Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1929 01 janvier 1929
Description : 1929/01/01 (A7,N65)-1929/01/31. 1929/01/01 (A7,N65)-1929/01/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9745735s
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/10/2016
No 65. — JANVIER 1929 LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ 7
UNE ACADÉMIE : LES AMIS DUVIEUX HUÉ
[texte_manquant]
N a beaucoup trop médit, avec une
pointe d'ironie, des petites Académies
de province. On a tente, avec les mots
« redingote... fanatisme de clocher... »,
de ridiculiser l'œuvre touchante de ceux
qui tentent de ressusciter le passé enclos
dans des frontières faites de champs et de buissons
français. Parce* que des sages de tout âge s'as-
semblent avec une foi grave autour d'él.udes soi-
gneuses, on a crié à l'inutile et aux pompes poussié-
reuses, aux reliques sans intérêt et à l'orgueil
hypertrophié :
« Tout ça, c'est pour avoir leur portrait dans
l' Illustration ! »
Le Français aime tant se moquer de lui-même !
C'est pourtant mieux que d'aller au café ! Et je
sais tel vert tapis qui assemble autour de lui des
sages, des apôtres. Leur réunion ne s'appelle pas
d'ailleurs Académie, mais avec cette modestie qui,
elle aussi, est bien française, tout uniment, tout
simplement :
Les Amis du vieux Hué.
Voilà qui sonne clair et doux ! Franc et sincère !
Des « amis »... Salut, vous qui mettez du cœur dans
vos recherches, et de l'amitié dans votre état civil !
En voici, de la bonne propagande, de l'heureuse
fusion de pensées, entre races différentes ! Et ce
«vieux Hué » majestueux et bonhomme, évocateur
de ces « bleus » dont nous savons, précisément par
les «Amis », qu'ils ne sont point de Hué... ce « Vieux
Hué» à qui l'on rend, d'une syllable, sa sereine
vétusté, la royale majesté de sa vie de cour, cette
ville mystérieuse, dont le présent rose et vert est
si plein de délices, versées à pleins bords au cœur
du voyageur, dont le passé fastueux et terrible est
donné, à longues pages, à l'esprit chercheur el,
séduit...
Merci, modeste Académie d'une province colo-
niale; merci, Amis du Vieux Hué ! Votre œuvre est
noble ; chacun de vous, pionnier presque anonyme,
ne concourt qu'au bien de l'ensemble. Pas de jalou-
sie, pas de préséances, pas de discussions. La ville,
une, aimée, servie. Hué ..et ses palais, ses rois
défunts, ses reines majestueuses; Hué et ses urnes
dynastiques ; Hué et ses lois ; Hué et son histoire,
semblable à l'histoire de tous les peuples, pleine de
sang et de beauté; Hué et nos frères venus de
France, avec les longs, lidèles, patients hommages
qui leur sont rendus ; Hué et la mer, les vaisseaux
ennemis, la contrebande et la piraterie ; Hué et ses
canons, ses fusils nommés par brevets royaux
C( général des troupes » et « génie des bouches à
t'cu » ; Hué et sa perspective adorable, l'écran,
couronné de pins, du Cavalier du roi, pièce massive
du jeu d'échecs, sentinelle avancée en face de son
palais ; Hué et ses tombeaux enfin, sa plaine d'hy-
pogées où, dans un paysage choisi, se sont couchés,
avec la sérénité bouddhique, tes philosophes, tes
princes, tes empereurs, Hué...
Non. Il faut renoncer aux pauvres petits moyens
des hommes pour transcrire une si profonde, une
si poignante, une si surhumaine beauté. Les
peindre? Quelles nuances d'aurore, de crépuscule,
de grisaille ou de soleil rendraient la majesté tran-
quille, l'admirable paix des tombeaux? L'écrire?
Quelle plume, ô vous, les grands voyageurs, les
grands poètes de notre prose, dirait les routes sous
les filaos, — ce brouillard svelte et bleuté, — les
molles collines tournant leur ronde au vert horizon,
et Ix pureté divine de por-
iques d'émail au seuil des
derniers palais ?
