Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 avril 1903 30 avril 1903
Description : 1903/04/30 (A3,N8). 1903/04/30 (A3,N8).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743164t
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA. DÉPÊCHE. COLONIALE ILLUSTRÉE . 99
On voit donc là l'exemple curieux de deux types
volcaniques bien différents d'âge -et de mode de
formation, greffés.l'un sur l'autre et qui arrive-
ront peut-être à se -confondre, si la rainure du
çratère vient à se combler complètement.
Les manifestations violentes des
éruptions.
Les nuées ardentes. —La production de l'amas
de lave qui constitue le dôme s'effectue d'une
façon tranquille ; il monte pendant les périodes
de repos relatif, au cours desquelles les explo-
sions sont rares ou absentes.
Les périodes de paroxysme sont caraclérisées
par les grandes projections verlicales de vapeurs,
et de gaz entraînant des cendres, des lapillis et
des bombes, et présentant les caractères habi-
tuels aux volcans normaux : elles sont accom-
pagnées de production de nuées ardenles. Au
départ de ces projections verticales, des gron-
dements ou des détonations se t'ont parfois en-
tendre; ces'projections s'élèvent à plusieursmil-
liers de mètres de hauteur et ont la forme clas-
sique, leurs volutes roulent les uns sur les autres.
Quand elles atteignent la région supérieure des
contre-alizés, elles sont entraînées vers le Sud.
Dans les grandes éruptions (8 et. 20 mai,
9 juillet, 30 août notamment), ces nuages .-érùp-
tifs, sillonnés d'éclairs, ont couvert toute la Mar-
tini que et sont venus planer au-dessus de Fort-
de-France : ce sont. eux qui ont jeté la terreur
dans l'esprit des populations éloignées du vol-
UN BLOC APPORTÉ PAR UNÈ NUÉE ARDENTE
ET BRISÉ SUR PLACE
can, mais ils n'ont fait que peu de dégâts (aux
cultures seulemenl); les agents de destruction
et de mort, qui classent l'éruption en cours
Earmi les plus homicides connues sont à attri-
uer aux nuées ardentes.
On savait depuis longtemps que dans .les érup-
tions anciennes de quelques yolcans, il s'était
produit des nuages denses à haute température,
qui, en rasant le sol, avaient étendu au loin leurs
ravages, brûlant et asphyxiant les êlres vivants,
détruisant la végétation sur leur passage (érup-
tions de San- Jorge (Açores) en lb80 et en .1808).
On n'avait aucun renseignement positif sur leur
nature et sur les actions mécaniques exercées
pair eux. Du reste, les récits auxquels ces pbé-
ritfpiènes terrifiants avaient donné naissance,
amplifiés encore par l'imagination populaire,
'laissaient planer les doutes les plus justifiés sur
leurs caractères et sur leurs causes, et faisaient
même suspecter leur réalité : la plupart des
traités de géologie sont muets sur leur compte.
'4a production de nuées ardentes est l'un des
traits essentiels de l'éruption actuelle de la Mon-
tagne Pelée. Leur action destructive dépasse
tout ce que l'on peut imaginer. Une nuée
'ardente sort brusquement du cratère (actuel-
lement de la base ouest et sud-ouest de la dent
du dôme!, sous la forme d'une masse à appa-
rence. compacte, se développant en volutes
'6paiss.es'1 roulant comme unliquide, .à. la surface
du sol et descendant dans la vallée de. la rivière
Blanche, suivant ses-irrégularités et atteignant
souvent la mer sur laquelle elle poursuit parfois
son trajet pendant plusieurs miles. Dès son arri-
vée au pied de l'ébouns, et parfois même avant,
le nuage est animé non seulement d'un mouve-
ment de translation horizontale, mais. encore
d'un autre, plus lent, .d'ascension verticale. On
le voit donc grossir à mesure qu'il s'avance,
y rT
LES RUINES DE SAINT-PIERRE, VUES DU MORNE D'ORANGE
avec un front toujours plus bas que la masse
principale. Lorsqu'il a atteint la mer, il s'élève
souvent à 4.000 mètres de hauteur. Jusqu'alors,
le vent n'avait aucune influence sur sa mar-
che ; mais arrivé au
terme de sa course,
dépouillé de la plus
grande partie de ses
matières solides, il se
-diffuse, le vent l'entame
et il se termine par une
fine. pluie de cendres
.qui, depuis le mois d'oc-
tobre, grâce au vent
régnant, est toujours
emportée sur le village
du Prêcheur.
En allant étudier le
trajet. de ces nuages,
immédiatement après
leur passage, j'ai cons-
taté qu'ils apportent à la côte, c'est-à-dire à
plus de 6 kilomètres de leur point de départ,
une quantité de cendrés supérieure parfois à
50 centimètres d'épaisseur: cescendres possèdent
^ *.
- - v
une température voisine de 2000 C. La mèr:
deux heures après la diffusion du nuage, est
encore, près du rivage, à une température
superficielle de 400 C. Enfin,. d'ëri0rîfttes'bloçs:de
LES APPAREILS SÉISMIQUES DE L'OBSERVATOIRE
rochers, débris du
dôme, sont entraînés
jusqu'à la mer, char-
riés comme un fétu
de paille, et empor-
tés souvent par le
nuage suivant, four-
nissant ainsi la preu-
ve de l'importance
des : actions. méca-
niqu.cs.. :dhnt est ca-
.pàf>le ce phénomène.
