des bancs Fisher, à l'ouest du Jutland.
36536. Ph. France-Presse.
A bord du torpilleur « Siroco », qui coula trois sous-
marins allemands, le président DALADIER, suivi de
M. CAMPINCHI, ministre de la Marine, et accom-
pagné de l'amiral DARLAN, commandant la flotte
française, passe l'équipage en revue.
Le croiseur du type Leipzig a été coulé et d'au-
tres unités ont été touchées.
Le 18 décembre, le Columbus, troisième unité
de la flotte marchande allemande, réfugié, depuis
le début des hostilités, à La Vera Cruz, fut arrai-
sonné par un navire de guerre britannique, à
460 milles des côtes de Californie. Le Columbus
qui espérait rallier l'Allemagne et portait
24 000 barils de pétrole, a été détruit par son
équipage.
D'autre part, la lutte contre les sous-marins
a continué avec succès.
Dans la mer du Nord, les opérations ont été
entravées par la brume et le mauvais temps, et,
d'une manière générale, l'activité des sous-marins
et des mouilleurs de mines a été faible.
On a l'impression que les navires de commerce
allemands réfugiés dans les ports neutres ont
reçu l'ordre de regagner l'Allemagne, soit pour
éviter le paiement des sommes élevées que
nécessitent leur entretien et leur stationnement,
soit que le Reich soit soucieux de ne pas être
privé de leur chargement.
LES NEUTRES
Les craintes engendrées chez les neutres scan-
dinaves et balkaniques par l'agression russe
contre la Finlande se trouvent légèrement
apaisées.
1° Par les difficultés qu'éprouve l'armée so-
viétique à réaliser rapidement ses plans déjoués
par la résistance finlandaise.
2° Par les décisions de l'assemblée de la Société
des nations d'inviter les États membres à venir
en aide à la Finlande.
Mais la pression allemande sur les neutres qui
paraissait s'être ralentie a repris au cours des
derniers jours. Elle s'exerce en Scandinavie dans
le but d'empêcher la Suède et la Norvège de
porter une aide trop efficace à la Finlande.
Elle s'exerce sur la Hollande, la Belgique et cer-
tains états balkaniques pour les obliger à rester
dans le circuit économique du Reich malgré le
blocus allié.
Dans les Balkans, l'Allemagne a obtenu de la
Roumanie une conclusion aux négociations con-
duites par le Dr Clodius qui augmente sensible-
ment les livraisons de pétrole au Reich. Par
contre, la Yougoslavie a passé avec la France
un accord qui concerne les fournitures de cuivre.
Il faut enfin signaler l'accentuation des rap-
ports amicaux entre l'Italie et la Hongrie.
Depuis le discours du comte Ciano qui a
été largement commenté, mais qui, en fait,
n'a apporté aucune indication précise sur les
projets de l'Italie, celle-ci a poursuivi sa poli-
tique de redressement économique et d'accroisse-
ment de ses forces militaires. Dans les Balkans,
l'Italie a passé des accords commerciaux avec la
Yougoslavie, la Bulgarie et la Roumanie, mais
son activité politique est plus particulièrement
concentrée sur la Hongrie. L'entrevue du comte
Ciano et du comte Czaki en est une preuve nou-
velle.
La presse balte estime que les Alliés ont
intérêt à ce que la guerre entre la Russie et
la Finlande dure longtemps. Elle est, en effet,
une entrave au ravitaillement de l'Allemagne
par l'U. R. S. S., ravitaillement déjà rendu
difficile par l'insuffisance de la production
russe et le manque de matières premières que
Moscou espérait trouver aussi bien dans certains
pays baltes qu'en Finlande. On sait que les
trois pays avaient décidé, lors de la conférence
de Tallinn, de coordonner leur action écono-
mique et d'assurer leur propre ravitaillement.
Mais cette solution apparaît, à la lueur des con-
versations avec Berlin, comme irréalisable,
le Reich semblant vouloir coopérer étroitement
avec Moscou pour achever l'absorption com-
plète des trois pays au point de vue économique.
La situation dans les Balkans demeure ex-
trêmement confuse. Il semble d'ores et déjà
qu'il faille renoncer à voir se constituer un
consortium des neutres, selon la formule
recommandée par M. Gafenco, ministre roumain
des Affaires étrangères, dont le pays apparaît
le plus menacé autant par la Russie et l'Alle-
magne que par ses voisins immédiats.
