Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-08-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 août 1903 15 août 1903
Description : 1903/08/15 (A3,N15). 1903/08/15 (A3,N15).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743157p
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DÉPÊCHE COLONIALE ILLUSTRÉE 201
est moins connu, c'est de savoir quels sont les
moyens qu'il convient d'employer pour arriver
à ce résultat.
« Peut-on espérer en effet que ce développe-
ments'opérera de lui-même? Qu'il peut se passer
de toute intervention? S'il en était ainsi, on ne
comprendrait pas bien pourquoi les pouvoirs
publics n'ont jamais hésité à accorder à notre
agriculture métropolitaine une aide si constante.
Comment pourrait-on expliquer que la cul-
ture du sol national a encore besoin d'être gui-
dée, dirigée, soutenue, elle à qui ni les traditions
ni les exemples ne font défaut? C'est que préci-
sément si notre agriculture métropolitaine a
marché si rapidement dans la voie du progrès,
il en faut chercher les causes dans l'aide que
ni les pouvoirs publics ni les savants n'ont cessé
de lui accorder par leurs avis, leurs conseils et
leurs études.
« Bien moins encore que l'agriculture métro-
politaine, l'exploitation du sol colonial, pour ac-
quérir un prompt et complet développement,
peut se passer de guides et de soutiens.
Chez elle tout est à essayer, à expéri-
menter, à innover. Les expériences à
faire sont hors de la portée et des res-
sources des colons. Elles offrent un in-
térêt général ; elles relèvent donc de l'ini-
tiative despouvoirspublics. Tous les peu-
ples qui ont voulu aider au développe-
ment de l'organisation agricole de leur
colonie l'ont compris et n'ont pas hésité
à en accepter la charge. Les moyens
employés ont été divers, mais nul ne
s'est dérobé devant l'inéluctable néces-
sité d'aider les efforts des premiers co-
lons. On constate d'ailleurs que le déve-
loppement agricole d'une colonie a tou-
jours été directement lié et exactement
proportionné, à l'étendue de l'effort fait
pour guider et seconder ceux qui n'hési-
tent pas à porter au loin leurs capitaux,
leur énergie et leur travail, mais qui,
malgré toutes les qualités dont ils pour-
raient faire preuve, ne sauraient réussir
s'ils n'étaient guidés, dirigés et. rensei-
gnés d'une façon précise.
(r Sans qu'il nous soit possible d'en-
trer ici, à cet égard, dans dç longs déve-
loppements, il n'est pas sans intérêt,
semble-t-il, d'indiquer quels sont les pro-
cédés qu'ont employés les peuples qui nous
ont précédés dans la voie de la colonisa-
tion agricole pour en assurer la progres-
sion rapide.
« La nation qui, sans contredit, doit
être placée à la tête des peuples qui ont
su, par une organisation raisonnée, as-
surer le développement de leur agricul-
ture coloniale, c'est la Hollande. L'orga-
nisation agricole des colonies néerlan-
daises doit être en effet citée comme le
modèle du genre. Mais cette perfection
d'organisation n'a pas été faite sans qu'il
ait été consenti de sa part à de gros sa-
crifices.
« N'ayant que des colonies placées ton -
tes dans les mêmes conditions climatéri-
ques et dont les principales sont réunies dans
une même région, la Hollande a pu organiser
sur place, sur le sol même de la colonie, le plus
merveilleux organe d'étude, de recherches en
même temps que de propagation et de dissé-
mination, non seulement qui existe au monde.
mais même que l'on puisse imaginer. On ne
peut songer à rien faire de plus complet en
même temps que de plus méthodiquement
adapté au besoin des choses, que l'établissement
de Buitenzorg à Java.
« L'organisation du Jardin de Buitenzorg ré-
sume et concenlre tous les efforts de colonisa-
tion agricole de la Hollande. Recherches scien-
tifiques ou d'ordre pratique, propagation et
dissémination des espèces nouvelles ou des
variétés sélectionnées et améliorées, tout relève
directement de la compétence de l'établissement
de Java.
« L'organisation del'aide que l'Administration
accorde aux entreprises culturales dans les colo-
nies est toute différente en Angleterre.
