Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1929 01 février 1929
Description : 1929/02/01 (A7,N66)-1929/02/28. 1929/02/01 (A7,N66)-1929/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9745734c
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/10/2016
No 66. — FÉVRIER 1929 LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ 31
LES ÉTAPES D'UN COLON AU MAROC
La brousse. — Le colon entre en possession d'une terre qui, une
fois cultivée, rapportera de belles moissons.
Commencement de défrichement. — C'est la première œuvre du
colon. Il faut arracher toutes les plantes parasites.
La terre demande tous les soins du colon. — Personnellement,
il se loge comme il peut ; ici, il s'installe sous la tente.
Forage d'un puits. — Avoir de l'eau est une nécessité primor-
, diale. S'il n'y a pas de source, il faut creuser un puits.
Labour au tracteur. — Le colon doit cultiver la terre avec des engins
à grand rendement. C'est d'ailleurs dans les charges de son contrat.
Le premier soin de celui qui veut tenter sa
chance au Maroc est d'obtenir un lot de coloni-
sation, attribué par la résidence suivant un cahier
des charges.
Pour cela, faire une demande sur papier timbré
à la Direction générale de l'Agriculture.
Le but de la colonisation officielle est de favo-
riser le peuplement au Maroc et de mettre rapide-
ment et rationnellement en valeur ses ressources
naturelles. Pour cela, l'Administration accorde
des lots de terres aux catégories suivantes :
25 p. 100 aux mutilés et anciens combattants ;
25 p. 100 aux candidats domiciliés au Maroc
depuis deux ans au moins ;
35 p. 100 aux immigrants ;
5 p. 100 aux fonctionnaires et militaires rem-
plissant certaines conditions de séjour et de ser-
vice au Maroc.
Le voyageur qui traverse rapidement le pays
est naturellement porté à se demander pour-
quoi l'Administration ne cède pas à la colonisa-
tion ces terres incultes qui s'étendent, en bien des
endroits, le long des grandes routes. C'est simple-
ment parce que ces biens ne lui appartiennent
pas : il s'agit, en effet, soit de biens « melks » ou
privés, soit de « biens collectifs » appartenant à des
tribus indigènes, soit de biens « habous » affectés
à une fondation pieuse.
On ne se doute pas des difficultés que rencontre
l'Administration à délimiter les terres disponibles.
Les lots de colonisation sont variables comme
superficie et comme prix d'achat. Il faut compter
sur des lots d'une moyenne de 100 à 170 hectares.
au prix de 1 000 à 1 100 francs l'hectare, suivant
les terrains.
Le futur colon doit justifier de la possession
d'un capital liquide minimum pour la mise en
valeur du terrain, se montant, suivant le cas, de
50 000 à 75 000 francs, et dont la moitié est con-
signée entre les mains de l'Administration comme
dépôt dans lequel il pourra puiser en paiement de
dépenses justifiées.
Le terrain est payable en quinze annuités non
productives d'intérêt.
Le colon est tenu aux obligations suivantes :
S'installer personnellement sur son lot ;
Exploiter la propriété suivant les méthodes
européennes ;
Edifier des bâtiments à l'usage d'exploitation ;
Pourvoir à l'alimentation en eau de son exploi-
tation (puits, citernes...) dès la première année ;
Effectuer des plantations d'arbres fruitiers ;
Entretenir sur le lot un cheptel vif de travail
et un matériel agricole moderne ;
Défricher, épierrer et mettre en culture.
Le colon a un intérêt pécuniaire personnel à
mettre en valeur le lot qui lui a été attribué ; mais
l'État marocain, qui fournit cette terre au colon
en ne la faisant payer qu'à tempérament, conserve
un droit de regard. Les agents de l'Administra-
tion surveillent l'exécution des clauses et charges
qui sont nettement définies: mise en culture, maté-
riel agricole et cheptel de telle valeur à entretenir,
bâtiments d'exploitation à édifier, plantations à
effectuer, etc.
