Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-06-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 juin 1903 30 juin 1903
Description : 1903/06/30 (A3,N12). 1903/06/30 (A3,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431605
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DÉPÊCHE COLONIALE ILLUSTRÉE 163
plus ou moins existé :
mais, ce serait une en-
" treprise difficile que de
construire une roule à
travers les montagnes de
la Guadeloupe recouver-
tes d'une végétation im-
pénétrable et séparées en-
tre elles par des crevas-
ses dont certaines n'ont
pas moins de 300 mètres
de profondeur.
Ce travail, commencé
en 1705, a été continué
à plusieurs reprises, mais
n'a jamais pu être termi-
né. Aujourd'hui il n'en
reste plus rien. Le cy-
clone et les éboulements
de 1891) ont fait disparaî-
tre entièrement les der-
nières traces de l'ancien-
ne voie stratégique.
Cela est fâcheux, caria
défense de la colonie n'est
pas seule intéressée à la
construction d'un che-
min des montagnes qui
aurait 37 kilomètres de
longueur et. qui permet-
trait de mettre en valeur la richesse
des vallées contenues dans le massif
centrât. Il n'est pas téméraire de pen-
sel' qu'à une altitude de 500 à 700 mè-
très, on pourrait tenter avec succès
l'acclimatement des produits de l'Eu-
rope qui réussissent difficilement dans
le voisinage du littoral.
Dans le Sud du grand « Sans Tou-
cher» s'élève la Soufrière dont la haute
taille domine toutes les montagnes de
l île. Aucun touriste digne de ce nom
ne saurait se dispenser de faire l'ascen-
"ion de cette montagne si curieuse,
avec ses anciens cratères qui durent
être effroyables quand le volcan était
en plein travail, avec ses précipices,
ses entassements de masses rocheuses,
avec ses fumerolles encore actives qui
rappellent le souvenir des anciennes
convulsions du monstre aujourd'hui
calmé.
Nous ne pouvons donner ici une des-
cription du volcan. Elle a été faite dans
une fort remarquable monographie (11
due à M. Le Boucher, chef du service
des Domaines à la Guadeloupe. Per-
sonne n'a rien écril de meilleur ni de
plus intéressant sur ce sujet que M. Le
Boucher, lemiel n'estons seulement un
intrépide excursionniste,
mais encore un savant et
un poète.
La Sou frière donne
naissance à deux rivières
d'égale longueur (11 ki-
lomètres), le Galion et le
Grand Carbet, dont les
eaux sont chaudes et sul-
fureuses ; les sources du
Grand Carbet. au nom-
bre de huit, ont été dé-
cou verLes en 189*2 par
M. Le Boucher.
L'imposant massif de
« la Soufrière » a donné
comme projections se-
condaires, dans le nord
de l'île, le « Nez cassé »,
morne abrupt, affreuse-
ment raviné, dominant
les hauteurs du Matouba
et la Grande Découverte
qui présente ce fait assez
curieux que les eaux
qu'elle déverse dans
l'ouest sont sulfureuses
et forment une des sour-
ces de la Rivière rouge,
tandis que celles qu'elle
envoie sur le versant op-
posé sont d'une pureté
remarquable.
(1) La Guadeloupe piltores-
POINTE-A-PITRE
1. LA CATHÉDRALE, SORTIE DE MESSE — 2. RUE SCHŒLCHER (DÉPART DE LAUT0M03ILE PUBLIQUE)
3. VUE GÉNÉRALE
Tout à côté de la Sou-
frière, dans le Sud, à
1367 mètres d'altitude,
le pain de sucre de
« l'Echelle » présente en-
core tous les signes d'un
ancien volcan. Les flancs
de cette montagne sont
perces, comme uneécu-
moire, d'une multitude
de fumerolles dont on
peut voir des deux côtés
de l'île, par beau temps,
les vapeurs monter len-
tement dans l'azur du
ciel. 11 ne faut pas atta-
cher, suivant nous, trop
d'importance à ces phé-
nomènes, ni considérer
ces manifestations com-
me devant classer la Sou-
frière et l'Echelle parmi
les volcans en activité.
