Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 avril 1929 01 avril 1929
Description : 1929/04/01 (A7,N68)-1929/04/30. 1929/04/01 (A7,N68)-1929/04/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9745732j
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/09/2016
1
■i •
N° 68. — AVRIL, 1929 LE MONDER COLONIAL ILLÛSTRÉ ioi
t
M. LUCIEN - SAINT % PREND P-OSSESSION- DE SON POSTE AU MAROC
-En rade de Casablanca. — Le 21 février, M. Lucien Saint, le nouveau résident général, venu de France à borddu croiseurDuguay-Tiouin, met le pied sur le sol de l'empire chérifien. (PAoto Trompette.)
Le 21 février, M. Lucien. Saint, venu au Maroc
à bord du croiseur Duguay-Trouin, est arrivé à
Casablanca. :
Suivant les habitudes protocolaires, les honneurs
ont été rendus, les troupes ont. présenté les armes
et le canon a tonné. Mais, en -plus. des honneurs
officiels, on sentait dans la foule 'accourue pour
contempler les traits du nouveau :résident géné-
ral une réelle allégresse.
M. Lucien Saint arrive au Maroc précédé de sa
réputation et de son prestige de grand adminis-
trateur. Comme le lui a dit si finement le Pacha
de Rabat : « L'ouïe, précé'dant' d'une façon géné-
rale la vue, fait que Ton s'éprend d'une chose
avant de la voir. C'est ainsi que nous avions entendu
parler de votre belle attitude et de votre droiture
parfaite à l'égard de nos frères tunisiens. La rela-
tion "de là consécration de votre belle et noble"
œuvre en Tunisie nous parvient jusqu'ici par la
célébration de vos louanges ».
La chaleur de. la réception faite au résident
général s'en est ressentie. La foule a manifesté
sa joie, son enthousiasme avec une exubérance
inaccoutumée ; elle fait confiance au nouveau
chef qui arrive sur le sol chérifien dans de bonnes
conditions, le vent en .poupe.
-La visite au Sultan se fit avec le - cérémonial
d'usage. Les terrasses de la ville indigène sont noires
de monde et on entend les you-you des femmes,
tandis que les cavaliers de la Chaouia, venus des
points les plus éloignés, font la haie, impassibles,
le fusil appuyé sur la selle. -
Les discours ditrésident général et du Sultan
marquèrent, une grande cordialité et une grande
confiance. « Ainsi, dit S. M. le Sultan, les difficultés
inhérentes à toute tâche humaine seront aplanies
dans la mesure dépendant des bonnes volontés qui
s'offrent à vous dès le premier jour et qui seront
soutenues par la pensée nu'en secondant vos efforts,
elles s'emploient à assurer, sous l'égide de la France
protectrice, le bonheur et la prospérité du Maroc. »
En sortant du palais du Sultan,',M..Saint, tôu-
j ours avec son cortège, officiel, alla faire une visite
' au monument morts, où il fit déposer une magni-
fique couronne de roses, d'arums • et d'oeillets,
cravatée aux couleurs françaises, puis rentra à la
Résidence.
Le lendemain, le résident général faisait son
entrée solennelle à Rabat. La ville est superbe-
ment pavoisée et décorée. La population ne ménage
pas ses applaudissements et ses acclamations, et
un radieux soleil verse la j oie dans lies cœurs déj à
en fête. On sent que là aussi M. Lucien Saint est
accueilli avec confiance. «Vous rencontrerez, lui
fut-il dit, de nombreux problèmes cjjônt la solution
n'est pas facile, et qui exigeront un-grand effort et
s *
Arrivée à Casablanca de M. Lucien Saint, résident général. — Sur le quai de la Manutention, de gauche à droite : M. Portalier,
directeur, du port ; M. Urbain Blanc, résident intérimaire ; général Vidalon, commandant en chef des troupes du Maroc ; M. Lucien
Saint; Si Kaddour ben Ghabnt, chef du protocole ; Si El Mokri, grand vizir de S. M. le Saltan. (Photo Raffl.)
1
un esprit pénétrant ; mais nous sommes persuadés
que ces difficultés ne ssront .pas insurmontables
pour vous a.
M. Saint, se souvenant - de ses prédécesseurs,
envoya des télégrammes au maréchal Lyautey
(« Tout parle dé vous dans ce pays, où votre nom
restera - attaché dans l'histoire à l'œuvre civili-
satrice de la France »), à M. Steeg, et aussi au haut- ,
commissaire espagnol à Tetouan.
Le résident général a commencé à visiter les
différentes villes marocaines. 'A Fès, le pacha
El Baghadi, en lui souhaitant une chaleureuse
bienvenue, lui dit : « La joie que reflètent nos
visages atteste du bonheur que nous éprouvons de
vous avoir parmi nous aujourd'hui et de vous
savoir pour longtemps, nous l'espérons, le repré-
sentant de la France dans notre Empire fortuné. »
Tous les Français sont comme le pacha de Fès et
souhaitent qu'on -évite ces changements fréquents,
si préjudiciables à la bonne administration d'un
grand pays.
A Fès eut lieu une superbe revue qui attira une
foule considérable, comme aucune cérémonie n'en
attira jamais. Trois mille cavaliers des tribus,
revêtus d'un grand burnous bleu marine, se livrèrent
à une formidable chevauchée.
