Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-08-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 août 1903 31 août 1903
Description : 1903/08/31 (A3,N16). 1903/08/31 (A3,N16).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97431568
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
LA DÉPÊCHE COLONIALE ILLUSTRÉE 213
avoir franchi le détroit de Bab el Mandeb, ils
suivent le golfe d'Aden, laissant à gauche le port
anglais de ce nom et à droite les ports français
d'Obock et de Djibouti et les ports anglais de
Zeilah, Boulahr et Berbérah.
C'est à partir de 1829, lors de l'établissement
d'un service postal faisant passer par l'isthmede
Suez les correspondances pour l'Extrême Orient
que les nations européennes songèrent à fonder
des établissements dans la mer Bouge.
Ce fut l'Angleterre qui commença eninstallant
un dépôt de charbon à Alakullah, sur la côté
arabique à 90 milles à l'est d'Aden. Elle s'établit
ensuite à SocotoFa, qu'elle délaissa peu après
pour Aden dont elle s'emparait définitivement en
1839. L'année suivante, elle prenait
possession des îles Muscha à l'en-
trée du golfe de Tadjourah.
C'est à ce moment que la France
songea, elle aussi, à marquer sa place
sur la côte africaine de la mer Rouge.
En 1839, le capitaine de frégate Le-
fèvre se fit céder par NégoUssié, roi
du Tigré, les baies d'Amfila et d'A-
dulis (comprises aujourd'hui dans la -
colonie italienne de l'Erythr.ée) qui
malheureusement ne furent pas occupées. En
1843 un traité conclu par l'intermédiaire de Ro-
chet. d'Héricourt entre Louis-Philippe et le
« Au moment delaguerrp. franco-allemande,nousson^eàmes
sans doute, à utiliser ce point slrat^gique que plusieurs rap-
ports de nos officiers présentent comme ayant beaucoup de
valeur ; quatre navires de guerre y débarquèrent même des
vivres et du combustible et nos troupes l'occupèrent pendan t
quelques mois ; mais nous l'abandonnâmes sans le disputer
aux Turcs. Ceux-ci, qui dés le 17 juin 1871 y avaient expédié
un détachement militaire, s'y maintinrent après le départ de
nossoldats et paralysèrent à ce point les opérations commer-
ciales de la maison Hahaud, qu'elle dut abandonner la place
par mesure d'économie, le 14 novembre 1871. Les Turcs ro
tardèrent pas non plus à quitter Cheik Sai-1 ; ils n'y revin-
rent qu'en 1885, poussés par des influences étrangères, ils ra-
sèrent les fortins et les casemates élevés par les Français et (le-
vèrent des bâtiments et un fort armé de deux grosses pièces
do rempart, de quatre canons ordinaires et d'un canon de
campagne.
« M. de la Vaissière de Lavergne, à qui nous empruntons les
renseignements qui suivent, assure que les droits de la
France sur ce point ne sauraient être contestés Le cheik
Ali Tabatt, dit-il en substance, cessionnaire de Cheik Said,
était indéppndant à l'époque de la vente. En effet, en 1863.1m
navire anglais ayant fait naufrage dans les environs de la
lagune de Cheik Said et ayant été pillé,desréclamations furent
Négus Sabla Salassié resta également lettre
morte.
Ce fut seulement en 1850que la France recom-
mença à agir dans ces parages. Voici comment
M. Maurice Maindron fait l'historique de nos
établissements de la baie de Tadjourah (1):
« En 1850 Henri Lambert, notre vice-consul
à Aden, qui connaissait l'importance du lieu
par un rapport de Rolland, èonsul de France
à Massaollah, et frappé des conséquences
qu'entraînerait le percement de l'isthme de
Suez, projet alors dansl'air,réussissait à acqué-
rir le pays d'Obock Tadjourah, et faisait
renouveler en même temps ou pour mieux dire
confirmer le traité de 1843 passé par Rochet
d'Héricourt avec l'E-
thiopie. Mais le se-
cond empire nes'oc-
cupa que mollement
de cette affaire. 11
fallut que Lambert
fûtassassiné aux Iles
Muscha pour qu'on
se décidât à interve-
nir officiellement. On
envoya le capitaine
de vaisseau Fleuriot
de Lan,gle et le capi-
taine de frégale Bus-
DJIBOUTI
COMMISSARIAT DE POLICE. BORNE-FONTAINE. — HOTEL DU GOUVERNEUR
UNE RUE DR DJIBOUTI. — QUAI DE LA DOUANE.