« Chaque colonie, souvent chaque centre impor-
tant d'une colonie possède un jardin botanique
qui est en même temps la principale promenade
de la ville. Ces parcs botaniques prennent dans
eertaines villes de l'Inde, notamment, un déve-
loppement considérable. Le soin apporté à leur
entretien, la recherche qui préside à leur déco-
ration puissamment aidée parla luxuriance d'une
végétation tropicale, en font souvent des jardins
merveilleux.
« Créés principalement en vue de constituer
des promenades de villes, ces jardins n'ont pas
toujours donné aux essais culturaux une impor-
tance prépondérante. Cependant, certaines de
ces stations ont pu, par les recherches qui y ont
été faites, contribuer au développement des cul-
tures coloniales. C'est ainsi que les jardins de la
Guyane anglaise et ceux de l'Ile Maurice ont
apporté un contingent important à l'étude de
l'amélioration de la canne à sucre et que les jar-
dins de l'Inde ont contribué à la propagation de
la culture du thé.
« Dans aucune de ses colonies cependant,
l'Angleterre ne possède un établissement de re-
cherches dont l'organisation soit aussi puissante
et aussi complète que celle qui caractérise le
Jardin de Java.
J. DYBOWSKJ, INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L'AGRICULTURE COLONIALE
DIRECTEUR DU JARDIN COLONIAL ""
oc Par contre, l'Angleterre a créé un établisse-
ment métropolitain où depuis un certain nombre
d'années les questions d'agriculture coloniale.
font l'objet d'études Spéciales. Le superbe Jar-
din Royal de Kew qui réunit les belles collec-
tions botaniques consacre à la propagation des
végétaux uliles aux colonies un certain nombre
de serres. Les plantes issues de graines reçues
des diverses parties du monde sont préparées
en vue de leur envoi dans les colonies. Le Jar-
din de Kew, en propageant les pièces utiles, en
aidant à leur dissémination, concourt puissam-
ment au développement de l'agriculture dans
les colonies. De plus, l'administration de cet
important établissement s'efforce de renseigner
tous ceux qui s'adressent à elle sur la valeur des
produits, sur leur détermination, sur l'intérêt
que leur exploitation peut présenter.
« L'action si utile du jardin de Kew se trouve
nécessairement limitée, sinon entravée par le
fait que son administration ne relève pas du
Colonial Office. L'établissement tout entier étant
plutôtconsacré aux recherches botaniques d'un
ordre général qu'aux études intéressant unique-
ment les colonies ne pouvait, en effet, être rat-
taché qu'à une administration différente! Il en
résulte que si cet établissement peut émettre
d'utiles avis et ne pas ménager aux colonies des
conseils que l'autorité de ses directeurs rend
particulièrement précieux, elle ne peut trans-
mettre des ordres ou des instructions précises et
diriger les essais à faire dans les jardins des co-
lonies.
« L'esprit plus plein d'initiative, plus affran-
chi des tutelles administratives du peuple an-
glais, a su tirer un excellent parti d'une organi-
sation qui, sans présenter une homogénéité
complète, rend cependant d'éminents et signalés
services.
« Le jour où l'Administration a songé à faire
bénéficier nos colonies de l'organisation d'une
institution qui puisse aider au développement
de notre agriculture coloniale, elle n'a pu se
contenter de copier une des organisations exis-
tant déjà.
« Pas plus celle de la Hollande que celle de
l'Angleterre ne pouvaient correspondre aux be-
soins de nos colonies.
« Possédant un grand nombre de colonies dis-
séminées sur tous les points du globe,
jouissant de climats très divers, et s'adon-
nanl par suite à des productions variées,
on ne pouvait songer à imiter l'exemple
de la Hollande, et créer dans les colo-
nieselles-mêmesun organe de recherches
générales, pas plus qu'il n'eût été pos-
sible de songer à doter chaque colonie
d'importants élablissements d'études.
Les résultats qu'ils peuvent donner sont-
certainement très importants, mais les
charges qu'ils auraient imposées auraient
été trop considérables. D'autre part, au-
cune de nos colonies ne pouvait, à elle
seule, réunir toutes les conditions cultu-
rales telles que l'on puisse songer à en
faire un centre unique d'études. »
On voit, par cet exposé clair et pré
cis, que contrairement à ce qui a été
souvent dit, le Jardin Colonial n'est pas
la copie de ce qui existe chez les. autres
nations colonisatrices, mais que cet éta-
blissement a su, au contraire, s'adaptant
à nos besoins, se constituer sur un type
nouveau correspondant exactement aux
exigences de la situation générale.
