Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-02-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 février 1911 28 février 1911
Description : 1911/02/28 (A11,N4). 1911/02/28 (A11,N4).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743213v
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA. DEPECHE COLONIALE ILLUSTREE 39
« n'est pas douteux que les Malgaches sont
» noirs et méritent l'appellation de Nègres,
« sous laquelle les anciens navigateurs les ont
« désignés. Mais la couleur noire de leur peau
« n'implique pas nécessairement une origine
u africaine, comme l'ont admis tous les au-
« teurs qui, jusqu'à m,es voyages et même de-
« puis, ont parlé des habitants cie Madagas-
« car. Il existe, en effet, comme nous l'avons
K dit plus haut, des nègres en Asie et en
« Océanie tout comme en Afrique, mais très
« différents les uns des autres. Or, les traits
« physiques et les mœurs et coutumes des di-
« verses peuplades malgaches, toujours abs-
«( traction faite des- familles de leurs chefs
<( ainsi que des Andriana de l'Imerina et de
« leurs métis, ont une grande uniformité, que
« cachent à la première vue les modes de
« coiffures si variées d'une province à l'autre,
« leur, différence de vie et les mélanges très
•u fréquents qu'elles ont eus avec les immi-
I( grants des différentes races, venus posté-
.« rieurernent, mais qui n'en existe pas
« moins et qui démontre leur origine orien-
« taie » (1).
M; G. Ferrand, à qui-nous sommes redeva-
bles de très intéressants travaux relatifs à
Madagascar, a récemment publié de remar-
quables études au sujet du peuplement de la
Grande-Ile, dont nous extrairons les conclu-
rions suivantes :
« ... Antérieurement à l'arrivée des Malais
« hindouïsés, Madagascar était peuplé de ni-
■« gritiens de langue bantou qui'ont été pro-
« gressivement absorbés par des immigrés
(. d'une civilisation supérieure. Les mots ban-
<; tous relevés -dans tous les dialectes sont les
(1)lis 1901y pp: H-12,
« dernières survivances de ces nigritiens dis-
« parus.
« La population actuelle de Madagascar pré-
« sente deux types bien distincts : environ
« 2.600.000 indigènes à teint noir ou brun et
« 3 ou 400.000 Merina à teint clair. Ces der-
« niers appartiennent aux castes nobles : ce
« sont les Andriana de l'Imerina. Leur res-
« semblance physique avec les Malais moder-
K nés, que j'ai constatée pendant un séjour en
« Extrême-Orient, est aussi parfaite que pos-
« sible. La persistance du type malais chez
« les Andriana ne peut s'expliquer que par
« une loi matrimoniale endogamlque rigou-
« reusement observée par les familles nobles
« de la migration malaise. Cette coutume
« n'est, du reste, que partiellement tombée en
Admission des indigènes de Madagascar aux droits de citoyen français
Pose de la première pierre du monument commémoratif à Tananarive
« désuétude ; les alliances des membres de la
« noblesse Merina ont encore une tendance
« endogamique nettement caractérisée.
« En résumé, voici comment peut être re-
« constitué soit avec certitude, soit avec une
Il vraisemblance voisine de la certitude, le
« peuplement de la grande île malgache.
« I. Période pré-bantou. — L'île est habitée
« par une population dont le type somatologi-
« que, cultuel et linguistique nous est in-
(i connu. En réalité, rien ne nous atteste
« l'existence de cette population initiale ; mais
« les migrations des Bantous paraissent être
« de date relativement récente, il n'est' donc
« pas impossible que ces nigritiens africains
« aient trouvé Madagascar déjà habité.
« II. Période bantou. — Importante immi-
(i gration de Bantous antérieurement à notre
ère.
« III. Période indonésienne pré-merina
« (pré-hova). — Importante immigration d'in-
« donésiens hindouïsés venant de Sumatra,
« vers le n-ive siècle. Ils se répandent dans
« l'île et, de gré ou de force, imposent leur
« suprématie aux nigritiens bantous qui sont,
« progressivement absorbés par ces immigrés
u de civilisation supérieure.
u IV. Arrivée des Arabes, de la fin du vi°
« au ixc siècle. - Islamisation des Malgaches.
« V. Seconde immigration de Sumatranais,
« vers le xe siècle. — C'est la migration dont
« Ramini, le Sumatranais, est le chef. Son fils
« ainé, Ra-Hadzi, donne naissance aux Zafin-
« Dramini (les descendants de Ramini) de la
« côte orientale ; le fils cadet, Ra-Kuba, s'en-
« fonce dans l'intérieur, atteint le plateau de
« l'Imerina où il épouse une femme vazimba.
« Ra-Kuba est l'ancêtre des Huva qui portent
« son nom : kubahuva.
« VI. — Migration persane.
« VII. — Flacourt mentionne une migration
« arabe qui serait arrivée vers 1500 et aurait
« donné naissance aux Zafi-Kazimambu de la "
« côte sud-est (1). »
Entre autres preuves à l'appui de sa théorie,
1\1. G. Ferrand, se basant sur l'ouvrage de
Barros Couto : Da Asia, publié en 1777 et
1778 à Lisbonne, ainsi que sur les récits des
géographes arabes et-chinois, établit qu'en ré-
sumé, « il est historiquement démontré par
« Couto, les géographes arabes et chinois,
« que l'Indonésie occidentale était en rela-
« tions suivies avec l'Afrique orientale et
« Madagascar. En ce qui concerne la grande
a île africaine, le témoignage d'Edrisi est ab-
« solument probant. D'après Couto, les Java-
« nais ont peuplé Madagascar (2) ».
