Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-05-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 mai 1911 15 mai 1911
Description : 1911/05/15 (A11,N9). 1911/05/15 (A11,N9).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743208j
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
La Dépêche Coloniale
1 ILLUSTRÉE 1 -
15 Mai 1911 (110 Année, N° 9).
Adresse télégraphique : DeponAaie-Paris
Code Français : AZ.
Directeur : J.-PAUI. TRQUI-L IT JET
Bureaux :
19, Rue Saint-Georges, Paris
: 157-47
lie Commerce ci a Sel à Tombouetoa
Considérations générales
[texte_manquant]
RÉSENTE.MENT, la principale marchan-
dise qui s'échange à Tombouctou est
le sel provenant des salines de Taou-
déni. Ce sel alimente le commerce de
la ville jadis mystérieuse. Mais son commerce
est sujet à des fluctuations si amples qu'elles
jettent une perturbation déplorable dans les
conditions économiques de. l'activité .locale.
Aussi, M. Bonnel de Mézières, qui a fait de
cette question du commerce du sel une étude
particulièrement approfondie et conscien-
cieuse, a-t-il cru de son devoir de chargé de
mission de remettre au gouvernement un
travail détaillé qu'il intitule modestement
Note sur le sel de Tombouctou avant le départ
de l'azalaï de novembre-décembre 19 10. Le
but qu'il., poursuivait en rédigeant cette
c note .» était d'indiquer, « avant le départ de
cette azalaï, les mesures principales à prendre
.afin d'éviter la baisse du sel-qui s'est produite
au retour de l'azalaï de 1909 et qui a jeté, tant
de trouble sur le marché de Tombouctou ».
Cette baisse du sel, écrivait M. Bonnel de
Mézières, qu'on ne s'expliquait pas au début
et dont on attribuait en grande partie la cause
à l'introduction du sel de B.oumanie, n'avait
en réalité son origine et ne s'est continuée en
janvier et février de cette année qu'en vertu :
1° des dispositions inconsidérées prises par
la direction de l'oussourou au retour de l'aza-
laï de décembre 1909, et 2° par la mise sur le
marché, de Tombouctou d'un stock considé-
rable de barres de sel provenant d'Ould
Mehemed, le chef bérabiche dissident.
La question du sel est vitale pour Tom-
.bouctou. Cette ville, véritablement saha-
rienne, d'une population sédentaire d'environ
5.000 habitants, qui s'élève à 7 et 8.000 à cer-
taines époques de l'année, qui 1 consomme
5 tonnes .de grains par jour, en temps ordi-
naire, est obligée de faire venir de plus de
100 kilomètres dans le sud tout ce dont elle
a besoin. Elle n'a d'autres ressources, d'autre
commerce pour assurer son existence, que le
sel. On conçoit, dans ces conditions, combien
la baisse des cours du sel de 15 à 12 francs la
barre à 3 et 4 francs, a dû avoir de répercus-
sion sur la vie matérielle de ses habitants et
M. Bonnel de Mézières
sur le commerce en général. Il n'est pas exa-
géré d'ajouter que le retour de pareils cours
et leur maintien seraient la fin de Tombouc-
tou.
Il ressort, en effet, d'une enquête approfon-
die auprès des commerçants tadjakants 'ex-
ploitant à Taoudéni, auprès des commerçants '
marocains trafiquant à .Tombouctou sur le
sel, auprès des comm.erçants maures de Oua-
lata exploitant à Taoudéni ou seulement fixés
à Tombouctou, auprès des commerçants
songlfoï, auprès des courtiers songhoï, peuhls
ou mossi, .ainsi qu'auprès des Bérabiches et
des Kel Araouan, que le,p,-ix de revient de la
barre de sel à Tombouctou oscille suivant
les marchands, entre 4 fr. 50 et 5 fr. 50. Pour
compléter cette enquête, des calculs ont été
faits dans le but de se rendre compte de
l'exactitude des renseignements obtenus : le
travail portait sur une caravane transportant
du sucre, du thé, de la quinine, du riz et sur
deux autres caravanes composées unique-
ment de sucre et de riz. Un négociant de
Tombouctou, qui semble depuis trois.ou qua-
tre ans tenir la première pjace commerciale,
voulut bien contrôler ce travail avec, l'aide de
ses. traitants et faire lui-même une enquête.
Le résultat fut identique.
■Il est donc certain que le maintien des
cours, tout au moins moyens, est nécessaire1
à la vie de Tombouctou. Pour arriver à ce,
but :
- i ° Une réglementatio-n officielle nouvelle du
fonctionnement de. l'oussourou serait dési-
rable.
2° Une plus grande sécurité de route der
vrait être obtenue, soit par l'établissement
d'un poste dans le nord, soit par l'entretien
-d une compagnie méhariste extrêmement
mobile. Ceci aurait comme première consé-
quence une circulation continue entre Taou-
déni et TOfllbouctou et par conséquent l'en-
voi successif du sel. Les arrivages en stocks
deux fois par an, qui sont éminemment favo-
rables aux cours élevés, seraient ainsi suo-
primes et, en second lieu, les transports de-.
viendraient naturellement-moins chers.
3° Il serait. également nécessaire Que la
Compagnie de Navigation «du« Niger s'inspi-
rant des règlements en vigueur sur le Séné-
gal, fît bénéficier le fret en retour d'un ta-
rif plus faible, en particulier pour le sel.
