Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1932 01 janvier 1932
Description : 1932/01/01 (T9,A10,N101)-1932/12/31 (T9,A10,N112). 1932/01/01 (T9,A10,N101)-1932/12/31 (T9,A10,N112).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97457366
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/10/2016
- Aller à la page de la table des matières28
- SOMMAIRE
- N° 102. FÉVRIER 1932
- .......... Page(s) .......... 29
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- .......... Page(s) .......... 48
- .......... Page(s) .......... 46
- N° 104. - AVRIL 1932
- .......... Page(s) .......... 72
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- .......... Page(s) .......... 74
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- .......... Page(s) .......... 80
- .......... Page(s) .......... 70
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- .......... Page(s) .......... 69
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- .......... Page(s) .......... 85
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- N° 105. - MAI 1932
- .......... Page(s) .......... 92
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- N° 107. - JUILLET 1932
- .......... Page(s) .......... 126
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- .......... Page(s) .......... 140
- .......... Page(s) .......... 140
- N° 108. - AOÛT 1932
- .......... Page(s) .......... 142
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- N° 109. - SEPTEMBRE 1932
- .......... Page(s) .......... 158
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- .......... Page(s) .......... 161
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- .......... Page(s) .......... 172
- N° III. - NOVEMBRE 1932
- .......... Page(s) .......... 190
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- .......... Page(s) .......... 192
- .......... Page(s) .......... 194
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- .......... Page(s) .......... 199
- .......... Page(s) .......... 201
- .......... Page(s) .......... 202
- .......... Page(s) .......... 204
- .......... Page(s) .......... 204
- La Chronique des Livres, par le Chartiste
- N° 112. - DÉCEMBRE 1932
- .......... Page(s) .......... 206
- .......... Page(s) .......... 207
- .......... Page(s) .......... 208
- .......... Page(s) .......... 209
- .......... Page(s) .......... 211
- .......... Page(s) .......... 212
- .......... Page(s) .......... 214
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- Chronique des Livres
66 LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ N° 103. — MARS 1932
A MADAGASCAR
De notre correspondant particulier de Tananarive.
— Tananarive s'embellit, et un gros
effort est fait au double point de vue
de l'hygiène etde l'esthétique. Le vaste
programme des travaux d'urbanisme,
qui a été approuvé, donnera à notre
ville l'allure d'une capitale. La route
touristique qu'on va établir sur les
pentes de la colline historique de Fort-
Voyron offrira vraiment un splen-
dide panorama sur la ville et la
plaine.
— Nous venons d'avoir sur le champ
d'aviation d'Ivato, aux portes de la
ville, une grande fête aérienne des plus
réussie et qui a produit une grosse
impression dans les milieux indigènes.
L ensemble des travaux de la construction de la routel touristique du Fort-Voyron.
La présence du capitaine Arrachart,
venu de France par la voie des airs,
n'a pas peu contribué à rehausser
l'éclat de cette manifestation. Des
baptêmes de l'air furent donnés à de
nombreux Européens et Indigènes.
— Pêcheurs et chasseurs, nous
sommes dans la joie. L'Administration
fait des efforts opiniâtres pour doter
le pays de la faune qui lui manque.
Nous arriverons à posséder un jour
dans nos campagnes des cerfs, des
faisans, des lièvres, et dans nos rivières
et nos lacs des truites et des carpes.
Attendons avec confiance.
— Un nouveau journal Colonial et
Malagasy, journal malgache publié en
langue française, a fait son apparition.
C'est un plaisir de voir combien est
bienfaisante dans l'esprit des indigènes
l'action du Gouverneur Cayla. On sent
qu'il a rallié les cœurs et gagné la
sympathie de la population. D'ailleurs,
à l'occasion de son retour dans l'Ile,
on peut constater que les journaux
lui sont favorables ; on sent en lui un
animateur juste et énergique.
La radiodiffusion a été l'une des
questions auxquelles le gouverneur
général Càyla s'est le plus intéressé
à Madagascar.
Installée par le service des P. T. T.
au cours de l'année 1930, la station
« Radio-Tananarive » commença ses
premières émissions dès le début de
1931, après avoir procédé aux nom-
breuses études nécessaires pour la
détermination des longueurs d'onde
qu'il convenait d'adopter. Depuis sa
création, Radio-Tananarive n'a pas
cessé d'améliorer ses services. La
station a aujourd'hui son orchestre,
ses choristes, ses chanteurs, ce qui
permet à ceux qui ont la bonne for-
tune de posséder des appareils les
reliant au studio, d'entendre chaque
semaine les concerts donnés par les
artistes que Tananarive est heureuse
de posséder et d'applaudir fréné-
tiquement chaque fois qu'il est donné
au public de les entendre.