Hué, ville heureuse, qui
sus conquérir tant de
cœurs, tes courtisans
s'assemblent autour d'une
table très simple, et cha-
cun, pierre à pierre, page à
page, apporte son œuvre,
sa conscience, son amour.
Ils sont là, tes « Amis »,
tous savants, tous sincères,
penchés sur ton passé. Déjà
tes attraits, retracés par
des mains délicatement
fidèles, remplissent de
lourdes bibliothèques. Déjà
le musée Khai-Dinh élève
son toit de pagode au-
dessus des collections
sous verre de la Compagnie
des Indes ; les porcelaines,
les émaux, les jades vivent
de leur vie tranquille et
laiteuse, caressés par des
regards qui admirent. Aux
murs, les portraits des
grands morts qui, seuls,
si loin de la France douce,
donnaient leur gai savoir
pour rien, pour le plaisir
d'être Français et de nous
l'aire aimer...
Les moindres coins recé-
leurs d'histoire sont mis
à jour, honorés, visités.
Avec la déférence des gens
de cour, les «Amis» parlent
des Majestés défuntes, des
grands seigneurs vivants,
des Mandarins, princes de
sang royal ; et ceux-ci
approuvent leur effort,
leur en ont une gratitude
émue.
Religieux ou laïcs, ils
sont là, groupés dans un
même et respectueux
amour. Hien, vraiment, du
beau passé, ne leur de-
meure étranger ; l'art
Hué. — Une urne de bronze dans la cour du Palais.
annamite, ses porcelaines,
ses panneaux naïfs, ses écrans, les initiations
religieuses, les bonzes et les trois grains d'encens
brûlant sur leur crâne rasé le jour de la consécra-
tion, les petites pagodes perdues dans un bouquet
de bambous,et que déniche leur patiente tendresse,
les plaques d'ivoire manda rinales et les grandes céré-
monies cultuelles, les barques royales et les «Associés
de droite et de gauche », les massacres des chrétiens,
pages de sang et de martyre, de fanatisme et de soleil,
et les têtes coupées, tragiques jalons sur les routes
tracées par les nôtres, où passent aujourd'hui—sans
savoir — tant de voyageurs en auto... les grands pins
de l'Esplanade du Nam-Giao et les brûle-parfums
de cuivre ciselé, les éléphants royaux et les stèles
funéraires, tout cela roule et demeure, en des pages
nuancées comme les eaux merveilleuses du Fleuve
des_Parfums,iau pied des monts crépusculaires...
Hué. Palais du roi. — Dans la cour du Temple, des urnes dynastiques. (Laboratoire de photographie générale.)
Voilà votre œuvre, chers « Amis du vieux Hué )l,
redite bien maladroitement, mais avec une recon-
naissante affection, par une femme que vous avez
fêtée si souvent avec une si grande courtoisie. En
son cœur reste le souvenir charmé des heures
passées avec vous, dans un décor mystérieux et
charmeur, si prenant que le plus humble en est ébloui.
Vivez longtemps, Académie aux nobles travaux.
Vous implantez en cette ville qui est tellement à
eux le fanion de notre intellectuelle patrie, de notre
France artiste, dont la dévotion va aux grandes
idées, aux passés pleins de gloire et de majesté.
Car, si nous avons eu Louis XIV, ils ont eu Gia-
Long, qui accueillit les nôtres et leur fit place en sa
cour ; si nous avons eu Charles d'Orléans, ils ont
eu Minh-Mang, le roi-poète, qui planta de pins la
large plaine où dorment les grands mort.s
Liens sacrés unissant les deux races : l'égalité
ne se fait pas par la base, en sapant toutes
règles, mais en haut, près du ciel et des étoiles,
par où s'atteignent et communient les âmes de
choix, avec, comme ambassadeurs, comme
« moyens du bord », comme sentinelles de vigie,
les « Académies » comme celle-ci : « Les Amis
du Vieux Hué ». Jeanne D. SALESSES.
