Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 avril 1940 01 avril 1940
Description : 1940/04/01 (A18,N202)-1940/04/30. 1940/04/01 (A18,N202)-1940/04/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9759224s
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2016
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M. Paul REYNAUD, Président du Conseil.
IDES DE MARS 1940
LES FRANÇAIS PENSENT
A CLEMENCEAU
DANS la nuit du 19 au 20 mars, crise minis-
térielle après sept mois et demi de guerre.
Et tous les Français de penser au vieux
Clemenceau : « Je fais la guerre 'f »
Edouard Daladier — dont la popularité reste
intacte — passe la main à Paul Reynaud.
La France unanime est farouchement décidée
à lutter avec toutes les forces de son Empire
et, en union étroite, avec toutes les forces de
l'Empire britannique, jusqu'à la victoire totale.
Les forces alliées vaincront parce qu'elles sont
supérieures et parce que la civilisation ne peut
céder à la barbarie.
Changer de gouvernement, cela signifie pour
les Français, alors que cinq millions d'entre
eux sont sous les armes, « mener la guerre
avec une énergie croissante, jusqu'à son seul
terme possible, la victoire totale ».
Faire la guerre et rien que la guerre, toujours
et partout, a la manière de Clemenceau, voilà ce
qu'on attend du nouveau Gouvernement.
Quant à son chef, il a donné des preuves
de son intelligence, de son audace et de son
énergie. Que rien ne l'arrête !
Le maréchal Lyautey, qui se connaissait en
hommes, tenait Paul Reynaud pour un des rares
hommes capables de gouverner.
Ministre des Finances, il a réalisé une oeuvre
qui a fait sa réputation d'homme d'État dans
le monde et nous n'avons pas oublié ses aver-
tissements depuis six mois :
« La guerre est une épreuve de force. Quand
on entre en guerre, on s'en rapporte au jugement
de la force.
» A ceux qui affirment que le temps travaille
pour nous, je réponds : « Le temps est un neutre,
» un neutre qui ira à la force ». Il dépend de
nous de l'annexer.
» Nous avons la supériorité du potentiel de
guerre. Mais ce qui a manqué aux démocraties
depuis vingt ans pour gagner la paix, ce ne sont
pas les moyens matériels, c'est la lucidité et
c'est l'audace.
» Notre volonté sera-t-elle plus dure que celle
de l'ennemi ?
» L'union de notre peuple sera-t-elle plus
totale ?
» Alors, quelle que soit la forme que prendra
la guerre, nous vaincrons. »
LE MINISTÈRE
MM.
Présidence du
Conseil et Af-
faires étrangères. P. REYNAUD
Vice-présidence . C. CHAUTEMPS
Défense nationale
et Guerre DALADIER
Marine militaire. CAMPINCHI
Air LAURENT-EYNAC
Armement DAUTRY
Justice A. SEROL
Finances LAMOUREUX
Intérieur H. ROY
Commerce L. ROLLIN
Colonies G. MANDEL
Éduc. nationale. SARRAUT
Ravitaillement... QUEUILLE
Agriculture THELLIER
Blocus G. MONNET
Travaux publics. DE MONZIE
Travail POMARET
P. T. T. et Trans-
missions J. JULIEN
informations ... FROSSARD
Marine mar-
chande RIO
Santé publique.. M. HERAUD
Pensions ........ RIVIÈRE
SOUS-SECRÉTAIRES D'ÉTAT
Prés. d. Conseil. CHAMPETIER DE RIBES-
Vice-présidence
du Conseil .. SCHUMAN.
Guerre H. Ducos.
Armement.... BLANCHO.
Intérieur JACQUINOT.
Finances LANIEL.
Travaux publics. ALBERTIN.
Marine i. archande, N. PINELLI.
Informations . A. FÉVRIER.
Economie nationale. HACHETTE.
Commerce .... AMAURY de la GRANGE.
Fabrications
de l'A ir .... Colonel MENY.