— Quelques personnes parlent
d'instaurer à Madagascar le régime
représentatif. Dieu nous en pré-
serve. Notre colonie, telle qu'elle
existe actuellement, ne retirerait au-
cun profit de la création de députés
et elle aurait, pas contre, beau-
coup à y perdre. En ce moment,
l'ordre et la concorde règnent dans
la Grande Ile : il serait désastreux
d'y introduire les mœurs de cer-
taines anciennes colonies avec leurs
conséquences inévitables.
Le premier meeting d'aviation organisé à Tananarive le 13 décembre 1931 par l'Aéro-Club de Madagascar.
UN DEUIL DANS NOTRE COMITÉ
DE PATRONAGE
Le'illonde Colonial Illustré a la tris-
tesse de voir disparaître un des mem-
bres de son Comité de patronage,
M. Charles Chaumet.
Sa loyauté, sa probité rare lui
avaient valu l'unanimité des sym-
pathies et une inaltérable affection de
tous ceux qui l'approchaient.
M. Charles Chaumet, sénateur,
ancien ministre, était président de
la Ligue Maritime et Coloniale.
DANS NOS GRANDES ASSOCIATIONS
COLONIALES
La Ligue Maritime et Coloniale. ■—-
Dans sa séance du 13 février courant
le Conseil de la Ligue Maritime et
Coloniale Française a élu à l'unani-
mité comme président 1\1. Rio, séna-
teur, ancien sous-secrétaire d'Etat à
la Marine marchande et à la Marine
militaire, président de la Commission
de la Marine au Sénat, en remplace-
ment du regretté M. Charles Chaumet
décédé.
L'Union Coloniale Française. — Le
Conseil d'administration de l'Union
coloniale française vient d'élire son
président. A l'unanimité, son choix
s'est porté sur M. André Lebon,
ancien ministre des Colonies, prési-
dent honoraire des Messageries mari-
times, président du Crédit Foncier
d'Algérie et de Tunisie.
M. Louis Renault, l'industriel bien
connu, vient d'être élevé à la dignité
de grand officier de la Légion d'Hon-
neur. Nous ne voulons retenir ici, en
lui adressant toutes nos félicitations,
que le rôle éminemment utile qu'il a
joué dans le développement de l'au-
tomobile aux colonies. On se souvient
des nombreux raids coloniaux terres-
tres et aériens, auxquels ses matériels
ont participé.
(Photo G. L. Manuel Frères. )
PETITES NOUVELLES
— Le Dr Lasnet, inspecteur général
du Service de Santé des Colonies, vient
d'être placé en activité hors-cadres en
mission spéciale et à la disposition tempo-
raire du Gouverneur général de l'Algérie,
en vue de réorganiser les services sanitaires de
notre grande possession de l'Afrique du Nord.
— M. Italo Balbo, ministre de l'Air
italien, qui a su donner au développe-
ment de l'Italie dans le domaine aérien
une impulsion nouvelle, est passé par
Tunis où il reçut l'accueil aimable et
courtois des autorités françaises. Mais on
constata à son égard l'indifférence très
marquée de l'ensemble de la population
italienne, dont on connaît l'importance
numérique dans la Régence.
— Une mission technique africaine,
conduite par 1\1. Charles Roux, va tra-
verser en automobile l'Algérie, le Sahara
et le Soudan, pour aboutir à Dakar. Ce
qui fait l'intérêt de cette mission, c'est
qu'elle utilisera des carburants métropo-
litains7- (alcool, gasoil de schiste) sur le
parcours transalgérien et transaharien, et
des carburants soudanais (huile d'arachide,
huile de coton, huile de ricin) sur le par-
cours Tombouctou-Dakar. Puis la Mission
gagnera Fort-Lamy en utilisant les car-
burants indigènes (huiles d'arachide, de
coton, de ricin, de palmiste, de sésame,
de karité) suivant les ressources des régions
traversées : Sénégal, Soudan, Haute-Volta,
Niger, Tchad. Si l'expérience réussit, les
conséquences apparaissent considérables ;
c'est pratiquement la libération du marché
colonial et de la France en fait de combus-
tibles liquides, puisque nos seules posses-
sions d'Afrique Occidentale produisent
des millions de tonnes d'oléagineux.
PROPOS DU HARGNEUX
LES FÉTICHES
Sous la paillote obscure des cases
africaines, à l'abri du soleil, loin de la
tumultueuse vie tropicale, sont ran-
gés les Fétiches.