Les salines de Taoudéni. Entrée des puits
1 ILLUSTRÉE 1 -
15 Mai 1911 (110 Année, N° 9).
Adresse télégraphique : DeponAaie-Paris
Code Français : AZ.
Directeur : J.-PAUI. TRQUI-L IT JET
Bureaux :
19, Rue Saint-Georges, Paris
: 157-47
lie Commerce ci a Sel à Tombouetoa
Considérations générales
[texte_manquant]
RÉSENTE.MENT, la principale marchan-
dise qui s'échange à Tombouctou est
le sel provenant des salines de Taou-
déni. Ce sel alimente le commerce de
la ville jadis mystérieuse. Mais son commerce
est sujet à des fluctuations si amples qu'elles
jettent une perturbation déplorable dans les
conditions économiques de. l'activité .locale.
Aussi, M. Bonnel de Mézières, qui a fait de
cette question du commerce du sel une étude
particulièrement approfondie et conscien-
cieuse, a-t-il cru de son devoir de chargé de
mission de remettre au gouvernement un
travail détaillé qu'il intitule modestement
Note sur le sel de Tombouctou avant le départ
de l'azalaï de novembre-décembre 19 10. Le
but qu'il., poursuivait en rédigeant cette
c note .» était d'indiquer, « avant le départ de
cette azalaï, les mesures principales à prendre
.afin d'éviter la baisse du sel-qui s'est produite
au retour de l'azalaï de 1909 et qui a jeté, tant
de trouble sur le marché de Tombouctou ».
Cette baisse du sel, écrivait M. Bonnel de
Mézières, qu'on ne s'expliquait pas au début
et dont on attribuait en grande partie la cause
à l'introduction du sel de B.oumanie, n'avait
en réalité son origine et ne s'est continuée en
janvier et février de cette année qu'en vertu :
1° des dispositions inconsidérées prises par
la direction de l'oussourou au retour de l'aza-
laï de décembre 1909, et 2° par la mise sur le
marché, de Tombouctou d'un stock considé-
rable de barres de sel provenant d'Ould
Mehemed, le chef bérabiche dissident.
La question du sel est vitale pour Tom-
.bouctou. Cette ville, véritablement saha-
rienne, d'une population sédentaire d'environ
5.000 habitants, qui s'élève à 7 et 8.000 à cer-
taines époques de l'année, qui 1 consomme
5 tonnes .de grains par jour, en temps ordi-
naire, est obligée de faire venir de plus de
100 kilomètres dans le sud tout ce dont elle
a besoin. Elle n'a d'autres ressources, d'autre
commerce pour assurer son existence, que le
sel. On conçoit, dans ces conditions, combien
la baisse des cours du sel de 15 à 12 francs la
barre à 3 et 4 francs, a dû avoir de répercus-
sion sur la vie matérielle de ses habitants et
M. Bonnel de Mézières
sur le commerce en général. Il n'est pas exa-
géré d'ajouter que le retour de pareils cours
et leur maintien seraient la fin de Tombouc-
tou.
Il ressort, en effet, d'une enquête approfon-
die auprès des commerçants tadjakants 'ex-
ploitant à Taoudéni, auprès des commerçants '
marocains trafiquant à .Tombouctou sur le
sel, auprès des comm.erçants maures de Oua-
lata exploitant à Taoudéni ou seulement fixés
à Tombouctou, auprès des commerçants
songlfoï, auprès des courtiers songhoï, peuhls
ou mossi, .ainsi qu'auprès des Bérabiches et
des Kel Araouan, que le,p,-ix de revient de la
barre de sel à Tombouctou oscille suivant
les marchands, entre 4 fr. 50 et 5 fr. 50. Pour
compléter cette enquête, des calculs ont été
faits dans le but de se rendre compte de
l'exactitude des renseignements obtenus : le
travail portait sur une caravane transportant
du sucre, du thé, de la quinine, du riz et sur
deux autres caravanes composées unique-
ment de sucre et de riz. Un négociant de
Tombouctou, qui semble depuis trois.ou qua-
tre ans tenir la première pjace commerciale,
voulut bien contrôler ce travail avec, l'aide de
ses. traitants et faire lui-même une enquête.
Le résultat fut identique.
■Il est donc certain que le maintien des
cours, tout au moins moyens, est nécessaire1
à la vie de Tombouctou. Pour arriver à ce,
but :
- i ° Une réglementatio-n officielle nouvelle du
fonctionnement de. l'oussourou serait dési-
rable.
2° Une plus grande sécurité de route der
vrait être obtenue, soit par l'établissement
d'un poste dans le nord, soit par l'entretien
-d une compagnie méhariste extrêmement
mobile. Ceci aurait comme première consé-
quence une circulation continue entre Taou-
déni et TOfllbouctou et par conséquent l'en-
voi successif du sel. Les arrivages en stocks
deux fois par an, qui sont éminemment favo-
rables aux cours élevés, seraient ainsi suo-
primes et, en second lieu, les transports de-.
viendraient naturellement-moins chers.
3° Il serait. également nécessaire Que la
Compagnie de Navigation «du« Niger s'inspi-
rant des règlements en vigueur sur le Séné-
gal, fît bénéficier le fret en retour d'un ta-
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Les salines de Taoudéni. Entrée des puits
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