LA MALADIE DU SOMMEIL
N'A PAS DE FRONTIÈRE
Au moment où le gouvernement Daladier fait
place à un gouvernement Paul Reynaud,
les deux Empires alliés-47 millions de kilo-
mètres carrés, soit 31,4 p. 100 de la superficie
delaterre, 615 millions d'hommes, soit 30,2 p. 100
de la population du globe — resserrent leur union.
M. Malcolm Macdonald, ministre des Colonies
de Grande-Bretagne, et son collègue français,
M. Georges Mandel, ont tenu à Paris trois confé-
rences, les 16, 17 et 18 mars.
Les deux ministres n'avaient plus à « faire
connaissance », s'étant déjà concertés à Paris,
on s'en souvient, le 19 juin 1938, et ayant,
dès ce temps-là, jeté les premières bases d'une
collaboration sur le plan colonial.
Sur l'autel de la civilisation, Anglais et Fran-
çais scellent leur union, en jetant bas toutes
les barrières qui les ont jusqu'à ce jour séparés.
« Après la guerre, est venu nous dire à Paris le
plus populaire des Britanniques, Stephen King
Hall, l'homme qui adressait par milliers des
lettres personnelles aux Allemands, après la
guerre, je veux rouler dans mon auto facilement
de Londres à Paris sans les moindres formalités,
je veux que vous puissiez venir facilement
passer quelques heures dans mon jardin ».
Eh bien 1 ce qui est vrai pour la Tamise et
pour la Seine ne peut être qu'excellent aussi
pour le Niger, par exemple, fleuve franco-britan-
nique. Ainsi pensent et décident nos deux
ministres, MM. Macdonald et Mandel. Ils
veulent que d'Abidjan (Côte d'Ivoire) à Accra
(Gold Coast), que de Niamey (Niger francais)
à Kano (Nigeria britannique), administrateurs,
médecins, planteurs se connaissent, se fré-
quentent, se concertent pour le plus grand bien
des colonies et des populations indigènes. On
ne se voyait plus, on ne se connaissait pas, on
se « tirait quelquefois dans les jambes ». Facile-
ment et sans formalités, coloniaux des deux
Empires pourront aller passer quelques heures
dans les jardins des uns, des autres. « La mala-
die du sommeil n'a pas de frontière », a dit
M. Mandel, pas plus que le racisme de Hitler ne
distingue entre le Noir du Niger français et le
Noir de la Nigeria britannique.
Faites le tour de la carte du monde, Français
et Anglais sont partout voisins. Hier rivaux,
aujourd'hui et pour toujours amis.
Ces constellations franco-britanniques vont
se former, se consolider :
Notre A. O. F d'une part et Gambie, Sierra
Leone, Gold Coast et Nigeria, d'autre part ; Notre
A. E. F. et les deux Camerouns ; Terre-Neuve
et Saint-Pierre-et-Miquelon, réapprendront à se
connaître.
Nos colonies de l'océan Indien vont prendre
langue et travailler avec Ouganda, Kenya, Zan-
zibar, île Maurice, Seychelles; de même, Bornéo,
Hong-Kong, Malaisie, d'une part et Indochine
française, d'autre part. Et nos Guyanes, et nos
Antilles, et nos Somalies, et nos archipels du
Pacifique.
Mais, revenons à la conférence de nos deux
Ministres. Aidés de leurs experts, ils ont con-
fronté les conditions d'application de la poli-
tique coloniale libérale de la France et de la
Grande-Bretagne ; ils ont examiné les problèmes
de production, d'échanges, de transports, de
communications, d'hygiene.
Après trois jours de travail, les deux mi-
nistres ont décidé de garder un contact étroit :
désormais, les services du Colonial Office et
ceux du ministère français des colonies se
tiendront constamment en rapport et un orga-
nisme sera institué en vue d'assurer une liaison
permanente entre les deux départements.
Et, bientôt, nos lecteurs verront ici des pho-
tographies qui attesteront que les gouverneurs
français et britanniques des colonies se rendent
visite et se concertent.
Et déjà les médecins coloniaux français et
britanniques ont reçu l'ordre de coordonner leur
action.
Stanislas REIZLER.