Fétiches hilares, fétiches cruels,
fétiches grotesques, fétiches obèses et
courts de pattes, fétiches dégingandés,
fétiches aux pieds rongés par les
termites, fétiches hérissés de clous,
fétiches oints de rouge gras, fétiches
épanouis en sexe excessif, tous, sur
leurs adorateurs ingénus, ouvrent le
même regard profond et vide.
Les fétiches sont liés à la vie noire
par une tradition millénaire, qu'entre-
tient, avec un soin jaloux, la caste des
sorciers.
Œil aigu sous paupière hypocrite,
le sorcier s'applique à révéler, à com-
menter, la volonté cachée du fétiche
au regard profond et vide.
Volonté immuable, qui persiste au
travers des vicissitudes humaines, et
se résume en un seul mot :
Payer.
Noircis par l'effet d'un mal incon-
nu, les épis de mil penchent-ils vers
le sol, menaçant de famine la tribu ?
Payer.
Les épizooties ravagent-elles les
troupeaux nourriciers ?
Payer.
La guerre, les maladies, réduisent-
elles les gens à la misère, au déses-
poir ?
Payer.
Grâce ! sanglotte le pauvre noir qui
ose à peine lever un visage suppliant
vers le regard du fétiche, le regard
profond et vide...
Payer,
répond le sorcier qui hausse
l'épaule et tend la main.
Nous autres, les hommes blancs,
esprits forts et affranchis, nous rions
de tant de simplicité.
Ne savons-nous point que l'O. N. M.
régit la pluie, et Genève la guerre ?
Pourtant, nous aussi, avons nos
fétiches. Fétiches très différents, na-
turellement.
Fétiches aussi différents que le noir
du blanc, — naturellement.
Nos fétiches, à nous, sont vivants,
bons vivants même, et sexués nor-
malement, Dieu merci !
Eux aussi sont entourés de sor-
ciers, qui les isolent de la foule et les
tiennent enfermés dans de grandes
cases sans fenêtre, étanches à toute
rumeur extérieure.
Situation normale pour les fétiches,
très réconfortante pour nous qui lut-
tons contre la crise.
Bien que n'étant pas de bois, nos
fétiches partagent avec les fétiches
africains la suprême sagesse : rien
faire et laisser dire.
Ils savent que le temps travaille
pour eux.
C'est affaire au sorcier d'expliquer
verbeusement que les choses s'ar-
rangent grâce à l'influence bienfai-
sante des fétiches, — et, jusqu'alors,
les choses toujours s'arrangèrent.
Le budget en déficit de plusieurs mil-
liards ! Aucune lueur dans le regard
profond et vide des fétiches... On
augmentera les impôts... Payer, payer
d'abord, payer tout de suite, payer
toujours !
En Afrique, parfois, en dépit des
offrandes propitiatoires, le feu de
brousse dévore les cases des hommes et
les fétiches, qu'on ne put sauver à
temps...
Bah ! Qu'est-ce que ça prouve ?
Trop vieux, sans doute, les fétiches
n'étaient plus bons.
On construit, ailleurs, de nouvelles
cases, on sculpte de nouveaux fé-
tiches.
BAGHEERA.
8142-32. — Corbeil. Imprimerie CRÉTÉ. — 2-1932. Immatriculation N° 28.892. Tribunal de la Seine.
Le Gérant : Marcel MOLVEAU.
A MADAGASCAR
De notre correspondant particulier de Tananarive.
— Tananarive s'embellit, et un gros
effort est fait au double point de vue
de l'hygiène etde l'esthétique. Le vaste
programme des travaux d'urbanisme,
qui a été approuvé, donnera à notre
ville l'allure d'une capitale. La route
touristique qu'on va établir sur les
pentes de la colline historique de Fort-
Voyron offrira vraiment un splen-
dide panorama sur la ville et la
plaine.
— Nous venons d'avoir sur le champ
d'aviation d'Ivato, aux portes de la
ville, une grande fête aérienne des plus
réussie et qui a produit une grosse
impression dans les milieux indigènes.
L ensemble des travaux de la construction de la routel touristique du Fort-Voyron.
La présence du capitaine Arrachart,
venu de France par la voie des airs,
n'a pas peu contribué à rehausser
l'éclat de cette manifestation. Des
baptêmes de l'air furent donnés à de
nombreux Européens et Indigènes.
— Pêcheurs et chasseurs, nous
sommes dans la joie. L'Administration
fait des efforts opiniâtres pour doter
le pays de la faune qui lui manque.
Nous arriverons à posséder un jour
dans nos campagnes des cerfs, des
faisans, des lièvres, et dans nos rivières
et nos lacs des truites et des carpes.