Voilà donc le colon mis en possession de son
lot par les soins d'un géomètre de l'Administration
qui délimite exactement le terrain.
Il est plein d'ardeur, contemplant avec satis-
faction ce qui devient son domaine. Cette ardeur,
il faut qu'il l'entretienne, car les débuts seront durs.
En général, tout est à créer sur cette terre qui ne
demande qu'à rendre au centuple ce qu'on lui
aura confié.
Quelques lots possèdent des casbahs, des noua-
las, parfois même des oliveraies ; cela facilite beau-
coup les débutants.
Souvent aussi, c'est la brousse.
Le premier soin du colon est donc d'arracher et
de brûler cette brousse, puis de labourer au trac-
teur et d'ensemencer ce bled pour qu'il produise,
l'an prochain, une récolte de céréales.
Il faut chercher l'eau, l'eau indispensable au
colon, au futur cheptel, aux irrigations. S'il n'y a
pas de source naturelle, il est nécessaire de pro-
céder au forage d'un puits.
Le colon doit prévoir sa nourriture, c'est-à-
dire la création d'un jardin potager qui fournira
les légumes de sa table sans qu'il soit obligé d'aller
les chercher à l'agglomération voisine. Où l'ins-
taller, ou plutôt où installer la future maison?
Peu à peu, tout cela prend corps, et, sous l'im-
pulsion vigoureuse et le travail acharné du colon,
la brousse devient une de ces belles propriétés
telles qu'on en voit maintenant au Maroc.
X.
La nouala. — C est encore une installation de fortune quand on
n'afpas eu le temps ou les moyens:de construire une habitation.
Le vignoble. — Le terrain marocain, en bien des endroits, fournit
du très bon vin. C est une culture d'un bon rapport.
Le troupeau. — Le colon contemple avec satisfaction !es pre-
mières bêtes achetées, qui sont le commencement du futur cheptel.
La ferme d élevaga et le silo à fourrage. — L'exploitation com-
mence à être en plein rendement. Le colon est tiré d'affaire.
La maison. — C'est le couronnement de l'œuvre. Le colon, avant
femme et enfants, est profondément attaché à son œuvre marocaine.
LES ÉTAPES D'UN COLON AU MAROC
La brousse. — Le colon entre en possession d'une terre qui, une
fois cultivée, rapportera de belles moissons.
Commencement de défrichement. — C'est la première œuvre du
colon. Il faut arracher toutes les plantes parasites.
La terre demande tous les soins du colon. — Personnellement,
il se loge comme il peut ; ici, il s'installe sous la tente.
Forage d'un puits. — Avoir de l'eau est une nécessité primor-
, diale. S'il n'y a pas de source, il faut creuser un puits.
Labour au tracteur. — Le colon doit cultiver la terre avec des engins
à grand rendement. C'est d'ailleurs dans les charges de son contrat.
Le premier soin de celui qui veut tenter sa
chance au Maroc est d'obtenir un lot de coloni-
sation, attribué par la résidence suivant un cahier
des charges.
Pour cela, faire une demande sur papier timbré
à la Direction générale de l'Agriculture.
Le but de la colonisation officielle est de favo-
riser le peuplement au Maroc et de mettre rapide-
ment et rationnellement en valeur ses ressources
naturelles. Pour cela, l'Administration accorde
des lots de terres aux catégories suivantes :
25 p. 100 aux mutilés et anciens combattants ;
25 p. 100 aux candidats domiciliés au Maroc
depuis deux ans au moins ;
35 p. 100 aux immigrants ;
5 p. 100 aux fonctionnaires et militaires rem-
plissant certaines conditions de séjour et de ser-
vice au Maroc.
Le voyageur qui traverse rapidement le pays
est naturellement porté à se demander pour-
quoi l'Administration ne cède pas à la colonisa-
tion ces terres incultes qui s'étendent, en bien des
endroits, le long des grandes routes. C'est simple-
ment parce que ces biens ne lui appartiennent
pas : il s'agit, en effet, soit de biens « melks » ou
privés, soit de « biens collectifs » appartenant à des
tribus indigènes, soit de biens « habous » affectés
à une fondation pieuse.