LE LOYALISME DES ÉTUDIANTS
INDOCHINOIS DE PARIS
Il s'est exprimé ollieiellement lors de la pose de la pre-
mière pierre de la maison indochinoise à la Cité universi-
taire, par la bouche du président de l'Association générale
des étudiants indochinois, M. -Tran Van Doc.
Écoutez-le, nous dit Pierre Mille dans la Dépêche coloniale.
— L'Indochine, sans nul doute, dit M. Tran Van Doc,
s'adressant à M. Léon Perrier, sera reconnaissante à la France
tutélaire de sa générosité si conforme à sa grande mission
dans le monde, et à son passé glorieux et immortel.
Puis, se tournant vers le jeune roi d'Annam, il lui dit :
« Dans l'avenir, le peuple d'Annam vénérera tout ensemble
la vertu du sang de ses pères, le génie de leur esprit, la sa-
gesse et la bienfaisance de ses traditions, et les hommes qui
auront contribué à conserver et à développer tout ce beau
patrimoine. De ces ouvriers indispensables vous vous trou-
verez au premier rang... e
Quant au recteur, l'éminent M. Charléty, il s'entend dire,
gentiment, mais sans plus : « La France, le génie français
gagnent à ètre connus des étudiantsannamites, une instruc-
tion solide, un large savoir ne pouvant que faire aimer et
vénérer la France, de même qu'une connaissance exacte de
ses authentiques traditions... s
C'est maigre.
Un point.c'esttout... Aux beaux temps de l'alliance franco-
russe, les toasts qu'échangeaient le président de la République
et le pauvre tsar Nicolas II étaient tout de même un peu plus
chauds que cela et disaient davantage. Ici, il n'est même
pas question d'un engagement de collaboration, ni même t d'al-
liance s. Un grand merci gratuit, et ça ne va pas plus loin.
Et pourtant le Journal des Etudiants annamites insère
à la suite de ce discours — en « tribune libre », il est vrai -
la protestion de M. Huynh Van Phuong, vice-président
démissionnaire du comité de l'A. G. E. I., et de M. Phan
Van Chanh, également démissionnaire du comité. Pour eux,
M. Tran Van Doc est un traître indigne de rester prési-
dent, et ils le lui disent en bon français.
7
UNE ACADÉMIE : LES AMIS DUVIEUX HUÉ
[texte_manquant]
N a beaucoup trop médit, avec une
pointe d'ironie, des petites Académies
de province. On a tente, avec les mots
« redingote... fanatisme de clocher... »,
de ridiculiser l'œuvre touchante de ceux
qui tentent de ressusciter le passé enclos
dans des frontières faites de champs et de buissons
français. Parce* que des sages de tout âge s'as-
semblent avec une foi grave autour d'él.udes soi-
gneuses, on a crié à l'inutile et aux pompes poussié-
reuses, aux reliques sans intérêt et à l'orgueil
hypertrophié :
« Tout ça, c'est pour avoir leur portrait dans
l' Illustration ! »
Le Français aime tant se moquer de lui-même !
C'est pourtant mieux que d'aller au café ! Et je
sais tel vert tapis qui assemble autour de lui des
sages, des apôtres. Leur réunion ne s'appelle pas
d'ailleurs Académie, mais avec cette modestie qui,
elle aussi, est bien française, tout uniment, tout
simplement :
Les Amis du vieux Hué.
Voilà qui sonne clair et doux ! Franc et sincère !
Des « amis »... Salut, vous qui mettez du cœur dans
vos recherches, et de l'amitié dans votre état civil !
En voici, de la bonne propagande, de l'heureuse
fusion de pensées, entre races différentes ! Et ce
«vieux Hué » majestueux et bonhomme, évocateur
de ces « bleus » dont nous savons, précisément par
les «Amis », qu'ils ne sont point de Hué... ce « Vieux
Hué» à qui l'on rend, d'une syllable, sa sereine
vétusté, la royale majesté de sa vie de cour, cette
ville mystérieuse, dont le présent rose et vert est
si plein de délices, versées à pleins bords au cœur
du voyageur, dont le passé fastueux et terrible est
donné, à longues pages, à l'esprit chercheur el,
séduit...