Restent dans l'Entente balkanique la Tur-
quie, le principal pilier, et la Grèce, fidèle satel-
lite de la première. Mais la Turquie subit, dans
le moment, une crise économique et financière.
Quant à la Grèce, elle est vivement préoccupée
par la situation qu'elle croit discerner en Bul-
garie.
La Bulgarie, en effet, sollicitée, il y a quelques
semaines, par les propagandes allemande et russe,
profite des deux. Grâce à l'Allemagne, elle a
considérablement augmenté son armement et
perfectionné ses défenses. Elle joue, d'autre
part, de la menace russe auprès de ses voisins
immédiats.
Aussi la situation dans les Balkans doit-elle
retenir toute l'attention des Alliés dont l'in-
fluence, si elle n'était appuyée à bref délai par
des apports concrets, risquerait d'être contre-
battue par les efforts de Berlin et de Moscou
qui se servent de Sofia et de Budapest pour neu-
traliser les quatre capitales de l'Entente balka-
nique soutenues par la France et la Grande-
Bretagne.
La Belgique, comme la Hollande estiment que
la menace allemande subsiste et que, si la propa-
gande de Berlin cherche à lasser l'opinion en
annonçant des offensives qui ne se produisent
pas, il y a lieu, afin d'éviter une surprise, de res-
ter en état d'alerte.
D'autre part, la Belgique subit avec rigueur,
les conséquences du blocus. Pendant les trois
premiers mois de la guerre, le trafic d'Anvers est
passé de 3 024 bateaux reçus pendant la pé-
riode correspondante de 1938 à 981 navires.
Les prix du charbon qui avaient été augmentés
de 12 p. 100 au début de décembre, viennent
d'être relevés à nouveau de 2,5 p. 100.
Dans le but de réaliser des économies pen-
dant l'hiver, le Conseil fédéral helvétique,
en accord avec l'État-major, a décidé, en fin
de décembre, une réduction des effectifs.
Des « détachements de travail » pour la dé-
fense nationale, et, en particulier, pour la cons-
truction des fortifications, vont être créés.
*** Abert LORIN.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 200 ......... FÉVRIER 1940
LES FRONTS DE GUERRE
20 DÉCEMBRE 1939 - 15 JANVIER 1940
SITUATION GÉNÉRALE
LA période écoulée n'a été marquée par aucun
événement militaire ou diplomatique sus-
ceptible d'avoir de notables répercussions
sur la situation générale.
Sur le front occidental, les opérations ont
conservé le même caractère, patrouilles, recon-
naissances, coups de main avec une tendance
plus marquée, chez nos adversaires, à multiplier
les prises de contact.
L'activité aérienne s'est surtout développée
au-dessus de la mer du Nord.
Sur le front russo-finnois, les Finlandais
continuent à opposer à l'agression soviétique
une résistance souvent victorieuse qui montre
la supériorité du commandement et de la qualité
du soldat sur le nombre.
Dans l'ordre diplomatique, l'exposé fait
par le comte Ciano, ministre des Affaires étran-
gères, devant la Chambre des faisceaux et corpo-
rations, a développé les principes de la politique
extérieure de l'Italie.
D'autre part, les conversations se sont pour-
suivies entre les chancelleries alliées sur la meil-
leure façon de venir en aide à la Finlande, en
conformité avec la recommandation faite aux
États membres de l'assemblée par la Société des
Nations.
Les États signataires de la déclaration de
Panama ont fait parvenir aux cabinets de
Londres, Paris et Berlin, une note de protesta-
tion contre la violation des eaux américaines
par des navires belligérants, au cours de la
bataille de Rio de la Plata.
A signaler encore le nouvel appel du pape
Pie XII en faveur d'une paix qui ne laisserait
subsister aucune des injustices dues à la vio-
lence des méthodes totalitaires; — la décision
prise par le président des États-Unis d'avoir un
représentant personnel à Rome auprès du chef
de l'Église catholique ; — et les entretiens de
Venise entre le comte Ciano et le comte Czaki,
apportant des précisions sur l'attitude que pour-
raient adopter l'Italie et la Hongrie.
Le remaniement du ministère britannique
n'apportera certainement aucune modification
à la collaboration étroite des Alliés, ni à la
conduite de la guerre.
FRONT OCCIDENTAL
Le 16 décembre, un coup de main a été tenté
par l'ennemi, précédé d'une préparation par
l'artillerie et les minenwerfer. L'assaillant a été
repoussé, laissant du matériel entre nos mains.
Le 18, dans les Vosges, un de nos groupes
francs s'est heurté à un détachement ennemi.