(1) Gabriel Ferrand, Essai de phonétique comparée du
malais et des dialectes malgaches. Paris, 1909, pp. 324-
325. -
(2) Gabriel Ferrand, Les Voyages des Javanais à Ma-
dagascar. (Journal Asiatique, mars-avril 1910), p. 329.
« n'est pas douteux que les Malgaches sont
» noirs et méritent l'appellation de Nègres,
« sous laquelle les anciens navigateurs les ont
« désignés. Mais la couleur noire de leur peau
« n'implique pas nécessairement une origine
u africaine, comme l'ont admis tous les au-
« teurs qui, jusqu'à m,es voyages et même de-
« puis, ont parlé des habitants cie Madagas-
« car. Il existe, en effet, comme nous l'avons
K dit plus haut, des nègres en Asie et en
« Océanie tout comme en Afrique, mais très
« différents les uns des autres. Or, les traits
« physiques et les mœurs et coutumes des di-
« verses peuplades malgaches, toujours abs-
«( traction faite des- familles de leurs chefs
<( ainsi que des Andriana de l'Imerina et de
« leurs métis, ont une grande uniformité, que
« cachent à la première vue les modes de
« coiffures si variées d'une province à l'autre,
« leur, différence de vie et les mélanges très
•u fréquents qu'elles ont eus avec les immi-
I( grants des différentes races, venus posté-
.« rieurernent, mais qui n'en existe pas
« moins et qui démontre leur origine orien-
« taie » (1).
M; G. Ferrand, à qui-nous sommes redeva-
bles de très intéressants travaux relatifs à
Madagascar, a récemment publié de remar-
quables études au sujet du peuplement de la
Grande-Ile, dont nous extrairons les conclu-
rions suivantes :
« ... Antérieurement à l'arrivée des Malais
« hindouïsés, Madagascar était peuplé de ni-
■« gritiens de langue bantou qui'ont été pro-
« gressivement absorbés par des immigrés
(. d'une civilisation supérieure. Les mots ban-
<; tous relevés -dans tous les dialectes sont les
(1)
« dernières survivances de ces nigritiens dis-
« parus.
« La population actuelle de Madagascar pré-
« sente deux types bien distincts : environ
« 2.600.000 indigènes à teint noir ou brun et
« 3 ou 400.000 Merina à teint clair. Ces der-
« niers appartiennent aux castes nobles : ce
« sont les Andriana de l'Imerina. Leur res-
« semblance physique avec les Malais moder-
K nés, que j'ai constatée pendant un séjour en
« Extrême-Orient, est aussi parfaite que pos-
« sible. La persistance du type malais chez
« les Andriana ne peut s'expliquer que par
« une loi matrimoniale endogamlque rigou-
« reusement observée par les familles nobles
« de la migration malaise. Cette coutume
« n'est, du reste, que partiellement tombée en
Admission des indigènes de Madagascar aux droits de citoyen français
Pose de la première pierre du monument commémoratif à Tananarive
« désuétude ; les alliances des membres de la
« noblesse Merina ont encore une tendance
« endogamique nettement caractérisée.
« En résumé, voici comment peut être re-
« constitué soit avec certitude, soit avec une
Il vraisemblance voisine de la certitude, le
« peuplement de la grande île malgache.
« I. Période pré-bantou. — L'île est habitée
« par une population dont le type somatologi-
« que, cultuel et linguistique nous est in-
(i connu. En réalité, rien ne nous atteste
« l'existence de cette population initiale ; mais
« les migrations des Bantous paraissent être
« de date relativement récente, il n'est' donc
« pas impossible que ces nigritiens africains
« aient trouvé Madagascar déjà habité.
« II. Période bantou. — Importante immi-
(i gration de Bantous antérieurement à notre
ère.
« III. Période indonésienne pré-merina
« (pré-hova). — Importante immigration d'in-
« donésiens hindouïsés venant de Sumatra,
« vers le n-ive siècle. Ils se répandent dans
« l'île et, de gré ou de force, imposent leur
« suprématie aux nigritiens bantous qui sont,
« progressivement absorbés par ces immigrés
u de civilisation supérieure.
u IV. Arrivée des Arabes, de la fin du vi°
« au ixc siècle. - Islamisation des Malgaches.
« V. Seconde immigration de Sumatranais,
« vers le xe siècle. — C'est la migration dont
« Ramini, le Sumatranais, est le chef. Son fils
« ainé, Ra-Hadzi, donne naissance aux Zafin-
« Dramini (les descendants de Ramini) de la
« côte orientale ; le fils cadet, Ra-Kuba, s'en-
« fonce dans l'intérieur, atteint le plateau de
« l'Imerina où il épouse une femme vazimba.
« Ra-Kuba est l'ancêtre des Huva qui portent
« son nom : kubahuva.
« VI. — Migration persane.
« VII. — Flacourt mentionne une migration
« arabe qui serait arrivée vers 1500 et aurait
« donné naissance aux Zafi-Kazimambu de la "
« côte sud-est (1). »
Entre autres preuves à l'appui de sa théorie,
1\1. G. Ferrand, se basant sur l'ouvrage de
Barros Couto : Da Asia, publié en 1777 et
1778 à Lisbonne, ainsi que sur les récits des
géographes arabes et-chinois, établit qu'en ré-
sumé, « il est historiquement démontré par
« Couto, les géographes arabes et chinois,
« que l'Indonésie occidentale était en rela-
« tions suivies avec l'Afrique orientale et
« Madagascar. En ce qui concerne la grande
a île africaine, le témoignage d'Edrisi est ab-
« solument probant. D'après Couto, les Java-
« nais ont peuplé Madagascar (2) ».
(1) Gabriel Ferrand, Essai de phonétique comparée du
malais et des dialectes malgaches. Paris, 1909, pp. 324-
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(2) Gabriel Ferrand, Les Voyages des Javanais à Ma-
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