Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2016
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S. SISOWATH MONIVONG, roi du Cambodge, héritier des rois puissants qui conçurent et bâtirent Angkor.
HÉRITIERS D'UNE DYNASTlFMIl
LES PRINCE:
A PHNOM-PENH
royal : la Palais salle du Trône.
PAR les recherches épigraphiques d'Angkor, aussi bien que par les Annales chinoises et les documents de la période dite contemporaine, on peut avancer avec certitude que la dynastie actuelle du Cambodge est bien la légitime héritière des rois puissants qui conçurent et bâtirent Angkor. Il s'agit donc d'une royauté millénaire et, aujourd'hui comme au temps d'Angkor, l'épée sacrée «Prah Khan», palladium du royaume, est conservée au palais royal de Phnom-Penh par des Bhrames, héritiers d'une tradition plus de dix fois sécu- laires.
Le traité du 5 juin 1862, par lequel l'empereur Tu-Duc cédait à la France les trois provinces de Bien-Hoa, Mytho et Poulo-Condore, nous substituait à la Cour de Hué dans le droit au tribut que le roi du Cambodge lui adressait chaque année.
Il s'agissait donc de faire valoir nos droits et d'affirmer en même temps l'indé- pendance politique du pays vis-à-vis du Siam. C'est dans ce but que l'amiral Charner envoya Doudart de Lagrée en mission à Phnom-Penh en avril 1863.
Un traité de protectorat fut signé le 1er décembre 1863 et l'échange définitif des ratifications eut lieu le 12 avril 1864. Peu de temps après, S. M. Norodom, qui avait succédé à son père Am Duong en 1859, recevait l'investiture des mains du chef d'état-major de l'amiral Charner le 3 juin 1864.
A Sisowath qui meurt le 11 août 1927, succède son fils, le prince Monivong, fils aîné du feu roi et de la princese Préa Barom Nong Nochtévi, né à Phnom-Penh le 20 décembre 1876. Le souverain a fait ses études au Cambodge et en France. Dès l'âge de dix-huit ans, il exerce les fonctions d'aide de camp de son père quand ce dernier occupait les fonctions de Sandach Préa Moha Obbarach, c'est-à- dire de second roi, pendant que S. M. Norodom régnait sur le Cambodge.
En 1905, à l'avènement au trône de S. M. Sisowath, le prince Monivong fut appelé à la direction des services intérieurs du palais royal ; puis, en 1906, à l'occasion de l'Exposition coloniale de Marseille, il accompagna son père dans son voyage en France. Admis, en cette même année, à l'École militaire de Saint-Maixent, le prince Monivong en sortit deux ans après avec le grade de sous-lieutenant dans la Légion étrangère. Détaché en garnison à Brives (Corrèze) et à Paris, il ne revint au Cambodge qu'en 1909.
Successivement promu lieutenant en 1910, capitaine en 1916 et chef de batail- lon en 1922 et placé hors cadres, il exerça les fonctions de secrétaire général du Conseil des ministres du Gouvernement Cambodgien et celles de président du Conseil de la famille royale.
Pendant la grande guerre,il mit toute son activité et son influence au recrute- ment, pour la France, des militaires et des ouvriers cambodgiens volontaires. Ses services signalés en cette circonstance lui valurent la croix de commandeur de la Légion d'honneur ainsi que le titre nobiliaire, le plus élevé en dignité, de « Préa Kéoféa ».
Désigné à la dévolution du trône du Cambodge par les volontés testamentaires de son père et l'accord unanime du Grand Conseil des dignitaires du royaume, le
Le bouddha d'or dans la pagode d'argent.
Un des aspects dl1 pa4
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ No 200 ....... FÉVRIER 1940.
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