Titre : La Dépêche coloniale illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-11-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327559237
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 novembre 1903 30 novembre 1903
Description : 1903/11/30 (A3,N22). 1903/11/30 (A3,N22).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9743148q
Source : CIRAD, 2016-191284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
La Dépêche Coloniale
ILLUSTRÉE
30 Novembre 1903 (3* Année). — N° 22.
Adresse télégraphique : Deponiale - Paris
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
Bureaux : 12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 157-47
L'Union Coloniale Française
M. Mercet.
[texte_manquant]
E 19 novembre prochain, M. EmileMer-
cet, président de l'Union Coloniale, se
démettra de ses fonctions. Il présentera,
dans la journée, au Comité, le tableau de la si-
tuation de l'Union au moment où il la quitte;
le soir, à notre dîner mensuel, il fera ses adieux
à cette assemblée qu'il a tant de fois présidée,
qui l'a tant de fois applaudi. Puis il transmettra
ses pouvoirs au nouveau président élu, dont le
M. bIlLE MERCET
PRÉSIDENT SURFAIT DE L'UNION COLONIALE FRANÇAISE
nom ne sera connu de façon certaine que dans
la journée du 19. Et, ami toujours fidèle de l'ins-
titution qu'il a si longtemps et si bien dirigée,
il rentrera dans le rang, comme il convient à un
homme de son caractère et de sa simplicité.
1
M, Mercet avait été nommé président de l'U-
nion coloniale en 1893. De période en période,
son mandat avait été tacitement ou expressé-
ment prolongé. On ne concevait pas l'Union
sans lui; on n'imaginait pas pour elle d'autre
président. On sentait qu'il lui rendait de ces
services qui ne se traduisent pas par des chiffres.
Le premier avait été d'accepter la présidence,
en juin 1893, au moment de sa constitution.
L'homme à qui on en doit l'idée, M. Théodore
Mante, avait, par une discrétion bien rare et
pour mieux montrer qu'il n'était guidé par au-
cune pensée égoïste, décliné de se placer à sa
tête. A d'éfaut de lui, à qui s'adresser ? Plus d'un
était candidat in petto. Mais ceux qui souhai-
taient le poste n'avaient pas de partisans et ceux
qu'on aurait souhaités se dérobaient à cet hon-
neur. On s adressa alors, comme il arrive sou-
vent en matière d'élection, à un homme placé
en dehors et au-dessus des rivalités: M. Denor-
mandie. Sa finesse, son expérience, sa bonho-
mie, son autorité en faisaient un président émi-
nemment désirable. Mais déjà trop de tâches
acceptées emplissaient sa vie et. ruinaient sa
santé. Il refusa avec cette bonne grâce qu'on lui
a connue jusqu'au dernier jour et qui donne du
prix même aux refus, et il remercia la Société
naissante de la confiance qu'elle lui témoignait
par un inappréciable service: il lui indiqua son
collaborateur au Comptoir, M. Emile Mercet.
II
M. Mercet n'avait pas alors cette haute posi-
tion qui l'expose aujourd'hui aux regards de
tous. Il n'était encore connu que d'un petit
cercle. Il venait, depuis peu d'années, de ren-
trer à Paris, et s'il avait conquis une exception-
nelle situation dans le monde des affaires, le
grand public l'ignorait encore. Mais il n'allait
pas tarder à le connaître, comme un homme qui
honore profondément notre démocratie : M. Mer-
cet est, dans toute la force du terme, le fils de
ses œuvres.
L'expression a été un peu ridiculisée par Emile
Augier. Augier, parlant d'un faux savant qui se
pare des travaux d'autrui et se vante, parti de
très bas, d'être le fils de ses œuvres, lui fait ré-
pondre que, parfois, c'est plus facile que d'en
être le père. M. Mercet peut se vanter d'avoir
fait beaucoup et de s'être fait lui-même.