Il n'est donc pas sans intérêt, mainte-
nant que nous avons montré quel a été
l'esprit qui a présidé à cette organisation,
de préciser quelle est la marche de ses
services, et quelle est l'aide que nos colo-
nies peuvent en attendre.
Dès le 5 mai 1900, le Ministre des Co-
lonies présentait à la signature du Pré-
sident de la République un nouveau dé-
cret précisant les attributions du Jardin
colonial. Voici ce document :
RAPPORT AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
FRANÇAISE, suivi d'un décret portant modi-
fication du titre du Jardin d'essai colo-
nial et détermination de-ses attributions.
(5 mai 1900)
(Ministère des Colonies. — Inspection gé-
nérale de l'Agriculture coloniale).
MONSIEUR LE PRÉSIDENT,
Le décret du 28 janvier 1899, créant un établisse-
ment colonial métropolitain, lui donne le nom de
Jardin d'essais colonial de Vincennes.. A ce mo-
ment, en effet, il semblait que cet établissement
devait être construit au voisinage de la ville de
Vincennes; or, l'emplacement qu'il occupe est
compris sur le territoire de Nogent-sur-Marne.
Il importe de supprimer une désignation devenue
inexacte et préjudiciable au bon tonctionnement
du service.
L'établissement de Nogent-sur-Marne prendrait
à l'avenir le nom sous lequel il est déjà connu du
public, et qui est celui de Jardin colonial.
D'autre part, le décret du 28 janvier ne détermine
pas d'une façon suffisamment précise quelles se-
ront les attributions de cet établissement. Il paraît
utile de les préciser.
Le décret que j'ai l'honneur de soumettre à votre
signature, en indiquant nettement quelles sont les
fonctions du Jardin colonial, aura l'avantage de
faire connaître au public la nature et l'étendue des
services que peuvent en attendre tous ceux qui se
préoccupent du développement agricole de nos co-
lonies.
Veuillez agréer, monsieur le Président, l'hom-
mage de mon profond respect.
Le Ministre des Colonies,
Signé: ALBERT DECRAIS-
est moins connu, c'est de savoir quels sont les
moyens qu'il convient d'employer pour arriver
à ce résultat.
« Peut-on espérer en effet que ce développe-
ments'opérera de lui-même? Qu'il peut se passer
de toute intervention? S'il en était ainsi, on ne
comprendrait pas bien pourquoi les pouvoirs
publics n'ont jamais hésité à accorder à notre
agriculture métropolitaine une aide si constante.
Comment pourrait-on expliquer que la cul-
ture du sol national a encore besoin d'être gui-
dée, dirigée, soutenue, elle à qui ni les traditions
ni les exemples ne font défaut? C'est que préci-
sément si notre agriculture métropolitaine a
marché si rapidement dans la voie du progrès,
il en faut chercher les causes dans l'aide que
ni les pouvoirs publics ni les savants n'ont cessé
de lui accorder par leurs avis, leurs conseils et
leurs études.
« Bien moins encore que l'agriculture métro-
politaine, l'exploitation du sol colonial, pour ac-
quérir un prompt et complet développement,
peut se passer de guides et de soutiens.
Chez elle tout est à essayer, à expéri-
menter, à innover. Les expériences à
faire sont hors de la portée et des res-
sources des colons. Elles offrent un in-
térêt général ; elles relèvent donc de l'ini-
tiative despouvoirspublics. Tous les peu-
ples qui ont voulu aider au développe-
ment de l'organisation agricole de leur
colonie l'ont compris et n'ont pas hésité
à en accepter la charge. Les moyens
employés ont été divers, mais nul ne
s'est dérobé devant l'inéluctable néces-
sité d'aider les efforts des premiers co-
lons. On constate d'ailleurs que le déve-
loppement agricole d'une colonie a tou-
jours été directement lié et exactement
proportionné, à l'étendue de l'effort fait
pour guider et seconder ceux qui n'hési-
tent pas à porter au loin leurs capitaux,
leur énergie et leur travail, mais qui,
malgré toutes les qualités dont ils pour-
raient faire preuve, ne sauraient réussir
s'ils n'étaient guidés, dirigés et. rensei-
gnés d'une façon précise.