Attendons avec confiance.
— Un nouveau journal Colonial et
Malagasy, journal malgache publié en
langue française, a fait son apparition.
C'est un plaisir de voir combien est
bienfaisante dans l'esprit des indigènes
l'action du Gouverneur Cayla. On sent
qu'il a rallié les cœurs et gagné la
sympathie de la population. D'ailleurs,
à l'occasion de son retour dans l'Ile,
on peut constater que les journaux
lui sont favorables ; on sent en lui un
animateur juste et énergique.
La radiodiffusion a été l'une des
questions auxquelles le gouverneur
général Càyla s'est le plus intéressé
à Madagascar.
Installée par le service des P. T. T.
au cours de l'année 1930, la station
« Radio-Tananarive » commença ses
premières émissions dès le début de
1931, après avoir procédé aux nom-
breuses études nécessaires pour la
détermination des longueurs d'onde
qu'il convenait d'adopter. Depuis sa
création, Radio-Tananarive n'a pas
cessé d'améliorer ses services. La
station a aujourd'hui son orchestre,
ses choristes, ses chanteurs, ce qui
permet à ceux qui ont la bonne for-
tune de posséder des appareils les
reliant au studio, d'entendre chaque
semaine les concerts donnés par les
artistes que Tananarive est heureuse
de posséder et d'applaudir fréné-
tiquement chaque fois qu'il est donné
au public de les entendre.
— Quelques personnes parlent
d'instaurer à Madagascar le régime
représentatif. Dieu nous en pré-
serve. Notre colonie, telle qu'elle
existe actuellement, ne retirerait au-
cun profit de la création de députés
et elle aurait, pas contre, beau-
coup à y perdre. En ce moment,
l'ordre et la concorde règnent dans
la Grande Ile : il serait désastreux
d'y introduire les mœurs de cer-
taines anciennes colonies avec leurs
conséquences inévitables.
Le premier meeting d'aviation organisé à Tananarive le 13 décembre 1931 par l'Aéro-Club de Madagascar.
UN DEUIL DANS NOTRE COMITÉ
DE PATRONAGE
Le'illonde Colonial Illustré a la tris-
tesse de voir disparaître un des mem-
bres de son Comité de patronage,
M. Charles Chaumet.
Sa loyauté, sa probité rare lui
avaient valu l'unanimité des sym-
pathies et une inaltérable affection de
tous ceux qui l'approchaient.
M. Charles Chaumet, sénateur,
ancien ministre, était président de
la Ligue Maritime et Coloniale.
DANS NOS GRANDES ASSOCIATIONS
COLONIALES
La Ligue Maritime et Coloniale. ■—-
Dans sa séance du 13 février courant
le Conseil de la Ligue Maritime et
Coloniale Française a élu à l'unani-
mité comme président 1\1. Rio, séna-
teur, ancien sous-secrétaire d'Etat à
la Marine marchande et à la Marine
militaire, président de la Commission
de la Marine au Sénat, en remplace-
ment du regretté M. Charles Chaumet
décédé.
L'Union Coloniale Française. — Le
Conseil d'administration de l'Union
coloniale française vient d'élire son
président. A l'unanimité, son choix
s'est porté sur M. André Lebon,
ancien ministre des Colonies, prési-
dent honoraire des Messageries mari-
times, président du Crédit Foncier
d'Algérie et de Tunisie.
M. Louis Renault, l'industriel bien
connu, vient d'être élevé à la dignité
de grand officier de la Légion d'Hon-
neur. Nous ne voulons retenir ici, en
lui adressant toutes nos félicitations,
que le rôle éminemment utile qu'il a
joué dans le développement de l'au-
tomobile aux colonies. On se souvient
des nombreux raids coloniaux terres-
tres et aériens, auxquels ses matériels
ont participé.
(Photo G. L. Manuel Frères. )
PETITES NOUVELLES
— Le Dr Lasnet, inspecteur général
du Service de Santé des Colonies, vient
d'être placé en activité hors-cadres en
mission spéciale et à la disposition tempo-
raire du Gouverneur général de l'Algérie,
en vue de réorganiser les services sanitaires de
notre grande possession de l'Afrique du Nord.
— M. Italo Balbo, ministre de l'Air
italien, qui a su donner au développe-
ment de l'Italie dans le domaine aérien
une impulsion nouvelle, est passé par
Tunis où il reçut l'accueil aimable et
courtois des autorités françaises. Mais on
constata à son égard l'indifférence très
marquée de l'ensemble de la population
italienne, dont on connaît l'importance
numérique dans la Régence.