sel. Ils étaient chargés de rechercher et de punir
les meu triers,, aussi de renouer des relations
avec le sultan Dankali Abou Bekr. Ce dernier si-
gna le traité du Il marsl862, avec notre ministre
des Affaires étrangères Thouvenel par l'intermé-
diaire du cheik Dini Ahmed, gouverneur de
adressées à la Sublime Porte qui répondit (f qu'elle déclinait
toule responsabilité, son autorité ne s'étendant que jusqu'à
Aloka » lJe plus, fil 1873, l'AugieLerrp. acheta à neuf sultans
voisins d'Ali Tabatt des terrains limitrophes de celui que nous
avons occupé, et la. Turquie ne protesla pas ; du reste, ni
cette dernière puissance, ni la eGrandp-BrelagDP n'avaient
murmuré lorsqu'en 1810 ta France avait créé un dépôt de
charbon à Cheik Said. Enfin, jusqu'en 1868, le Cheik avait
été tacitement reconnu indépendant par les autorités otto-
manes, puisqu'il ne payait aucun impôt au pacha de Moka et
que ce fut à lui que le gouverneur de Périm demanda l'auto-
risation et paya des redevances, lorsqu'il vint chercher des
puits sur le territoire de Cheik. Said. — Le cap Séjarn, rive
africaine du détroit de Babel AJanded, étant situé dans notre
protectorat de la Côte drs Somalis, les deux côtés de cette
porte, larjje de 15 milles, par lesquelles passent tous les na-
vires allant vers l'Extrême Orient, appartiennent donc à la
France qui, nous l'espérons, ne l'oubliera pas. Il
(1) Les Colonies françaises, Larousse, éditeur, 2 vol. Paris
Zeilah. Pour une somme de 12,000 thalaris (un
peu plus de 50,000 francs), Abou Bekr, au nom
des sultans de la côte et des chefs danakils, ga-
rantissait la cession des port,- rade et mouillage
d'Obock; et tous s'engageaient solidairement à
faciliter les relations des Français établis à Obock
avec l'Abyssinie, que leurs territoires séparaient
de la mer. Chose extrêmementimportap te etqu'on
oublia plus d'unefois par lasuite,les suItansetJeR
chefs danakils prirent l'engagement formel de
communiquer aux autorités françaises toute pro-
position de cession de territoire qui pourrait leur
être faite de la part d'un gouvernement étran-
ger, et de repousser toute ouverture qui n'aurait
pas reçu l'agrément du gouvernement français.
Enfin il. fut stipulé que, si le mouil-
lage d'Obock était reconnu insuf-
fisant, on céderait à la France
quelque port voisin, tel que le Gub-
bpt Kharab, ou tout autre, avec le
territoire en dépendant. Nous iac-
quérions exactement : Obock et la
plaine qui s'étend depuis le ras Ali
au sud, jusqu'au ras Doumeira au
nord.
De cette première convention dé-
coule toute notre action en ces régions ; la plu-
part des traités subséquents ne sont que cor-
rections ou additions à celui de 1862. Entre ce
traité de 1862 et notre occupation matérielle,
près de vingt années s'écoulent. Il fallut que
l'Angleterre nous refusât du charbon à Aden,
en 1884, lors de l'expédition du Tonkin, pour que
l'on se décidât à reprendre la question d'Obock.
On n'y avait même pas songé quand, en 1870,
l'Angleterre nous avait pareillement traités. Au
reste, de 1862 à 1884, il ne s'était presque rien
passé d'important du côté de Tadjourah, sinon
les entreprises de l'Egypte qui, non contente
d'avoir annexé cette ville, ainsi que Zeilah et
Berbérah en 1874, avait tenté de prendre aussi
la petite vallée de l'Atéla, tout près d'Obock, en
1881, et qui avait planté, pour un moment, son
drapeau près de Ras Bir ; ce pavillon fut abattu
en 1883. Il y eut encore la donation que l'explo-
rateur français Paul Soleillet amena le sultan
Hamed Loitah à lui faire, en juillet 1882, des
port et rade de Sagallo, dans la baie de Tad-
avoir franchi le détroit de Bab el Mandeb, ils
suivent le golfe d'Aden, laissant à gauche le port
anglais de ce nom et à droite les ports français
d'Obock et de Djibouti et les ports anglais de
Zeilah, Boulahr et Berbérah.