A seize ans, il était entré comme petit commis
chez le baron A. Mallet. Dès le premier jour.
il apportait au travail cette assiduité, cette atten-
tion et cette compréhension des affaires qui sont
les véritables caractéristiques de son mérite ; il
fut de ces employés qu'on remarque tout de
suite et qu'on regrette toujours. Quand il partit,
il fallut trois personnes pour le remplacer. Bien-
tôt, il entra au Crédit Lyonnais, où il devait
monter aux premiers rangs. La guerre et les em-
prunts contractés pour payer l'indemnité lui
fournirent une occasion de sortir toute son utilité
et tout son mérite ; il parcourut l'Allemagne,
négocia avec les grands établissements de crédit,
et tit preuve de qualités qui le désignèrent pour
la direction des grandes succursales de Cons-
tantinople et de Pétersbourg. Ceux qui l'ont
suivi dans ces postes savent sa clairvoyance et
son sang-froid, sa bienveillance et sa loyauté
dans la conduite des affaires et aussi sa dignité
d'homme et de citoyen, quand *a position et ses
talents l'eurent placé à la tête de « la colonie //.
Finalement, les. circonstances le ramenèrent
à Paris. La liquidation d'un grand établissement
le mit tout de suite en évidence et lui permit de
sé faire apprécier. Le monde de la finance et de
l'industrie sentit qu'un homme venait de lui
arriver, un homme qui unissait des qualités rares
et rarement associées : le labeur, la droiture, la
courtoisie, la fermeté, la bonté et un sens de
1 honneur et du devoir contre lequel rien ne
prévaudrait. Dès lors, M Mercet devint ce qu'on
appelle une figure parisienne : c'est à ce moment
qu 'il accepta la présidence de 1 Union Coloniale
française (ju;n 1893).
M. JULES CHARLES-ROUX
PRÉSIDENT ENTRANT DE L UNION COLONIALE FRANÇAISE
III
L'institution, au lendemain de sa fondation,
comptait 26 membres et avait en caisse une
centaine de mille francs. M. Mercet s'assigna
pour tâche première de grossir les rangs et de
maintenir la caisse pleine. Et, durant des années,
il s 'y attacha avec un zèle à qui l'on dut la pos-
sibilité de vivre, de grandir et de réussir. Son
nom inspirait confiance. Beaucoup de ses amis
et de ses fidèles se joignirent à nous moins peut-
être par intérêt pour 1 'œuvre que par sympathie
pour son président.
Ce président, d'ailleurs, ne se désintéressait
de rien de ce qui touchait l'Union. Deux ou
trois fois le mois, il tenait séance au siège de
l'Union avec ses collègues du bureau, examinait
les affaires en cours, donnait son avis, et criti-
quait ou approuvait les décisions prises et les
ILLUSTRÉE
30 Novembre 1903 (3* Année). — N° 22.
Adresse télégraphique : Deponiale - Paris
Directeur : J.-PAUL TROUILLET
Bureaux : 12, Rue Saint-Georges, Paris
Téléphone : 157-47
L'Union Coloniale Française
M. Mercet.
[texte_manquant]
E 19 novembre prochain, M. EmileMer-
cet, président de l'Union Coloniale, se
démettra de ses fonctions. Il présentera,
dans la journée, au Comité, le tableau de la si-
tuation de l'Union au moment où il la quitte;
le soir, à notre dîner mensuel, il fera ses adieux
à cette assemblée qu'il a tant de fois présidée,
qui l'a tant de fois applaudi. Puis il transmettra
ses pouvoirs au nouveau président élu, dont le
M. bIlLE MERCET
PRÉSIDENT SURFAIT DE L'UNION COLONIALE FRANÇAISE
nom ne sera connu de façon certaine que dans
la journée du 19. Et, ami toujours fidèle de l'ins-
titution qu'il a si longtemps et si bien dirigée,
il rentrera dans le rang, comme il convient à un
homme de son caractère et de sa simplicité.
1
M, Mercet avait été nommé président de l'U-
nion coloniale en 1893. De période en période,
son mandat avait été tacitement ou expressé-
ment prolongé. On ne concevait pas l'Union
sans lui; on n'imaginait pas pour elle d'autre
président. On sentait qu'il lui rendait de ces
services qui ne se traduisent pas par des chiffres.
Le premier avait été d'accepter la présidence,
en juin 1893, au moment de sa constitution.