— Une mission technique africaine,
conduite par 1\1. Charles Roux, va tra-
verser en automobile l'Algérie, le Sahara
et le Soudan, pour aboutir à Dakar. Ce
qui fait l'intérêt de cette mission, c'est
qu'elle utilisera des carburants métropo-
litains7- (alcool, gasoil de schiste) sur le
parcours transalgérien et transaharien, et
des carburants soudanais (huile d'arachide,
huile de coton, huile de ricin) sur le par-
cours Tombouctou-Dakar. Puis la Mission
gagnera Fort-Lamy en utilisant les car-
burants indigènes (huiles d'arachide, de
coton, de ricin, de palmiste, de sésame,
de karité) suivant les ressources des régions
traversées : Sénégal, Soudan, Haute-Volta,
Niger, Tchad. Si l'expérience réussit, les
conséquences apparaissent considérables ;
c'est pratiquement la libération du marché
colonial et de la France en fait de combus-
tibles liquides, puisque nos seules posses-
sions d'Afrique Occidentale produisent
des millions de tonnes d'oléagineux.
PROPOS DU HARGNEUX
LES FÉTICHES
Sous la paillote obscure des cases
africaines, à l'abri du soleil, loin de la
tumultueuse vie tropicale, sont ran-
gés les Fétiches.
Fétiches hilares, fétiches cruels,
fétiches grotesques, fétiches obèses et
courts de pattes, fétiches dégingandés,
fétiches aux pieds rongés par les
termites, fétiches hérissés de clous,
fétiches oints de rouge gras, fétiches
épanouis en sexe excessif, tous, sur
leurs adorateurs ingénus, ouvrent le
même regard profond et vide.
Les fétiches sont liés à la vie noire
par une tradition millénaire, qu'entre-
tient, avec un soin jaloux, la caste des
sorciers.
Œil aigu sous paupière hypocrite,
le sorcier s'applique à révéler, à com-
menter, la volonté cachée du fétiche
au regard profond et vide.
Volonté immuable, qui persiste au
travers des vicissitudes humaines, et
se résume en un seul mot :
Payer.
Noircis par l'effet d'un mal incon-
nu, les épis de mil penchent-ils vers
le sol, menaçant de famine la tribu ?
Payer.
Les épizooties ravagent-elles les
troupeaux nourriciers ?
Payer.
La guerre, les maladies, réduisent-
elles les gens à la misère, au déses-
poir ?
Payer.
Grâce ! sanglotte le pauvre noir qui
ose à peine lever un visage suppliant
vers le regard du fétiche, le regard
profond et vide...
Payer,
répond le sorcier qui hausse
l'épaule et tend la main.
Nous autres, les hommes blancs,
esprits forts et affranchis, nous rions
de tant de simplicité.
Ne savons-nous point que l'O. N. M.
régit la pluie, et Genève la guerre ?
Pourtant, nous aussi, avons nos
fétiches. Fétiches très différents, na-
turellement.
Fétiches aussi différents que le noir
du blanc, — naturellement.
Nos fétiches, à nous, sont vivants,
bons vivants même, et sexués nor-
malement, Dieu merci !
Eux aussi sont entourés de sor-
ciers, qui les isolent de la foule et les
tiennent enfermés dans de grandes
cases sans fenêtre, étanches à toute
rumeur extérieure.
Situation normale pour les fétiches,
très réconfortante pour nous qui lut-
tons contre la crise.
Bien que n'étant pas de bois, nos
fétiches partagent avec les fétiches
africains la suprême sagesse : rien
faire et laisser dire.
Ils savent que le temps travaille
pour eux.
C'est affaire au sorcier d'expliquer
verbeusement que les choses s'ar-
rangent grâce à l'influence bienfai-
sante des fétiches, — et, jusqu'alors,
les choses toujours s'arrangèrent.
Le budget en déficit de plusieurs mil-
liards ! Aucune lueur dans le regard
profond et vide des fétiches... On
augmentera les impôts... Payer, payer
d'abord, payer tout de suite, payer
toujours !
En Afrique, parfois, en dépit des
offrandes propitiatoires, le feu de
brousse dévore les cases des hommes et
les fétiches, qu'on ne put sauver à
temps...
Bah ! Qu'est-ce que ça prouve ?
Trop vieux, sans doute, les fétiches
n'étaient plus bons.
On construit, ailleurs, de nouvelles
cases, on sculpte de nouveaux fé-
tiches.
BAGHEERA.
8142-32. — Corbeil. Imprimerie CRÉTÉ. — 2-1932. Immatriculation N° 28.892. Tribunal de la Seine.
Le Gérant : Marcel MOLVEAU.
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