C'est à partir de 1829, lors de l'établissement
d'un service postal faisant passer par l'isthmede
Suez les correspondances pour l'Extrême Orient
que les nations européennes songèrent à fonder
des établissements dans la mer Bouge.
Ce fut l'Angleterre qui commença eninstallant
un dépôt de charbon à Alakullah, sur la côté
arabique à 90 milles à l'est d'Aden. Elle s'établit
ensuite à SocotoFa, qu'elle délaissa peu après
pour Aden dont elle s'emparait définitivement en
1839. L'année suivante, elle prenait
possession des îles Muscha à l'en-
trée du golfe de Tadjourah.
C'est à ce moment que la France
songea, elle aussi, à marquer sa place
sur la côte africaine de la mer Rouge.
En 1839, le capitaine de frégate Le-
fèvre se fit céder par NégoUssié, roi
du Tigré, les baies d'Amfila et d'A-
dulis (comprises aujourd'hui dans la -
colonie italienne de l'Erythr.ée) qui
malheureusement ne furent pas occupées. En
1843 un traité conclu par l'intermédiaire de Ro-
chet. d'Héricourt entre Louis-Philippe et le
« Au moment delaguerrp. franco-allemande,nousson^eàmes
sans doute, à utiliser ce point slrat^gique que plusieurs rap-
ports de nos officiers présentent comme ayant beaucoup de
valeur ; quatre navires de guerre y débarquèrent même des
vivres et du combustible et nos troupes l'occupèrent pendan t
quelques mois ; mais nous l'abandonnâmes sans le disputer
aux Turcs. Ceux-ci, qui dés le 17 juin 1871 y avaient expédié
un détachement militaire, s'y maintinrent après le départ de
nossoldats et paralysèrent à ce point les opérations commer-
ciales de la maison Hahaud, qu'elle dut abandonner la place
par mesure d'économie, le 14 novembre 1871. Les Turcs ro
tardèrent pas non plus à quitter Cheik Sai-1 ; ils n'y revin-
rent qu'en 1885, poussés par des influences étrangères, ils ra-
sèrent les fortins et les casemates élevés par les Français et (le-
vèrent des bâtiments et un fort armé de deux grosses pièces
do rempart, de quatre canons ordinaires et d'un canon de
campagne.
« M. de la Vaissière de Lavergne, à qui nous empruntons les
renseignements qui suivent, assure que les droits de la
France sur ce point ne sauraient être contestés Le cheik
Ali Tabatt, dit-il en substance, cessionnaire de Cheik Said,
était indéppndant à l'époque de la vente. En effet, en 1863.1m
navire anglais ayant fait naufrage dans les environs de la
lagune de Cheik Said et ayant été pillé,desréclamations furent
Négus Sabla Salassié resta également lettre
morte.
Ce fut seulement en 1850que la France recom-
mença à agir dans ces parages. Voici comment
M. Maurice Maindron fait l'historique de nos
établissements de la baie de Tadjourah (1):
« En 1850 Henri Lambert, notre vice-consul
à Aden, qui connaissait l'importance du lieu
par un rapport de Rolland, èonsul de France
à Massaollah, et frappé des conséquences
qu'entraînerait le percement de l'isthme de
Suez, projet alors dansl'air,réussissait à acqué-
rir le pays d'Obock Tadjourah, et faisait
renouveler en même temps ou pour mieux dire
confirmer le traité de 1843 passé par Rochet
d'Héricourt avec l'E-
thiopie. Mais le se-
cond empire nes'oc-
cupa que mollement
de cette affaire. 11
fallut que Lambert
fûtassassiné aux Iles
Muscha pour qu'on
se décidât à interve-
nir officiellement. On
envoya le capitaine
de vaisseau Fleuriot
de Lan,gle et le capi-
taine de frégale Bus-
DJIBOUTI
COMMISSARIAT DE POLICE. BORNE-FONTAINE. — HOTEL DU GOUVERNEUR
UNE RUE DR DJIBOUTI. — QUAI DE LA DOUANE.