Merci, modeste Académie d'une province colo-
niale; merci, Amis du Vieux Hué ! Votre œuvre est
noble ; chacun de vous, pionnier presque anonyme,
ne concourt qu'au bien de l'ensemble. Pas de jalou-
sie, pas de préséances, pas de discussions. La ville,
une, aimée, servie. Hué ..et ses palais, ses rois
défunts, ses reines majestueuses; Hué et ses urnes
dynastiques ; Hué et ses lois ; Hué et son histoire,
semblable à l'histoire de tous les peuples, pleine de
sang et de beauté; Hué et nos frères venus de
France, avec les longs, lidèles, patients hommages
qui leur sont rendus ; Hué et la mer, les vaisseaux
ennemis, la contrebande et la piraterie ; Hué et ses
canons, ses fusils nommés par brevets royaux
C( général des troupes » et « génie des bouches à
t'cu » ; Hué et sa perspective adorable, l'écran,
couronné de pins, du Cavalier du roi, pièce massive
du jeu d'échecs, sentinelle avancée en face de son
palais ; Hué et ses tombeaux enfin, sa plaine d'hy-
pogées où, dans un paysage choisi, se sont couchés,
avec la sérénité bouddhique, tes philosophes, tes
princes, tes empereurs, Hué...
Non. Il faut renoncer aux pauvres petits moyens
des hommes pour transcrire une si profonde, une
si poignante, une si surhumaine beauté. Les
peindre? Quelles nuances d'aurore, de crépuscule,
de grisaille ou de soleil rendraient la majesté tran-
quille, l'admirable paix des tombeaux? L'écrire?
Quelle plume, ô vous, les grands voyageurs, les
grands poètes de notre prose, dirait les routes sous
les filaos, — ce brouillard svelte et bleuté, — les
molles collines tournant leur ronde au vert horizon,
et Ix pureté divine de por-
iques d'émail au seuil des
derniers palais ?
Hué, ville heureuse, qui
sus conquérir tant de
cœurs, tes courtisans
s'assemblent autour d'une
table très simple, et cha-
cun, pierre à pierre, page à
page, apporte son œuvre,
sa conscience, son amour.
Ils sont là, tes « Amis »,
tous savants, tous sincères,
penchés sur ton passé. Déjà
tes attraits, retracés par
des mains délicatement
fidèles, remplissent de
lourdes bibliothèques. Déjà
le musée Khai-Dinh élève
son toit de pagode au-
dessus des collections
sous verre de la Compagnie
des Indes ; les porcelaines,
les émaux, les jades vivent
de leur vie tranquille et
laiteuse, caressés par des
regards qui admirent. Aux
murs, les portraits des
grands morts qui, seuls,
si loin de la France douce,
donnaient leur gai savoir
pour rien, pour le plaisir
d'être Français et de nous
l'aire aimer...
Les moindres coins recé-
leurs d'histoire sont mis
à jour, honorés, visités.
Avec la déférence des gens
de cour, les «Amis» parlent
des Majestés défuntes, des
grands seigneurs vivants,
des Mandarins, princes de
sang royal ; et ceux-ci
approuvent leur effort,
leur en ont une gratitude
émue.
Religieux ou laïcs, ils
sont là, groupés dans un
même et respectueux
amour. Hien, vraiment, du
beau passé, ne leur de-
meure étranger ; l'art
Hué. — Une urne de bronze dans la cour du Palais.
annamite, ses porcelaines,
ses panneaux naïfs, ses écrans, les initiations
religieuses, les bonzes et les trois grains d'encens
brûlant sur leur crâne rasé le jour de la consécra-
tion, les petites pagodes perdues dans un bouquet
de bambous,et que déniche leur patiente tendresse,
les plaques d'ivoire manda rinales et les grandes céré-
monies cultuelles, les barques royales et les «Associés
de droite et de gauche », les massacres des chrétiens,
pages de sang et de martyre, de fanatisme et de soleil,
et les têtes coupées, tragiques jalons sur les routes
tracées par les nôtres, où passent aujourd'hui—sans
savoir — tant de voyageurs en auto... les grands pins
de l'Esplanade du Nam-Giao et les brûle-parfums
de cuivre ciselé, les éléphants royaux et les stèles
funéraires, tout cela roule et demeure, en des pages
nuancées comme les eaux merveilleuses du Fleuve
des_Parfums,iau pied des monts crépusculaires...
