Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-04-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 avril 1903 15 avril 1903
Description : 1903/04/15 (A3,N7). 1903/04/15 (A3,N7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431657
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DÉPÊCHE COLONIALE ILLUSTRÉE ' 1 87
1 -
somme toute, elle est fort belle : plane, nefte-
ment taillée, c'est presque une route départe-
mentale. Mais, comme l'empierrer demanderait
trop de tra-
yail et trop
d'argent, on
-la laisse, par
suite des
pluies, se
transformer
on chemin de
boue.
Aux Chi-
nois, qu'im-
porte 1 Le -•
temps a-t-il
de la valeur
ici, où le ti-
mes îs money
des Am-éri-
cains n'a pas
encore cours?
Et puis, le
coolie seul
s'envase. Le
mandarin qui
se déplace en
palanquin,
sommeille
paisiblement
en sa -1 i è-
re (1), sa di-
gestion y est
aussi béate,
il fume, avec
autant de cal-
me que dans
son yamen, la
pipe à gland
rouge. En
toute sincé-
rité, vraiment
que pourrait-
il demander
de plus ?
Aussi, dans
quel état dé-
plorable se
trouvent les
routes du Quang--Si! Je plaisante celle de Nam-
Ouan à Long-Tchcou ; quand on a parcouru
les autres, comme
elle vous paraît alors
confortable et d'un
entretien parfait.
Il en est une qui
passe cependant
pour praticable: celle
qui mène à Tui-Cau.
Elle offre cet avan-
tage, en effet, sur la
plupart des rou Les du
Sud, qu'elle est tou-
jours en plaine: mais
nulle chaussée —
telle que nous l'en-
tendons du moins —
ne permet d'éviter la
rizière où l'on s'em-
bourbe. A peine quel-
ques cent mètres du-
rant, des dalles glis-
santes qui surplom-
bentles champs. En-
tre nous mieux vaut
n'en pas user : on ne
saurait s'imaginer
les difficultés que
l'on éprouve à avan-
cer, pour si lente-
ment que ce soit, sur
un terrain aussi pri-
mitivement amé-
nagé. D'ailleurs, la
stérilité de -1 a. région
rend les difficultés d 11
voyage plus grandes
encore: sur d'im-
menses parcours on
ne voit ni villages,
ni maisons isolées ;
(1) Le palanqu: n J trè3 usité en Chine, l'est beaucoup moins
dans notre colonie depuis l'apparition des pousse-pousse.
En dehors de la grande route mandarine Saïgon-Harroï, où
des services de trams (postes) sont organisés, il est très rare
qu'on s'en serve. A signaler, toutefois, les chaises à pnr-
teuf3 de Doson, le Trouville tonkinois. Elles offrent celle
particularité — je crois unique — qu'elles sont portées par des
congaïs (femmes).
partout la grande plaine nue et rou,-eû tre qui va
finir au pied de hauts contreforts visibles tout
au loin à l'extrême horizon. '
UNE CAI-NHA-TUB
Les roules secondaires ne sont plus des rou-
tes, même plus des chemins... des sentiers à
SUR LA ROUTE
peine. Pour mémoire, je signale la voie Chi-Ma
Nin-Ming-Tchéou, qui prend naissance au pied
du massif du Mau-Son, qui le longe d'ailleurs
en Chine1
puis suit un
des affluents
de la rivière
de Changsé;
la route de
Ban-Danh à
la même ville
chinoise, qui
longe l'autre
versant du
Mau-Son, et
passe par le
poste français
deCong-Chu,
situé en poin-
te avancée
sur le terri-
toire chinois ;
celles de
Thal-Khé à
Long-Tchéou
par Bi-Nhi,
de Trung-
Khanh-Phu,
Ha-Lang et
Bi-Ha à
Koueï-Chou-
en, au nord de
Cao- Bang,
toutes inté-
ressantes
pour nous,
parce qu'elles
traversent la
région fron-'
tière.
Dans toute
la partie du
Haut-Tonkin
dont je parle,
il n'est d'au-
tre rou te car-
rossable que
celle de Lang-Son à Cao-Bang. Or, les transports
sont considérables, qui se font dans cette région.
l-a rou te dessert tous
les postes des terri-
toires de Lang-Son
et de Cao-Bang, et
lors des crues de la
Rivière-Claire, pen-
dant près de six
mois, le cercle de
Bao-Lac et les points
les plus extrêmes du
Dong-Quam se doi-
vent approvisionner
par elfe. Au total,
c'est un "bon tiers du
Tonkin. Ces trans-
Forts se donnent à
adjudication. De
DOllg-Dang- à Na-
Cham, on les effectue
par voie de terre, sur
de lourd es charrettes
à buffles, où s'attel-
lent souvent de ro-
bustes coolies chi-
nois.
A Na-Cham, on
embarque passagers
et marchandises sui-
de légers sampans
qui remontent le
bong-Jsj-Kong jus-
qu'au village de
That-Khé, où char-
rettes, bœufs et coo-
lies sont à nouveau
réquisitionnés pour
le restant du voyage.