M. MACDONALD, secrétaire d'État britannique aux Colonies, et M. Georges MANDEL, ministre des
Colonies, réunis à Paris pour la conférence des deux Empires.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 202 ............ AVRIL 1940
M. Paul REYNAUD, Président du Conseil.
IDES DE MARS 1940
LES FRANÇAIS PENSENT
A CLEMENCEAU
DANS la nuit du 19 au 20 mars, crise minis-
térielle après sept mois et demi de guerre.
Et tous les Français de penser au vieux
Clemenceau : « Je fais la guerre 'f »
Edouard Daladier — dont la popularité reste
intacte — passe la main à Paul Reynaud.
La France unanime est farouchement décidée
à lutter avec toutes les forces de son Empire
et, en union étroite, avec toutes les forces de
l'Empire britannique, jusqu'à la victoire totale.
Les forces alliées vaincront parce qu'elles sont
supérieures et parce que la civilisation ne peut
céder à la barbarie.
Changer de gouvernement, cela signifie pour
les Français, alors que cinq millions d'entre
eux sont sous les armes, « mener la guerre
avec une énergie croissante, jusqu'à son seul
terme possible, la victoire totale ».
Faire la guerre et rien que la guerre, toujours
et partout, a la manière de Clemenceau, voilà ce
qu'on attend du nouveau Gouvernement.
Quant à son chef, il a donné des preuves
de son intelligence, de son audace et de son
énergie. Que rien ne l'arrête !
Le maréchal Lyautey, qui se connaissait en
hommes, tenait Paul Reynaud pour un des rares
hommes capables de gouverner.
Ministre des Finances, il a réalisé une oeuvre
qui a fait sa réputation d'homme d'État dans
le monde et nous n'avons pas oublié ses aver-
tissements depuis six mois :
« La guerre est une épreuve de force. Quand
on entre en guerre, on s'en rapporte au jugement
de la force.
» A ceux qui affirment que le temps travaille
pour nous, je réponds : « Le temps est un neutre,
» un neutre qui ira à la force ». Il dépend de
nous de l'annexer.
» Nous avons la supériorité du potentiel de
guerre. Mais ce qui a manqué aux démocraties
depuis vingt ans pour gagner la paix, ce ne sont
pas les moyens matériels, c'est la lucidité et
c'est l'audace.
» Notre volonté sera-t-elle plus dure que celle
de l'ennemi ?
» L'union de notre peuple sera-t-elle plus
totale ?
» Alors, quelle que soit la forme que prendra
la guerre, nous vaincrons. »
LE MINISTÈRE
MM.
Présidence du
Conseil et Af-
faires étrangères. P. REYNAUD
Vice-présidence . C. CHAUTEMPS
Défense nationale
et Guerre DALADIER
Marine militaire. CAMPINCHI
Air LAURENT-EYNAC
Armement DAUTRY
Justice A. SEROL
Finances LAMOUREUX
Intérieur H. ROY
Commerce L. ROLLIN
Colonies G. MANDEL
Éduc. nationale. SARRAUT
Ravitaillement... QUEUILLE
Agriculture THELLIER
Blocus G. MONNET
Travaux publics. DE MONZIE
Travail POMARET
P. T. T. et Trans-
missions J. JULIEN
informations ... FROSSARD
Marine mar-
chande RIO
Santé publique.. M. HERAUD
Pensions ........ RIVIÈRE
SOUS-SECRÉTAIRES D'ÉTAT
Prés. d. Conseil. CHAMPETIER DE RIBES-
Vice-présidence
du Conseil .. SCHUMAN.
Guerre H. Ducos.
Armement.... BLANCHO.
Intérieur JACQUINOT.
Finances LANIEL.
Travaux publics. ALBERTIN.
Marine i. archande, N. PINELLI.
Informations . A. FÉVRIER.
Economie nationale. HACHETTE.
Commerce .... AMAURY de la GRANGE.
Fabrications
de l'A ir .... Colonel MENY.
LA MALADIE DU SOMMEIL
N'A PAS DE FRONTIÈRE
Au moment où le gouvernement Daladier fait
place à un gouvernement Paul Reynaud,
les deux Empires alliés-47 millions de kilo-
mètres carrés, soit 31,4 p. 100 de la superficie
delaterre, 615 millions d'hommes, soit 30,2 p. 100
de la population du globe — resserrent leur union.