Après un violent combat, où nous avons éprouvé
des pertes légères, l'ennemi a été repoussé.
Nous avons fait quelques prisonniers dont deux
officiers.
Tandis que le haut [commandement français
avait prescrit à nos troupes de n'entreprendre
aucune action à caractère offensif le jour de
Noël, les Allemands ont déclenché le 25 dé-
cembre à 4 heures, un important coup de main
avec appui d'artillerie et de mortiers d'infante-
rie. Le calme était revenu à 6 h. 30.
Sur les arrières ennemis, aucune modification
essentielle ne semble avoir affecté le dispositif
des forces de la mer du Nord à la Suisse. Le
groupement des grandes unités blindées et mo-
torisées reste le même, et, si, faute d'indices, on
ne peut prévoir qu'une offensive ennemie pour-
rait se produire en un point déterminé du front,
les Allemands n'en demeurent pas moins en
mesure de passer très rapidement à l'attaque au
moment qu'aura fixé leur commandement.
AVIATION
Le bilan des forces aériennes françaises pour
le mois de novembre s'établit ainsi :
1° Aviation de renseignement. — Reconnais-
sances de jour, 141 ; de nuit, 18 ; missions d'ob-
servation, 220 ; au total, 379. Un certain nombre
de reconnaissances de jour ou de nuit ont été
poussées jusqu'à 200 kilomètres en territoire
ennemi.
2° Aviation de chasse. — Missions de couver-
ture, 1 252 ; de protection, 249 ; chasse libre,
47. Au total, 1 548.
30 Pertes infligées à l'ennemi par la chasse
française. — Renseignement : 8 avions abattus
chasse, 8 avions abattus ou obligés d'atterrir
dans nos lignes.
Dans tous les combats entre chasseurs fran-
çais et allemands, depuis le début de la guerre, la
supériorité de la chasse française s'est manifes-
tée en infligeant à l'ennemi des pertes bien plus
élevées que nous n'en avons subi nous-mêmes.
SUR MER
La fin du corsaire Graf Spee n'a pas été le seul
échec subi par la marine allemande au cours des
derniers jours.
Le 13 décembre, pendant une sortie de forces
allemandes composée de deux navires de ba-
taille de 10 000 tonnes, de deux croiseurs lourds,
de deux croiseurs légers, l'un du type Leipzig,
l'autre du type Kœnigsberg, un sous-marin
anglais prononça une attaque à 10 h. 20 dans
la région des bancs Fisher, à l'ouest du Jutland.
36536. Ph. France-Presse.
A bord du torpilleur « Siroco », qui coula trois sous-
marins allemands, le président DALADIER, suivi de
M. CAMPINCHI, ministre de la Marine, et accom-
pagné de l'amiral DARLAN, commandant la flotte
française, passe l'équipage en revue.
Le croiseur du type Leipzig a été coulé et d'au-
tres unités ont été touchées.
Le 18 décembre, le Columbus, troisième unité
de la flotte marchande allemande, réfugié, depuis
le début des hostilités, à La Vera Cruz, fut arrai-
sonné par un navire de guerre britannique, à
460 milles des côtes de Californie. Le Columbus
qui espérait rallier l'Allemagne et portait
24 000 barils de pétrole, a été détruit par son
équipage.
D'autre part, la lutte contre les sous-marins
a continué avec succès.
Dans la mer du Nord, les opérations ont été
entravées par la brume et le mauvais temps, et,
d'une manière générale, l'activité des sous-marins
et des mouilleurs de mines a été faible.
On a l'impression que les navires de commerce
allemands réfugiés dans les ports neutres ont
reçu l'ordre de regagner l'Allemagne, soit pour
éviter le paiement des sommes élevées que
nécessitent leur entretien et leur stationnement,
soit que le Reich soit soucieux de ne pas être
privé de leur chargement.
LES NEUTRES
Les craintes engendrées chez les neutres scan-
dinaves et balkaniques par l'agression russe
contre la Finlande se trouvent légèrement
apaisées.
1° Par les difficultés qu'éprouve l'armée so-
viétique à réaliser rapidement ses plans déjoués
par la résistance finlandaise.
2° Par les décisions de l'assemblée de la Société
des nations d'inviter les États membres à venir
en aide à la Finlande.
Mais la pression allemande sur les neutres qui
paraissait s'être ralentie a repris au cours des
derniers jours. Elle s'exerce en Scandinavie dans
le but d'empêcher la Suède et la Norvège de
porter une aide trop efficace à la Finlande.