C'est du moins la
façon de procéder
pour les envois d'un
volume moyen. Mais
lorsque certains matériaux encombrants, les
longs fers de construction, par exemple, sont
expédiés vers le Haut-Tonkin, il ne faut plus
1 -
somme toute, elle est fort belle : plane, nefte-
ment taillée, c'est presque une route départe-
mentale. Mais, comme l'empierrer demanderait
trop de tra-
yail et trop
d'argent, on
-la laisse, par
suite des
pluies, se
transformer
on chemin de
boue.
Aux Chi-
nois, qu'im-
porte 1 Le -•
temps a-t-il
de la valeur
ici, où le ti-
mes îs money
des Am-éri-
cains n'a pas
encore cours?
Et puis, le
coolie seul
s'envase. Le
mandarin qui
se déplace en
palanquin,
sommeille
paisiblement
en sa -1 i è-
re (1), sa di-
gestion y est
aussi béate,
il fume, avec
autant de cal-
me que dans
son yamen, la
pipe à gland
rouge. En
toute sincé-
rité, vraiment
que pourrait-
il demander
de plus ?
Aussi, dans
quel état dé-
plorable se
trouvent les
routes du Quang--Si! Je plaisante celle de Nam-
Ouan à Long-Tchcou ; quand on a parcouru
les autres, comme
elle vous paraît alors
confortable et d'un
entretien parfait.
Il en est une qui
passe cependant
pour praticable: celle
qui mène à Tui-Cau.
Elle offre cet avan-
tage, en effet, sur la
plupart des rou Les du
Sud, qu'elle est tou-
jours en plaine: mais
nulle chaussée —
telle que nous l'en-
tendons du moins —
ne permet d'éviter la
rizière où l'on s'em-
bourbe. A peine quel-
ques cent mètres du-
rant, des dalles glis-
santes qui surplom-
bentles champs. En-
tre nous mieux vaut
n'en pas user : on ne
saurait s'imaginer
les difficultés que
l'on éprouve à avan-
cer, pour si lente-
ment que ce soit, sur
un terrain aussi pri-
mitivement amé-
nagé. D'ailleurs, la
stérilité de -1 a. région
rend les difficultés d 11
voyage plus grandes
encore: sur d'im-
menses parcours on
ne voit ni villages,
ni maisons isolées ;
(1) Le palanqu: n J trè3 usité en Chine, l'est beaucoup moins
dans notre colonie depuis l'apparition des pousse-pousse.
En dehors de la grande route mandarine Saïgon-Harroï, où
des services de trams (postes) sont organisés, il est très rare
qu'on s'en serve. A signaler, toutefois, les chaises à pnr-
teuf3 de Doson, le Trouville tonkinois. Elles offrent celle
particularité — je crois unique — qu'elles sont portées par des
congaïs (femmes).
partout la grande plaine nue et rou,-eû tre qui va
finir au pied de hauts contreforts visibles tout
au loin à l'extrême horizon. '
UNE CAI-NHA-TUB
Les roules secondaires ne sont plus des rou-
tes, même plus des chemins... des sentiers à
SUR LA ROUTE
peine. Pour mémoire, je signale la voie Chi-Ma
Nin-Ming-Tchéou, qui prend naissance au pied
du massif du Mau-Son, qui le longe d'ailleurs
en Chine1
puis suit un
des affluents
de la rivière
de Changsé;
la route de
Ban-Danh à
la même ville
chinoise, qui
longe l'autre
versant du
Mau-Son, et
passe par le
poste français
deCong-Chu,
situé en poin-
te avancée
sur le terri-
toire chinois ;
celles de
Thal-Khé à
Long-Tchéou
par Bi-Nhi,
de Trung-
Khanh-Phu,
Ha-Lang et
Bi-Ha à
Koueï-Chou-
en, au nord de
Cao- Bang,
toutes inté-
ressantes
pour nous,
parce qu'elles
traversent la
région fron-'
tière.
Dans toute
la partie du
Haut-Tonkin
dont je parle,
il n'est d'au-
tre rou te car-
rossable que
celle de Lang-Son à Cao-Bang. Or, les transports
sont considérables, qui se font dans cette région.
l-a rou te dessert tous
les postes des terri-
toires de Lang-Son
et de Cao-Bang, et
lors des crues de la
Rivière-Claire, pen-
dant près de six
mois, le cercle de
Bao-Lac et les points
les plus extrêmes du
Dong-Quam se doi-
vent approvisionner
par elfe. Au total,
c'est un "bon tiers du
Tonkin. Ces trans-
Forts se donnent à
adjudication. De
DOllg-Dang- à Na-
Cham, on les effectue
par voie de terre, sur
de lourd es charrettes
à buffles, où s'attel-
lent souvent de ro-
bustes coolies chi-
nois.
A Na-Cham, on
embarque passagers
et marchandises sui-
de légers sampans
qui remontent le
bong-Jsj-Kong jus-
qu'au village de
That-Khé, où char-
rettes, bœufs et coo-
lies sont à nouveau
réquisitionnés pour
le restant du voyage.
C'est du moins la
façon de procéder
pour les envois d'un
volume moyen. Mais
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