Hué. Palais du roi. — Dans la cour du Temple, des urnes dynastiques. (Laboratoire de photographie générale.)
Voilà votre œuvre, chers « Amis du vieux Hué )l,
redite bien maladroitement, mais avec une recon-
naissante affection, par une femme que vous avez
fêtée si souvent avec une si grande courtoisie. En
son cœur reste le souvenir charmé des heures
passées avec vous, dans un décor mystérieux et
charmeur, si prenant que le plus humble en est ébloui.
Vivez longtemps, Académie aux nobles travaux.
Vous implantez en cette ville qui est tellement à
eux le fanion de notre intellectuelle patrie, de notre
France artiste, dont la dévotion va aux grandes
idées, aux passés pleins de gloire et de majesté.
Car, si nous avons eu Louis XIV, ils ont eu Gia-
Long, qui accueillit les nôtres et leur fit place en sa
cour ; si nous avons eu Charles d'Orléans, ils ont
eu Minh-Mang, le roi-poète, qui planta de pins la
large plaine où dorment les grands mort.s
Liens sacrés unissant les deux races : l'égalité
ne se fait pas par la base, en sapant toutes
règles, mais en haut, près du ciel et des étoiles,
par où s'atteignent et communient les âmes de
choix, avec, comme ambassadeurs, comme
« moyens du bord », comme sentinelles de vigie,
les « Académies » comme celle-ci : « Les Amis
du Vieux Hué ». Jeanne D. SALESSES.
LE LOYALISME DES ÉTUDIANTS
INDOCHINOIS DE PARIS
Il s'est exprimé ollieiellement lors de la pose de la pre-
mière pierre de la maison indochinoise à la Cité universi-
taire, par la bouche du président de l'Association générale
des étudiants indochinois, M. -Tran Van Doc.
Écoutez-le, nous dit Pierre Mille dans la Dépêche coloniale.
— L'Indochine, sans nul doute, dit M. Tran Van Doc,
s'adressant à M. Léon Perrier, sera reconnaissante à la France
tutélaire de sa générosité si conforme à sa grande mission
dans le monde, et à son passé glorieux et immortel.
Puis, se tournant vers le jeune roi d'Annam, il lui dit :
« Dans l'avenir, le peuple d'Annam vénérera tout ensemble
la vertu du sang de ses pères, le génie de leur esprit, la sa-
gesse et la bienfaisance de ses traditions, et les hommes qui
auront contribué à conserver et à développer tout ce beau
patrimoine. De ces ouvriers indispensables vous vous trou-
verez au premier rang... e
Quant au recteur, l'éminent M. Charléty, il s'entend dire,
gentiment, mais sans plus : « La France, le génie français
gagnent à ètre connus des étudiantsannamites, une instruc-
tion solide, un large savoir ne pouvant que faire aimer et
vénérer la France, de même qu'une connaissance exacte de
ses authentiques traditions... s
C'est maigre.
Un point.c'esttout... Aux beaux temps de l'alliance franco-
russe, les toasts qu'échangeaient le président de la République
et le pauvre tsar Nicolas II étaient tout de même un peu plus
chauds que cela et disaient davantage. Ici, il n'est même
pas question d'un engagement de collaboration, ni même t d'al-
liance s. Un grand merci gratuit, et ça ne va pas plus loin.
Et pourtant le Journal des Etudiants annamites insère
à la suite de ce discours — en « tribune libre », il est vrai -
la protestion de M. Huynh Van Phuong, vice-président
démissionnaire du comité de l'A. G. E. I., et de M. Phan
Van Chanh, également démissionnaire du comité. Pour eux,
M. Tran Van Doc est un traître indigne de rester prési-
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