Des... nuées- arden-
tes se/sont produites
à des-intervalles irré-
g-ulièrs pendant tout
l'hiver (d'octobre à
janvier): . elles sont
On voit donc là l'exemple curieux de deux types
volcaniques bien différents d'âge -et de mode de
formation, greffés.l'un sur l'autre et qui arrive-
ront peut-être à se -confondre, si la rainure du
çratère vient à se combler complètement.
Les manifestations violentes des
éruptions.
Les nuées ardentes. —La production de l'amas
de lave qui constitue le dôme s'effectue d'une
façon tranquille ; il monte pendant les périodes
de repos relatif, au cours desquelles les explo-
sions sont rares ou absentes.
Les périodes de paroxysme sont caraclérisées
par les grandes projections verlicales de vapeurs,
et de gaz entraînant des cendres, des lapillis et
des bombes, et présentant les caractères habi-
tuels aux volcans normaux : elles sont accom-
pagnées de production de nuées ardenles. Au
départ de ces projections verticales, des gron-
dements ou des détonations se t'ont parfois en-
tendre; ces'projections s'élèvent à plusieursmil-
liers de mètres de hauteur et ont la forme clas-
sique, leurs volutes roulent les uns sur les autres.
Quand elles atteignent la région supérieure des
contre-alizés, elles sont entraînées vers le Sud.
Dans les grandes éruptions (8 et. 20 mai,
9 juillet, 30 août notamment), ces nuages .-érùp-
tifs, sillonnés d'éclairs, ont couvert toute la Mar-
tini que et sont venus planer au-dessus de Fort-
de-France : ce sont. eux qui ont jeté la terreur
dans l'esprit des populations éloignées du vol-
UN BLOC APPORTÉ PAR UNÈ NUÉE ARDENTE
ET BRISÉ SUR PLACE
can, mais ils n'ont fait que peu de dégâts (aux
cultures seulemenl); les agents de destruction
et de mort, qui classent l'éruption en cours
Earmi les plus homicides connues sont à attri-
uer aux nuées ardentes.
On savait depuis longtemps que dans .les érup-
tions anciennes de quelques yolcans, il s'était
produit des nuages denses à haute température,
qui, en rasant le sol, avaient étendu au loin leurs
ravages, brûlant et asphyxiant les êlres vivants,
détruisant la végétation sur leur passage (érup-
tions de San- Jorge (Açores) en lb80 et en .1808).
On n'avait aucun renseignement positif sur leur
nature et sur les actions mécaniques exercées
pair eux. Du reste, les récits auxquels ces pbé-
ritfpiènes terrifiants avaient donné naissance,
amplifiés encore par l'imagination populaire,
'laissaient planer les doutes les plus justifiés sur
leurs caractères et sur leurs causes, et faisaient
même suspecter leur réalité : la plupart des
traités de géologie sont muets sur leur compte.
'4a production de nuées ardentes est l'un des
traits essentiels de l'éruption actuelle de la Mon-
tagne Pelée. Leur action destructive dépasse
tout ce que l'on peut imaginer. Une nuée
'ardente sort brusquement du cratère (actuel-
lement de la base ouest et sud-ouest de la dent
du dôme!, sous la forme d'une masse à appa-
rence. compacte, se développant en volutes
'6paiss.es'1 roulant comme unliquide, .à. la surface
du sol et descendant dans la vallée de. la rivière
Blanche, suivant ses-irrégularités et atteignant
souvent la mer sur laquelle elle poursuit parfois
son trajet pendant plusieurs miles. Dès son arri-
vée au pied de l'ébouns, et parfois même avant,
le nuage est animé non seulement d'un mouve-
ment de translation horizontale, mais. encore
d'un autre, plus lent, .d'ascension verticale. On
le voit donc grossir à mesure qu'il s'avance,
y rT
LES RUINES DE SAINT-PIERRE, VUES DU MORNE D'ORANGE
avec un front toujours plus bas que la masse
principale. Lorsqu'il a atteint la mer, il s'élève
souvent à 4.000 mètres de hauteur. Jusqu'alors,
le vent n'avait aucune influence sur sa mar-
che ; mais arrivé au
terme de sa course,
dépouillé de la plus
grande partie de ses
matières solides, il se
-diffuse, le vent l'entame
et il se termine par une
fine. pluie de cendres
.qui, depuis le mois d'oc-
tobre, grâce au vent
régnant, est toujours
emportée sur le village
du Prêcheur.
En allant étudier le
trajet. de ces nuages,
immédiatement après
leur passage, j'ai cons-
taté qu'ils apportent à la côte, c'est-à-dire à
plus de 6 kilomètres de leur point de départ,
une quantité de cendrés supérieure parfois à
50 centimètres d'épaisseur: cescendres possèdent
^ *.
- - v
une température voisine de 2000 C. La mèr:
deux heures après la diffusion du nuage, est
encore, près du rivage, à une température
superficielle de 400 C. Enfin,. d'ëri0rîfttes'bloçs:de
LES APPAREILS SÉISMIQUES DE L'OBSERVATOIRE
rochers, débris du
dôme, sont entraînés
jusqu'à la mer, char-
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à des-intervalles irré-
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l'hiver (d'octobre à
janvier): . elles sont
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