sel. Ils étaient chargés de rechercher et de punir
les meu triers,, aussi de renouer des relations
avec le sultan Dankali Abou Bekr. Ce dernier si-
gna le traité du Il marsl862, avec notre ministre
des Affaires étrangères Thouvenel par l'intermé-
diaire du cheik Dini Ahmed, gouverneur de
adressées à la Sublime Porte qui répondit (f qu'elle déclinait
toule responsabilité, son autorité ne s'étendant que jusqu'à
Aloka » lJe plus, fil 1873, l'AugieLerrp. acheta à neuf sultans
voisins d'Ali Tabatt des terrains limitrophes de celui que nous
avons occupé, et la. Turquie ne protesla pas ; du reste, ni
cette dernière puissance, ni la eGrandp-BrelagDP n'avaient
murmuré lorsqu'en 1810 ta France avait créé un dépôt de
charbon à Cheik Said. Enfin, jusqu'en 1868, le Cheik avait
été tacitement reconnu indépendant par les autorités otto-
manes, puisqu'il ne payait aucun impôt au pacha de Moka et
que ce fut à lui que le gouverneur de Périm demanda l'auto-
risation et paya des redevances, lorsqu'il vint chercher des
puits sur le territoire de Cheik. Said. — Le cap Séjarn, rive
africaine du détroit de Babel AJanded, étant situé dans notre
protectorat de la Côte drs Somalis, les deux côtés de cette
porte, larjje de 15 milles, par lesquelles passent tous les na-
vires allant vers l'Extrême Orient, appartiennent donc à la
France qui, nous l'espérons, ne l'oubliera pas. Il
(1) Les Colonies françaises, Larousse, éditeur, 2 vol. Paris
Zeilah. Pour une somme de 12,000 thalaris (un
peu plus de 50,000 francs), Abou Bekr, au nom
des sultans de la côte et des chefs danakils, ga-
rantissait la cession des port,- rade et mouillage
d'Obock; et tous s'engageaient solidairement à
faciliter les relations des Français établis à Obock
avec l'Abyssinie, que leurs territoires séparaient
de la mer. Chose extrêmementimportap te etqu'on
oublia plus d'unefois par lasuite,les suItansetJeR
chefs danakils prirent l'engagement formel de
communiquer aux autorités françaises toute pro-
position de cession de territoire qui pourrait leur
être faite de la part d'un gouvernement étran-
ger, et de repousser toute ouverture qui n'aurait
pas reçu l'agrément du gouvernement français.
Enfin il. fut stipulé que, si le mouil-
lage d'Obock était reconnu insuf-
fisant, on céderait à la France
quelque port voisin, tel que le Gub-
bpt Kharab, ou tout autre, avec le
territoire en dépendant. Nous iac-
quérions exactement : Obock et la
plaine qui s'étend depuis le ras Ali
au sud, jusqu'au ras Doumeira au
nord.
De cette première convention dé-
coule toute notre action en ces régions ; la plu-
part des traités subséquents ne sont que cor-
rections ou additions à celui de 1862. Entre ce
traité de 1862 et notre occupation matérielle,
près de vingt années s'écoulent. Il fallut que
l'Angleterre nous refusât du charbon à Aden,
en 1884, lors de l'expédition du Tonkin, pour que
l'on se décidât à reprendre la question d'Obock.
On n'y avait même pas songé quand, en 1870,
l'Angleterre nous avait pareillement traités. Au
reste, de 1862 à 1884, il ne s'était presque rien
passé d'important du côté de Tadjourah, sinon
les entreprises de l'Egypte qui, non contente
d'avoir annexé cette ville, ainsi que Zeilah et
Berbérah en 1874, avait tenté de prendre aussi
la petite vallée de l'Atéla, tout près d'Obock, en
1881, et qui avait planté, pour un moment, son
drapeau près de Ras Bir ; ce pavillon fut abattu
en 1883. Il y eut encore la donation que l'explo-
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Hamed Loitah à lui faire, en juillet 1882, des
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