M. Malcolm Macdonald, ministre des Colonies
de Grande-Bretagne, et son collègue français,
M. Georges Mandel, ont tenu à Paris trois confé-
rences, les 16, 17 et 18 mars.
Les deux ministres n'avaient plus à « faire
connaissance », s'étant déjà concertés à Paris,
on s'en souvient, le 19 juin 1938, et ayant,
dès ce temps-là, jeté les premières bases d'une
collaboration sur le plan colonial.
Sur l'autel de la civilisation, Anglais et Fran-
çais scellent leur union, en jetant bas toutes
les barrières qui les ont jusqu'à ce jour séparés.
« Après la guerre, est venu nous dire à Paris le
plus populaire des Britanniques, Stephen King
Hall, l'homme qui adressait par milliers des
lettres personnelles aux Allemands, après la
guerre, je veux rouler dans mon auto facilement
de Londres à Paris sans les moindres formalités,
je veux que vous puissiez venir facilement
passer quelques heures dans mon jardin ».
Eh bien 1 ce qui est vrai pour la Tamise et
pour la Seine ne peut être qu'excellent aussi
pour le Niger, par exemple, fleuve franco-britan-
nique. Ainsi pensent et décident nos deux
ministres, MM. Macdonald et Mandel. Ils
veulent que d'Abidjan (Côte d'Ivoire) à Accra
(Gold Coast), que de Niamey (Niger francais)
à Kano (Nigeria britannique), administrateurs,
médecins, planteurs se connaissent, se fré-
quentent, se concertent pour le plus grand bien
des colonies et des populations indigènes. On
ne se voyait plus, on ne se connaissait pas, on
se « tirait quelquefois dans les jambes ». Facile-
ment et sans formalités, coloniaux des deux
Empires pourront aller passer quelques heures
dans les jardins des uns, des autres. « La mala-
die du sommeil n'a pas de frontière », a dit
M. Mandel, pas plus que le racisme de Hitler ne
distingue entre le Noir du Niger français et le
Noir de la Nigeria britannique.
Faites le tour de la carte du monde, Français
et Anglais sont partout voisins. Hier rivaux,
aujourd'hui et pour toujours amis.
Ces constellations franco-britanniques vont
se former, se consolider :
Notre A. O. F d'une part et Gambie, Sierra
Leone, Gold Coast et Nigeria, d'autre part ; Notre
A. E. F. et les deux Camerouns ; Terre-Neuve
et Saint-Pierre-et-Miquelon, réapprendront à se
connaître.
Nos colonies de l'océan Indien vont prendre
langue et travailler avec Ouganda, Kenya, Zan-
zibar, île Maurice, Seychelles; de même, Bornéo,
Hong-Kong, Malaisie, d'une part et Indochine
française, d'autre part. Et nos Guyanes, et nos
Antilles, et nos Somalies, et nos archipels du
Pacifique.
Mais, revenons à la conférence de nos deux
Ministres. Aidés de leurs experts, ils ont con-
fronté les conditions d'application de la poli-
tique coloniale libérale de la France et de la
Grande-Bretagne ; ils ont examiné les problèmes
de production, d'échanges, de transports, de
communications, d'hygiene.
Après trois jours de travail, les deux mi-
nistres ont décidé de garder un contact étroit :
désormais, les services du Colonial Office et
ceux du ministère français des colonies se
tiendront constamment en rapport et un orga-
nisme sera institué en vue d'assurer une liaison
permanente entre les deux départements.
Et, bientôt, nos lecteurs verront ici des pho-
tographies qui attesteront que les gouverneurs
français et britanniques des colonies se rendent
visite et se concertent.
Et déjà les médecins coloniaux français et
britanniques ont reçu l'ordre de coordonner leur
action.
Stanislas REIZLER.
M. MACDONALD, secrétaire d'État britannique aux Colonies, et M. Georges MANDEL, ministre des
Colonies, réunis à Paris pour la conférence des deux Empires.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N° 202 ............ AVRIL 1940
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