Les fumerolles sont pro-
bablement des soupapes
qui préservent, bien plu-
tôt qu'elles ne menacent,
la Guadeloupe du terri-
ble malheur qui s'est
abattu l'année dernière
sur l'île sœur. Cependant, l'Administra-
tion de la Colonie, soucieuse de sa
responsabilité, fait surveiller attentive-
ment les deux volcans. Un service d'ob-
servations a été organisé sur les indi-
cations de M. le professeur Lacroix
jusqu'ici rien d anomal n'a été révélé.
Ilitisse-t il toujours en être ainsi.
La « Citerne » s'adosse contre le
morne l'Echelle; cet ancien volcan,
omplètemenl éteint, n'a d'intéressant
que le joli lac — le lac Flammarion —
qui dort au fond de son ancien cra-
tère,. à 1130 mètres d'altitude.
A deux kilomètres et demi, toujours à
vol d'oiseau et dans le Sud-Est de la
« Citerne », le groupe de « la Made-
leine » avec ses huit pitons dont le plus
(;levé. le piton « l'Herminier ),., atteint
1050 mètres.
Le nom de L'Herminier revient sou-
ventdans la géographie de la Guade-
loupe. MM. L'Herminier, le père phar-
macien, le fils médecin, étudièrent avec
passion la géologie et la botanique Il n
pays, parcourant dans tous les sens les
montagnes de l'île; en souvenir de
leurs travaux et de leurs infatigables
excursions, plusieurs pitons, savanes et
ravines des hauteurs furent appelées
L'Herminier. Si la « Ma-
deleinp. » n'a pas les di-
mensions imposantes des
montagnes du centre de
l'île, les convulsions de
cet ancien volcan parais-
sent avoir été tout aussi
terribles, à en juger par
la quantité d'énormes
blocs qui couvrent ac-
tuellement toute la plaine
située à ses pieds. La ri-
vière du Petit Carbet
dont les méandres con-
tournent les escarpe-
ments du flanc ouest
du massif de la Made-
leine, coule dans un lit
de roche compacte et
unie comme un glacis,
ce qui indique qu'elle ne
fut jadis qu'une im-
mense coulée de laves.
Mais, depuis bien long-
temps, la montagne ne
vomit plus de flammes et
déverse sur les étages
inférieurs des torrents
d'eau: c'est une Made-
leine repentie, qui jus-
tifie son nom par des
pleurs abondants.
Cette rivière du Petit
Carbet offre aux ama-
teurs de parties de cam-
plus ou moins existé :
mais, ce serait une en-
" treprise difficile que de
construire une roule à
travers les montagnes de
la Guadeloupe recouver-
tes d'une végétation im-
pénétrable et séparées en-
tre elles par des crevas-
ses dont certaines n'ont
pas moins de 300 mètres
de profondeur.
Ce travail, commencé
en 1705, a été continué
à plusieurs reprises, mais
n'a jamais pu être termi-
né. Aujourd'hui il n'en
reste plus rien. Le cy-
clone et les éboulements
de 1891) ont fait disparaî-
tre entièrement les der-
nières traces de l'ancien-
ne voie stratégique.
Cela est fâcheux, caria
défense de la colonie n'est
pas seule intéressée à la
construction d'un che-
min des montagnes qui
aurait 37 kilomètres de
longueur et. qui permet-
trait de mettre en valeur la richesse
des vallées contenues dans le massif
centrât. Il n'est pas téméraire de pen-
sel' qu'à une altitude de 500 à 700 mè-
très, on pourrait tenter avec succès
l'acclimatement des produits de l'Eu-
rope qui réussissent difficilement dans
le voisinage du littoral.
Dans le Sud du grand « Sans Tou-
cher» s'élève la Soufrière dont la haute
taille domine toutes les montagnes de
l île. Aucun touriste digne de ce nom
ne saurait se dispenser de faire l'ascen-
"ion de cette montagne si curieuse,
avec ses anciens cratères qui durent
être effroyables quand le volcan était
en plein travail, avec ses précipices,
ses entassements de masses rocheuses,
avec ses fumerolles encore actives qui
rappellent le souvenir des anciennes
convulsions du monstre aujourd'hui
calmé.
Nous ne pouvons donner ici une des-
cription du volcan. Elle a été faite dans
une fort remarquable monographie (11
due à M. Le Boucher, chef du service
des Domaines à la Guadeloupe. Per-
sonne n'a rien écril de meilleur ni de
plus intéressant sur ce sujet que M. Le
Boucher, lemiel n'estons seulement un
intrépide excursionniste,
mais encore un savant et
un poète.