Elle s'exerce sur la Hollande, la Belgique et cer-
tains états balkaniques pour les obliger à rester
dans le circuit économique du Reich malgré le
blocus allié.
Dans les Balkans, l'Allemagne a obtenu de la
Roumanie une conclusion aux négociations con-
duites par le Dr Clodius qui augmente sensible-
ment les livraisons de pétrole au Reich. Par
contre, la Yougoslavie a passé avec la France
un accord qui concerne les fournitures de cuivre.
Il faut enfin signaler l'accentuation des rap-
ports amicaux entre l'Italie et la Hongrie.
Depuis le discours du comte Ciano qui a
été largement commenté, mais qui, en fait,
n'a apporté aucune indication précise sur les
projets de l'Italie, celle-ci a poursuivi sa poli-
tique de redressement économique et d'accroisse-
ment de ses forces militaires. Dans les Balkans,
l'Italie a passé des accords commerciaux avec la
Yougoslavie, la Bulgarie et la Roumanie, mais
son activité politique est plus particulièrement
concentrée sur la Hongrie. L'entrevue du comte
Ciano et du comte Czaki en est une preuve nou-
velle.
La presse balte estime que les Alliés ont
intérêt à ce que la guerre entre la Russie et
la Finlande dure longtemps. Elle est, en effet,
une entrave au ravitaillement de l'Allemagne
par l'U. R. S. S., ravitaillement déjà rendu
difficile par l'insuffisance de la production
russe et le manque de matières premières que
Moscou espérait trouver aussi bien dans certains
pays baltes qu'en Finlande. On sait que les
trois pays avaient décidé, lors de la conférence
de Tallinn, de coordonner leur action écono-
mique et d'assurer leur propre ravitaillement.
Mais cette solution apparaît, à la lueur des con-
versations avec Berlin, comme irréalisable,
le Reich semblant vouloir coopérer étroitement
avec Moscou pour achever l'absorption com-
plète des trois pays au point de vue économique.
La situation dans les Balkans demeure ex-
trêmement confuse. Il semble d'ores et déjà
qu'il faille renoncer à voir se constituer un
consortium des neutres, selon la formule
recommandée par M. Gafenco, ministre roumain
des Affaires étrangères, dont le pays apparaît
le plus menacé autant par la Russie et l'Alle-
magne que par ses voisins immédiats.
Restent dans l'Entente balkanique la Tur-
quie, le principal pilier, et la Grèce, fidèle satel-
lite de la première. Mais la Turquie subit, dans
le moment, une crise économique et financière.
Quant à la Grèce, elle est vivement préoccupée
par la situation qu'elle croit discerner en Bul-
garie.
La Bulgarie, en effet, sollicitée, il y a quelques
semaines, par les propagandes allemande et russe,
profite des deux. Grâce à l'Allemagne, elle a
considérablement augmenté son armement et
perfectionné ses défenses. Elle joue, d'autre
part, de la menace russe auprès de ses voisins
immédiats.
Aussi la situation dans les Balkans doit-elle
retenir toute l'attention des Alliés dont l'in-
fluence, si elle n'était appuyée à bref délai par
des apports concrets, risquerait d'être contre-
battue par les efforts de Berlin et de Moscou
qui se servent de Sofia et de Budapest pour neu-
traliser les quatre capitales de l'Entente balka-
nique soutenues par la France et la Grande-
Bretagne.
La Belgique, comme la Hollande estiment que
la menace allemande subsiste et que, si la propa-
gande de Berlin cherche à lasser l'opinion en
annonçant des offensives qui ne se produisent
pas, il y a lieu, afin d'éviter une surprise, de res-
ter en état d'alerte.
D'autre part, la Belgique subit avec rigueur,
les conséquences du blocus. Pendant les trois
premiers mois de la guerre, le trafic d'Anvers est
passé de 3 024 bateaux reçus pendant la pé-
riode correspondante de 1938 à 981 navires.
Les prix du charbon qui avaient été augmentés
de 12 p. 100 au début de décembre, viennent
d'être relevés à nouveau de 2,5 p. 100.
Dans le but de réaliser des économies pen-
dant l'hiver, le Conseil fédéral helvétique,
en accord avec l'État-major, a décidé, en fin
de décembre, une réduction des effectifs.
Des « détachements de travail » pour la dé-
fense nationale, et, en particulier, pour la cons-
truction des fortifications, vont être créés.
*** Abert LORIN.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 200 ......... FÉVRIER 1940
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