(r Sans qu'il nous soit possible d'en-
trer ici, à cet égard, dans dç longs déve-
loppements, il n'est pas sans intérêt,
semble-t-il, d'indiquer quels sont les pro-
cédés qu'ont employés les peuples qui nous
ont précédés dans la voie de la colonisa-
tion agricole pour en assurer la progres-
sion rapide.
« La nation qui, sans contredit, doit
être placée à la tête des peuples qui ont
su, par une organisation raisonnée, as-
surer le développement de leur agricul-
ture coloniale, c'est la Hollande. L'orga-
nisation agricole des colonies néerlan-
daises doit être en effet citée comme le
modèle du genre. Mais cette perfection
d'organisation n'a pas été faite sans qu'il
ait été consenti de sa part à de gros sa-
crifices.
« N'ayant que des colonies placées ton -
tes dans les mêmes conditions climatéri-
ques et dont les principales sont réunies dans
une même région, la Hollande a pu organiser
sur place, sur le sol même de la colonie, le plus
merveilleux organe d'étude, de recherches en
même temps que de propagation et de dissé-
mination, non seulement qui existe au monde.
mais même que l'on puisse imaginer. On ne
peut songer à rien faire de plus complet en
même temps que de plus méthodiquement
adapté au besoin des choses, que l'établissement
de Buitenzorg à Java.
« L'organisation du Jardin de Buitenzorg ré-
sume et concenlre tous les efforts de colonisa-
tion agricole de la Hollande. Recherches scien-
tifiques ou d'ordre pratique, propagation et
dissémination des espèces nouvelles ou des
variétés sélectionnées et améliorées, tout relève
directement de la compétence de l'établissement
de Java.
« L'organisation del'aide que l'Administration
accorde aux entreprises culturales dans les colo-
nies est toute différente en Angleterre.
« Chaque colonie, souvent chaque centre impor-
tant d'une colonie possède un jardin botanique
qui est en même temps la principale promenade
de la ville. Ces parcs botaniques prennent dans
eertaines villes de l'Inde, notamment, un déve-
loppement considérable. Le soin apporté à leur
entretien, la recherche qui préside à leur déco-
ration puissamment aidée parla luxuriance d'une
végétation tropicale, en font souvent des jardins
merveilleux.
« Créés principalement en vue de constituer
des promenades de villes, ces jardins n'ont pas
toujours donné aux essais culturaux une impor-
tance prépondérante. Cependant, certaines de
ces stations ont pu, par les recherches qui y ont
été faites, contribuer au développement des cul-
tures coloniales. C'est ainsi que les jardins de la
Guyane anglaise et ceux de l'Ile Maurice ont
apporté un contingent important à l'étude de
l'amélioration de la canne à sucre et que les jar-
dins de l'Inde ont contribué à la propagation de
la culture du thé.
« Dans aucune de ses colonies cependant,
l'Angleterre ne possède un établissement de re-
cherches dont l'organisation soit aussi puissante
et aussi complète que celle qui caractérise le
Jardin de Java.
J. DYBOWSKJ, INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L'AGRICULTURE COLONIALE
DIRECTEUR DU JARDIN COLONIAL ""
oc Par contre, l'Angleterre a créé un établisse-
ment métropolitain où depuis un certain nombre
d'années les questions d'agriculture coloniale.
font l'objet d'études Spéciales. Le superbe Jar-
din Royal de Kew qui réunit les belles collec-
tions botaniques consacre à la propagation des
végétaux uliles aux colonies un certain nombre
de serres. Les plantes issues de graines reçues
des diverses parties du monde sont préparées
en vue de leur envoi dans les colonies. Le Jar-
din de Kew, en propageant les pièces utiles, en
aidant à leur dissémination, concourt puissam-
ment au développement de l'agriculture dans
les colonies. De plus, l'administration de cet
important établissement s'efforce de renseigner
tous ceux qui s'adressent à elle sur la valeur des
produits, sur leur détermination, sur l'intérêt
que leur exploitation peut présenter.