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N° 68. — AVRIL, 1929 LE MONDER COLONIAL ILLÛSTRÉ ioi
t
M. LUCIEN - SAINT % PREND P-OSSESSION- DE SON POSTE AU MAROC
-En rade de Casablanca. — Le 21 février, M. Lucien Saint, le nouveau résident général, venu de France à borddu croiseurDuguay-Tiouin, met le pied sur le sol de l'empire chérifien. (PAoto Trompette.)
Le 21 février, M. Lucien. Saint, venu au Maroc
à bord du croiseur Duguay-Trouin, est arrivé à
Casablanca. :
Suivant les habitudes protocolaires, les honneurs
ont été rendus, les troupes ont. présenté les armes
et le canon a tonné. Mais, en -plus. des honneurs
officiels, on sentait dans la foule 'accourue pour
contempler les traits du nouveau :résident géné-
ral une réelle allégresse.
M. Lucien Saint arrive au Maroc précédé de sa
réputation et de son prestige de grand adminis-
trateur. Comme le lui a dit si finement le Pacha
de Rabat : « L'ouïe, précé'dant' d'une façon géné-
rale la vue, fait que Ton s'éprend d'une chose
avant de la voir. C'est ainsi que nous avions entendu
parler de votre belle attitude et de votre droiture
parfaite à l'égard de nos frères tunisiens. La rela-
tion "de là consécration de votre belle et noble"
œuvre en Tunisie nous parvient jusqu'ici par la
célébration de vos louanges ».
La chaleur de. la réception faite au résident
général s'en est ressentie. La foule a manifesté
sa joie, son enthousiasme avec une exubérance
inaccoutumée ; elle fait confiance au nouveau
chef qui arrive sur le sol chérifien dans de bonnes
conditions, le vent en .poupe.
-La visite au Sultan se fit avec le - cérémonial
d'usage. Les terrasses de la ville indigène sont noires
de monde et on entend les you-you des femmes,
tandis que les cavaliers de la Chaouia, venus des
points les plus éloignés, font la haie, impassibles,
le fusil appuyé sur la selle. -
Les discours ditrésident général et du Sultan
marquèrent, une grande cordialité et une grande
confiance. « Ainsi, dit S. M. le Sultan, les difficultés
inhérentes à toute tâche humaine seront aplanies
dans la mesure dépendant des bonnes volontés qui
s'offrent à vous dès le premier jour et qui seront
soutenues par la pensée nu'en secondant vos efforts,
elles s'emploient à assurer, sous l'égide de la France
protectrice, le bonheur et la prospérité du Maroc. »
En sortant du palais du Sultan,',M..Saint, tôu-
j ours avec son cortège, officiel, alla faire une visite
' au monument morts, où il fit déposer une magni-
fique couronne de roses, d'arums • et d'oeillets,
cravatée aux couleurs françaises, puis rentra à la
Résidence.
Le lendemain, le résident général faisait son
entrée solennelle à Rabat. La ville est superbe-
ment pavoisée et décorée. La population ne ménage
pas ses applaudissements et ses acclamations, et
un radieux soleil verse la j oie dans lies cœurs déj à
en fête. On sent que là aussi M. Lucien Saint est
accueilli avec confiance. «Vous rencontrerez, lui
fut-il dit, de nombreux problèmes cjjônt la solution
n'est pas facile, et qui exigeront un-grand effort et
s *
Arrivée à Casablanca de M. Lucien Saint, résident général. — Sur le quai de la Manutention, de gauche à droite : M. Portalier,
directeur, du port ; M. Urbain Blanc, résident intérimaire ; général Vidalon, commandant en chef des troupes du Maroc ; M. Lucien
Saint; Si Kaddour ben Ghabnt, chef du protocole ; Si El Mokri, grand vizir de S. M. le Saltan. (Photo Raffl.)
1
un esprit pénétrant ; mais nous sommes persuadés
que ces difficultés ne ssront .pas insurmontables
pour vous a.
M. Saint, se souvenant - de ses prédécesseurs,
envoya des télégrammes au maréchal Lyautey
(« Tout parle dé vous dans ce pays, où votre nom
restera - attaché dans l'histoire à l'œuvre civili-
satrice de la France »), à M. Steeg, et aussi au haut- ,
commissaire espagnol à Tetouan.
Le résident général a commencé à visiter les
différentes villes marocaines. 'A Fès, le pacha
El Baghadi, en lui souhaitant une chaleureuse
bienvenue, lui dit : « La joie que reflètent nos
visages atteste du bonheur que nous éprouvons de
vous avoir parmi nous aujourd'hui et de vous
savoir pour longtemps, nous l'espérons, le repré-
sentant de la France dans notre Empire fortuné. »
Tous les Français sont comme le pacha de Fès et
souhaitent qu'on -évite ces changements fréquents,
si préjudiciables à la bonne administration d'un
grand pays.
A Fès eut lieu une superbe revue qui attira une
foule considérable, comme aucune cérémonie n'en
attira jamais. Trois mille cavaliers des tribus,
revêtus d'un grand burnous bleu marine, se livrèrent
à une formidable chevauchée.
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