L'homme à qui on en doit l'idée, M. Théodore
Mante, avait, par une discrétion bien rare et
pour mieux montrer qu'il n'était guidé par au-
cune pensée égoïste, décliné de se placer à sa
tête. A d'éfaut de lui, à qui s'adresser ? Plus d'un
était candidat in petto. Mais ceux qui souhai-
taient le poste n'avaient pas de partisans et ceux
qu'on aurait souhaités se dérobaient à cet hon-
neur. On s adressa alors, comme il arrive sou-
vent en matière d'élection, à un homme placé
en dehors et au-dessus des rivalités: M. Denor-
mandie. Sa finesse, son expérience, sa bonho-
mie, son autorité en faisaient un président émi-
nemment désirable. Mais déjà trop de tâches
acceptées emplissaient sa vie et. ruinaient sa
santé. Il refusa avec cette bonne grâce qu'on lui
a connue jusqu'au dernier jour et qui donne du
prix même aux refus, et il remercia la Société
naissante de la confiance qu'elle lui témoignait
par un inappréciable service: il lui indiqua son
collaborateur au Comptoir, M. Emile Mercet.
II
M. Mercet n'avait pas alors cette haute posi-
tion qui l'expose aujourd'hui aux regards de
tous. Il n'était encore connu que d'un petit
cercle. Il venait, depuis peu d'années, de ren-
trer à Paris, et s'il avait conquis une exception-
nelle situation dans le monde des affaires, le
grand public l'ignorait encore. Mais il n'allait
pas tarder à le connaître, comme un homme qui
honore profondément notre démocratie : M. Mer-
cet est, dans toute la force du terme, le fils de
ses œuvres.
L'expression a été un peu ridiculisée par Emile
Augier. Augier, parlant d'un faux savant qui se
pare des travaux d'autrui et se vante, parti de
très bas, d'être le fils de ses œuvres, lui fait ré-
pondre que, parfois, c'est plus facile que d'en
être le père. M. Mercet peut se vanter d'avoir
fait beaucoup et de s'être fait lui-même.
A seize ans, il était entré comme petit commis
chez le baron A. Mallet. Dès le premier jour.
il apportait au travail cette assiduité, cette atten-
tion et cette compréhension des affaires qui sont
les véritables caractéristiques de son mérite ; il
fut de ces employés qu'on remarque tout de
suite et qu'on regrette toujours. Quand il partit,
il fallut trois personnes pour le remplacer. Bien-
tôt, il entra au Crédit Lyonnais, où il devait
monter aux premiers rangs. La guerre et les em-
prunts contractés pour payer l'indemnité lui
fournirent une occasion de sortir toute son utilité
et tout son mérite ; il parcourut l'Allemagne,
négocia avec les grands établissements de crédit,
et tit preuve de qualités qui le désignèrent pour
la direction des grandes succursales de Cons-
tantinople et de Pétersbourg. Ceux qui l'ont
suivi dans ces postes savent sa clairvoyance et
son sang-froid, sa bienveillance et sa loyauté
dans la conduite des affaires et aussi sa dignité
d'homme et de citoyen, quand *a position et ses
talents l'eurent placé à la tête de « la colonie //.
Finalement, les. circonstances le ramenèrent
à Paris. La liquidation d'un grand établissement
le mit tout de suite en évidence et lui permit de
sé faire apprécier. Le monde de la finance et de
l'industrie sentit qu'un homme venait de lui
arriver, un homme qui unissait des qualités rares
et rarement associées : le labeur, la droiture, la
courtoisie, la fermeté, la bonté et un sens de
1 honneur et du devoir contre lequel rien ne
prévaudrait. Dès lors, M Mercet devint ce qu'on
appelle une figure parisienne : c'est à ce moment
qu 'il accepta la présidence de 1 Union Coloniale
française (ju;n 1893).
M. JULES CHARLES-ROUX
PRÉSIDENT ENTRANT DE L UNION COLONIALE FRANÇAISE
III
L'institution, au lendemain de sa fondation,
comptait 26 membres et avait en caisse une
centaine de mille francs. M. Mercet s'assigna
pour tâche première de grossir les rangs et de
maintenir la caisse pleine. Et, durant des années,
il s 'y attacha avec un zèle à qui l'on dut la pos-
sibilité de vivre, de grandir et de réussir. Son
nom inspirait confiance. Beaucoup de ses amis
et de ses fidèles se joignirent à nous moins peut-
être par intérêt pour 1 'œuvre que par sympathie
pour son président.
Ce président, d'ailleurs, ne se désintéressait
de rien de ce qui touchait l'Union. Deux ou
trois fois le mois, il tenait séance au siège de
l'Union avec ses collègues du bureau, examinait
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