On ne se doute pas des difficultés que rencontre
l'Administration à délimiter les terres disponibles.
Les lots de colonisation sont variables comme
superficie et comme prix d'achat. Il faut compter
sur des lots d'une moyenne de 100 à 170 hectares.
au prix de 1 000 à 1 100 francs l'hectare, suivant
les terrains.
Le futur colon doit justifier de la possession
d'un capital liquide minimum pour la mise en
valeur du terrain, se montant, suivant le cas, de
50 000 à 75 000 francs, et dont la moitié est con-
signée entre les mains de l'Administration comme
dépôt dans lequel il pourra puiser en paiement de
dépenses justifiées.
Le terrain est payable en quinze annuités non
productives d'intérêt.
Le colon est tenu aux obligations suivantes :
S'installer personnellement sur son lot ;
Exploiter la propriété suivant les méthodes
européennes ;
Edifier des bâtiments à l'usage d'exploitation ;
Pourvoir à l'alimentation en eau de son exploi-
tation (puits, citernes...) dès la première année ;
Effectuer des plantations d'arbres fruitiers ;
Entretenir sur le lot un cheptel vif de travail
et un matériel agricole moderne ;
Défricher, épierrer et mettre en culture.
Le colon a un intérêt pécuniaire personnel à
mettre en valeur le lot qui lui a été attribué ; mais
l'État marocain, qui fournit cette terre au colon
en ne la faisant payer qu'à tempérament, conserve
un droit de regard. Les agents de l'Administra-
tion surveillent l'exécution des clauses et charges
qui sont nettement définies: mise en culture, maté-
riel agricole et cheptel de telle valeur à entretenir,
bâtiments d'exploitation à édifier, plantations à
effectuer, etc.
Voilà donc le colon mis en possession de son
lot par les soins d'un géomètre de l'Administration
qui délimite exactement le terrain.
Il est plein d'ardeur, contemplant avec satis-
faction ce qui devient son domaine. Cette ardeur,
il faut qu'il l'entretienne, car les débuts seront durs.
En général, tout est à créer sur cette terre qui ne
demande qu'à rendre au centuple ce qu'on lui
aura confié.
Quelques lots possèdent des casbahs, des noua-
las, parfois même des oliveraies ; cela facilite beau-
coup les débutants.
Souvent aussi, c'est la brousse.
Le premier soin du colon est donc d'arracher et
de brûler cette brousse, puis de labourer au trac-
teur et d'ensemencer ce bled pour qu'il produise,
l'an prochain, une récolte de céréales.
Il faut chercher l'eau, l'eau indispensable au
colon, au futur cheptel, aux irrigations. S'il n'y a
pas de source naturelle, il est nécessaire de pro-
céder au forage d'un puits.
Le colon doit prévoir sa nourriture, c'est-à-
dire la création d'un jardin potager qui fournira
les légumes de sa table sans qu'il soit obligé d'aller
les chercher à l'agglomération voisine. Où l'ins-
taller, ou plutôt où installer la future maison?
Peu à peu, tout cela prend corps, et, sous l'im-
pulsion vigoureuse et le travail acharné du colon,
la brousse devient une de ces belles propriétés
telles qu'on en voit maintenant au Maroc.
X.
La nouala. — C est encore une installation de fortune quand on
n'afpas eu le temps ou les moyens:de construire une habitation.
Le vignoble. — Le terrain marocain, en bien des endroits, fournit
du très bon vin. C est une culture d'un bon rapport.
Le troupeau. — Le colon contemple avec satisfaction !es pre-
mières bêtes achetées, qui sont le commencement du futur cheptel.
La ferme d élevaga et le silo à fourrage. — L'exploitation com-
mence à être en plein rendement. Le colon est tiré d'affaire.
La maison. — C'est le couronnement de l'œuvre. Le colon, avant
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