La Sou frière donne
naissance à deux rivières
d'égale longueur (11 ki-
lomètres), le Galion et le
Grand Carbet, dont les
eaux sont chaudes et sul-
fureuses ; les sources du
Grand Carbet. au nom-
bre de huit, ont été dé-
cou verLes en 189*2 par
M. Le Boucher.
L'imposant massif de
« la Soufrière » a donné
comme projections se-
condaires, dans le nord
de l'île, le « Nez cassé »,
morne abrupt, affreuse-
ment raviné, dominant
les hauteurs du Matouba
et la Grande Découverte
qui présente ce fait assez
curieux que les eaux
qu'elle déverse dans
l'ouest sont sulfureuses
et forment une des sour-
ces de la Rivière rouge,
tandis que celles qu'elle
envoie sur le versant op-
posé sont d'une pureté
remarquable.
(1) La Guadeloupe piltores-
POINTE-A-PITRE
1. LA CATHÉDRALE, SORTIE DE MESSE — 2. RUE SCHŒLCHER (DÉPART DE LAUT0M03ILE PUBLIQUE)
3. VUE GÉNÉRALE
Tout à côté de la Sou-
frière, dans le Sud, à
1367 mètres d'altitude,
le pain de sucre de
« l'Echelle » présente en-
core tous les signes d'un
ancien volcan. Les flancs
de cette montagne sont
perces, comme uneécu-
moire, d'une multitude
de fumerolles dont on
peut voir des deux côtés
de l'île, par beau temps,
les vapeurs monter len-
tement dans l'azur du
ciel. 11 ne faut pas atta-
cher, suivant nous, trop
d'importance à ces phé-
nomènes, ni considérer
ces manifestations com-
me devant classer la Sou-
frière et l'Echelle parmi
les volcans en activité.
Les fumerolles sont pro-
bablement des soupapes
qui préservent, bien plu-
tôt qu'elles ne menacent,
la Guadeloupe du terri-
ble malheur qui s'est
abattu l'année dernière
sur l'île sœur. Cependant, l'Administra-
tion de la Colonie, soucieuse de sa
responsabilité, fait surveiller attentive-
ment les deux volcans. Un service d'ob-
servations a été organisé sur les indi-
cations de M. le professeur Lacroix
jusqu'ici rien d anomal n'a été révélé.
Ilitisse-t il toujours en être ainsi.
La « Citerne » s'adosse contre le
morne l'Echelle; cet ancien volcan,
omplètemenl éteint, n'a d'intéressant
que le joli lac — le lac Flammarion —
qui dort au fond de son ancien cra-
tère,. à 1130 mètres d'altitude.
A deux kilomètres et demi, toujours à
vol d'oiseau et dans le Sud-Est de la
« Citerne », le groupe de « la Made-
leine » avec ses huit pitons dont le plus
(;levé. le piton « l'Herminier ),., atteint
1050 mètres.
Le nom de L'Herminier revient sou-
ventdans la géographie de la Guade-
loupe. MM. L'Herminier, le père phar-
macien, le fils médecin, étudièrent avec
passion la géologie et la botanique Il n
pays, parcourant dans tous les sens les
montagnes de l'île; en souvenir de
leurs travaux et de leurs infatigables
excursions, plusieurs pitons, savanes et
ravines des hauteurs furent appelées
L'Herminier. Si la « Ma-
deleinp. » n'a pas les di-
mensions imposantes des
montagnes du centre de
l'île, les convulsions de
cet ancien volcan parais-
sent avoir été tout aussi
terribles, à en juger par
la quantité d'énormes
blocs qui couvrent ac-
tuellement toute la plaine
située à ses pieds. La ri-
vière du Petit Carbet
dont les méandres con-
tournent les escarpe-
ments du flanc ouest
du massif de la Made-
leine, coule dans un lit
de roche compacte et
unie comme un glacis,
ce qui indique qu'elle ne
fut jadis qu'une im-
mense coulée de laves.
Mais, depuis bien long-
temps, la montagne ne
vomit plus de flammes et
déverse sur les étages
inférieurs des torrents
d'eau: c'est une Made-
leine repentie, qui jus-
tifie son nom par des
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