« L'action si utile du jardin de Kew se trouve
nécessairement limitée, sinon entravée par le
fait que son administration ne relève pas du
Colonial Office. L'établissement tout entier étant
plutôtconsacré aux recherches botaniques d'un
ordre général qu'aux études intéressant unique-
ment les colonies ne pouvait, en effet, être rat-
taché qu'à une administration différente! Il en
résulte que si cet établissement peut émettre
d'utiles avis et ne pas ménager aux colonies des
conseils que l'autorité de ses directeurs rend
particulièrement précieux, elle ne peut trans-
mettre des ordres ou des instructions précises et
diriger les essais à faire dans les jardins des co-
lonies.
« L'esprit plus plein d'initiative, plus affran-
chi des tutelles administratives du peuple an-
glais, a su tirer un excellent parti d'une organi-
sation qui, sans présenter une homogénéité
complète, rend cependant d'éminents et signalés
services.
« Le jour où l'Administration a songé à faire
bénéficier nos colonies de l'organisation d'une
institution qui puisse aider au développement
de notre agriculture coloniale, elle n'a pu se
contenter de copier une des organisations exis-
tant déjà.
« Pas plus celle de la Hollande que celle de
l'Angleterre ne pouvaient correspondre aux be-
soins de nos colonies.
« Possédant un grand nombre de colonies dis-
séminées sur tous les points du globe,
jouissant de climats très divers, et s'adon-
nanl par suite à des productions variées,
on ne pouvait songer à imiter l'exemple
de la Hollande, et créer dans les colo-
nieselles-mêmesun organe de recherches
générales, pas plus qu'il n'eût été pos-
sible de songer à doter chaque colonie
d'importants élablissements d'études.
Les résultats qu'ils peuvent donner sont-
certainement très importants, mais les
charges qu'ils auraient imposées auraient
été trop considérables. D'autre part, au-
cune de nos colonies ne pouvait, à elle
seule, réunir toutes les conditions cultu-
rales telles que l'on puisse songer à en
faire un centre unique d'études. »
On voit, par cet exposé clair et pré
cis, que contrairement à ce qui a été
souvent dit, le Jardin Colonial n'est pas
la copie de ce qui existe chez les. autres
nations colonisatrices, mais que cet éta-
blissement a su, au contraire, s'adaptant
à nos besoins, se constituer sur un type
nouveau correspondant exactement aux
exigences de la situation générale.
Il n'est donc pas sans intérêt, mainte-
nant que nous avons montré quel a été
l'esprit qui a présidé à cette organisation,
de préciser quelle est la marche de ses
services, et quelle est l'aide que nos colo-
nies peuvent en attendre.
Dès le 5 mai 1900, le Ministre des Co-
lonies présentait à la signature du Pré-
sident de la République un nouveau dé-
cret précisant les attributions du Jardin
colonial. Voici ce document :
RAPPORT AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
FRANÇAISE, suivi d'un décret portant modi-
fication du titre du Jardin d'essai colo-
nial et détermination de-ses attributions.
(5 mai 1900)
(Ministère des Colonies. — Inspection gé-
nérale de l'Agriculture coloniale).
MONSIEUR LE PRÉSIDENT,
Le décret du 28 janvier 1899, créant un établisse-
ment colonial métropolitain, lui donne le nom de
Jardin d'essais colonial de Vincennes.. A ce mo-
ment, en effet, il semblait que cet établissement
devait être construit au voisinage de la ville de
Vincennes; or, l'emplacement qu'il occupe est
compris sur le territoire de Nogent-sur-Marne.
Il importe de supprimer une désignation devenue
inexacte et préjudiciable au bon tonctionnement
du service.
L'établissement de Nogent-sur-Marne prendrait
à l'avenir le nom sous lequel il est déjà connu du
public, et qui est celui de Jardin colonial.
D'autre part, le décret du 28 janvier ne détermine
pas d'une façon suffisamment précise quelles se-
ront les attributions de cet établissement. Il paraît
utile de les préciser.
Le décret que j'ai l'honneur de soumettre à votre
signature, en indiquant nettement quelles sont les
fonctions du Jardin colonial, aura l'avantage de
faire connaître au public la nature et l'étendue des
services que peuvent en attendre tous ceux qui se
préoccupent du développement agricole de nos co-
lonies.
Veuillez agréer, monsieur le Président, l'hom-
mage de mon profond respect.
Le Ministre des Colonies,
Signé: ALBERT DECRAIS-
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